Cantique des cantiques 3.1 – 4.1
Chapitre 3
Introduction
Quand j’étais enfant, le soir avant de partir en vacances à la mer, j’avais le plus grand mal à m’endormir parce que les événements du lendemain tournaient dans ma tête. C’est d’ailleurs comme ça chaque fois que quelque chose d’inhabituel va se produire et surtout quand il s’agit d’aller dans un endroit non familier. Je finis toujours par m’endormir, mais je passe une nuit agitée où toutes mes peurs se réalisent en des cauchemars.
À la veille de passer le bac, je me faisais du mouron à l’idée d’arriver en retard pour le début des épreuves. Comme j’habitais à plus de 40 km de Lyon et qu’il fallait que je sois à un certain lycée avant 9 heures du matin, je me voyais déjà coincé dans des embouteillages ou avec un pneu crevé. Plus on veut que tout se déroule sans anicroche et plus on se fait du souci et le niveau d’angoisse augmente, et c’est comme ça dans tous les domaines de la vie. Ainsi, quand on aime quelqu’un, on craint de le perdre même s’il n’y a aucune bonne raison de penser ainsi.
C’est un peu ce qui s’est passé avec la Sulamite, l’héroïne du livre, le Cantique des cantiques. Tandis que son mariage avec Salomon approche à grands pas, elle est saisie de peurs irraisonnées qui se manifestent dans des rêves proches du cauchemar.
Versets 1-5
Je commence maintenant à lire le chapitre 3 qui coïncide avec le 10e cliché de notre ami le paparazzi invisible qui suit de très près l’aventure amoureuse de nos deux tourtereaux, Salomon et la Sulamite. Par chance, son appareil photo utilise une technologie qui lui permet de saisir ce qui se passe dans l’esprit de la Sulamite.
Toutes les nuits dans mon lit, j’ai cherché, j’ai cherché celui que mon cœur aime. Je l’ai cherché, mais ne l’ai pas trouvé. Je me suis dit alors : Il faut que je me lève, je ferai le tour de la ville par les rues et les places, je chercherai partout celui que mon cœur aime. Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai rencontré les gardes qui faisaient le tour de ville. Je leur ai demandé : Celui que mon cœur aime, ne l’avez-vous pas vu ? Les ayant dépassés, peu après, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi bien fort, et ne l’ai plus lâché qu’après l’avoir conduit au logis de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a donné le jour. Ô filles de Jérusalem, oh, je vous en conjure par les gazelles ou par les biches de la campagne : n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille (Cantique des cantiques 3.1-5 ; (auteur).
La dernière fois que Salomon a quitté la Sulamite, elle lui a dit :
Reviens, ô toi mon bien-aimé
mais apparemment, il n’a pas pu se libérer pour la rejoindre. Il a certainement dû retourner à Jérusalem tandis qu’elle est restée au Liban dans son village natal. Elle angoisse parce qu’elle est malade d’amour. 4 fois, elle appelle Salomon :
celui que mon cœur aime
Du plus profond de son être, elle se porte vers lui, mais il n’est pas là. On se dit qu’elle aurait quand même pu patienter quelques jours ou bien partir avec lui. Mais elle devient irrationnelle, et plus on se rapproche du mariage et plus elle angoisse.
Quand elle est avec son bien-aimé, le temps s’arrête et elle baigne dans une félicité extatique, mais dès qu’il s’absente, chaque minute dure une douloureuse éternité. Avec lui elle vit, mais sans lui elle se meurt d’amour, car si aimer permet d’expérimenter un bonheur suprême, les séparations peuvent aussi engendrer une détresse extrême.
