Actes 26.13 – 27.3
Chapitre 26
Introduction
Je suis frappé et quelques fois même troublé par le fait que le temps continue inexorablement sa course ; il ne m’attend jamais. Si sur le quai de la gare j’hésite et ne monte pas dans le train sur le point de partir, tant pis pour moi. Dès que le coup de sifflet est donné, les dés sont jetés à tout jamais. Je ne prendrais jamais ce train ce jour-là et à cette heure-ci. Une occasion manquée est perdue. J’en retrouverai peut-être une autre semblable, mais ce ne sera pas exactement la même. L’apôtre Paul, lui, ne manquait jamais une opportunité d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. En fait, en toute circonstance, bonne ou mauvaise, il n’hésitait pas, et jamais il n’est arrivé trop tard à un rendez-vous que Dieu lui avait fixé; Paul avait le sens de sa destinée. A la fin de sa vie, il écrit à Timothée :
Proclame la Parole, insiste, que l’occasion soit favorable ou non, convaincs, réprimande, encourage par ton enseignement, avec une patience inlassable (2 Timothée 4.2).
Dans le chapitre 26 du livre des Actes, une nouvelle opportunité se présente à l’apôtre pour donner son témoignage, et cette fois-ci encore, il ne la rate pas mais la prend à bras le corps.
Versets 13-18
Je continue à lire le témoignage de Paul devant les autorités romaines de la ville de Césarée.
J’étais en chemin et il était environ midi. C’est alors, ô roi, que j’ai vu, venant du ciel, une lumière plus éclatante que celle du soleil. Elle m’enveloppait de son éclat ainsi que mes compagnons de voyage. Nous sommes tous tombés à terre, et j’entendis une voix qui me disait en araméen : “ Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Tu te blesses toi-même en te rebiffant contre l’aiguillon. ” Je demandai : “ Qui es-tu, Seigneur ? ” Et le Seigneur dit : “ Je suis Jésus, que tu persécutes. Mais lève-toi, tiens-toi debout. Car je te suis apparu pour que tu sois mon serviteur, pour témoigner aux hommes que tu m’as vu et leur dire ce que je te ferai encore voir par la suite. Je t’ai choisi du milieu du peuple juif et des païens, vers lesquels je t’envoie. Tu devras leur ouvrir les yeux et les faire passer des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu pour qu’en croyant en moi, ils reçoivent le pardon de leurs péchés et une part d’héritage avec ceux qui appartiennent à Dieu ” (Actes 26.13-18).
C’est la troisième fois dans le livre des Actes que Luc nous raconte la conversion de Paul qui a radicalement et totalement chamboulée sa vie. Avant cette expérience extraordinaire, il avait une confiance aveugle dans la religion juive, mais après sa rencontre avec le Christ ressuscité, il abandonne le judaïsme et toute sa bigoterie dans lequel il s’était enfermé. Le récit qu’il fait de sa conversion fait ressortir quelques traits saillants de ce qui lui est arrivé. Il dit d’abord qu’il a été fortement impressionné par la lumière, plus éclatante que le soleil, qui l’enveloppa. Ensuite, il précise que le Seigneur s’adressa à lui en araméen, un dialecte hébreu qui était la langue du peuple d’Israël dans laquelle Jésus et ses disciples conversaient. Il est compréhensible que le Seigneur, s’adressant à un Israélite, ait utilisé sa langue maternelle, celle de son enfance et de sa religion. Des trois récits du livre des Actes de la conversion de Paul, celui-ci est le seul qui raconte que Jésus a dit à Saul de Tarse : « Tu te blesses toi-même en te rebiffant contre l’aiguillon ». Cette expression, aussi employée par les Grecs, s’applique bien à Saul. Ceux qui conduisent des bovins les font avancer au moyen d’un long bâton muni d’une pointe en fer. Si l’animal résiste, se rebiffe, l’aiguillon s’enfonce dans sa chair. La créature doit se soumettre. Si Saul avait persisté dans sa révolte contre le Seigneur, la vérité, et sa propre conscience, après avoir entendu l’appel de Dieu, il en aurait grandement souffert.
