Les émissions

07 juil. 2023

Actes 21.22 – 22.16

Chapitre 21

Introduction

Au fil des années, j’ai été obligé de m’asseoir dans le fauteuil d’un dentiste d’innombrables fois et subir l’épreuve de la roulette. Je sais par expérience que si le nerf de la dent traitée n’est pas complètement endormi, ça fait très très mal. Eh bien, attaquer de front les croyances de quelqu’un dans certains domaines comme la famille, la politique ou la religion, c’est aussi toucher un nerf à vif, et c’est exactement se que ressentent les Juifs de Judée y compris les chrétiens d’origine juive. Ils accusent l’apôtre Paul d’enseigner au peuple d’Israël disséminé à l’étranger d’abandonner les prescriptions de Moïse, de ne plus faire circoncire leurs garçons et d’une manière générale, de ne plus suivre les coutumes juives (Actes 21.21). La tension dans l’air est palpable et ça sent la poudre. Il suffirait d’une étincelle pour déclencher une explosion de colère apocalyptique, un soulèvement de masse ce qui serait très préjudiciable à l’église de Jérusalem. Jacques son principal responsable est confronté à un réel problème qu’il cherche à résoudre avec sagesse. Je continue à lire dans le chapitre 21 du livre des Actes.

Versets 22-24

Que faire donc ? Car, naturellement, ils (les Juifs) vont apprendre ton arrivée. Eh bien, voici ce que nous te conseillons : nous avons parmi nous quatre hommes qui ont fait un vœu. Prends-les avec toi, participe avec eux à la cérémonie de la purification, et pourvois à leurs dépenses pour qu’ils se fassent raser la tête. Ainsi tout le monde saura que les bruits répandus sur ton compte n’ont aucun fondement, mais qu’au contraire, tu continues toi-même à observer les prescriptions de la Loi (Actes 21.22-24).

Paul aurait pu essayer d’expliquer le pourquoi du comment de ce qu’il enseigne, mais ça n’aurait probablement pas suffi à calmer les esprits et il se serait engagé dans des discussions interminables qu’il valait mieux éviter. Un acte public, attestant franchement le respect de Paul pour la loi devrait satisfaire tout le monde. Jacques et les responsables de l’Église proposent donc à l’apôtre de s’associer publiquement à des croyants encore attachés à la Loi de Moïse, et même de les encourager dans leur pratique. Les détails du vœu nous sont inconnus mais il s’agit très certainement du naziréat qui est expliqué dans le livre des Nombres (chapitre 6). En général, ce vœu est fait pour une durée limitée et celui qui le fait s’engage à ne pas consommer d’alcool, de raisins sous n’importe quelle forme que ce soit, de se laisser pousser les cheveux et de ne pas toucher un cadavre. Une fois le temps du voeu écoulé, le naziréen se rase la tête, brûle sa chevelure à titre d’offrande, et fait un sacrifice très onéreux. Or, ces quatre hommes sont manifestement trop pauvres pour acheter et offrir quoique ce soit. C’est là qu’interviennent la bonne volonté et le portefeuille de Paul, qui doit s’associer avec ceux qui sont zélés pour la Loi de Moïse. L’apôtre accepte la proposition de Jacques car en agissant ainsi, il montre qu’il est réellement libre par rapport aux rite de la loi de Moïse, car il peut soit les suivre soit les ignorer. Paul confirme ainsi l’un des grands principes de son ministère qui est de se faire à tous, Juifs ou païens afin de leur présenter la grâce de Dieu en Jésus-Christ et les gagner à l’Évangile. La proposition de Jacques contribue à la réalisation de l’un des objectifs du voyage de l’apôtre à Jérusalem : l’unification des Juifs et des païens dans l’Église.

Quant aux sacrifices qui doivent être offerts à la fin du voeu, s’ils ont vraiment eu lieu, pour Paul ils représentent une commémoration de l’œuvre du Christ sur la croix. En fait, de telles rites auront également lieu pendant le règne de mille ans de Jésus sur terre. Les rites complexes et contraignants de la loi de Moïse sont déroutants pour quiconque n’est pas de culture israélite et sous le régime de la grâce les sacrifices d’animaux pour expier les péchés sont vivement condamnés par l’auteur de l’épître aux Hébreux. Il affirme de la manière la plus solennelle que quiconque retourne au système sacrificiel de l’Ancienne Alliance pour couvrir ses péchés est maudit à tout jamais sans possibilité de repentance. Ça fait froid dans le dos.

