Daniel 1.17 – 2.18
Chapitre 1
Verset 17
Il paraît que nous possédons une horloge biologique interne qui détermine les périodes d’éveil et de sommeil. Dormir est une activité naturelle mais relativement complexe. C’est au début de la nuit que le sommeil est le plus profond et ensuite viennent les rêves qui comme chacun sait, peuvent être extrêmement bizarres. Salomon écrit que « les rêves naissent de la multitude des occupations » (Ecclésiaste 5.2).
Dans l’antiquité et même encore aujourd’hui, beaucoup de gens pensent que certains rêves sont prémonitoires. Il est vrai qu’avec les visions, ils sont l’un des moyens que Dieu utilise pour révéler l’avenir à ses prophètes. Je continue de lire dans le premier chapitre du livre de Daniel.
Dieu accorda à ces quatre jeunes gens (c’est-à-dire Daniel, Hanania, Michaël et Azaria) le savoir et la compréhension de toute la littérature et de la sagesse. De plus, Daniel savait interpréter toutes les visions et tous les rêves (Daniel 1.17).
Ces jeunes Israélites ont appris les arts et les sciences et probablement assimilé toute la connaissance que les Babyloniens et les Chaldéens possèdent sur le monde, aussi bien physique que spirituel. Leurs capacités de raisonnement logique et leur discernement sont hors du commun parce que surnaturels. Tout comme Joseph avant lui (Genèse 40.9-22 ; 41.12-13 ; 17-32), Daniel est capable de donner le sens d’un rêve.
De toute évidence, Daniel a étudié des pratiques païennes, mais sa faculté de distinguer le vrai du faux et d’interpréter des songes et des visions sont des dons de Dieu (Daniel 2.19, 23, 27-28 ; Genèse 40.8 ; 41.16) qui est à distinguer du savoir occulte babylonien dans les domaines de la divination, l’astrologie ou la nécromancie, qui sont des pratiques strictement interdites par la loi de Moïse (Deutéronome 18.9-13).
Verset 18
Je continue.
À la fin de la période fixée par le roi, le chef du personnel introduisit les jeunes gens en présence de Nabuchodonosor (Daniel 1.18).
Après des études qui s’étendirent sur trois ans, Daniel et ses trois amis sont introduits dans la salle du trône afin que Nabuchodonosor puisse les examiner de près.
Ce n’est pas par hasard que ce despote a réussi à conquérir l’Assyrie et l’Égypte car il est intelligent et rusé, et il sait fort bien que ce n’est pas par la force qu’il obtiendra des conseillers de valeur. Il gagne l’allégeance de ses serviteurs en les traitant comme des rois et en leur donnant la meilleure éducation possible.
Verset 19
Je continue.
Le roi s’entretint avec eux et, de tous les jeunes gens qui lui furent présentés, il n’en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Michaël et Azaria. C’est pourquoi ils entrèrent au service personnel du roi (Daniel 1.19).
Comme ces quatre amis se distinguent en étant les meilleurs de tous les jeunes Israélites qui ont reçu la formation de trois ans, ils sont attachés à l’empereur en tant que conseillers personnels.
Verset 20
Je continue.
Chaque fois que le roi les consultait sur une question exigeant à la fois de la sagesse et du discernement, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les mages et magiciens de son royaume (Daniel 1.20).
« Les mages » (chartummim ; Genèse 41.8, 24 ; Exode 7.11, 22 ; 8.7, 18-19 ; 9.11) sont des savants, des scribes sacrés qui écrivent et interprètent les livres de magie. Le mot pour « magiciens » (aschaphim) ne se trouve que dans le livre de Daniel (Daniel 2.21) et signifie « ceux qui soufflent », c’est-à-dire des exorcistes qui par des formules incantatoires et conjuratrices, prononcées à demi voix, prétendent éloigner les mauvais esprits.
« Dix fois supérieurs » est une expression idiomatique qui signifie « de beaucoup supérieur ». Ces amis prouvent leur compétence qui dans leur cas, on le sait, est d’origine divine.