Parce que la Sulamite ne peut pas attendre avant de revoir celui que son cœur aime, quand elle se couche, allongée sur son lit, elle soupire après lui et son esprit gambade. Elle s’agite sans pouvoir cesser de penser à lui, combien il est merveilleux certes, mais elle s’inquiète aussi du fait qu’il n’est peut-être pas aussi amoureux, qu’elle de lui et donc qu’il pourrait encore renoncer au mariage. Finalement, elle s’endort, mais au lieu de se laisser bercer par les doux rêves d’un sommeil réparateur, c’est un cauchemar. Tourmentée, perturbée, elle le cherche partout dans sa maison, mais ne trouve pas son bien-aimé qui seul peut la réconforter et la rassurer par son amour. Finalement, n’en pouvant plus, elle passe à l’action. Dans son cauchemar, elle se met en quête de celui que son cœur aime ; c’est lui et lui seul qu’elle veut. Les innombrables avantages liés au statut de roi de son bien-aimé n’intéressent aucunement la Sulamite ; c’est lui qu’elle veut. Elle le cherche désespérément ; elle fait le tour de la ville allant de rues en places, cherchant partout celui que son cœur aime. Ne le trouvant pas, elle continue à errer comme une âme en peine. Elle rencontre les gardes de la ville qui patrouillent et leur demande naïvement s’ils ont vu son bien-aimé. Dans le contexte de la culture juive, de telles scènes sont impensables, mais dans un rêve tout est possible.
Il semble que dans ce rêve tous deux soient à la recherche l’un de l’autre car son bien-aimé aussi déambule dans la ville. Finalement, en pleine nuit, elle réussit à le trouver. Elle s’agrippe alors à lui comme pour l’empêcher de se sauver, ce qui n’a évidemment aucun sens. Puis elle l’emmène dans la chambre de sa mère. Mais pourquoi là ?
Enfant, j’étais, paraît-il un peu casse-cou. En tout cas, je me retrouvais souvent couvert de sang et j’ai encore les cicatrices pour le prouver. Chaque fois que je me faisais mal, j’accourais à la maison où ma mère m’enguirlandait bien sûr, mais me soignait ou m’emmenait chez le médecin pour faire des points de suture. Tout ça pour dire qu’après avoir vécu une expérience difficile, le logis familial est généralement le premier endroit où on va pour lécher ses plaies ou réparer un amour propre blessé. Mon parcours d’écolier a été comme une traversée du désert. J’en ai bavé des ronds de chapeau mais j’ai toujours bénéficié de l’encouragement de ma famille.
Voilà pourquoi, tout naturellement, la Sulamite emmène son bien-aimé chez elle, dans sa maison où elle a grandi, l’endroit qui pour elle signifie la paix et la sécurité. Elle est comme une petite fille qui se réveille d’un cauchemar et qui se précipite dans la chambre de sa mère pour lui raconter ses peurs et entendre des paroles rassurantes, puis qui va se cacher sous les couvertures en attendant que l’orage passe. Comme de toute évidence les parents de la Sulamite ne sont plus de ce monde, c’est Salomon qui les remplace et lui donne le sentiment de sécurité dont elle a besoin. Par ailleurs, il est également évident que les nuages qui flottaient sur leur relation ont été balayés. Et comme elle est folle d’amour, dans son rêve, elle enlace tendrement son bien-aimé, exprimant dans une longue étreinte son désir d’intimité et sa passion pour lui. Elle a trouvé la paix et est tellement heureuse qu’elle veut figer le temps et ne pas se réveiller avant qu’elle soit comblée d’amour. C’est ce qu’elle dit avec le refrain :
Ô filles de Jérusalem, oh, je vous en conjure par les gazelles ou par les biches de la campagne : n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille (Cantique des cantiques 3.5).
Comme je l’ai déjà dit, d’un point de vue littéraire, ce refrain sert à structurer le texte en indiquant la fin d’une section et le début d’une autre, tandis que les gazelles et les biches représentent la délicatesse de l’amour qui unit les deux héros du livre. La nuit, ces animaux charmants descendent de la montagne pour aller se nourrir en plaine. Pareillement, la Sulamite souhaite ardemment que son bien-aimé vienne auprès d’elle afin que chacun puisse trouver en l’autre la pleine satisfaction de tous ses désirs, lui en elle et elle en lui.
