Les émissions

30 juin 2023

Actes 17.19 – 18.11

Chapitre 17

Introduction

Quelques fois une opportunité sans précédent vient frapper à votre porte. Que diriez-vous d’avoir l’occasion d’exposer ce qui vous tient le plus à cœur aux plus grands penseurs et philosophes de votre époque ? C’est ce qui est arrivé à l’apôtre Paul alors qu’il est à Athènes et qu’il attend que Silas et Timothée, ses compagnons de ministère le rejoignent. Paul est confronté aux disciples d’Épicure (342-270 avant Jésus-Christ) qui prônent déjà une forme de matérialisme. Ils nient l’action de Dieu dans le monde et pour eux, le bien suprême est la jouissance dans une tranquillité sereine exempte de passions et de soucis. Paul doit également croiser le fer avec les stoïciens. Leur nom provient du portique, stoa en grec, sous lequel Zénon (né vers 340 avant Jésus-Christ), le fondateur de cette philosophie, donnait ses lectures. Pour les stoïciens, Dieu est l’âme du monde et l’âme humaine en est une émanation; il n’y a pas d’existence personnelle après la mort et l’homme peut apprendre à supporter toute douleur. Ni les Épicuriens, ni les Stoïciens ont la disposition d’esprit nécessaire pour s’ouvrir au message de la Bonne Nouvelle que Paul leur annonce car leur philosophie s’oppose aux vertus chrétiennes. Par exemple, la sainteté va à l’encontre des Épicuriens et l’orgueil des Stoïciens les empêche d’accepter la grâce de Dieu qui ne peut être reçu que par un cœur humble et contrit. Je continue maintenant à lire dans le chapitre 17 du livre des Actes.

Versets 19-21

Pour finir, ils (les philosophes) l’emmenèrent et le conduisirent devant l’Aréopage. — Pouvons-nous savoir, lui dirent-ils alors, en quoi consiste ce nouvel enseignement dont tu parles ? Les propos que tu tiens sonnent de façon bien étrange à nos oreilles. Nous désirons savoir ce qu’ils veulent dire (Il se trouve, en effet, que tous les Athéniens, et les étrangers qui résidaient dans leur ville, passaient le plus clair de leur temps à dire ou à écouter les dernières nouvelles) (Actes 17.19-21).

Cette ville devait avoir la plus grande concentration d’oisifs sur terre. L’Aréopage, ou colline de Mars, est le nom d’un rocher qui domine Athènes et où se réunit le Conseil de la ville. Sous la botte de Rome, ces sages ont perdu leur pouvoir de décision en matière judiciaire et législative, mais dans leur ville, ils sont encore responsables de la religion et de l’éducation. Paul est donc conduit sur cette colline pour une réunion impromptue et afin de pouvoir l’écouter tranquillement loin du tumulte de la place du marché. Il faut en effet savoir que les Athéniens étaient des gens très curieux qui voulaient savoir ce qui se disait de nouveau.

Verset 22

Je continue.

Alors Paul se leva au milieu de l’Aréopage et dit : — Athéniens, je vois que vous êtes, à tous égards, extrêmement soucieux d’honorer les divinités (Actes 17.22).

L’apôtre Paul se prépare à présenter la personne de Jésus Christ dans la capitale littéraire du monde antique, dans la cité la plus cultivée de la terre, la résidence des philosophes, des orateurs, des poètes, des artistes, des sculpteurs et des peintres. Paul est au siège de la plus prestigieuse université où viennent étudier des milliers d’étrangers ainsi que tout Romain qui souhaite parfaire son éducation. Jamais encore l’apôtre ne s’est trouvé en présence d’un tel auditoire, composé en grande partie de philosophes et de savants. Paul, qui est lui-même un maître orateur, commence son discours par un chef d’œuvre de finesse, une expression à double sens qui est un compliment sans en être un. Les Athéniens entendent : « vous êtes fermes dans l’adoration de vos divinités ». Mais en caressant ses auditeurs dans le sens du poil, Paul leur fait subtilement comprendre que derrière leurs innombrables idoles se cachent des esprits méchants car ce qu’il dit peut aussi être traduits par : « vous révérez des démons ».

