Apocalypse 15.2-8
Chapitre 15
Verset 2a
La Haute-Savoie est un département très touristique et pour de bonnes raisons. Toutes les fois que nous allons à Chamonix, nous prenons un petit train à crémaillère, puis une fois au sommet, nous devons marcher un peu avant d’arriver à la célèbre mer de glace, une immense étendue qui sous le soleil de midi scintille comme du cristal. Eh bien c’est un peu le spectacle qui s’offre à l’apôtre Jean, mais pas tout à fait car ce qu’il voit est beaucoup plus impressionnant. Je continue de lire dans le chapitre 15 de l’Apocalypse.
Je vis aussi comme une mer cristalline mêlée de feu. Ceux qui avaient vaincu la bête, son image et le nombre de son nom se tenaient sur la mer de cristal (Apocalypse 15.2 a).
Cette mer de cristal rappelle ce que Jean décrit au début de sa vision de l’avenir après être monté au ciel. Il voit alors le trône de Dieu et dit :
Devant le trône s’étendait comme une mer de verre, transparente comme du cristal (Apocalypse 4.6).
Quand l’Éternel donne la Loi à son peuple, il apparaît également au-dessus d’une mer de cristal. Dans le livre de l’Exode, on lit que « Moïse, le grand-prêtre Aaron, Nadab et Abihou ses deux fils, et soixante-dix responsables d’Israël virent le Dieu d’Israël. Sous ses pieds s’étendait comme une plate-forme de saphirs ayant la pureté du ciel » (Exode 24.9-10).
Et dans sa vision, le prophète Ézéchiel aussi dit voir « quelque chose qui ressemblait à une étendue céleste et qui avait l’éclat éblouissant du cristal » (Ézéchiel 1.22).
La vision de Jean n’est donc pas unique, cependant, la mer de cristal qu’il contemple est agitée car mêlée de feu. Il s’agit du « feu ardent de la colère de Dieu » dont l’auteur de l’épître aux Hébreux dit :
(Il) consumera tous ceux qui se révoltent contre Dieu, car notre Dieu est un feu qui consume (Hébreux 10.27 ; 12.29 ; comparez 2Pierre 3.7).
Puis sur « la mer de cristal » devant le trône de Dieu Jean remarque aussi « ceux qui avaient vaincu la bête, son image et le nombre de son nom » (Apocalypse 15.2). Ce sont ceux qui sont devenus croyants pendant la Tribulation, et comme ils ont refusé de porter la marque de la bête, ils sont morts martyrs. On les a déjà rencontrés dans le chapitre 7 quand Jean dit :
Après cela, je vis une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer. C’étaient des gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, de toute langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de tuniques blanches et ils avaient à la main des branches de palmiers (Apocalypse 7.9). Ce sont ceux qui viennent de la grande détresse. Ils ont lavé et blanchi leurs tuniques dans le sang de l’Agneau (Apocalypse 7.14).
La résurrection des corps de tous ces martyrs est décrite vers la fin du livre ; Jean dit alors :
Ensuite je vis des trônes. On remit le jugement entre les mains de ceux qui y prirent place. Je vis aussi les âmes de ceux qu’on avait décapités à cause du témoignage rendu par Jésus et à cause de la Parole de Dieu. Je vis encore tous ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image et qui n’avaient pas reçu sa marque sur leur front et leur main. Ils revinrent à la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans. C’est la première résurrection. Les autres morts ne revinrent pas à la vie avant la fin des mille ans. Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n’a pas prise sur eux. Ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans (Apocalypse 20.4-6).
Comme cette première résurrection a lieu à la fin de la Tribulation, juste avant que Jésus n’établisse son royaume de mille ans, ce que voit Jean sont des âmes désincarnées, mais ça n’a pas l’air de le troubler le moins du monde. Il faut dire aussi que ces martyrs n’ont certainement pas l’allure de revenants ou de fantômes, et il se peut même qu’en tant qu’esprits, ils ressemblent à ce qu’ils étaient sur terre.
