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07 oct. 2025

Daniel 11.1-9

Chapitre 11

Verset 1

Quand on veut interpréter un texte correctement, il est nécessaire de prendre en compte le contexte sinon on peut véritablement faire dire n’importe quoi et donc ce qu’on veut à n’importe quel écrit. C’est d’ailleurs un reproche non mérité que les gens mal informés font à la Parole de Dieu. Pour illustrer mes propos, je prends pour exemple le premier verset du chapitre 11 du livre de Daniel qui dit :

Moi, de mon côté, je me suis tenu auprès de lui, dans la première année de Darius le Mède, pour le soutenir et l’appuyer (Daniel 11.1).

Cette phrase prise toute seule n’a ni queue ni tête ; elle ne signifie pas grand-chose parce qu’on ne sait pas qui parle et qui est le pronom « lui ». Mais si on considère le verset précédent qui dit : « Personne ne me soutient contre tous ces adversaires, excepté Michel, votre chef », on y voit déjà plus clair, car on sait maintenant qu’il s’agit d’un ange, probablement Gabriel, qui s’adresse à Daniel.

Les manuscrits originels hébreux et grecs n’ont ni chapitres ni versets. Ce découpage ne fait donc pas partie de la révélation de Dieu. Il est certes bien pratique mais pas toujours réussi et parfois franchement maladroit. La version catholique « Bible de Jérusalem », a donc raison de coller ensemble les deux versets que j’ai cités. Je les lis :

Nul ne me prête main-forte pour ces choses, sinon Michel, votre Prince, et moi, en l’an 1 de Darius le Mède je me suis tenu ferme pour lui prêter main-forte et le soutenir.

On voit donc que grâce au contexte du dernier verset du chapitre dix, dans le premier verset du chapitre onze, on peut facilement rapporter les pronoms aux personnages auxquels ils se rapportent. Darius le Mède n’est mentionné que pour définir une période de temps (539-538 avant J-C). Gabriel dit donc à Daniel :

De même que l’archange Michel me soutient actuellement dans le combat que je mène contre les démons appelés ‘chef de la Perse et chef de la Grèce’, moi je l’ai soutenu dans la première année de Darius le Mède.

Mais ce passage soulève une question : pourquoi la première année du règne de Darius, Michel, l’ange qui protège Israël, doit-il lutter pour les intérêts de son peuple, et pourquoi a-t-il besoin de l’assistance de Gabriel ? Pour répondre à cette question, il faut commencer par se rappeler que c’est une époque de grands chamboulements puisque la ville de Babylone vient récemment de tomber dans le giron de l’alliance des Mèdes et des Perses. Il est donc important pour les forces angéliques fidèles à Dieu ainsi que pour le royaume des ténèbres, d’influencer de toute urgence la position que prendront les nouveaux dirigeants du Moyen-Orient vis-à-vis d’Israël. C’est la mission des anges Gabriel et Michel qui, à ce moment-là, doivent livrer combat contre la puissance démoniaque surnommée « le chef de la Perse ».

Or, Cyrus, le grand patron du nouvel empire, et son vassal Darius, le nouveau roi de Babylone, sont tous deux favorables à Daniel et à Israël (ch. 6). L’attitude bienveillante de ces deux potentats ainsi que les événements qui préparent la fin de la captivité d’Israël, sont donc le résultat de la lutte de Gabriel et Michel, les deux champions invisibles qui ont pris en mains la défense du peuple élu. Malgré les ennemis qui l’entourent, Israël peut regarder l’avenir avec confiance et sérénité car ceux qui sont avec lui sont plus forts que ses adversaires. Dieu le veut ainsi parce que dans ses décrets, la cause qu’Israël représente est le salut du monde.

Nous commençons le chapitre 11 qui continue la révélation débutée au chapitre 10 et qui va jusqu’à la fin du chapitre 12 du livre de Daniel. Le chapitre 11 donne quelques détails supplémentaires sur la soixante-dixième septaine d’années dont il a été question précédemment dans le chapitre 9 et qui concerne plus particulièrement le peuple de Daniel, c’est à dire la nation juive. Cette révélation reprend aussi et développe la vision du bélier et du bouc ainsi que l’explication qui en a été donnée à Daniel dans le chapitre 8 (19-25).

