Actes 18.12 – 19.8
Chapitre 18
Introduction
Enfant, je me souviens avoir entendu quelqu’un de ma famille dire que tous les prêtres sont des fainéants. Ceux que j’ai connus me semblaient au contraire surchargés de travail. La même image négative existe dans les milieux protestants, pourtant, la majorité de ceux qui sont à plein temps dans le ministère mènent une vie qui est loin d’être de tout repos. L’apôtre Paul est l’archétype du travailleur qui se donne sans compter au service de Dieu. Il écrit :
Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu : c’est en vivant avec une persévérance sans faille dans les détresses, les privations, les angoisses, dans les coups, les prisons, les émeutes, dans les fatigues, les veilles, les jeûnes (2Corinthiens 6.4-5).
Paul a tellement d’ennuis divers et variés que cette liste n’est que partielle. Alors qu’il est à Corinthe en Grèce, une fois encore, l’apôtre est traîné devant un tribunal et faussement accusé.
Verset 12
Je continue à lire dans le chapitre 18 du livre des Actes :
À l’époque où Gallion était gouverneur de la province d’Achaïe, les Juifs se mirent d’accord pour se saisir de Paul et ils l’amenèrent devant le tribunal (Actes 18.12).
D’après une inscription de l’époque, Gallion est proconsul de mai 50 à mai 51. Tout jugement qu’il prononce établit un précédent. De plus, son frère est Sénèque, un philosophe qui a beaucoup d’influence à Rome. Plus tard, il sera le tuteur de Néron qui pour le remercier, le fera exécuter avec Gallion ; certaines occupations sont sensiblement plus dangereuses que d’autres. Je me souviens d’un prof de physique qui nous traitait de « bande de veaux », ce qui n’est pas très gentil, mais de là à lui faire la peau, quand même pas.
Paul a passé un an et demi à Corinthe. De cette ville l’Évangile s’est répandu dans l’Achaïe (2 Corinthiens 1:1), c’est à dire le sud de la Grèce. C’est pendant ce séjour que l’apôtre a écrit les deux épîtres à l’Église de Thessalonique, ce sont les plus anciennes que nous avons de lui.
Versets 13-16
Je continue le texte.
Là, ils l’accusèrent ainsi : — Cet homme cherche à persuader les gens de servir et d’adorer Dieu d’une façon contraire à la loi. Paul se préparait à répondre, quand Gallion dit aux Juifs : — Écoutez-moi, ô Juifs, s’il s’agissait d’un délit ou de quelque méfait punissable, j’examinerais votre plainte comme il convient. Mais puisqu’il s’agit de discussions sur des mots, sur des noms, et sur votre loi particulière, cela vous regarde ; je ne veux pas en être juge. Là-dessus, il les renvoya du tribunal (Actes 18.13-16).
Rome accordait au judaïsme le statut de « religion autorisée ». Elle laissait les minorités de l’empire s’organiser selon leurs propres règles pourvu que celles-ci ne s’opposent pas à la loi romaine. Les Juifs accusent Paul d’introduire une nouvelle doctrine, ce qui est fortement interdit par Rome et qui constitue un crime capital, mais ils s’y prennent très mal. D’après la réponse de Gallion, le nom de Jésus-Christ a certainement été prononcé par les Juifs, mais pour le proconsul, le christianisme tombe sous l’égide du judaïsme et ne constitue donc pas une affaire à régler devant un tribunal civil. Il ne veut pas y mêler la loi romaine et s’immiscer dans ce qu’il considère comme des affaires juives. Il ne prend pas parti pour Paul non plus mais le laissa tranquille tout le temps de son séjour. Gallion est le premier haut magistrat à prononcer la séparation de l’Église et de l’État et en tant que proconsul, il a fait son devoir. Sa décision de débouter les Juifs est une victoire pour le christianisme qui devant Rome est ainsi juridiquement légitime, du moins pour un temps.
Versets 17-18
Je continue.