Verset 2 b-3 a
Je continue le texte.
S’accompagnant de harpes divines, ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau (Apocalypse 15.2 b-3 a).
Ces martyrs louent et rendent gloire à Dieu juste avant que ne se déclenchent les jugements des coupes de la colère de Dieu. Ils se réjouissent parce que leur sang versé va être vengé, et les supplications qu’ils adressent à Dieu depuis déjà longtemps vont être exaucées. En effet, pendant la première série de jugements, Jean nous a dit :
Quand l’Agneau ouvrit le cinquième sceau, je vis, sous l’autel, les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de leur fidélité à la Parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils s’écrièrent d’une voix forte : – Maître saint et véritable, jusques à quand tarderas-tu à juger les habitants de la terre et à leur demander compte de notre mort ? (Apocalypse 6.9-10).
Jean nous dit ici que les martyrs entonnent deux cantiques : premièrement, « le cantique de Moïse » qu’on trouve dans le livre de l’Exode. C’est Moïse qui a conduit les Hébreux hors d’Égypte mais ça n’a pas été de tout repos. Quelques jours seulement après leur départ, les Hébreux se trouvent dans une situation sans issue car pris dans un étau : acculés à la mer des Roseaux d’un côté et talonné par l’armée du Pharaon de l’autre.
Mais l’Éternel intervient ; il ouvre la mer et trace un large passage entre des murs d’eau refoulées de part et d’autre, et tous les Hébreux peuvent alors traverser à pied sec. Sur ces entrefaites leurs ennemis armés jusqu’aux dents, arrivent et s’engagent derrière eux. Pour une mauvaise idée, c’en est vraiment une, car dès que les Hébreux sont en sécurité sur l’autre rive, Dieu ordonne aux murailles d’eaux de s’abattre sur l’armée égyptienne qui est totalement détruite. Nous sommes en 1491 avant Jésus-Christ. Le Pharaon Neferhotep I de la 13ème dynastie perd la plus grande partie de son armée. Le texte dit :
Pas un seul d’entre eux n’en réchappa. En ce jour-là l’Éternel délivra Israël des Égyptiens et ils virent les cadavres des Égyptiens étendus sur le bord de la mer. Israël vit la grande puissance que l’Éternel avait déployée contre les Égyptiens, et le peuple révéra l’Éternel : il eut confiance en lui et en Moïse son serviteur (Exode 14.28, 30-31).
Ce désastre met fin à la 13ème dynastie égyptienne et ouvre les portes aux Hyksos qui envahissent l’Égypte sans rencontrer d’opposition et qui créent les 15ème, 16ème et 17ème dynastie.
Suite au miracle extraordinaire de l’Éternel en faveur de son peuple, miracle très souvent rappelé dans l’Ancien Testament, Moïse et les Israélites entonnent un cantique en l’honneur de l’Éternel.
C’est le premier cantique des Hébreux que nous rapporte l’Ancien Testament. Le second cantique est chanté par les Israélites quand le Seigneur leur procure de l’eau dans le désert (Nombres 21.17-18). Puis, peu de temps avant sa mort, Moïse enseigne aux Israélites un cantique de souvenirs qui passe en revue la fidélité de Dieu à leur égard (Deutéronome 31.19-22 ; 32.1-44). Plus tard, la juge Débora et Baraq son général d’armée, entonnent un chant de victoire après avoir vaincu les Cananéens (Juges 5.1-31). Ensuite les cantiques en l’honneur de l’Éternel se multiplient grâce aux psalmistes; le plus célèbre des compositeurs et chanteurs étant le roi David lui-même.
Dans la vision de Jean, les martyrs de la Tribulation entonnent « le cantique de Moïse », mais également « le cantique de l’Agneau ». Il faut en effet garder à l’esprit que le livre de l’Apocalypse est centré sur Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu et que son titre signifie : « Révélation ». Ne nous laissons donc pas emporter par les quatre chevaliers de l’Apocalypse, distraire par l’ouverture des sceaux, hypnotiser par la sonnerie des trompettes, ou impressionner par les signes fabuleux dans le ciel et les catastrophes sur terre.