Versets 23-25

Je continue.

En effet, en parcourant les rues de votre ville et en examinant vos monuments sacrés, j’ai même découvert un autel qui porte cette inscription : À un dieu inconnu. Ce que vous révérez ainsi sans le connaître, je viens vous l’annoncer. Dieu, qui a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve, et qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples bâtis de mains d’hommes. Il n’a pas besoin non plus d’être servi par des mains humaines, comme s’il lui manquait quelque chose. Au contraire, c’est lui qui donne à tous les êtres la vie, le souffle et toutes choses (Actes 17.23-25).

Le discours de Paul est un modèle de défense de la foi chrétienne qui fait l’admiration. Soucieux de n’oublier personne, les Athéniens avaient l’esprit large. Au milieu d’une forêt d’idoles, ils construisent des autels à des dieux qu’ils ne connaissent pas, mais qui doivent sans aucun doute exister quelque part. Ces autels devaient leur origine à la peste. On avait alors laissé courir des brebis puis, là où elles s’arrêtaient, on les sacrifiait « au dieu que cela concernait », c’est à dire à celui dont il fallait apaiser la colère. La peste ayant cessé, depuis ce temps on avait à Athènes des autels voués à des dieux inconnus. Paul fait appel à ce qu’il a vu sur l’Agora, la place publique de la culture religieuse athénienne et cherche à établir un pont avec l’Évangile. Ainsi, cette curieuse enseigne « À un dieu inconnu » lui sert de tremplin pour commencer à parler du Dieu unique et vrai. La pensée grecque s’était élevée jusqu’à croire qu’il existait une divinité infiniment plus grande que les dieux connus, mais leur grande religiosité ne leur a pas permis de le connaître; malgré leurs philosophies et leur culture avancées, ils vivent dans l’ignorance. Au cœur de son discours, Paul leur révèle qui est ce dieu inconnu; il affirme que c’est lui le Créateur qui est à l’origine de tout ce qui existe et dont tout dépend : aussi bien le temps que l’histoire des hommes et du monde. Paul enseigne aussi que Dieu se suffit à lui-même et qu’il jouit d’une indépendance absolue; il n’a besoin ni des hommes ni de quoi que ce soit d’autre. Paul décrit un Dieu libre et souverain dont la Providence accorde aux êtres humains ce qui leur est nécessaire à la vie. Un Dieu aussi grand n’habite pas dans des ouvrages construits. C’est d’ailleurs exactement ce qu’avait déjà dit le grand roi Salomon lors de la dédicace du temple qu’il avait construit. Je le cite :

Mais est-ce qu’en vérité Dieu habiterait sur la terre, alors que le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir ? Combien moins ce Temple que je viens de te construire ! (1Rois 8.27).

Le contenu du discours de Paul est très différent de ce qu’il dit habituellement aux Juifs ; il ne parle pas des Écritures, c’est à dire de l’Ancien Testament mais fait référence à des poètes grecs. Cependant, son discours n’en demeure pas moins incisif. Afin de gagner l’écoute de ses auditeurs, il commence par exprimer des idées en accord avec les Écritures qui sont conformes à la fois à celles des Épicuriens et des Stoïciens. Les premiers croient que les divinités sont au-dessus des affaires des hommes, et les seconds disent qu’il faut aligner sa vie sur le dessein du principe divin universel.

Verset 26

Je continue la prédication de Paul qui enseigne une philosophie de l’histoire.

À partir d’un seul homme, Dieu a créé tous les peuples pour qu’ils habitent sur toute la surface de la terre ; il a fixé des périodes déterminées et établi les limites de leurs domaines (Actes 17.26).