Selon l’interprétation typologique, tout comme la Sulamite, le croyant doit aussi faire cette démarche qui consiste à chercher la présence du Christ dans la communion spirituelle. Selon l’enseignement du Nouveau Testament, Jésus seul peut pleinement satisfaire les aspirations profondes de l’être humain. Il paraît que c’est Blaise Pascal qui, reprenant un commentaire de Saint Augustin, aurait dit que l’homme a dans son âme un vide qui a la forme de Dieu.
Quand le Christ était sur la croix, a eu lieu un événement extraordinaire qui répond bien à la question que beaucoup d’hommes se sont posée au fil des siècles et qui est :
Que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ?
Un des brigands crucifiés à côté de Jésus lui a dit :
Souviens-toi de moi quand tu viendras régner (Luc 23.42).
Alors que quelques heures auparavant, de guerre lasse, le Seigneur a refusé de répondre aux questions de Ponce Pilate, il répond immédiatement au brigand et lui dit :
Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis (Luc 23.43).
Jésus n’a pas seulement dit : « tu seras dans le paradis », mais : « tu seras avec moi dans le paradis ». Dans un acte de foi, le malfaiteur a placé son espérance en la personne de Jésus et c’est ce qui lui vaut cette réponse.
Le salut, le paradis, la vie éternelle sont des synonymes pour Dieu et Jésus-Christ. Sans lui, la cité céleste et sa muraille de jaspe, ses fondements ornés de toutes sortes de pierres précieuses, ses portes de perles et sa rue pavée d’or pur (Apocalypse 21.18-21) ne serait rien d’autre qu’un palais de Versailles cosmique qui certes, vaut le détour, mais sans plus. Dans son évangile, Jean rapporte que dans sa prière, Jésus a dit à son Père :
La vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ (Jean 17.3).
C’est Jésus qui sera à l’honneur pendant toute l’éternité. Je lis un passage :
La Nouvelle Jérusalem n’a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine et l’Agneau lui tient lieu de lampe (Apocalypse 21.23).
À force de chercher, la Sulamite a fini par trouver celui que son cœur aime. Parlant de la fin des temps et au nom de l’Éternel, le prophète Jérémie dit aux Israélites :
Vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur (Jérémie 29.13).
Et dans son épître, Jacques écrit :
Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous (Jacques 4.8).
Dans son rêve et après avoir trouvé son bien-aimé, la Sulamite le serre sur son cœur, se rend compte qu’il représente tout pour elle et qu’il faut absolument qu’il reste auprès d’elle.
Quand Jésus était sur terre, beaucoup parmi ceux qui le suivaient l’ont finalement abandonné. Alors un jour, se tournant vers les apôtres, le Seigneur leur a demandé :
— Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ? Mais Simon Pierre lui répondit : — Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle (Jean 6.66-68).
Comme Salomon vis à vis de la Sulamite, Pierre a compris que Jésus représente tout pour lui.
Dans son rève, la Sulamite emmène son bien-aimé dans la chambre où sa vie a débuté. Pareillement, tous les êtres humains peuvent à tout moment commencer une nouvelle vie avec le Christ. Un chant chrétien dit : « Tu peux naître de nouveau, tu peux tout recommencer, balayer ta vie passée, et repartir à zéro, avec Jésus pour berger (JEM, 1990, # 245) ».
Versets 6-11
Nous arrivons maintenant au 11e cliché. Le grand jour est arrivé et notre paparazzi a tiré une photo magnifique de la procession nuptiale.