C’est Jésus le Maître de cérémonie ; c’est lui qui dirige car il est le Seigneur des seigneurs. Et pourtant c’est aussi lui qui met une main dans celle du Père et l’autre dans la main de l’homme et qui les réconcilie.
Nous avons déjà entendu un cantique à la gloire de Jésus ; il a été entonné par les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards. Dans le chapitre 5 du livre, on lit :
(Ils) se prosternèrent devant l’Agneau. […] Et ils chantaient un cantique nouveau : Oui, tu es digne de recevoir le livre, et d’en briser les sceaux car tu as été mis à mort et tu as racheté pour Dieu, par ton sang répandu, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toutes les nations. Tu as fait d’eux un peuple de rois et de prêtres au service de notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Puis je vis, et j’entendis la voix d’anges rassemblés en grand nombre autour du trône, des êtres vivants et des vieillards. Ils étaient des milliers de milliers et des millions de millions. Ils disaient d’une voix forte : Il est digne, l’Agneau qui fut égorgé, de recevoir la puissance, la richesse et la sagesse, la force et l’honneur et la gloire et la louange. Et toutes les créatures dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, tous les êtres qui peuplent l’univers, je les entendis proclamer : À celui qui siège sur le trône et à l’Agneau soient louange et honneur, gloire et puissance pour toute éternité (Apocalypse 5.8-13).
Tout comme « le cantique de Moïse », « le cantique de l’Agneau » célèbre la fidélité de Dieu, la délivrance de son peuple et le jugement de ses ennemis.
Un commentateur fait remarquer que les cantiques de Moïse et de l’Agneau sont chantés devant la mer Rouge pour les Israélites et la mer de cristal pour les martyrs. Ces deux cantiques sont des chants de triomphe, le premier sur les Égyptiens, le second sur l’Antichrist. « Le cantique de Moïse » est le premier cantique rapporté par les Textes sacrés tandis que « le cantique de l’Agneau » est le dernier (Exploring Revelation, éd. rév. [Chicago : Moody, 1987 ; réimpr. Neptune, New Jersey : Loizeaux, 1991], p. 187).
Verset 3 b-4
Je continue le texte.
Ils chantaient : Seigneur, Dieu, Tout-Puissant, tout ce que tu as fait est grand et admirable. Roi des nations, ce que tu fais est juste et conforme à la vérité ! Qui oserait, Seigneur, refuser de te révérer et de te rendre gloire ? Car toi seul, tu es saint ; et toutes les nations viendront pour se prosterner devant toi, car il deviendra manifeste que tes actions sont justes (Apocalypse 15.3 b-4).
Les paroles du cantique rapportées par Jean ne correspondent pas exactement ni à celles de Moïse ni à celles entonnées par les êtres célestes. Cependant, tous les trois célèbrent le Seigneur pour les mêmes raisons. « Le cantique de l’Agneau » est adressé à Dieu pour ses grandes œuvres, sa justice, sa vérité, sa gloire et sa sainteté, des thèmes fréquents dans tout l’Ancien Testament. Ce cantique confirme aussi tous les Textes sacrés qui se rapportent à la seconde venue de Jésus-Christ et à l’établissement de son royaume de mille ans.
Le titre « Seigneur, Dieu, Tout-Puissant », revient souvent dans l’Apocalypse (Apocalypse 1.8 ; 4.8 ; 11.17 ; 16.7, 14 ; 19.6, 15 ; 21.22), et la phrase : « Roi des nations, […] ! Qui oserait, Seigneur, refuser de te révérer et de te rendre gloire » est une citation du prophète Jérémie (Jérémie 10.7). Une fois que l’Antichrist sera tombé dans les oubliettes de l’Histoire, Dieu en Jésus-Christ revendiquera tous ses droits en tant que Souverain du ciel et de la terre.