Pour finir, la proposition faite à Paul semble judicieuse, cependant on peut se demander si elle est dictée par une prudence toute humaine ou par la sagesse d’En-Haut. En tout cas cette proposition aboutit à l’émeute qui valut à l’apôtre de longues années de captivité après avoir failli lui coûter la vie. Mais au vu des prophéties qui ont été faites concernant toutes les souffrances que Paul doit endurer pour le Seigneur, c’était probablement la volonté de Dieu qu’il en soit ainsi.

Versets 25-26

Je continue le texte.

Quant aux païens devenus croyants, voici les recommandations que nous leur avons données par lettre à la suite de nos délibérations : qu’ils ne mangent ni viande sacrifiée à des idoles, ni sang, ni viande d’animaux étouffés, et qu’ils s’abstiennent de toute inconduite sexuelle. Le lendemain donc, Paul emmena ces hommes et participa avec eux à la cérémonie de la purification. Puis il entra dans la cour du Temple où il déclara à quelle date la période de la purification serait achevée, c’est-à-dire à quel moment on offrirait le sacrifice pour chacun d’eux (Actes 25-26).

Les responsables rappellent la décision du concile de Jérusalem pour ce qui concerne les païens. Ensuite, Paul accepte de se soumettre à une coutume juive qui est purement rituelle; elle ne procure pas la moindre grâce car aucun caractère méritoire n’est attaché à un acte religieux. Magnanime, l’apôtre se plie aux exigences de la paix et de l’unité, car il n’est pas bon pour l’Église que les chrétiens judaïsants pensent que Paul est devenu un renégat de leur race. Ces grands hommes ici rassemblés sont dans une situation difficile. Le fanatisme des Juifs est intense; nous sommes à une époque où le nationalisme est fervent et le climat politique très instable. Les insurrections contre Rome se multiplient et sont brutalement réprimées par le gouverneur Félix ce qui ne fait qu’accroître la haine des Juifs contre les Romains et les païens. Ce nationalisme exacerbé s’est transformé en guerre quelques années plus tard; il fallait donc que les responsables de l’Église agisse avec la plus grande prudence.

Paul a agi en conformité avec la règle de bienveillance chrétienne qui demande le respect des faiblesses et des préjugés des autres, dans la mesure où les exigences de l’Évangile sont respectées. Les chrétiens juifs se se sont émancipés des préceptes étouffants de leur tradition que très progressivement. En fait, ils n’ont été véritablement convaincus de l’inutilité de la Loi et de ses innombrables rites, qu’une fois le temple détruit par les Romains.

Versets 27-29

Je continue.

La semaine exigée pour la purification allait s’achever, lorsque des Juifs de la province d’Asie virent Paul dans la cour du Temple. Ils ameutèrent toute la foule et se jetèrent sur lui en criant : — Israélites ! Au secours ! Le voilà, celui qui ne cesse de prêcher partout et à tout le monde contre notre peuple, contre la Loi de Moïse et contre ce Temple ! Et même, à présent, il a introduit des païens dans l’enceinte sacrée ; il a souillé ce saint lieu ! Ils disaient cela parce qu’ils avaient vu Trophime d’Éphèse en ville avec lui, et ils s’imaginaient que Paul l’avait fait entrer dans la cour intérieure du Temple (Actes 21.27-29).

Entre le moment où la fin du voeu de naziréat est annoncée dans le temple et celui où les cheveux sont coupés, ont lieu les rites de purification qui durent une semaine. A la fin de cette période, voilà que rappliquent les Juifs fanatiques et plein de haine de la province d’Asie.

