Actes 27.4-44
Chapitre 27
Introduction
Quand on pense « voyage », il s’agit généralement de vacances avec la découverte de nouveaux horizons, des couleurs, des repas exotiques et tout ça. L’apôtre Paul est lui aussi en voyage. Il a entrepris une croisière sur la Méditerranée la traversant dans le sens de la longueur depuis la Judée jusqu’à Rome où il se rend mais ce n’est pas pour visiter les monuments. Il fait escale ici et là, change de bateau, rencontre de nouvelles personnes et ainsi de suite. Seulement lui, il a les fers aux pieds ou quelque chose comme ça, et un certain nombre de ses compagnons d’infortune sont comme lui prisonniers et destinés aux jeux du cirque où ils devront affronter les bêtes sauvages ou bien combattre comme gladiateurs jusqu’à ce que mort s’en suive, pour le plus grand plaisir et l’amusement de la cour impériale et du gratin de la capitale : une charmante perspective ! Cependant, Paul n’est absolument pas chagriné par sa condition, au contraire, il y voit une opportunité en or d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tous ceux qui voyagent avec lui puis à l’empereur Néron et la cour impériale. Il sait qu’il est au centre de la volonté de Dieu. Je continue à lire dans le chapitre 27 du livre des Actes.
Versets 4-8
Une fois repartis de là (Sidon en Phénicie), nous avons longé la côte de Chypre pour nous protéger des vents contraires. Puis nous avons traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, et nous avons débarqué à Myra, en Lycie. Là, l’officier a trouvé un bateau d’Alexandrie qui était sur le point de partir pour l’Italie et il nous a fait monter à son bord. Pendant plusieurs jours, nous avons navigué lentement et c’est avec beaucoup de peine que nous sommes parvenus à la hauteur de Cnide. Mais le vent ne nous permettait plus d’avancer dans cette direction, et nous sommes passés au sud de la Crète, en doublant le cap Salmoné. Nous avons eu du mal à longer la côte et nous sommes arrivés à un endroit appelé “ Beaux Ports ”, près de la ville de Lasée (Actes 27.4-8).
La plupart de ces noms ne me sont pas familiers, et « Beaux Ports » et « la ville de Lasée » ne sont pas mentionnés par d’autres écrivains. Par temps favorable, le bateau aurait navigué directement de Sidon vers l’Asie Mineure laissant Chypre à droite, mais comme les vents sont contraires, après avoir quitté Sidon, le navire a longé la côte de la Syrie en direction du nord, puis viré à l’ouest en longeant l’Asie Mineure et en s’abritant le plus possible derrière les îles pour se protéger du vent du nord-ouest. Ils ont ainsi contourné Chypre par le nord, laissant l’île à leur gauche puis ont débarqué à Myre, aujourd’hui Finike, dans le sud-ouest de la Turquie. De là, ils ont trouvé un navire venant d’Égypte, un pays qui à cette époque est considéré comme le grenier de Rome, et qui transportait du blé vers l’Italie.
Au premier siècle, les céréaliers étaient des navires énormes puisque celui-ci a pu prendre à son bord 276 passagers, ce qui est précisé plus loin. Luc met bien en évidence la difficulté de naviguer d’est en ouest contre les vents dominants. Le bateau a continué ainsi le long de la côte de l’Asie Mineure avec grande peine puisqu’il lui a fallu plusieurs jours pour couvrir les 250 km qui les rapprochèrent du port de Cnide, à l’extrême sud-ouest de l’actuelle Turquie. Ils ont alors viré de bord et pris la direction sud-ouest jusqu’à l’île de Crête qu’ils ont contournée par le sud à l’abri de ses hautes montagnes, puis ils ont débarqué dans une petite rade de l’île.
Versets 9-12
Je continue.
Beaucoup de temps s’était écoulé ainsi, et la navigation devenait dangereuse, car l’époque du grand jeûne d’automne était déjà passée. Alors Paul leur a donné cet avertissement : — Mes amis, je considère que, si nous continuons notre voyage, non seulement la cargaison et le bateau subiront de grands dommages, mais nous-mêmes nous risquerons notre vie. Mais l’officier romain se fiait plus à l’opinion du pilote et du patron du bateau qu’aux paroles de Paul. De plus, comme le port ne convenait pas à un hivernage, la majorité a décidé d’en repartir pour gagner, si possible, Phénix, un port de Crète orienté vers le sud-ouest et le nord-ouest, et d’y passer l’hiver (Actes 27.9-12).