Qui monte du désert comme des palmiers de fumée, aux senteurs de myrrhe et d’encens et de tous parfums exotiques ? Voici le palanquin, le palanquin de Salomon escorté de ses soixante hommes, l’élite des guerriers en Israël. Ils sont tous armés de l’épée, ils sont initiés au combat. Chacun a l’épée au côté pour parer aux dangers nocturnes. Le palanquin royal fait sur ordre de Salomon est en bois du Liban. Ses colonnes sont en argent, son dossier est en or, son siège est fait en pourpre. Les filles de Jérusalem ont tapissé avec amour tout l’intérieur du palanquin. Ô filles de Sion, sortez et contemplez le grand roi Salomon portant le diadème dont le ceignit sa mère au jour de son mariage, au jour où tout son cœur était rempli de joie (Cantique des cantiques 3.6-11).
Ce n’est qu’à la fin de cette description qu’on apprend qu’il s’agit d’un cortège nuptial. Mais ce long passage commence par
Qui monte du désert
qui est une question de rhétorique, un procédé littéraire destiné à captiver l’attention du lecteur.
Dans l’ancien Proche-Orient, les mariages n’ont pas de caractère religieux et sont entérinés par une cérémonie civile qui a parfois lieu devant des notables (Ruth 4.10-11), ou bien simplement dans la maison de l’un des époux mais ils ne cohabitent pas tout de suite ensemble. Environ un an plus tard, l’époux accompagné de ses amis va chercher sa femme en grande pompe et l’amène chez lui. Comme l’épouse ne connaît pas le jour exact où son époux viendra la chercher, elle doit se tenir prête à partir à tout moment.
Dès leur arrivée débute un festin de réjouissances qui dure pas moins d’une semaine. Bien que les époux soient légalement mariés depuis environ un an, cette nuit-là est la première où ils ont des relations conjugales.
Dans le Cantique des cantiques, le repas de noces n’est pas mentionné. Par contre, le cortège nuptial et surtout la nuit de noces le sont et en détail. Pour décrire la procession, l’auteur parle comme s’il est un témoin qui observe ce qui se passe. Cette compagnie de gens est en route pour chercher la Sulamite chez elle au Liban et la ramener à Jérusalem.
Dans le lointain, avec le désert de Judée comme arrière-plan, on distingue une énorme nuée floue et multicolore qui s’avance. Les palmiers de fumée sont des colonnes odoriférantes qui proviennent des encensoirs. Tout autour du cortège, on brûle toutes sortes de parfums exotiques coûteux comme la myrrhe. Au fur et à mesure que la distance diminue on perçoit les détails. Il s’agit du roi qui s’avance sur son trône portatif. Comme il doit parcourir un long voyage et que les routes ne sont pas sûres, il est entouré de sa garde rapprochée composée d’hommes d’élite dans tout leur apparat militaire et armés jusqu’aux dents. Ils représentent les amis de l’époux, tandis que les filles de Jérusalem sont probablement leurs épouses.
Cette description nous donne une idée de l’importance et la puissance du roi Salomon. Il saura protéger sa bien-aimée et pourvoir à ses besoins. Le palanquin a été fabriqué avec ce qu’il y a de mieux : du bois de cèdre et de cyprès originaire du Liban, de l’argent, de l’or et de la pourpre qui est la couleur royale. Salomon n’utilise que des matériaux nobles et ne voyage qu’en première classe. Pendant tout le temps où il a fait la cour à la Sulamite, on a constaté qu’il est d’un caractère agréable et qu’il a beaucoup de qualités.
De nos jours, il n’est pas rare qu’après être tombé amoureux, un homme du genre insouciant et négligeant change du tout au tout et devienne attentionné et consciencieux. L’amour est la mère des vertus et le père de la maturité.
C’est avec amour que les filles de Jérusalem ont œuvré pour embellir le palanquin du roi. leur attitude est très comparable à celle des parents et amis des mariés qui de nos jours font leur maximum pour que ce jour mémorable soit une totale réussite. Selon les Écritures, le mariage est l’un des événements les plus importants de la vie d’une personne ; il est donc juste de marquer cette occasion d’une manière toute spéciale. C’est aussi pour cette raison que tous ceux qui contribuent à faire du mariage l’un des plus beaux jours de la vie du couple participent avec fierté au déroulement des opérations, depuis les divers et nombreux aspects de la préparation du mariage, jusqu’à la cérémonie et le banquet. C’est aussi l’invitation que l’auteur nous adresse en disant :
Ô filles de Sion, sortez et contemplez le grand roi Salomon portant le diadème dont le ceignit sa mère au jour de son mariage, au jour où tout son cœur était rempli de joie (Cantique des cantiques 3.11).