Les païens avaient le droit de pénétrer dans une cour extérieure au Temple, mais il leur était formellement interdit d’entrer plus avant sous peine de mort. Selon l’historien juif Josèphe, les autorités romaines étaient si désireuses de ménager les susceptibilités religieuses des Juifs, qu’elles sanctionnaient même l’exécution des citoyens romains coupable de cette offense. Afin que nul ne puisse plaider l’ignorance, des pancartes rédigées en grec et en latin étaient fixées à la barricade qui sépare la cour intérieure de l’enceinte extérieure. En 1871, l’archéologue Clermont-Ganneau découvrit à Jérusalem l’une de ces inscriptions, conservée aujourd’hui à Istanbul, et sur laquelle on peut lire :

Aucun étranger n’est autorisé à pénétrer au-delà de la barricade qui entoure le temple et son enceinte. Quiconque sera pris en flagrant délit de contravention sera mis à mort et ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.

Un autre écriteau a été découvert dans la ville sainte en 1931; il est conservé au Musée Archéologique de Palestine à Jérusalem. Tout ceci explique, sans pour autant la justifier, cette violence qui fut orchestrée par les juifs d’Asie, dont Éphèse est la capitale. Comme Paul a passé trois ans dans cette ville et a connu un très grand succès, ces Juifs le connaissent bien et le surveillent de près, cherchant une occasion de lui faire la peau. Ils se trouvent eux aussi à Jérusalem afin d’y célébrer la fête de la Pentecôte. Or ils ont vu Paul en ville en compagnie de Trophime, un Grec d’Éphèse. Alors, le prétexte est bon. Ils portent une accusation fausse contre l’apôtre afin d’exciter la populace contre lui. Rien ne pouvait attiser davantage le fanatisme juif que la pensée, de Paul faisant pénétrer des païens à l’intérieur de l’enceinte sacrée. En attendant, c’est déjà la sixième fois que Paul déclenche

Versets 30-32

Je continue.

L’agitation gagna la ville tout entière et le peuple accourut en foule de toutes parts. On s’empara de Paul et on le traîna hors de la cour du Temple dont on ferma immédiatement les portes. On cherchait à le mettre à mort, quand le commandant de la garnison romaine fut informé que tout Jérusalem était en effervescence. Aussitôt, il rassembla des soldats avec leurs officiers et se précipita vers la foule. Dès qu’on aperçut le commandant et les soldats, on cessa de battre Paul (Actes 21.30-32).

Paul qui se trouve dans la cour intérieure du Temple est traîné à l’extérieur pour qu’il puisse être mis à mort tranquillement sans souiller le lieu saint. Les portes sont alors fermées par la police du temple pour éviter toute nouvelle profanation. Heureusement pour l’apôtre, ajointe à l’enceinte sacrée, se trouve une forteresse dans laquelle est cantonnée une cohorte romaine chargée de maintenir l’ordre, surtout pendant les fêtes, périodes particulièrement propices aux émeutes. Alors que les Juifs sont en train de battre Paul à mort, au moins deux cent soldats romains, le couteau entre les dents, se précipitent prêts à en découdre avec la foule. Leur arrivée empêche les Juifs furieux d’accomplir leurs desseins meurtriers.

Versets 33-36

Je continue.

Alors le commandant s’approcha, fit saisir Paul et donna ordre de le lier avec une double chaîne, puis il demanda qui il était et ce qu’il avait fait. Mais dans la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre, et le commandant ne put rien savoir de sûr de ce tumulte. Alors il ordonna de conduire Paul à la forteresse. Quand Paul commença à gravir les marches de l’escalier, les soldats, devant la violence de la foule, se virent obligés de le porter à bras-le-corps. En effet, tout le peuple le suivait en hurlant : — À mort ! (Actes 21.33-36).

Le commandant ignore tout de Paul et assume que c’est un quelconque bandit de grands chemins. Cependant, voulant respecter les lois romaines, il fait front à la foule et lui arrache sa victime. La voyant s’échapper, les Juifs fou-furieux redoublent de violence. Cette scène rappelle ce qui s’est passé pour Jésus-Christ. D’ailleurs lui-même a dit à ses disciples :

Le serviteur n’est jamais supérieur à son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi (Jean 15.20).

Versets 37-38

Je continue.

Au moment où on allait le faire entrer dans la citadelle, Paul demanda au commandant : — M’est-il permis de te dire quelque chose ? — Comment, fit l’autre, tu sais le grec ! Tu n’es donc pas cet Égyptien qui a provoqué une émeute dernièrement et qui a entraîné quatre mille rebelles au désert ? (Actes 21.37-38).