Cette révélation des chapitres 10 à 12 esquisse d’abord à grands traits l’histoire de l’empire perse puis celle de la Grèce, jusqu’au morcellement de l’empire d’Alexandre le Grand. Ensuite, elle décrit longuement les luttes entre les deux principales dynasties issues de l’empire grec, celle des Ptolémées pour l’Égypte et des Séleucides pour la Syrie, qui se disputent la possession de la Palestine. Cette confrontation est comme un pont prophétique qui remplit une partie du silence de Dieu entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Cette période fut très douloureuse pour le peuple de Dieu parce que son pays se trouve au beau milieu et au croisement de l’affrontement des armées égyptienne et syrienne.

Cette révélation décrit ensuite la venue au pouvoir d’Antiochus IV Épiphane et sa haine contre la religion et le culte des Juifs, puis, après ce temps de calamités, elle annonce la délivrance finale du peuple de Dieu.

Bien que Gabriel ne cite aucun nom propre, les détails qu’il donne sur les rois, leurs relations et leurs guerres, sont si précis qu’il est facile de les faire coïncider avec ce qu’on apprend sur les bancs de l’école.

Le chapitre 11 se divise en trois parties : d’abord une courte histoire des monarchies perse et grecque (Daniel 11.2-4), puis le récit des principales guerres entre les dynasties des Ptolémées et des Séleucides (Daniel 11.5-20), et enfin la description du règne d’Antiochus IV Épiphane, surnommé « le Néron de l’Ancien Testament », à cause des persécutions qu’il orchestra contre les Juifs (Daniel 11.21-45).

Verset 2

Je continue le texte de Daniel.

Maintenant donc, je vais te faire connaître la vérité : Voici : il y aura encore trois rois de Perse. Ils seront suivis d’un quatrième qui amassera plus de richesses que tous ses prédécesseurs. Lorsqu’il sera au faîte de sa puissance, grâce à sa richesse, il soulèvera tout le monde contre le royaume de Grèce (Daniel 11.2).

 

Gabriel utilise une tournure de rhétorique semblable à celle qu’on rencontre dans le livre des Proverbes et qui est : « il y a trois choses et même quatre » (Proverbes 30.15, 18, 21), une expression qui introduit une énumération partielle. Par cette formule, Gabriel met en valeur Xerxès, le quatrième des neuf successeurs de Cyrus. Le premier est son fils Cambyse (530-522) qui règne pendant huit ans, puis vient Pseudo-Smerdis (aussi appelé Gaumata) qui usurpe le trône mais règne moins d’un an. Il est suivi de Darius 1er (522-486) qui a un long règne de 36 ans. Le quatrième est Xerxès 1er (486-465) appelé « Assuérus » dans le livre d’Esther.

C’est sous Darius qu’a lieu la première confrontation sérieuse entre l’empire perse et la Grèce. Comme tout potentat qui se respecte, Darius essaie d’annexer ses voisins mais il choisit très mal son adversaire. Son armée traverse le détroit du Bosphore et remporte un certain nombre de succès militaires mais sa flotte est détruite par une tempête, ce qui force les Perses à abandonner leur conquête. Qu’à cela ne tienne, deux ans plus tard, Darius repart à la charge mais il tombe sur un os, car il subit une cuisante défaite à Marathon (490). C’est tout pour Darius.

Quatre ans plus tard il est succédé par Xerxès, qui veut venger l’honneur de la Perse ; il attaque la Grèce avec des moyens considérables : une armée de trois cent mille hommes et plus de 400 navires. Mais ça se passe très mal. Il est d’abord humilié puis péniblement vainqueur à Thermopyles (480), et dans la même année, plus de la moitié de sa flotte est coulée par les Grecs dans le détroit de Salamine près d’Athènes ce qui force Xerxès à rentrer chez lui la tête basse. Quinze ans plus tard, il finit assassiné (465) par le capitaine de la garde de son palais. En termes stratégiques, son attaque contre la Grèce est un désastre qui sonne le glas de son empire, car 150 ans plus tard, elle a pour contrepartie la campagne militaire d’Alexandre le Grand qui, la haine au ventre contre la Perse, anéantit Darius III (336-330) et fonde l’empire grec.

Cependant, malgré son échec contre la Grèce, Xerxès fut le plus brillant des empereurs perses par ses richesses et son immense armée. Son règne marque à la fois l’apogée de la puissance perse et le commencement de son déclin. Après la défaite de la flotte perse à Salamine, les dés sont jetés et l’histoire en marche se déplace déjà en direction de la Grèce, le troisième empire des prophéties précédentes.