« Les mages et magiciens » sont des hommes expérimentés dans leur art et de plus, ils faut qu’ils soient de fins psychologues afin de toujours plaire au roi. Ils savent comment dire oui et non en même temps et faire croire que leur réponse est un trait de génie. Mais Nabuchodonosor ne s’y trompe pas car il n’est pas tombé de la dernière pluie ; il est habitué à l’hypocrisie de ses conseillers mais jusqu’à présent l’a acceptée parce qu’elle le flatte. Il va sans dire que cet homme, comme d’ailleurs tous les despotes, a une hypertrophie du moi. Cependant, quand il a vraiment besoin d’une réponse précise à une situation problématique qui se présente à lui, c’est Daniel et ses compagnons qu’il consulte et pas ses mignons de cour.
Verset 21
Je finis de lire le premier chapitre.
Daniel demeura à la cour de Babylone jusqu’à la première année du règne du roi Cyrus (Daniel 1.21).
La première année de Cyrus est mentionnée parce que c’est la date de l’édit qui permit aux Juifs de revenir dans leur pays en Palestine (Esdras 1.1). On sait aussi que deux ans plus tard, Daniel est toujours en vie (Daniel 10.1), or il doit avoir entre 80 et 90 ans.
C’est en 539 avant J-C qu’un certain Gubaru, général de Cyrus, s’empare de Babylone. Il en devient le gouverneur sous le nom de « Darius le Mède » avec le titre de « roi des Chaldéens » (Daniel 6.1 ; 9.1) tout en étant vassal de Cyrus qui est alors le grand patron du Moyen-Orient. Mais au bout d’un an et trois semaines, Gubaru meurt. Alors, environ un mois après ce décès, et pour faire bon poids bonne mesure, Cyrus, qui est déjà empereur, prend aussi le titre de roi de Babylone. En fait, il veut mettre de l’ordre dans les affaires internes de la ville. En effet, l’élévation de son général Gubaru à la gouvernance d’une cité aussi prestigieuse a nourri sa vanité et lui est monté à la tête.
À l’image du corbeau de la fable de La Fontaine, Gubaru, alias « Darius le Mède » ne se sent plus et adopte un comportement insensé pour un simple vassal en réclamant des prières pour lui seul, ce qui est raconté plus loin (comparez Daniel 6.8-10). Ceci expliquant peut-être cela, par cet acte d’orgueil, Gubaru s’est attaqué à Daniel et donc à Dieu, une grossière erreur qui l’a fait atterrir au cimetière.
Pendant tout le temps de la captivité des Israélites à Babylone, Daniel et ses trois amis restent très proches des commandes de l’État parce qu’ils surpassent en sagesse et en intelligence tous les mages du pays. À travers eux, l’Éternel se manifeste constamment. Les Babyloniens croyaient que leurs divinités avaient vaincu le Dieu des Hébreux alors que dans les coulisses, c’est l’Éternel qui tire toutes les ficelles.
Chapitre 2
Introduction
Nous arrivons au chapitre 2 du livre de Daniel qui raconte le songe de Nabuchodonosor qui décrit les quatre grands empires qui se succèdent avant de faire place au royaume de Dieu. Ce même sujet est repris et développé dans une autre vision. On peut dire que le chapitre 2 est le fondement de la seconde partie du livre qui concerne l’histoire universelle (ch. 6 – 12) et qui suit l’histoire de l’empire babylonien (ch. 1 – 5). En effet, les révélations que Daniel reçoit par la suite sont dans le prolongement de ce chapitre 2.
Le rêve du roi d’une statue qui est un alliage de différents métaux et de terre cuite, ainsi que la vision des quatre animaux (ch. 7), et la prophétie des septaines (ch. 9), constituent ensemble le squelette de la prophétie biblique. Le discours de Jésus sur le Mont des oliviers et qui concerne la fin des temps a son fondement dans le livre de Daniel. Dans l’évangile selon Matthieu, on lit :
Ses disciples s’approchèrent, prirent Jésus à part, et lui demandèrent : – Dis-nous quand cela se produira et quel signe annoncera ta venue et la fin du monde. – Quand donc vous verrez l’abominable profanation annoncée par le prophète Daniel s’établir dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne (Matthieu 24.3, 15).