Le tribun appelle ces rebelles des sicaires, c’est-à-dire des hommes du poignard ; c’est le nom qu’on donnait aux fanatiques juifs qui parcouraient le pays pour fomenter des troubles.

L’épisode en question est rapporté par l’historien juif Josèphe et a eu lieu en l’an 54. Durant cette période troublée surgissaient de faux prophètes qui tentaient de soulever le peuple contre Rome. Ça se soldait toujours par un échec lamentable et le pire est à venir, puisqu’en l’an 70 eut lieu un immense bain de sang, une nouvelle diaspora et la destruction de Jérusalem et de son temple, exactement comme Jésus l’avait prédit.

Versets 39-40

Je finis le chapitre 21.

— Non, répondit Paul, je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, et citoyen d’une ville assez importante. Je te prie, permets-moi de dire quelques mots au peuple. Le commandant lui en accorda la permission. Alors Paul, debout sur les marches, fit signe de la main à la foule. Il se fit un grand silence, et Paul leur adressa la parole en araméen (Actes 21.39-40).

Paul commence à sortir ses cartes de visite. Sa réponse prouve qu’il n’est pas l’Égyptien rebelle en question et explique pourquoi il connaît le Grec. Il assure le commandant qu’il est Juif ce qui lui donne le droit d’être dans le temple. Il est originaire de Tarse, une ville universitaire et un centre culturel de réputation internationale. C’est là qu’il a suivi ses premières études en langue grecque. Paul ne met pas toutes ses cartes sur la table d’un seul coup. Il garde le meilleur atout pour plus tard ; il ne dit pas encore qu’il est citoyen romain; il mettra cette cerise sur le gâteau quand la nécessité s’en fera sentir, et cela ne va pas tarder. Voyant qu’il est autorisé à parler, la foule fait silence. Alors et afin de plaire à son auditoire, Paul parle dans la langue nationale des Juifs.

Chapitre 22

Versets 1-2

Nous arrivons au chapitre 22 où Paul se défend devant la foule de l’accusation fausse que les Juifs de la province d’Asie, qui bavent de haine, ont porté contre lui. Il va parler de son passé de jeune loup et d’inquisiteur sanglant, puis de sa conversion à Jésus, et enfin de son appel à exercer un ministère au service du Christ. Je commence à lire ce chapitre.

— Mes frères et mes pères, dit-il, écoutez, je vous prie, ce que j’ai à vous dire pour ma défense. Lorsqu’ils l’entendirent parler en araméen, le calme se fit plus grand encore (Actes 22.1-2).

Paul s’exprime en un dialecte proche de l’hébreu que tous les Juifs comprennent. Ses auditeurs sont agréablement surpris surtout que la plupart d’entre eux ne connaissent pas le grec. Les 5 premiers mots de sa défense sont exactement les mêmes que ceux d’Étienne, le premier martyr de l’Église dont Paul avait approuvé le meurtre. Sa mort et son discours ont dû marqué l’apôtre d’une trace indélébile. Ces Juifs sont les frères de sang de Paul et comme il voit parmi eux des vieillards ou des membres de la cour suprême juive, il les honore en les appelant « pères ».

Verset 3

Je continue le texte.

— Je suis Juif. Je suis né à Tarse en Cilicie, mais j’ai été éduqué ici à Jérusalem. C’est Gamaliel qui fut mon maître ; il m’a enseigné avec une grande exactitude la Loi de nos ancêtres, et j’étais un partisan farouche de la cause de Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui (Actes 22.3).

Paul choisit bien ses mots afin d’apaiser ses auditeurs. Il s’identifie totalement aux Juifs en leur disant qu’il est comme eux, mu par un zèle ardent. Il les comprend et sait exactement ce qu’ils éprouvent. Ce n’est pas de la flatterie car il sait qu’au fond de ce fanatisme, il y a un zèle sincère, quoique aveugle, pour la tradition des pères. Gamaliel était un rabbin très estimé. Quiconque le prenait pour maître avait une belle carrière devant lui. Non seulement Paul n’a aucun ressentiment contre ceux qui ont essayé de l’assassiner, mais il leur parle avec amour voulant les gagner à Jésus-Christ. Pour l’apôtre c’est ça qui compte et non sa vie.

Versets 4-9

Je continue.