Paul affirme aussi que c’est le Seigneur lui-même qui l’a chargé de la mission d’annoncer la lumière de l’Évangile aux Juifs et aux païens, car c’est en croyant en lui qu’ils sortiront des ténèbres, briseront le pouvoir de Satan dans leur vie et entreront dans le royaume de Dieu. D’autre part, et toujours par la foi en Jésus-Christ, ils reçoivent le salut sous ses deux aspects : le pardon des péchés et la vie éternelle. Ces paroles sont aussi destinées aux auditeurs de Paul; c’est une invitation à prendre part à la grâce de Dieu. Par ailleurs, dans ses écrits, l’apôtre affirme, d’une part, qu’il fallait qu’il ait vu le Christ ressuscité car il devait être témoin de sa résurrection, et d’autre part, qu’il a été choisi pour cette mission envers Juifs et païens avant même sa conversion, parce qu’il était sincère, profondément consciencieux, et qu’il avait les qualifications requises pour répondre à l’appel que Dieu lui a fait d’être son représentant auprès de tous les hommes.
Versets 19-23
Je continue le texte.
Ainsi, ô roi Agrippa, je n’ai pas désobéi à cette vision venue du ciel. Mais je me suis adressé d’abord aux habitants de Damas et à ceux de Jérusalem, puis à ceux de toute la Judée, et enfin aux païens, et je leur ai annoncé qu’ils devaient changer, se convertir à Dieu et traduire ce changement par des actes. Et c’est pour cette raison que les Juifs se sont emparés de moi dans la cour du Temple et qu’ils ont essayé de me tuer. Mais j’ai été protégé par Dieu jusqu’à ce jour et je suis donc encore là pour apporter mon témoignage aux gens d’humble condition comme aux personnages importants. Et ce que je déclare, ce n’est rien d’autre que les événements dont les prophètes et Moïse ont annoncé l’accomplissement : c’est-à-dire que le Christ souffrirait, et qu’il serait le premier à ressusciter des morts pour annoncer la lumière du salut, non seulement au peuple juif, mais aussi aux païens (Actes 26.19-23).
Paul s’adresse plus particulièrement au roi Agrippa qui est juif comme lui. En disant qu’il n’a pas désobéi à la vision venue du ciel, il souligne la liberté de l’homme face à l’appel de Dieu. Ici, l’apôtre donne un aperçu général de la stratégie de son ministère; il prêche d’abord aux membres de son peuple, puis quand ceux-ci rejettent son message, il se tourne vers les païens. En second lieu, il déclare que l’objet de sa prédication est de montrer aux hommes le chemin du salut et que celui-ci passe par la repentance et la conversion. C’est l’ordre de mission qu’il a reçu et qu’il remplit avec l’aide de Dieu. Il affirme aussi que, loin d’être contraire à Moïse et aux prophètes, ce qu’il annonce est l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament. Celles-ci se sont réalisées par la mort expiatoire et la résurrection du Christ, et c’est grâce à lui que resplendit la lumière divine autant sur le peuple juif que sur les nations (Luc 2:32 ; Ésaïe 42:6; 49:6).
Versets 24-29
Je continue le texte.
Paul en était là dans sa défense, quand Festus s’écria : — Tu es fou, Paul ! Ton grand savoir te fait perdre la tête ! — Non, Excellence, répondit Paul, je ne suis pas fou. Tout ce que je dis est vrai et sensé. D’ailleurs, le roi Agrippa est au courant de ces faits, et c’est pour cela que je peux lui en parler avec assurance. Aucun de ces événements ne lui échappe, j’en suis sûr, car ce n’est pas en secret qu’ils se sont produits. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa ? Oui, je le sais, tu y crois. Alors Agrippa dit à Paul : — Encore un peu et tu vas me persuader que tu as fait de moi un chrétien ! — Qu’il s’en faille de peu ou de beaucoup, reprit Paul, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent en cet instant, vous deveniez comme je suis moi-même, à l’exception de ces chaînes ! (Actes 26.24-29).