Verset 3

Je continue le texte.

Mais là-bas s’élèvera un roi valeureux et conquérant qui étendra sa domination sur un vaste empire et fera ce qu’il voudra (Daniel 11.3).

Ce roi valeureux et conquérant est Alexandre le Grand. Dans le rêve de Nabuchodonosor (ch. 2), l’empire grec est d’abord représenté par « le ventre et les hanches en bronze qui dominera toute la terre » (Daniel 2.32,39), puis plus loin dans le livre, par un animal qui ressemble à un léopard, mais avec quatre ailes d’oiseaux sur le dos et quatre têtes (Daniel 7.6) et enfin par un bouc qui représente Alexandre le Grand (Daniel 8.5). Dans cette dernière vision qui décrit la victoire du bouc sur bélier, c’est à dire la Perse, Daniel a dit :

Je vis un bouc arriver de l’occident ; il parcourait toute l’étendue de la terre, sans toucher le sol. Il avait une corne proéminente entre les yeux. Il parvint jusqu’au bélier à deux cornes et se précipita sur lui avec violence. Il le frappa et brisa ses deux cornes ; le bélier n’eut pas la force de lui résister : le bouc le jeta à terre et le piétina. Le bouc devint très grand. Le bouc velu, c’est le roi de Grèce, et la grande corne entre ses yeux représente le premier de ces rois (Daniel 8.5-8, 21 ; rsm).

Verset 4

Je continue le texte du chapitre 11.

Mais à peine (le roi valeureux et conquérant) aura-t-il assis son pouvoir, que son royaume sera brisé et partagé aux quatre coins de l’horizon ; il ne reviendra pas à ses descendants, mais il lui sera arraché et réparti entre d’autres qu’eux, et il n’aura pas la même puissance (Daniel 11.4).

Dans une prophétie précédente, il est dit du bouc que lorsqu’il était encore plein de vigueur, sa « grande corne fut soudain brisée » (Daniel 8.8). Alexandre le Grand est l’un des plus grand stratèges que le monde a connu, mais il meurt très jeune à l’âge de trente-trois ans (13 juin 323 avant J-C), suite à une fièvre qu’il veut noyer dans l’alcool. Peu après sa disparition, ses deux fils sont assassinés et ses quatre principaux généraux se font la guerre. Après vingt-deux ans de luttes internes puis une dernière guerre (des Diadoques), ces généraux se partagent l’empire grec. Chacun se proclame alors roi du territoire qui lui est échu, mais aucun d’entre eux n’a la carrure d’Alexandre et ils continuent à se faire la guerre jusqu’à ce que Rome les mette d’accord en les conquérant tous.

Dans des visions précédentes, ces quatre généraux sont représentées par les quatre vents qui agitent la grande mer (Daniel 7.2), par les quatre têtes d’un léopard (Daniel 7.6) et par les quatre cornes qui ont poussé à la place de la grande corne qui s’est brisée (Daniel 8.22).

Verset 5

Je continue le texte.

Le roi du Midi s’affermira, mais l’un des chefs de son royaume deviendra encore plus fort que lui : il exercera une domination plus grande que la sienne (Daniel 11.5).

À la mort d’Alexandre en l’an 323, son demi-frère (Arrhidaios), atteint de troubles mentaux, ne peut pas prendre sa suite. Perdiccas, général macédonien et ami personnel d’Alexandre administre l’empire, mais il est assassiné deux ans plus tard. Le premier partage de l’empire grec se fait entre cinq généraux. Un certain Antipatros (Antipater) devient régent de Macédoine et de la Grèce mais à sa mort (en 319), il confie son royaume à son bras droit plutôt qu’à son fils Cassandre ; une très mauvaise idée, parce que ce dernier fait la guerre au nouveau monarque et s’empare d’Athènes (317). L’année suivante, Cassandre assassine Roxane, la mère d’Alexandre ainsi que sa femme d’origine perse et son fils. Telle est la misérable fin de la famille du grand Alexandre qui pendant quelques années était pratiquement le maître du monde.

Le général Antigone administre la Phrygie et la Lycie situées au centre et au sud-ouest de la Turquie.