Aujourd’hui nous vivons toujours dans ce qui s’appelle « le temps des nations » (Luc 21.24) et qui a commencé quand Nabuchodonosor a détruit Jérusalem et le Temple. Mais un jour, cette période de l’histoire prendra fin et alors ce sera au tour de Dieu d’imposer son règne sur terre.
Il est intéressant de noter que ce n’est pas Daniel, mais un roi païen qui reçoit cette vision, cependant, ce n’est pas la première fois que Dieu accorde une révélation à un non-Israélite (Genèse 20.3 ; 31.24 ; 41). Dieu a choisi Nabuchodonosor pour être le premier grand roi des dictatures universelles qui se succèdent parce que c’est lui qui a mis fin au royaume de Juda et donc à la théocratie israélite. Par son intermédiaire, Dieu va faire connaître aux puissances de ce monde leur destin final, et comment elles devront à leur tour et pour toujours faire place au règne de Dieu.
Verset 1
Je commence de lire le chapitre 2.
La seconde année du règne de Nabuchodonosor, le roi fit un rêve qui le troubla au point qu’il en perdit le sommeil (Daniel 2.1).
Ce monarque devient roi en l’an 605 avant J-C, mais selon la méthode babylonienne de compter, sa première année de règne est en 604 et la seconde en 603. Daniel et ses amis viennent tout juste de terminer leurs études quand survient cet incident.
Le rêve était considéré comme une forme inférieure de révélation divine, mais dans les circonstances présentes, cette forme de révélation est un choix judicieux parce que les peuples païens en général et les Chaldéens en particulier, attachaient aux rêves une grande importance, leur attribuant un sens prémonitoire.
Versets 2-3
Je continue.
Il ordonna de convoquer les mages, les magiciens, les devins et les astrologues pour qu’ils lui révèlent ses rêves. Ils vinrent et se tinrent devant le roi. Celui-ci leur dit : J’ai fait un rêve et mon esprit est tourmenté par le désir de savoir ce que c’était (Daniel 2.2-3).
Nabuchodonosor a reçu une révélation extraordinaire, mais comme il n’en comprend pas le sens, elle est pour lui un sujet de grand trouble. Alors en pleine nuit, il se met à aboyer en ordonnant qu’on fasse venir sur-le-champ les plus grands cerveaux du royaume, toutes les catégories de sages que contient Babylone. Une liste impressionnante de spécialistes de la divination se présente et se met au garde-à-vous devant le roi. On a déjà rencontré « les mages et les magiciens ». Quant aux « devins » ou enchanteurs (mecaschephim), on les trouve aussi en Égypte (comparez Exode 7.11), et aux dires du prophète Ésaïe (Ésaïe 47.9, 12), ils foisonnent à Babylone. Les « astrologues », littéralement « les Chaldéens » (casdim) sont des prêtres descendants des Akkadiens, les premiers habitants de la région (comparez Daniel 1.4). Comme tels, ils sont chargés des cultes religieux et ont priorité sur les autres mages. Pour cette raison, ce sont les Chaldéens qui parlent au nom de tous (Daniel 2.4, 10). Outre ces quatre classes, il en existe une cinquième, mentionnée plus loin et aussi appelée « mages » (gazrim ; Daniel 2.27 ; 4.7, etc.). Ils prédisent l’avenir et déterminent l’horoscope selon les mouvements des astres. Peut-être lisent-ils aussi dans les entrailles d’animaux.
Ces cinq classes constituent le collège des sages (Daniel 2.12 ; 18 ; 4.7 ; Jérémie 50.35) qui est dirigé par un chef, qui est un haut fonctionnaire de l’État du fait que la magie a une importance considérable à Babylone.
Comme ces diverses classes se complètent l’une l’autre, Nabuchodonosor les convoque toutes, et il est à parier que toutes répondent présentes, même si la cinquième n’est pas mentionnée dans le texte.
Aux grands maux les grands remèdes ; le roi veut qu’on utilise tous les moyens occultes possibles et imaginables pour découvrir le sens caché de son rêve. Et dans le cas où il annoncerait des malheurs, il faut chercher à les détourner en rendant les dieux propices par des sacrifices et des prières.
Comme chaque classe est seulement représentée par ses dirigeants, Daniel n’est pas présent (Daniel 2.13).
Verset 4
Je continue.