L’ancien pharisien orgueilleux qui enchaînait les chrétiens est lui-même dans les fers. Ce n’est pas que cela le trouble vraiment, mais il ne souhaite à personne son état de prisonnier. Les paroles de Paul sont sincères et sa conviction si profonde que le gouverneur Festus est troublé et en perd même son latin croyant que son prisonnier délire. Son attitude s’explique par le fait que sa perspective du monde est celle de la philosophie grecque qui n’admet pas la possibilité de la résurrection. La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est le bon sens suprême, mais celui qui l’annonce à l’incroyant apparaît hors de sens. Mais Paul ne se laisse pas décontenancer par la remarque de Festus et s’adresse à nouveau à Agrippa qui lui suit très bien le raisonnement de l’apôtre, car il connait non seulement le judaïsme, mais aussi les traits spécifiques du christianisme comme la mort et la résurrection du Christ.
L’appel de Paul au roi le trouble profondément parce qu’il se trouve acculé au pied du mur. Comme il dit accepter les paroles des prophètes, il est forcé d’admettre que Jésus-Christ est l’accomplissement de leurs prédictions. Il est presque convaincu et presque chrétien, mais « presque » a exactement les mêmes conséquences éternelles que « pas du tout convaincu ». Ou bien quelqu’un est né de nouveau ou il ne l’est pas ; ou je fais entièrement confiance à Jésus-Christ, ou je mets ma confiance en quelqu’un ou quelque chose d’autre pour mon salut. C’est l’un ou l’autre, il n’y a pas de juste milieu. Parce que Jésus-Christ est vraiment ressuscité d’entre les morts, il siégera sur le Grand Trône blanc lors du Jugement dernier. Ce passage se trouve dans le livre de l’Apocalypse que je cite :
Ensuite je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis. Le ciel et la terre s’enfuirent loin de sa présence. Ils disparurent sans laisser de trace. Je vis les morts, les grands et les petits, comparaissant devant le trône. Des livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre : le livre de vie. Les morts furent jugés (Apocalypse 20.11-12).
D’un côté l’apôtre Paul est dans les chaînes mais il est libre comme l’air; de l’autre, ses auditeurs ne sont pas liés mais sont prisonniers, de leurs vices sans doute mais surtout de leurs péchés qui les condamne à la mort éternelle.
Versets 30-32
Je finis le chapitre 26.
Là-dessus, le roi se leva, et le gouverneur, Bérénice, ainsi que tous ceux qui avaient siégé avec eux l’imitèrent. En se retirant, ils se disaient les uns aux autres : — Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort ou la prison. Et Agrippa dit à Festus : — Il aurait pu être relâché s’il n’avait pas fait appel à l’empereur (Actes 26.30-32).
Claudius Lysias, l’officier romain de Jérusalem et le gouverneur Festus avaient déjà affirmé que Paul n’était coupable de rien. Maintenant, c’est au tour du roi Agrippa, un homme puissant, car bien vu à la cour impériale, de confirmer. L’innocence de l’apôtre est parfaitement établie, mais parce qu’il a fait appel à César, son cas appartient désormais à la haute cour impériale. Festus n’a plus le pouvoir ni d’innocenter ni de condamner. La volonté de Dieu est que Paul aille à Rome car un ministère riche et béni l’attend dans la capitale de l’Empire. Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis que l’apôtre a mis les pieds dans le guêpier de Jérusalem. Il y était venu pour célébrer la fête de la Pentecôte et pour remettre personnellement à l’Église l’offrande destinée aux pauvres, mais les circonstances prirent alors une tournure inattendue. Malgré sa bonne volonté de réaffirmer son attachement à la Loi, l’apôtre est accusé à tort d’avoir profané le temple et il échappe de justesse à un assassinat grâce à l’intervention musclée des soldats romains. Ensuite, il se retrouve en prison et enchaîné. Mais grâce à Dieu qui a orchestré cette suite d’événements, Paul a l’occasion de s’adresser à différents auditoires, réaffirmant sa fidélité à la foi de ses ancêtres et expliquant sa mission auprès des Juifs et des païens. Il s’exprime d’abord devant la foule déchaînée qui voulait l’assassiner mais qui se calme pour l’écouter quelques minutes. Ensuite il comparaît devant le Grand-Conseil juif qui ne veut rien entendre. Paul parvient cependant à convaincre les Romains qu’il n’est pas une menace pour l’Empire,et que les accusations qui sont portées contre lui sont d’ordre religieux et centrées sur l’espérance de la résurrection. Emmené à Césarée, capitale administrative de la Palestine, il échappe de justesse à un complot. Là, il se défend devant le gouverneur Félix qui disparaît dans les tractations politiques de l’Empire. Paul se défend ensuite devant Festus, le nouveau gouverneur de la Judée. Mais comme celui-ci veut le lâcher aux Juifs, l’apôtre fait usage de son droit de citoyen romain et en appelle à César. Gêné par ce choix, Festus demande conseil à Agrippa qui forme avec sa sœur un couple des plus pittoresque. Devant ce roi et tous les notables de la Palestine, Paul délivre alors son sermon le plus brillant, enjoignant ses auditeurs de placer leur foi et leur espérance en Jésus-Christ. À partir d’ici et en la personne de l’apôtre Paul, l’Évangile va faire son chemin jusqu’à Rome.