Le général Ptolémée Soter devient régent de la Lybie et de l’Égypte dont il devient roi (305-285). C’est lui que la prophétie appelle « roi du midi ». À un moment donné, Ptolémée Soter essaie d’étendre son domaine mais est vaincu sur l’île de Chypre à Salamis par Démétrios Poliorcète, le fils du général Antigone (306).

Le général Lysimaque est régent de Thrace ce qui inclue une partie de la Bulgarie, Turquie et de la Grèce.

Un autre général d’Alexandre s’appelle Séleucus Nicator (358-280) ; dans la prophétie, il est appelé « l’un des chefs du roi du midi ». Il est d’abord subordonné à Ptolémée mais lors du second partage de l’empire grec qui a lieu deux ans après la mort d’Alexandre (en 321), il devient régent de Babylone puis prend le titre de roi 9 ans plus tard (en 312). Il établit la dynastie des Séleucides qui sera une malédiction pour Israël.

Six ans après s’être installé à Babylone (en 315), Séleucus est attaqué par Antigone et par Démétrios son fils. Séleucus appelle alors à son aide Ptolémée, son ancien patron ce qui donne lieu à de nouveaux affrontements sporadiques entre les anciens généraux. Finalement, une bataille décisive a lieu en l’an 301 (Ipsos) dans laquelle les généraux Ptolémée, Séleucus et Lysimaque sont alliés contre Antigone. Si ce dernier avait remporté la victoire, il serait devenu le seul héritier de l’empire d’Alexandre mais il est tué au combat. Suite à cette bataille, l’empire est divisé en quatre royaumes. Lysimaque est roi de Thrace et d’une bonne partie de l’Asie Mineure (la Turquie) ; le roi Ptolémée conserve l’Égypte et la Lybie ; c’est lui qui a fondé la célèbre bibliothèque d’Alexandrie, ville dont il fait sa capitale. Démétrios devient roi de Macédoine et des villes grecques qui lui sont dépendantes. Séleucide dont le pouvoir s’est considérablement accru, obtient la région centrale de l’ancien empire Perse qui va de la Phrygie au centre de l’Asie Mineure jusqu’au fleuve Indus aux Indes ainsi que la Syrie dont il devient roi.

Mais ce nouveau partage ne tient pas et de nouvelles guerres éclatent qui durent encore vingt ans (jusqu’en 281). Enfin, l’empire d’Alexandre est à nouveau divisé mais en trois cette fois-ci. La Macédoine revient à la dynastie d’Antigone ; l’Égypte à Ptolémée, et les Séleucides obtiennent tout le reste, c’est-à-dire une grande partie de l’Asie Mineure, la Syrie, le Moyen-Orient et la Perse. À la fin de sa vie, Séleucus revendique aussi la Macédoine mais il est assassiné (en 280). À sa mort, son empire s’étend de la Méditerranée au fleuve Indus en Inde et du Pakistan au golfe Persique. Je sais bien que ces informations sont un peu barbantes, mais elles constituent l’arrière-plan du livre de Daniel.

Dans le chapitre onze, l’ange Gabriel lui dit que le roi du Midi, c’est-à-dire Ptolémée s’affermira, mais l’un des chefs de son royaume, c’est-à-dire Séleucus deviendra encore plus fort que lui. La prophétie ne concerne que l’Égypte située au sud d’Israël, et la Syrie qui est au nord, parce que les Juifs, qui jusqu’alors sont à peu près tranquilles, se trouvent dorénavant en plein champ de bataille entre deux royaumes qui se disputeront la Palestine pendant près de deux siècles, jusqu’à ce que Rome les annexe.

Verset 6

Je continue le texte.

Quelques années plus tard, ils s’allieront l’un avec l’autre, et la fille du roi du Midi se rendra auprès du roi du Nord pour établir des accords. Elle ne conservera pas sa force et sa postérité ne subsistera pas. Elle sera livrée à la mort avec ceux qui l’avaient amenée, de même que son père et celui qui l’avait soutenue pendant quelque temps (Daniel 11.6).

C’est un peu compliqué. En Égypte, le roi Ptolémée I Soter meurt (en 285) et est succédé par son fils Ptolémée II Philadelphe (285-246). En Syrie, Séleucus Nicator est assassiné (en 280) et est succédé par Antiochus I Soter (280-262) puis par Antiochus II Theos (262-246).

Le fils du fondateur de la dynastie égyptienne (Ptolémée 1er Soter) et le petit-fils du fondateur de la dynastie syrienne (Séleucus Necator) sont contemporains, de farouches ennemis et meurent la même année.