« Le cantique de l’Agneau » se termine par une prédiction selon laquelle toutes les nations adoreront Dieu, un thème fréquent de l’Ancien Testament. Zacharie écrit :
Et il arrivera que tous ceux qui subsisteront de toutes les nations qui seront venues attaquer Jérusalem, monteront tous les ans pour se prosterner devant le Roi, le Seigneur des armées célestes, et pour célébrer la fête des Cabanes (Zacharie 14.16 ; comparez Ésaïe 66.4, 23 ; Psaumes 86.9 ; Ésaïe 45.22-23).
Et dans son épître aux Philippiens, l’apôtre Paul écrit :
Dieu l’a élevé (Jésus-Christ) à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux, sur la terre et jusque sous la terre, et que chacun déclare : Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Philippiens 2.9-11).
C’est ce que feront toutes les nations pendant le millénium et que confirme la fin du livre de l’Apocalypse (Apocalypse 21.24, 26).
Verset 5
Je continue le texte.
Après cela je vis s’ouvrir dans le ciel le temple qui abritait le tabernacle du témoignage (Apocalypse 15.5).
L’expression « Après cela » apparaît neuf fois dans le livre de l’Apocalypse, et chaque fois c’est pour signifier l’ouverture d’une nouvelle fenêtre de la vision de Jean.
Si j’ai bien compté, le mot pour « temple » (naos) est utilisé 16 fois dans l’Apocalypse, et il désigne plus particulièrement le temple céleste tandis que le tabernacle que Moïse a construit sur terre, puis plus tard le temple de Salomon ne sont que des copies, « une image, l’ombre du sanctuaire céleste » écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux (Hébreux 8.5 ; comparez Hébreux 9.23 ; Exode 25.40).
Alors que Jean regarde les martyrs massés devant le trône de Dieu en train de chanter, son attention se porte soudain vers le temple céleste qui est ouvert ce qui lui permet de voir « le tabernacle du témoignage ». Il s’agit du coffre sacré, aussi appelé « arche de l’alliance ou arche du témoignage ». Ce coffre contient les deux tablettes de pierre sur lesquelles l’Éternel a écrit les X Commandements (Exode 25.16 ; 40.20), le bâton du grand-prêtre Aaron qui a fleuri, ainsi qu’un récipient avec de la manne. C’est la seconde fois que Jean voit le Lieu très saint ouvert et le coffre sacré. Juste avant l’apparition des deux premiers signes, c’est à dire : « la femme et le dragon énorme », il dit :
Alors s’ouvrit le temple de Dieu qui est dans le ciel, et le coffre de son alliance y apparut. Il y eut des éclairs, des voix, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une forte grêle (Apocalypse 11.19).
Verset 6
Je continue le texte.
Les sept anges porteurs des sept fléaux sortirent du temple. Ils étaient vêtus de tuniques d’un lin pur éclatant, et leur taille était serrée par une ceinture d’or (Apocalypse 15.6).
Alors que Jean regarde la scène qui est devant lui, il voit « sept anges ». Comme je l’ai déjà dit, les êtres célestes sont particulièrement présents dans ce livre.
Le mot grec qui est traduit par « lin » (linon) dans certains manuscrits, diffère d’une lettre dans d’autres et signifie alors « pierre » (lithon). C’est ce que choisit Jérôme pour la Vulgate, la version latine des Écritures, qui dit donc que « les sept anges étaient vêtus de pierre précieuse étincelante ». Bien que la plupart des versions choisissent « vêtus d’un lin pur », c’est problématique parce que le mot ainsi traduit n’apparaît qu’une autre fois dans le Nouveau Testament et il signifie « mèche » (Matthieu 12.20) ; or des anges vêtus de « mèche », ça fait pas sérieux.