Les astrologues dirent au roi en langue araméenne : Que le roi vive éternellement ! Raconte le rêve à tes serviteurs, et nous t’en donnerons l’interprétation (Daniel 2.4).
Ce n’est pas la première fois qu’on demande aux sages d’interpréter un rêve et ils sont persuadés qu’ensemble ils pourront lui donner un sens qui satisfera le roi.
À partir de la salutation : « Que le roi vive éternellement ! » (comparez Néhémie 2.3) et jusqu’à la fin du chapitre 7, le texte est en araméen aussi appelé syriaque, et qui est (depuis le 8e siècle avant J-C) la langue officielle, diplomatique, administrative et commerciale des empires assyrien, babylonien et perse. Elle utilise le même alphabet que l’hébreu mais présente des différences avec lui.
D’après des découvertes archéologiques, on sait aussi que le roi de Babylone a deux secrétaires, l’un pour les affaires qui doivent se traiter en araméen, et l’autre pour celles qui doivent se faire en langue assyro-babylonienne. Comme Israël n’existe plus en tant que nation théocratique, Dieu s’adresse au reste du monde en utilisant la langue internationale des païens. Voilà pourquoi Daniel utilise l’araméen pour les parties de l’ouvrage traitant particulièrement de l’histoire des empires contemporains, et l’hébreu pour les pages plutôt consacrées à l’avenir du peuple de Dieu et de son royaume.
Versets 5-6
Je continue.
Le roi répondit aux astrologues : Ma décision est ferme : si vous ne me révélez pas le contenu du rêve et son interprétation, vous serez mis en pièces et vos maisons seront réduites en tas de décombres. Mais si vous me les révélez, je vous comblerai de cadeaux, de dons et de grands honneurs. Exposez-moi donc mon rêve et ce qu’il signifie (Daniel 2.5-6).
Nabuchodonosor n’est pas d’humeur à plaisanter, alors il lance un gros pavé dans la mare. Alors que le souvenir de son rêve est encore bien ancré dans sa mémoire, il a la malice de ne pas le révéler. De cette façon, il va pouvoir évaluer les compétences de ses experts. Ce rêve l’ayant fortement troublé, il veut une interprétation qui soit vraie, franche et précise, sans détour et sans fourberie.
Versets 7-9
Je continue.
Ils dirent pour la seconde fois au roi : Que Sa Majesté raconte le rêve à ses serviteurs, et nous lui en donnerons l’interprétation. Le roi rétorqua : Je vois ce qu’il en est : il est clair que vous cherchez à gagner du temps parce que vous avez compris que ma décision est fermement arrêtée. Si vous ne me faites pas connaître le rêve, une seule et même sentence vous frappera. Vous vous êtes mis d’accord pour me débiter quelque discours mensonger et trompeur en espérant qu’avec le temps la situation changera. C’est pourquoi, dites-moi ce que j’ai rêvé et je saurai que vous êtes aussi capables de m’en donner l’interprétation (Daniel 2.7-9).
Réalisant qu’ils sont dans de sales draps, les mages cherchent à gagner du temps, mais Nabuchodonosor est vite agacé parce qu’il n’a aucune envie de s’amuser. En exigeant que ses experts lui racontent son rêve, il veut éviter de se faire berner comme d’habitude, car n’importe qui peut toujours donner n’importe quelle interprétation à n’importe quel rêve, mais rien ne prouve que c’est la bonne.
Versets 10-11
Je continue.
Les astrologues reprirent la parole devant le roi et dirent : Il n’est personne au monde qui puisse faire connaître à Sa Majesté ce qu’elle demande. Aussi, jamais roi, si grand et si puissant qu’il ait été, n’a exigé pareille chose d’aucun mage, magicien ou astrologue. Ce que le roi demande est trop difficile et il n’y a personne qui soit capable de révéler cette chose au roi, excepté les dieux, mais eux, ils n’habitent pas parmi les mortels (Daniel 2.10-11).