Quatre ans avant leur mort (en 250), ces deux hommes font alliance par mariage. Le roi d’Égypte (Ptolémée II Philadelphe) donne sa fille Bérénice au roi de Syrie (Antiochus II Theos) qui est obligé de répudier sa femme Laodicée et de déshériter ses enfants. C’est une magouille pas possible qui sent la poudre. Et en effet, le texte hébreu dit : « Mais elle ne conservera pas la force du bras, et son bras ne subsistera pas » (Ost) ; Bérénice perd la force du bras qui est son père (Ptolémée II Philadelphe) et son propre bras, qui est son fils car il meurt. Le texte continue, disant : « et elle sera livrée, elle et ceux qui l’auront amenée, avec son père et celui qui l’aura soutenue dans ces temps-là » (Ost). Le mot traduit par « livrée » exprime généralement une mort violente. Et en effet, dès que le décès du roi d’Égypte (Ptolémée II Philadelphe) parvient au roi de Syrie (Antiochus II Theos), ce dernier répudie sa femme égyptienne Bérénice et reprend son ancienne femme Laodicée. Mais pour venger l’affront qu’elle a subi, Laodicée fait un massacre. Elle empoisonne son mari, fait assassiner Bérénice et son fils ainsi que tout le personnel égyptien qui les a accompagnés. Puis Laodicée place sur le trône son fils Séleucus II Callinicus (246-227).

Verset 7

Je continue le texte.

Mais un membre de sa famille, (c’est-à-dire de la dynastie égyptienne), se lèvera et prendra la place de son père. Il marchera contre l’armée du roi du Nord, investira sa forteresse, l’attaquera et remportera la victoire (Daniel 11.7).

La tentative d’alliance entre l’Égypte et la Syrie ayant échoué, la guerre éclate. Ptolémée III Évergète (246-221), frère de Bérénice, succède à son père défunt (Ptolémée II Philadelphe) et marche contre le nouveau roi de Syrie (Séleucus II Callinicus) pour venger sa sœur assassinée. Il fait exécuter Laodicée et s’empare d’une grande partie de la Syrie et de la Cilicie, la partie sud de la Turquie.

Verset 8

Je continue.

Il emportera même comme butin en Égypte leurs idoles et leurs statues de métal fondu avec leurs objets précieux d’or et d’argent consacrés à ces divinités. Pendant quelques années, il se tiendra loin du roi du Nord (Daniel 11.8).

La prise des divinités d’un pays est le signe d’une victoire totale (comparez Ésaïe 46.1-2 ; Jérémie 48.7). Le roi d’Égypte (Ptolémée III Évergète) qui vole de victoire en victoire doit subitement interrompre sa conquête de la Syrie et rentrer au plus vite à cause d’un soulèvement contre lui dans son pays. Mais il revient les bras chargés de cadeaux (4 000 talents d’or et 40 000 talents d’argent à multiplier par 37 kilos). Les annales que nous possédons mais qui exagèrent toujours, mentionnent 150 tonnes d’or, 1 500 tonnes d’argent et 2 500 idoles en fonte, dont certaines égyptiennes que le roi perse Cambyse avait ramenées chez lui. Le peuple égyptien qui est très attaché à ses fausses divinités, est si heureux de leur retour qu’il donne à Ptolémée le surnom d’Évergète qui signifie « bienfaiteur ». Par ailleurs et soit dit en passant, Ptolémée est plutôt bienveillant à l’égard des Juifs.

Verset 9

Je continue.

Par la suite, celui-ci envahira le royaume du roi du Midi, puis il retournera dans son pays (Daniel 11.9).

Pour se venger d’avoir été attaqué par le roi d’Égypte (Ptolémée II Philadelphe), le roi de Syrie (Séleucus II Callinicus) attaque l’Égypte, mais il subit une cuisante défaite et doit retourner chez lui la tête basse où il meurt accidentellement d’une chute de cheval (en 227). Décidément, les membres de la dynastie syrienne ne meurent pas souvent de mort naturelle. En effet, le fondateur (Séleucus Nicator en 280) a été assassiné, son petit-fils (Antiochus II Theos) aussi et voilà que son arrière-petit-fils se rompt le cou. On pourrait penser qu’ils sont sous un mauvais sort, mais en réalité, c’est Dieu qui trace la destinée de tout homme.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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