La pratique répandue de ceux qui vivent en union libre montre que l’engagement du mariage est désormais désuet dans notre société contemporaine libertine. Cette façon de faire viole son caractère sacré et les lois de Dieu. Le comble est que même ceux qui occupent les plus hautes fonctions de l’État agissent ainsi, donnant par là un piètre exemple aux jeunes. Certains passent même d’une femme à une autre comme si c’était une vulgaire chemise.
La Sulamite est arrivée dans le palais de Salomon. Tous les invités sont là et la fête bat son plein. Le soleil vient de se coucher et les époux quittent la salle de banquet pour aller dans leur chambre nuptiale loin des regards et des oreilles indiscrets. Oui, mais notre paparazzi y a préalablement installé une caméra et un micro invisibles et il a tiré le 12e cliché de l’épopée amoureuse de Salomon et de la Sulamite. Je commence à lire le chapitre quatre.
Chapitre 4
Versets 1-7
Que tu es belle, ô mon amie, que tu es belle ! Tes yeux ressemblent à des colombes dessous ton voile, ta chevelure est comme un troupeau de chèvres aux flancs du mont Galaad. Tes dents ressemblent à un troupeau de brebis passé aux mains des tondeurs qui reviendrait du lavoir. Chacune d’elles a sa jumelle, aucune n’est solitaire. Voici tes lèvres comme un ruban écarlate, et le son de ta voix est ravissant ! Et tes tempes ressemblent à des moitiés de grenades dessous ton voile. Ton cou ressemble à la tour du roi David, bâtie comme un arsenal : mille boucliers y sont pendus, tous les boucliers d’hommes vaillants. Comme deux faons, sont tes deux seins, comme deux jeunes gazelles qui sont jumelles et qui vont paître parmi les lis. Avant que ne vienne la fraîcheur avec la tombée du jour et que les ombres s’estompent, je m’en irai vers la montagne de myrrhe, vers la colline d’encens. Que tu es belle, ô mon amie, tu es parfaitement belle, sans un défaut (Cantique des cantiques 4.1-7 ; auteur).
Quand quelqu’un est devant un spectacle d’une beauté extraordinaire, les mots usuels ne conviennent pas pour le décrire. La poésie est alors le meilleur moyen d’exprimer ce qu’on voit et ressent. C’est l’expérience du roi quand il regarde sa bien-aimée le soir de leur nuit de noces. Alors qu’il la contemple, il en a le souffle coupé. Elle est là devant lui silencieuse et comblée par son amour. Il cherche alors les phrases adéquates et les mots justes pour dessiner la perfection de sa bien-aimée à qui il voue une admiration sans limites.
Comme le chiffre 7 représente la perfection, le roi compose un chant d’amour qui décrit sept parties du corps de rêve de son épouse : ses yeux, ses cheveux, ses dents, ses lèvres, sa bouche, ses tempes, son cou et ses seins ; et il fait également référence au son de sa voix.
Dans l’ancien Proche-Orient, les femmes ne portent un voile que le jour de leur mariage et l’ôtent dans la chambre nuptiale.
Salomon compare les yeux de sa belle à des colombes. Dans la loi juive, cet oiseau est considéré cérémonieusement pur et la seule volaille qu’on puisse offrir en sacrifice à l’Éternel. La colombe a la réputation d’aimer la tranquillité et symbolise l’innocence, la douceur, la pureté, et la simplicité. Comme à ce qu’on dit, les yeux sont le miroir de l’âme, Salomon voit se réfléchir dans les prunelles cristallines de sa bien-aimée tous ces traits de son caractère merveilleux.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.