Chapitre 27
Introduction
Nous arrivons maintenant au chapitre 27 du livre des Actes qui continue les aventures de Paul et plus particulièrement les péripéties qui l’ont conduit dans la capitale de l’Empire. Ce voyage n’est pas une croisière style « club Méditerranée ». Mais un périple mouvementé puisque l’apôtre subit une terrible tempête suivie d’un naufrage sans compter les autres dangers qu’il doit affronter. Cette traversée en long de la Méditerranée est en fait le 4e voyage missionnaire de l’apôtre et son équivalant moderne correspond à peu près à une poursuite automobile dans un film à grand spectacle.
Bien que dans les chaînes, Paul est toujours aussi engagé et actif à propager l’Évangile. Il témoigne de la personne et de l’œuvre du Christ avec autant de zèle et de fidélité que lors de ses précédentes campagnes. Plus tard et alors qu’il est en prison, il écrit à l’Église de Philippes qui se trouve en Grèce que tous les déboires qu’il a eu ont « plutôt contribué aux progrès de l’Évangile (Philippiens 1.12) ».
Comme je l’ai déjà dit, ce quatrième voyage missionnaire est différent des trois précédents puisque l’apôtre le fait aux frais de la princesse et qu’il est un prisonnier de droit commun de l’Empire. Le récit détaillé de cette traversée, rédigé sous forme de journal de bord, est le point culminant des écrits de Luc, que ce soit son évangile ou le livre des Actes. Luc utilise beaucoup de termes techniques qui sont particuliers à la navigation ce qui fait que c’est aussi la description la plus précise que nous possédions d’une traversée en bateau datant du monde antique. Ce récit épique rappelle l’histoire de Jonas et de la baleine parce que tout comme l’apôtre Paul, le prophète Jonas survécut à une tempête grâce à une intervention miraculeuse de l’Éternel puis prêcha la repentance dans la grande capitale païenne de Ninive. Embarquons donc pour suivre de près le quatrième et le plus passionnant des voyages de l’apôtre Paul.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 27.
Quand il fut décidé que nous partirions en bateau pour l’Italie, on confia Paul et quelques autres prisonniers à la garde d’un officier du bataillon impérial, nommé Julius (Actes 27.1).
Luc avait quitté Paul au moment où la petite troupe atteignit Jérusalem, et pendant les deux années de l’emprisonnement de l’apôtre, il ne nous donne aucun signe de vie. Mais maintenant le revoilà, puisqu’à partir d’ici, le récit se fait à la première personne du pluriel. Luc ne dit pas combien de temps s’est écoulé entre la comparution de Paul devant Festus et Agrippa, et ce départ tant désiré par l’apôtre. Il est embarqué ainsi que d’autres prisonniers qui eux vont probablement à Rome pour finir dans les jeux du cirque au Colisée, comme gladiateurs, ou en pâture aux bêtes sauvages ; une charmante perspective. Les condamnés à mort de toutes les parties de l’Empire étaient ainsi acheminés à Rome pour distraire les citoyens.