Alors la foule s’en prit à Sosthène, le chef de la synagogue, et le roua de coups devant le tribunal, sans que Gallion s’en mette en peine. Après cet incident, Paul resta à Corinthe le temps qui lui parut nécessaire, puis il prit congé des frères et s’embarqua pour la Syrie, emmenant avec lui Priscille et Aquilas. Avant de quitter le port de Cenchrées, Paul se fit raser la tête car il avait fait un vœu (Actes 18.17-18).
Après que le chef de la synagogue Crispus se soit converti à Jésus-Christ, il a été mis dehors et remplacé par ce Sosthène qui, de toute évidence, a pris la tête des Juifs et porté plainte contre Paul. Les païens de Corinthe sont très antisémites et se sont attroupés devant le tribunal par curiosité pour voir quelle serait la décision de Gallion. Ils profitent de la fin de non-recevoir prononcée par le gouverneur pour administrer une raclée magistrale à Sosthène. Soit dit en passant que Gallion n’aurait pas dû permettre cet acte de violence sous ses yeux mais il a évidemment une dent contre le fanatisme des Juifs. Cet incident n’affecta aucunement la durée du séjour de Paul à Corinthe, mais finalement le moment vient pour lui de quitter cette ville. Laissant Silas et Timothée sur place, il part en compagnie du couple Priscille et Aquilas et va jusqu’au port de Cenchrées, situé à 7 km de Corinthe, qui donne accès à la mer Égée et à l’Asie. C’est là, au moment de s’embarquer pour retourner en Palestine que Paul se fait raser la tête. Il a probablement fait un voeu apparenté à celui de naziréat qui est une consécration particulière à l’Éternel. Il consiste, pendant un temps donné, à se laisser pousser les cheveux, à ne consommer ni alcool, ni aucun produit dérivé de la vigne, et à ne pas toucher de cadavres ; les détails se trouvent dans le livre des Nombres (chapitre 6).
Que ce soit sous l’Ancienne ou la Nouvelle Alliance, le croyant qui le désire est libre de faire ou pas un vœu; il n’y a aucune obligation d’une manière ou d’une autre. C’est la même chose en ce qui concerne manger de la viande ou être végétarien ; observer certains rites et que sais-je encore. Voilà ce que l’apôtre Paul écrit à ce sujet :
Si je mange en remerciant Dieu, pourquoi serais-je critiqué au sujet d’un aliment pour lequel je rends grâce à Dieu ? Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, bref, quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Mais que rien, dans votre comportement, ne soit une occasion de chute, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour les membres de l’Église de Dieu (1Corinthiens 10.30-32).
Versets 19-22
Je continue le texte.
Ils arrivèrent à Éphèse, où Paul laissa ses compagnons. Quant à lui, il se rendit à la synagogue pour y discuter avec les Juifs. Ceux-ci l’invitèrent à prolonger son séjour, mais il refusa. En les quittant il leur dit toutefois : — Je reviendrai vous voir une autre fois, s’il plaît à Dieu. Il repartit donc d’Éphèse par mer. Il débarqua à Césarée et, de là, il monta à Jérusalem où il alla saluer l’Église. Puis il redescendit à Antioche (Actes 18.19-22).
Paul a fait escale à Éphèse sur la côte occidentale de la Turquie actuelle, parce qu’il n’a pas trouvé de navire qui le conduisait directement en Syrie. Éphèse est une grande ville maritime et la capitale de la province d’Asie. Éphèse deviendra plus tard pour l’apôtre un champ principal de mission. Pour le moment il ne fait qu’y passer. Il profite pourtant de son passage pour s’entretenir avec les Juifs sur qui il fait très bonne impression et qui sont bien disposés à l’égard de l’Évangile puisqu’ils lui demandent de prolonger son séjour au milieu d’eux. Il n’y consent pas parce que, selon la tradition, il a hâte d’aller à Jérusalem pour y célébrer une fête juive, soit la Pâque, soit la Pentecôte. Cependant, il laisse derrière lui Priscille et Aquilas qui visiblement vont faire un travail d’évangélisation à Éphèse. Paul reprend le bateau et parcourt 800 km jusqu’à Césarée sur la côte palestinienne et à une centaine de kilomètres au nord de Jérusalem. Il a sans aucun doute fait un rapport de ses pérégrinations à l’Église et aux apôtres, et puis il a repris son bâton de pèlerin, direction Antioche en Syrie, sa base d’opérations d’où il est déjà parti pour ses deux premiers voyages missionnaires. Il vient de finir un périple qui lui a pris au moins 3 ans et probablement davantage.