Paul reprit : J’ai combattu à mort ce qu’on appelle la Voie, en faisant enchaîner et jeter en prison des hommes et des femmes. Le grand-prêtre et tout le Conseil des responsables du peuple peuvent témoigner que je dis vrai. Car c’est d’eux, précisément, que j’avais reçu des lettres de recommandation pour nos frères. Je suis alors parti pour Damas, bien résolu à faire enchaîner et à ramener à Jérusalem, afin de faire punir tous les adhérents de cette Voie que je trouverais là-bas. Comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une vive lumière a resplendi du ciel et m’a enveloppé. Je suis tombé à terre et j’ai entendu une voix qui me demandait : “ Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ” Je me suis écrié : “ Qui es-tu Seigneur ? ” Alors la voix m’a dit : “ Je suis, moi, Jésus de Nazareth, que tu persécutes. ” Ceux qui étaient avec moi ont bien vu la lumière, mais n’ont pas compris celui qui me parlait (Actes 22.4-9).

Paul montre qu’il était consacré corps et âme à la Loi de Moïse et à ce titre, il était prêt à tout pour supprimer le christianisme. Sa détermination était si forte que seule une transformation radicale et surnaturelle pouvait le faire changer. Il raconte alors les événements qui ont entouré sa conversion. C’est la première fois qu’il a l’occasion d’expliquer au peuple juif de Jérusalem comment et pourquoi il est devenu chrétien.

Versets 10-16

Je continue.

J’ai demandé : “ Que dois-je donc faire, Seigneur ? ” Et le Seigneur m’a dit : “ Relève-toi, va à Damas, et là, on te dira tout ce que tu devras faire ! ” Mais je n’y voyais plus : l’éclat de cette lumière m’avait aveuglé. Alors mes compagnons m’ont pris par la main pour me conduire, et c’est ainsi que je suis arrivé à Damas. Il y avait là un certain Ananias, un homme pieux, qui observait fidèlement la Loi. Il était estimé de tous les Juifs de la ville. Il est venu me trouver, s’est tenu près de moi et m’a dit : “ Saul, mon frère, recouvre la vue ! ” À l’instant même, je vis de nouveau et je l’ai vu. Alors il m’a dit : “ Le Dieu de nos ancêtres t’a choisi d’avance pour te faire connaître sa volonté, pour que tu voies le Juste et que tu entendes sa voix, car tu seras son témoin devant tous les hommes pour leur annoncer tout ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi tarder ? Lève-toi, fais-toi baptiser et sois lavé de tes péchés en te confiant dans le Seigneur. ” (Actes 22.10-16).

Le discours de Paul est très juif afin de bien communiquer avec son auditoire. Ananias qui est venu le chercher après sa conversion est décrit comme « un homme pieux, qui observait fidèlement la Loi » ; l’apôtre parle du « Dieu de nos ancêtres » et appelle Jésus « le Juste », un titre qui dans l’Ancien Testament désigne le Messie. Le récit de la conversion de Saul de Tarse qui devint le grand apôtre Paul est répété plusieurs fois dans le livre des Actes, parce que cet événement est capital à plus d’un titre. Il explique le revirement extraordinaire de ce grand inquisiteur violent, mais aussi de grande culture et intelligence, et très érudit. Saul était alors en passe de devenir l’un des principaux chefs de la nation juive quand Jésus-Christ l’a arrêté net dans son élan. D’un point de vue humain, on peut dire que Paul a eu beaucoup de chance que Dieu lui fasse miséricorde. Il l’a choisi pour deux raisons que l’apôtre nous donne lui-même dans ses écrits. Je les cite :

Mais Dieu m’avait mis à part dès avant ma naissance et, dans sa grâce, il m’a appelé à le connaître. Moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté. Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité (Galates 1.15 ; 1Timothée 1.13).

De toute éternité, le Dieu souverain a mis à part Paul, puis dans sa grâce, il l’a appelé et sauvé. En plus, il a fait de lui son serviteur. Dieu n’a pas tenu compte de sa conduite passée pourtant entachée de violence. Si Saul de Tarse a pu recevoir la vie éternelle, le chemin du ciel est vraiment ouvert à quiconque; il suffit de faire comme lui, de s’humilier devant le Seigneur.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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