La surveillance des prisonniers est confiée à l’officier supérieur Julius qui est à la tête d’un bataillon impérial, c’est-à-dire constitué de troupes d’élite. D’après l’historien juif Josèphe, il est habituellement stationné à Césarée. Ce détail est important parce qu’il signifie que cet officier était probablement présent dans la salle du trône quand Paul exposa sa situation devant le roi Agrippa, raconta son cheminement spirituel, et annonça la résurrection de Jésus-Christ. Il a tout entendu et comme nous le verrons il s’est pris d’amitié pour Paul. Tout ce que nous apprenons sur Julius est positif. Il est remarquable que Paul commande presque toujours le respect des officiels romains avec lesquels il est en contact. Ce fut le cas du commandant Sergius Paulus à Jérusalem, Gallion, le haut magistrat de la ville de Corinthe, les gouverneurs Félix et Festus, le roi Agrippa, et maintenant ce sera Julius.
Paul a marqué son temps de plus d’une manière qu’il soit prisonnier ou libre. Au fur et à mesure que le voyage progresse, son avis compte toujours davantage pour ce qui concerne les décisions à prendre. La vie que mène Paul est véritablement extraordinaire. D’une manière générale, il vit sans confusion, sans incertitude et avec un minimum de frustration. C’était un homme serein en communion quasi permanente avec Dieu.
Verset 2
Je continue.
Nous nous sommes embarqués sur un navire d’Adramytte, qui devait se rendre dans les ports d’Asie Mineure, et nous sommes partis. Nous avions avec nous Aristarque de Thessalonique en Macédoine (Actes 27.2).
Adramytte est le port d’attache de ce navire; ça se trouve au nord-ouest de la Turquie sur la côte de la mer Égée. Le bateau effectue son dernier voyage avant la saison hivernale pendant laquelle il restera ancré à cause du danger de la mer. À cette époque, il n’y avait pas de lignes régulières et directes d’une ville à une autre. Pour faire un voyage de la Judée à Rome, il fallait emprunter des navires qui s’arrêtaient en cours de route dans divers ports pour y déposer et y prendre de la marchandise et des passagers. L’apôtre a pris trois bateaux. Aristarque de Thessalonique et Luc sont les deux seuls compagnons chrétiens qui accompagnent Paul pendant ce voyage. Il est probable qu’Aristarque accompagne l’apôtre depuis son séjour à Éphèse (Actes 19:29; 20:4). On ne sait rien de cet homme sinon qu’il doit être un croyant consacré, autrement Paul ne l’emmènerait pas avec lui.
Verset 3
Je continue.
Le lendemain, nous avons fait escale à Sidon. Julius, qui témoignait une grande bienveillance à Paul, lui a permis alors de se rendre chez ses amis pour recevoir leur aide (Actes 27.3).
Le livre des Actes est truffé de noms de personnages et de lieux qu’on retrouve, pour la plupart, dans des documents historiques. C’est un peu pénible parce que je n’y suis jamais allé moi à ces endroits ; et ces gens, je ne les connais pas. Luc, l’auteur du livre, était un homme avisé, soucieux du détail et précis dans ses descriptions. Mais pourquoi nous embarrasser en cherchant la petite bête ? Parce que si tout ce qu’il dit peut être vérifié, alors il y a de fortes chances que la trame de l’histoire est tout aussi exacte, y compris les événements extraordinaires et miraculeux qu’il nous relate. Car la foi n’est pas une élucubration d’esprit, elle est ancrée dans la réalité, l’ici et maintenant, dans l’histoire et la géographie, dans les dates et des noms de personnes qui ont existé.
Paul et son groupe quittent Césarée et abordent à Sidon, 100 km plus au nord ; aujourd’hui, c’est Sayda sur la côte libanaise. Il se trouve que l’apôtre y connaît du monde car il s’est fait des amis dans presque tout l’Empire. De toute évidence, l’officier qui est responsable de Paul doit avoir une pleine confiance en lui pour le laisser aller en ville à son gré, car s’il ne revient pas, Julius passe à l’échafaud. Paul est certes la victime d’une injustice flagrante, mais au regard de Rome, c’est encore un prisonnier qui doit comparaître devant l’empereur et qui risque sa tête. Mais cette possibilité ne l’inquiète nullement car contrairement aux apparences, c’est lui qui contrôle les événements. Décidément, aujourd’hui au 21e siècle, dans notre société où tant de monde s’affiche comme victime, Paul est l’archétype de ce que vivre pleinement signifie.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.