Le grand jeûne d’automne correspond au Yom Kippour, le grand jour des expiations (Lévitique 16.29 ss; 23.27 ss) où le grand-prêtre offre un sacrifice pour tous les péchés du peuple oubliés pendant l’année écoulée. Il a lieu le 10 du mois de Tischri, c’est à dire début octobre après l’équinoxe d’automne. D’après Luc, l’arrière-saison est passée et l’hiver approche. Alors, la navigation est difficile non seulement à cause des tempêtes, mais aussi des nuages et de l’obscurité. À cette époque, les marins ne connaissant pas la boussole, ils ont besoin de repères qu’ils peuvent voir comme le soleil et les étoiles pour naviguer. Bien que prisonnier, Paul se hasarde à donner un modeste avertissement et le conseil de rester sur place. Il n’est pas écouté, mais le fait qu’il ait osé prendre la parole sur ce sujet, au milieu de gens du métier, montre le degré de confiance qu’il inspire déjà. D’ici peu, les événements vont confirmer que l’apôtre avait raison, car ils ne parviendront pas à atteindre Phénix, le port où ils voulaient hiverner. Phénix s’appelle aujourd’hui « Lutro » et sa situation permet en effet de s’abriter des deux vents violents dominants qui soufflent du nord-ouest et du sud-ouest. Pour le moment c’est Julius qui commande parce que les céréaliers sont considérés au service de Rome. De plus, il est logique que l’officier romain ait plutôt suivi les conseils du patron du navire et du pilote que celui de l’apôtre. En théorie, les marins aguerris en connaissent plus long sur la navigation que les prédicateurs. Cependant, la supériorité du grand apôtre, toutes disciplines confondues, va se faire de plus en plus sentir au fur et à mesure qu’on avance dans le récit. Plus tard (Actes 27:21-26), Paul reprendra la parole pour rassurer ses compagnons sur leur sort et pour les encourager. Finalement, il deviendra l’ami et le conseiller de tous ceux qui naviguent avec lui (Actes 27:30,31).
Versets 13-16
Je continue.
Une légère brise du sud s’était levée et ils voyaient déjà leur projet réalisé. Ils ont donc levé l’ancre et longé la côte de Crète au plus près. Mais peu de temps après, un vent violent comme un typhon, connu sous le nom d’euraquilon, s’est mis à souffler des hauteurs de l’île. Le bateau était entraîné au large : il ne pouvait pas résister au vent et nous avons dû nous laisser emporter à la dérive. Nous avons passé ainsi au sud d’une petite île appelée Cauda. Comme elle nous abritait un peu du vent, nous en avons profité pour nous rendre maîtres du canot de sauvetage. Nous sommes parvenus, à grand-peine, à le hisser à bord (Actes 27.13-16).
A cause d’une légère brise trompeuse, les matelots se croient maîtres de leur destinée et décident de prendre la mer. Mauvaise idée. Soudain se lève un fort vent de tempête venant du nord-est, qui les empêche de se rendre à Phénix et les force à dériver jusqu’à la petite île de Cauda à 40 km au sud de la Crête, et qui s’appelle Gozzo aujourd’hui.
Je trouve cet incident symbolique. En effet, ma vie est comme une frêle embarcation qui flotte sur une mer imprévisible. Je peux naviguer en me servant seulement de ma boussole, de ma jugeote, mais tôt ou tard la tempête se lèvera, et alors, que va devenir ma petite coque de noix ? Paul, lui est parfaitement serein et confiant que cet épisode fâcheux n’est qu’un contretemps. En effet, quand le Seigneur lui est apparu dans sa prison à Jérusalem, il lui a dit :
Courage ! Tu as été mon témoin à Jérusalem, il faut que tu le sois aussi à Rome (Actes 23.11).
L’apôtre sait donc que tôt ou tard il atteindra Rome. En attendant et pendant un bref répit alors qu’ils sont abrités par l’île Cauda, les marins ont monté la chaloupe sur le pont. Elle est normalement remorquée, mais devait être pleine d’eau et gênait les manœuvres de l’équipage.