Verset 23
Je continue.
Après avoir passé un certain temps à Antioche, Paul repartit et parcourut de lieu en lieu la région galate de la Phrygie, en affermissant tous les disciples dans la foi (Actes 18.23).
C’est d’une façon extrêmement concise que démarre la première partie du troisième voyage missionnaire de l’apôtre. Luc ne nous dit pas combien de temps Paul est resté à Antioche, sans doute très peu, mais suffisamment pour avoir eu un conflit avec l’apôtre Pierre. Paul en parle dans son épître aux Galates (2.11 ss.). L’apôtre Paul donne l’impression d’avoir des fourmis sous les pieds. En fait, il est pressé de revoir les premières Églises qu’il a implantées et il désire aussi retourner à Éphèse parce que lors de son premier passage dans cette ville il s’est rendu compte que les Juifs étaient plutôt bien disposés à l’égard de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Il quitte donc Antioche, remonte vers le nord et contourne par l’ouest ce qui s’appelle aujourd’hui le golfe d’Alexandrette. Il traverse la Galatie puis la Phrygie dans le centre-sud de l’Asie Mineure. C’est la région qu’il a parcourue avec Barnabas lors de son premier voyage missionnaire. Paul y retourne pour fortifier les disciples.
Verset 24
Je continue.
Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C’était un homme très éloquent, qui connaissait très bien les Écritures (Actes 18.24).
Après le départ de Paul et grâce à l’oeuvre du couple Priscille et Aquilas, une Église voit le jour à Éphèse. Avant que Paul n’y revienne arrive Apollos qui connaît très bien l’Ancien Testament. Il vient d’Égypte, d’Alexandrie plus exactement, où se trouve une communauté juive importante. Cette ville établie par Alexandre le Grand est un haut lieu de la culture grecque et abrite la plus importante bibliothèque de l’Antiquité. Alexandrie deviendra un centre intellectuel de l’Église primitive. C’est dans cette ville que vers l’an 270 avant Jésus-Christ, et à la demande du pharaon Ptolémée II, 72 érudits juifs ont traduit l’Ancien Testament de l’hébreu en grec. Cette version s’appelle « la Septante » et elle fut largement utilisée par Jésus, les apôtres et les auteurs du Nouveau Testament.
Versets 25-26
Je continue.
Apollos avait été instruit de la Voie du Seigneur et parlait avec enthousiasme de Jésus. L’enseignement qu’il apportait sur lui était d’une grande exactitude. Mais il ne connaissait que le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Quand Priscille et Aquilas l’eurent entendu, ils le prirent avec eux et lui expliquèrent plus précisément la voie de Dieu (Actes 18.25-26).
Tout ce qu’Apollos sait de Jésus, il l’a appris des disciples de Jean-Baptiste. Ces derniers s’étaient rendus chez les Juifs de la diaspora pour y prêcher le baptême de repentance de leur maître Jean et transmettre ce qu’il avait dit concernant Jésus. Apollos croit que Jésus est le Messie mais il lui manque quelque chose pour qu’il soit baptisé du Saint-Esprit. A cette époque, il y avait beaucoup de personnes comme lui, en transit entre l’Ancienne Alliance et le régime de la grâce. Ils croyaient que Jésus est le Messie mais n’ayant pas été en contact avec de véritables croyants, ils n’étaient pas très au clair concernant la rédemption, le pardon des péchés, réalisée à la croix par Jésus et l’importance de sa résurrection. Or, cette connaissance est nécessaire pour recevoir le Saint Esprit. C’est donc Priscille et Aquilas qui ont enseigné Apollos ces doctrines fondamentales du christianisme. Et ce savant est suffisamment humble pour accepter d’être instruit par de modestes fabricants de tentes.