Étant donné que le vrai mot pour « lin » est utilisé quatre fois dans l’Apocalypse et une fois dans l’évangile selon Luc (Apocalypse 18.12, 16 ; 19.8, 14 ; Luc 16.19), il semble préférable de suivre Jérôme dans la version latine et de traduire par « sept anges vêtus de pierre précieuse étincelante ». Dans les Écritures, le seul autre exemple d’un être angélique ainsi décrit est « Lucifer, l’astre brillant », avant qu’il ne devienne Satan. Ce passage du livre d’Ézéchiel dit :
Tu étais en Éden, dans le jardin de Dieu. Tu étais recouvert de pierres très précieuses de toutes les espèces : rubis, topaze et diamant, chrysolithe et onyx, jaspe, saphir, escarboucle, émeraude (Ézéchiel 28.13).
Quelle que soit la traduction adoptée : « pierres précieuses ou lin pur », le vêtement des anges dénote leur dignité et leur majesté, surtout qu’en plus ils portent une ceinture d’or.
Verset 7
Je continue le texte du chapitre 15.
L’un des quatre êtres vivants remit aux sept anges sept coupes d’or remplies de la colère du Dieu qui vit éternellement (Apocalypse 15.7).
« Les sept anges porteurs des sept fléaux » reçoivent leurs armes avec lesquelles ils vont déverser « la colère de Dieu » sur terre. C’est un chérubin, un ange d’un ordre supérieur, qui leur donne les moyens d’exécuter le jugement divin.
Le mot pour « coupes » (phialas) décrit en réalité « une soucoupe ou une sous-tasse ». Or, si on peut verser progressivement un liquide à partir d’une coupe, il est bien plus facile de lancer le contenu d’une soucoupe en une seule fois et c’est ce que les sept anges vont s’empresser de faire, provoquant ainsi un déluge de feu.
Verset 8
Je finis de lire le chapitre 15.
Alors la gloire et la puissance de Dieu remplirent le temple de fumée, en sorte que personne ne put y pénétrer tant que les sept fléaux, déclenchés par les sept anges, ne s’étaient pas accomplis (Apocalypse 15.8).
Une fois les sept anges sortis du temple, celui-ci se remplit de fumée ce qui représente la gloire et la majesté de l’Éternel qui exige une crainte révérencielle de la part de toutes ses créatures et de l’homme en particulier.
Quand Dieu a donné la Loi à son peuple, dans le livre de l’Exode, on lit :
Dès le lever du jour, il y eut des coups de tonnerre et des éclairs, une épaisse nuée couvrit la montagne et l’on entendit un son de corne très puissant. Dans le camp, tout le peuple se mit à trembler de peur. Le mont Sinaï était entièrement enveloppé de fumée parce que l’Éternel était descendu là au milieu du feu, et la fumée s’élevait comme celle d’une fournaise. Toute la montagne était secouée d’un violent tremblement de terre (Exode 19.16, 18 ; comparez Exode 40.34-35 ; 1Rois 8.10-11 ; Ésaïe 6.1-4).
Cette fumée remplit le temple afin que nul ne puisse y entrer, jusqu’à ce que les « sept fléaux » soient passés et les habitants de la terre détruits. Il faut en effet faire table rase avant l’établissement du règne du Roi des rois et Seigneur des seigneurs.
Le chapitre 15 met en place la toile de fond afin de préparer la troisième série de jugements, celle des coupes de la colère de Dieu qui fait suite aux sceaux et aux trompettes.
Les gens du monde se moquent de Dieu et de ses jugements. Ils se disent que s’il y a un Créateur, il ne peut pas punir, mais c’est bien méconnaître Dieu et les Écritures. En effet, l’Éternel a d’abord manifesté sa colère en frappant Jésus sur la croix, mais le jour vient où il va frapper le monde parce que ses habitants rejettent son Fils et son sacrifice. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
(Celui qui désobéit à la Loi de Moïse est mis à mort sans pitié.) À votre avis, si quelqu’un couvre de mépris le Fils de Dieu, s’il considère comme sans valeur le sang de l’alliance, par lequel il a été purifié, s’il outrage le Saint-Esprit, qui nous transmet la grâce divine, ne pensez-vous pas qu’il mérite un châtiment plus sévère encore ? (Hébreux 10.29).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.