Verset 17
Je continue.
Puis on a eu recours à des moyens de fortune : on a ceinturé tout le bateau de cordages. Comme on avait peur d’échouer sur les bancs de sable de la Syrte, on abaissa la voile et jeta l’ancre flottante et l’on continuait ainsi à dériver (Actes 27.17).
Ils ont d’abord consolidé la structure du navire, un procédé encore utilisé de nos jours pour les bateaux en bois en cas de grand péril en mer. D’après un ancien directeur (Dr Breusing) de l’École navale de Brême, une ville au nord-ouest de l’Allemagne, on plaçait ces câbles dans le sens de la longueur quand le navire était encore sur le chantier. En cas de besoin, on n’avait qu’à les serrer avec un cabestan. Comme la tempête est violente, les matelots on ferlé les voiles afin d’offrir le moins de résistance possible aux bourrasques et ont jeté l’ancre flottante. Toujours d’après l’ancien directeur que j’ai mentionné, il s’agit d’une planche épaisse, maintenue perpendiculaire dans l’eau par des poids fixés aux angles inférieurs et reliée par des câbles à la poupe du navire, qui traîne ce poids mort afin de ralentir sa marche. Les marins comme tous les anciens navigateurs redoutaient les bancs de sable de la Syrte qui se trouvent au large des côtes de la Lybie. Cela montre aussi que les marins croient dériver vers l’Afrique.
Versets 18-26
Je continue.
Le lendemain, comme la tempête n’arrêtait pas de secouer le bateau avec violence, on l’a délesté d’une partie de sa cargaison. Le troisième jour, les matelots ont jeté, de leurs propres mains, tous les agrès du bateau à la mer. Pendant plusieurs jours, on ne voyait plus ni le soleil ni les étoiles. La tempête continuait de faire rage et nous finissions par perdre tout espoir d’en sortir sains et saufs. Il y avait longtemps qu’on n’avait plus rien mangé. Alors Paul, debout au milieu d’eux, leur a dit : — Mes amis, vous auriez mieux fait de m’écouter et de ne pas quitter la Crète. Vous auriez évité tous ces dégâts et toutes ces pertes. Mais maintenant, je vous invite à reprendre courage, car aucun de vous n’y perdra la vie ; seul le bateau sera perdu. En effet, cette nuit, un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers, s’est présenté devant moi et m’a dit : “ Paul, ne crains rien ! Il faut que tu comparaisses devant l’empereur, et Dieu t’accorde la vie sauve pour tous tes compagnons de voyage. ” Courage donc, mes amis ! J’ai confiance en Dieu : tout se passera comme il me l’a dit. Nous devons échouer quelque part sur une île (Actes 27.18-26).
La tempête continue à faire rage; les passagers sont enfermés dans une purée de pois sans soleil et sans étoiles, ce qui fait qu’ils ne savent ni où ils sont ni dans quelle direction ils dérivent. La situation est critique car non seulement la cargaison est perdue mais les marins craignent aussi pour leurs vies. C’est alors qu’intervient Paul qui commence par sermonner les responsables du navire de ne pas avoir suivi son conseil. Il enfonce le clou parce qu’il veut que cette fois-ci on l’écoute. Ici, l’apôtre Paul apparaît immense car au beau milieu de la plus terrible tempête et alors que tous désespèrent de sauver leur vie, il se lève plein de force et domine avec autorité sur les éléments en fureur et sur les esprits abattus. Il fait part de la visite angélique qu’il a reçue de Dieu à qui il appartient et qu’il sert. Il encourage les passagers et leur transmet cette confiance qu’il a lui-même que tous s’en tireront sains et saufs. Il ne fait guère de doute que l’apôtre avait prié pour le salut des 276 passagers et Dieu les lui a donnés. Quant à lui, comme prédit, il ira à Rome afin de témoigner devant l’empereur.
Versets 27-32
Je continue.