Versets 27-28
Je finis le chapitre 18.
Comme il avait l’intention de se rendre en Achaïe, les frères l’y encouragèrent vivement et écrivirent aux disciples de Corinthe de lui faire bon accueil. Dès son arrivée là-bas, il fut, par la grâce de Dieu, d’un grand secours pour les croyants, car il réfutait avec vigueur, en public, les arguments des Juifs, et démontrait par les Écritures que Jésus est le Messie (Actes 18.27-28).
A cette époque, la Grèce comprend deux provinces : la Macédoine au nord et l’Achaïe au sud, avec Corinthe pour capitale. La lettre de recommandation dit en substance que le porteur est tout à fait digne de confiance. Elle va permettre à Apollos d’être accepté par une communauté qui ne le connaît pas et de recevoir l’hospitalité. Étant un orateur hors pair et bien versé dans les Écritures, Apollos fut un atout considérable pour l’Église de Corinthe (1 Corinthiens 1.12; 3.5, 6; 4.6).
Chapitre 19
Introduction
Nous arrivons au chapitre 19 des Actes des Apôtres qui continue à raconter le troisième voyage de Paul. L’apôtre retrace d’abord une partie de ses voyages précédents puis se rend à Éphèse qui devient la base d’opérations de son troisième périple missionnaire. Éphèse est alors le plus grand centre commercial d’Asie Mineure. C’est aussi dans cette ville que se trouve le temple de Diane, l’une des sept merveilles du monde antique. D’après ses ruines, cet énorme temple occupait une surface de presque 10 000 m², soit quatre fois celle du Parthénon d’Athènes.
Versets 1-3
Je commence à lire le texte.
Pendant qu’Apollos se trouvait à Corinthe, Paul, après avoir traversé la région montagneuse d’Asie Mineure, descendit à Éphèse. Il y rencontra un petit groupe de disciples et leur demanda : — Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous êtes devenus croyants ? Ils lui répondirent : — Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit. — Quel baptême avez-vous donc reçu ? poursuivit Paul. — Celui de Jean-Baptiste, lui répondirent-ils (Actes 19.1-3).
Comme Apollos précédemment, ces disciples de Jean-Baptiste savent que Jésus est le Messie mais ne sont pas chrétiens. Ils croient en un sauveur à venir mais ignorent la signification de sa mort et surtout de sa résurrection. Comme je l’ai déjà dit, ils représentent les Juifs pieux qui flottent entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Ils sont sur la bonne voie mais leur connaissance est incomplète. Leur situation théologique ambiguë montre cependant que le christianisme est la suite logique de l’Ancien Testament et du ministère de Jean-Baptiste. Le message de repentance de ce dernier avait atteint les Juifs de la diaspora dans tous les coins de l’Empire : aussi bien Alexandrie dans le nord de l’Afrique qu’Éphèse, au sud-ouest de la Turquie actuelle. Ces disciples ignorent les événements de la Pentecôte parce qu’ils habitent à 2 000 km de Jérusalem, et qu’à cette époque les gens ne reçoivent pas des nouvelles instantanées dans leur salon par le biais de la télé ou de l’internet. Il faut des semaines pour qu’un événement de quelque importance atteigne les différentes provinces de l’Empire.
Versets 4-5
Je continue.
— Oui, reprit Paul, Jean baptisait les Israélites pour indiquer qu’ils changeaient de vie, mais il leur disait aussi de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Après avoir entendu cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus (Actes 19.4-5).