Les mages sont au pied du mur mais se défendent en accusant le roi de ne pas être raisonnable en leur demandant de lui faire connaître son rêve et l’avenir alors que seuls les dieux des cieux, en réalité l’Éternel, peut les lui révéler. Ce commentaire est une admission à peine voilée que leur art divinatoire a ses limites et qu’ils trompent régulièrement le roi avec leurs augures et interprétations bidons. Cet aveu d’incompétence et de mauvaise foi dans l’exercice de leur emploi est surprenant de la part de ceux qui sont tenus en si haute estime à la cour, mais en fait ils n’ont pas d’autres choix et c’est leur seul espoir de sauver leur peau.
Versets 12-13
Je continue.
Là-dessus le roi s’irrita et entra dans une colère violente. Il ordonna de mettre à mort tous les sages de Babylone. Lorsque le décret de tuer les sages fut publié, on rechercha aussi Daniel et ses compagnons pour les mettre à mort (Daniel 2.12-13).
Nabuchodonosor qui est connu pour son tempérament violent le manifeste dans tout son éclat. Il est tellement furieux qu’il lui faut un immense bain de sang pour calmer sa colère. L’ordre qu’il signe est cruel mais il n’a rien d’extraordinaire, et il est banal de la part d’un despote oriental. Respirer le meurtre est la façon de gouverner habituelle des rois babyloniens.
Ce décret de mise à mort balaie large, car il ne concerne pas seulement les mages attachés à la cour mais tous ceux qui leur sont associés d’une manière ou d’une autre ce qui inclut aussi Daniel et ses amis.
Versets 14-15
Je continue.
Alors Daniel s’adressa avec sagesse et tact à Aryok, le chef des gardes du roi, qui s’apprêtait à tuer les sages de Babylone (Autre). Il demanda à Aryok, l’officier du roi : Pourquoi le roi a-t-il promulgué une si terrible sentence ? Alors Aryok lui exposa l’affaire (Daniel 2.14-15).
La sagesse de Daniel se manifeste partout et donc aussi dans ses relations avec les personnes haut placées du royaume. Aryok doit avoir le plus grand respect pour Daniel parce qu’au lieu de l’envoyer promener ou de lui couper la tête, il lui explique la situation.
Verset 16
Je continue.
Daniel se rendit auprès du roi et le pria de lui accorder un délai, en lui disant qu’il lui ferait alors connaître l’interprétation demandée (Daniel 2.16).
On sait que Daniel a déjà eu des occasions d’interpréter des rêves (1.17), ce qui lui vaut de jouir d’une notoriété supplémentaire à la cour et donc qui lui ouvre des portes. Mais même s’il a ses entrées au palais impérial, il ne peut pas se présenter en personne devant Nabuchodonosor mais doit obligatoirement passer par l’intermédiaire d’un porte-parole, peut-être le grand chambellan, comme cela se fait à cette époque. Il n’empêche que Daniel ne manque pas de courage en demandant un délai parce que justement, le roi reproche aux mages de tergiverser afin de gagner du temps.
Versets 17-18
Je continue.
Puis il rentra chez lui et informa ses compagnons Hanania, Michaël et Azaria de ce qui s’était passé, en leur demandant de supplier le Dieu des cieux que, dans sa grâce, il leur révèle ce secret afin qu’on ne le fasse pas périr, ses compagnons et lui, avec le reste des sages de Babylone (Daniel 2.17-18).
« Le Dieu des cieux » est une expression d’origine perse. Après le départ de la gloire de l’Éternel du Temple de Jérusalem, ce que le prophète Ézéchiel décrit en détail (ch. 1, 9 – 11), Dieu n’est plus localisé sur terre comme auparavant.
L’interprétation que veut le roi est appelée « un secret » (Bible de Jérusalem : « mystère »), c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de le découvrir par la seule raison humaine. Le mot « secret » revient plusieurs fois dans ce chapitre (2.19, 27-30, 47). Son équivalent grec est utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner les desseins cachés que Dieu a révélés à ses prophètes et aux apôtres (Matthieu 13.11 ; Romains 11.25).
Le récit admet que la requête de Daniel est acceptée par le roi, mais l’heure est grave, très grave même. Cependant, Daniel croit en une intervention divine à condition qu’elle soit implorée. Et pour donner plus de force à son intercession, il y associe ses amis qui sont tout aussi concernés que lui. Il n’y a rien de tel qu’une menace pour orienter nos regards et nos supplications vers « le Dieu des cieux ».
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.