C’était la quatorzième nuit que nous étions ainsi ballottés sur l’Adriatique quand, vers le milieu de la nuit, les marins ont eu l’impression qu’on approchait d’une terre. Ils ont jeté la sonde et ont découvert que le fond était à trente-sept mètres. Un peu plus loin, ils ont recommencé et trouvé le fond à vingt-huit mètres. Comme ils avaient peur de voir le bateau s’écraser sur quelque récif, ils ont jeté quatre ancres à l’arrière en attendant avec impatience la venue du jour. Alors les marins, qui voulaient s’enfuir du bateau, ont commencé à mettre à la mer le canot de sauvetage, sous prétexte d’aller amarrer une ancre à l’avant. Mais Paul a dit à l’officier romain et aux soldats : — Attention, si ces hommes ne restent pas à bord, vous ne pourrez plus être sauvés. Alors les soldats ont coupé les cordages retenant le canot et l’ont laissé tomber à la mer (Actes 27.27-32).
Quatorze jours et nuits de tempête depuis leur départ de Beaux-Ports sur île de Crète. Quelle épreuve ! Ils ont d’abord été poussés vers le sud-ouest (Actes 27:14), puis le vent a dû tourné au sud-est. Ils ont ainsi parcouru un peu plus de 500 miles marins, soit environ 950 km.
À cette époque, l’Adriatique désigne le bassin méditerranéen entre l’Italie, la Grèce, l’île de Malte et la Crête. En pleine nuit, les marins entendent un bruit qui leur est familier, celui des vagues se brisant sur les récifs. Ne pouvant rien voir, ils ne peuvent guider le navire, alors ils l’immobilisent au milieu des flots au moyen de 4 ancres. Les membres de l’équipage, sachant le navire perdu, se concertent en douce et décident de sauver leur peau, et tant pis pour les autres. C’est la vie ! Mais de toute évidence, le Saint Esprit révèle à l’apôtre ce qui se trame. Il avertit l’officier qui lui fait maintenant confiance et adieu la chaloupe. En effet, l’expérience de ces marins est nécessaire pour manœuvrer le navire à l’approche du rivage. Tous ceux qui sont à bord ne peuvent désormais compter que sur le Dieu de Paul pour leur salut. La promesse de Dieu que tous survivront et la nécessité de la présence des matelots sur le bateau montre avec brio que la souveraineté de Dieu renferme en elle-même la responsabilité de l’homme, et comment ces deux composantes fonctionnent de concert.
Versets 33-36
Je continue.
En attendant que le jour paraisse, Paul a encouragé tout le monde à manger : — Voilà quatorze jours, leur a-t-il dit, que vous êtes dans l’attente, sans rien prendre à manger ! Je vous encourage donc vivement à prendre de la nourriture maintenant. Vous en avez besoin pour vous tirer de là. Encore une fois, croyez-moi : aucun de vous ne perdra un cheveu de sa tête. Après avoir ainsi parlé, il a pris du pain et il a remercié Dieu devant tous ; puis il a rompu le pain et a commencé à manger. Alors tous les autres ont repris courage et se sont aussi mis à manger (Actes 27.33-36).
Paul qui a pris les opérations en main continue. Entre le travail des uns, l’angoisse de tous, et le mal de mer, aucun repas n’avait été servi depuis trop longtemps et maintenant tout le monde risque de défaillir. L’apôtre encourage donc les passagers à prendre de la nourriture et donc des forces afin de se préparer à l’épreuve qui les attend. Puis, imitant son maître et comme le père de famille, Paul donne l’exemple en témoignant publiquement de sa foi en Dieu. Luc rapporte que tous, encouragés par les paroles de l’apôtre et son exemple de fermeté en plein danger, prennent de la nourriture. C’est la quatrième fois que l’apôtre prend la parole depuis leur départ (Actes 27:10,21,31,33) ; la première fois on ne l’a pas écouté, mais petit à petit sa parole a fait autorité et on lui obéit désormais comme si c’était lui le capitaine du navire. Quel exemple de l’influence que peut exercer un homme animé de l’Esprit de Dieu ! Et qui sait combien de ces âmes ont fait confiance au Seigneur et ainsi reçu la vie éternelle grâce au témoignage de l’apôtre !
Versets 37-40
Je continue.
Nous étions en tout deux cent soixante-seize personnes à bord. Une fois rassasiés, ils ont continué à délester le bateau en jetant le reste des provisions de blé à la mer. Mais lorsque le jour était venu, aucun des membres de l’équipage ne reconnaissait l’endroit. Ils entrevoyaient seulement, au fond d’une baie, une plage de sable. Ils ont alors décidé d’y faire échouer le bateau, si c’était possible. Les matelots ont coupé les câbles des ancres qu’ils ont abandonnées à la mer ; en même temps, ils ont délié les courroies de deux grandes rames servant de gouvernails et hissé au vent la voile de misaine au mât d’artimon (Actes 27.37-40).