Les disciples de Jean ont été baptisés comme signe de repentance seulement et non pas au nom de Jésus, ce qui fait toute la différence entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. C’est le seul endroit dans le Nouveau Testament où il est question de personnes qui se sont fait rebaptiser. Cette histoire des disciples de Jean-Baptiste est due au fait qu’il était le précurseur du Messie, et que son ministère était transitoire, en attendant que vienne sur scène le Fils de Dieu. Jésus-Christ est l’accomplissement d’innombrables prophéties de l’Ancien Testament ainsi que de la prédiction de Jean-Baptiste.
Versets 6-7
Je continue.
Paul leur imposa les mains et le Saint-Esprit descendit sur eux : ils se mirent à parler dans diverses langues et à prophétiser. Il y avait là environ douze hommes (Actes 19.6-7).
Ces 12 hommes qui sont apparus ici pour la première fois disparaissent du récit; on entend plus jamais parler d’eux. Néanmoins, ils ont très certainement participé à l’évangélisation de l’Asie Mineure à commencer par Éphèse, une ville très cosmopolite. Comme ils ont reçu le pouvoir de parler de manière à être compris par ceux qui comprennent d’autres langues, ce don a dû leur être très utile. Dans le livre des Actes, le don des langues accompagne toujours le baptême du Saint-Esprit. Cependant, ce don ne suit pas un modèle précis ; parfois, le Saint-Esprit vient sur des croyants avant leur baptême d’eau, parfois au moment de ce baptême ou encore juste après et par l’imposition des mains d’un apôtre. Mais comme le livre des Actes retrace les débuts de l’histoire de l’Église dans l’Empire romain, par définition ce que Luc raconte est de nature transitoire inscrit dans le temps et dans l’espace. Par exemple, la Pentecôte n’a eu lieu qu’une seule fois, et les pouvoirs surnaturels des apôtres n’ont duré que pendant une partie de leur vie et de leur ministère.
Verset 8
Je continue le texte.
Paul se rendit ensuite à la synagogue où, pendant trois mois, il prit la parole avec une grande assurance ; il y parlait du règne de Dieu et s’efforçait de convaincre ses auditeurs (Actes 19.8).
En accord avec la promesse qu’il avait précédemment faite, Paul revient à Éphèse où il restera 3 ans. C’est là qu’il exerça un ministère le plus longtemps. Ces années sont relativement paisibles et celles qui, de toute la carrière missionnaire de Paul, produisent le plus de satisfaction personnelle et de succès. Dès qu’il arrive sur place et selon sa coutume, il se rend d’abord à la synagogue où il enseigne en toute liberté pendant 3 mois sans déclencher la moindre émeute. C’est une sorte de record pour Paul, vu que d’habitude après seulement une, deux ou trois prêches, il doit s’enfuir au plus vite pour sauver sa vie. La nature très cosmopolite d’Éphèse a certainement amené les Juifs qui y habitent à se montrer plus tolérants que ceux des autres villes. Mais comme le montre la suite du texte, Éphèse compte aussi des Juifs fanatiques.
Paul discoure sur le règne de Dieu, c’est-à-dire la restauration du royaume de David. C’est en effet l’espérance de tous les Israélites de tous les temps depuis qu’ils ont été emmenés en captivité par le roi de Babylone en 586 av. J-C. Le règne de Dieu se réalisera avec le retour de Jésus-Christ dans la gloire et l’instauration du millénium sur terre.
Quand je suis allé au catéchisme, je me souviens d’avoir appris la fameuse prière du Notre Père dont la deuxième requête est :
Que ton règne vienne ! (Matthieu 6.10).
Cette phrase est tirée de l’Évangile selon Matthieu. Quand Jésus parlait du royaume à ses apôtres, il faisait référence à celui du roi David et au sien à venir, et c’est exactement ce qu’ils comprenaient. Partout où il va, l’apôtre Paul explique donc que c’est Jésus-Christ qui doit hériter du royaume de David. Les mille ans de son règne sur terre font partie du rétablissement de toutes choses telles que Dieu désire qu’elles soient. C’est d’ailleurs pour cette raison que la troisième requête de la prière du Notre Père est :
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Matthieu 6.10).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.