Ils ont tout jeté par-dessus bord afin d’alléger le navire au maximum de manière à pouvoir naviguer en eau peu profonde. Quand le bateau était ancré côté poupe, c’est à dire l’arrière du navire, les rames servant de gouvernail étaient immobilisées hors de l’eau afin qu’elles ne se prennent pas dans les cordages des ancres. Maintenant, elles sont détachées pour pouvoir naviguer. C’est un peu compliqué tout ça, j’en conviens.
Versets 41-44
Je finis le chapitre 27.
Ils avaient mis le cap sur la plage quand le bateau a touché un banc de sable battu des deux côtés par la mer et s’y est échoué. L’avant s’est enfoncé dans le sol, s’immobilisant définitivement, tandis que l’arrière commençait à se disloquer sous la violence des vagues. Les soldats avaient l’intention de tuer tous les prisonniers, de peur d’en voir s’échapper à la nage. Mais l’officier désirait sauver Paul et les a empêchés d’exécuter leur projet. Il a donné ordre à ceux qui savaient nager de sauter à l’eau les premiers pour gagner la terre ferme. Les autres suivraient en s’agrippant à des planches ou à des épaves du bateau. C’est ainsi que tous sont arrivés sains et saufs sur le rivage (Actes 27.41-44).
C’est l’agonie du navire. Tout le monde est obligé de le quitter. Mais les prisonniers risquent de s’échapper en disparaissant dans la nature. Pour les soldats qui les gardent, cela signifie couic ! C’est pour cela qu’ils n’ont pas l’intention de faire dans le détail, et veulent liquider leur cargaison humaine en deux temps trois mouvements. Les bons sentiments et les scrupules ne font pas partie du savoir-faire des soldats romains. Paul se retrouve toujours et encore dans une situation où pour une raison ou pour une autre, quelqu’un veut lui faire la peau, il doit trouver ça fatiguant à la fin. Heureusement pour lui, Dieu veille et l’officier Julius qui l’a pris en amitié veut l’épargner à tout prix. Cet homme a eu tout loisir d’apprécier la valeur de l’apôtre et sa loyauté ; peut-être est-il même devenu chrétien à son contact, ou tout au moins sympathisant, qui sait ? En tout cas, il a pleinement foi en la parole de Paul qui a prédit que tout le monde sortirait vivant du naufrage et que seuls le bateau et sa cargaison seraient perdus. C’est la deuxième fois que les prisonniers doivent la vie à l’apôtre. Finalement, tout se passe comme il l’a prédit et tout le monde aborde sur une île sain et sauf. Ainsi s’accomplit la miséricordieuse promesse que Dieu avait faite à son fidèle serviteur (Actes 27:22), et tous les passagers sont témoins de la vérité de toutes les paroles de l’apôtre. On apprend plus loin qu’ils ont échoué sur l’île de Malte et cette baie porte encore aujourd’hui le nom de Saint Paul.
Le moins qu’on puisse dire est que l’apôtre ne mène pas une vie morne et ennuyante ; la routine ne fait pas partie de son programme. D’ailleurs quand il se lève le matin, il ne sait vraiment pas ce que Dieu a préparé pour lui. Par contre, il est certain que de nouvelles occasions de faire connaître la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ se présenteront à lui. Cependant, l’apôtre doit payer un prix; il ignore tout de ce qu’est être tranquille. Mais peu lui importe parce que son objectif de vie est de présenter la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ à tout être humain qui se trouve sur sa route quelles qu’en soient les conséquences, car sa vie n’a aucune valeur à ses yeux ; Il se considère comme un condamné à mort en puissance. D’ailleurs, dans l’une de ses épîtres, il écrit :
Car ce que j’attends et que j’espère de toutes mes forces, c’est de n’avoir à rougir de rien mais, au contraire, maintenant comme toujours, de manifester en ma personne, avec une pleine assurance, la grandeur du Christ, soit par ma vie, soit par ma mort. Pour moi, en effet, la vie, c’est le Christ, et la mort est un gain (Philippiens 1.20-21).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.