Là encore, l’idée de l’existence d’un monde organisé dans le temps et dans l’espace est conforme à la pensée stoïcienne. Cependant, le fait que tous les hommes sont issus d’Adam porte un rude coup à l’orgueil des Athéniens qui se croient une race supérieure aux autres. En affirmant que le Créateur a fixé les temps de gloire des nations ainsi que les limites de leur territoire, Paul fait une déclaration fascinante; il dit que c’est Dieu qui attribue aux différents peuples leur lieu d’implantation. Quand on y pense, souvent les guerres ont eu pour cause le désir expansionniste d’une nation aux dépens d’une autre. Si les peuples acceptaient la place qui leur a été assignée, il n’y aurait pas eu tant de conflits dans l’histoire de l’humanité.

Versets 27-29

Je continue le texte.

Par tout cela, Dieu invitait les hommes à le chercher, et à le trouver, peut-être, comme à tâtons, lui qui n’est pas loin de chacun de nous. En effet, “ c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ”, comme l’ont aussi affirmé certains de vos poètes, car “ de lui nous sommes la race ”. Ainsi, puisque nous sommes ses enfants, nous ne somme pas obligés de croire que la divinité soit semblable à de l’or, de l’argent ou à de la pierre sculptée par l’art ou l’imagination des hommes (Actes 17.27-29; Auteur).

Paul cite vraiment des poètes et s’approprie leurs pensées mais dans un sens beaucoup plus élevé qu’ils pouvaient l’entendre, car l’apôtre, comme tout croyant véritable, sait vraiment que l’homme, créé à l’image de Dieu a un degré intime de parenté avec lui et qu’il est capable de le connaître et de l’aimer. La première citation : « c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être » est d’Épiménide, un poète crétois, tandis que la seconde : « de lui nous sommes la race » est du poète Aratus originaire de Cilicie, la patrie de Paul. Tous les hommes sont de la race de Dieu dans le sens qu’il les a créés et qu’ils ont reçu de lui la vie. L’apôtre enseigne que Dieu est immanent et omniprésent mais c’est une personne et non un principe. Dieu est proche de chacun d’entre nous et désire qu’on le cherche, et pourtant nous ne pouvons ni le voir ni l’atteindre, car comme des aveugles nous tâtonnons dans le noir; tel est l’un des paradoxes de la condition humaine. Si Dieu ne se révèle pas à moi je ne peux pas le trouver.

Paul expose un concept révolutionnaire aux Athéniens dont la ville est pleine de faux dieux et sa conclusion est irréfutable. Adorer une image abaisse Dieu et dégrade l’homme. Étant donné que les hommes ont été créés par Dieu, lui, ne peut pas être conforme à une idole ou à quelque chose construit par l’homme. Le contenu de la prédication de l’apôtre est cinglant, mais le ton est doux et clément, contrairement aux prophètes dont les paroles étaient d’une ironie mordante (Ésaïe 44.13-20; 46.4-7).

Versets 30-31

Je continue.

Or Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes ne le connaissaient pas. Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout, qu’ils doivent se repentir. Car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts (Actes 17.30-31).

Après avoir dénoncé l’idolâtrie rampante des Athéniens, l’apôtre les appelle à se remettre en question. Jusqu’à présent, Dieu a été patient en ne tenant pas compte de leur ignorance. Dans les âges passés, il a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies en tolérant leur idolâtrie grossière, mais maintenant est venue l’heure de vérité où il faut choisir. Cet appel à la repentance est urgent parce que Dieu « a fixé un jour » où le monde sera jugé par le Christ. C’est sa résurrection qui est la preuve suprême et irréfutable de l’authenticité de la personne et de l’œuvre de Jésus. S’il est ressuscité, il est la garantie qu’il en sera de même de tout homme ; et chacun reviendra à la vie pour faire face au Jugement.

Cette fois-ci, le message de l’apôtre va carrément à contre-courant de la façon de penser de ses auditeurs. En effet, la résurrection est incompatible avec la philosophie des Athéniens qui veulent se débarrasser de leurs corps qu’ils considèrent comme un boulet. Un jugement personnel est également un concept qui leur reste en travers de la gorge. Paul a terminé son discours; il a fait une présentation complète de l’Évangile en parlant du besoin de chaque individu de se repentir, de la justice divine, et du jugement à venir.

Versets 32-34

Je finis ce chapitre 17.

Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de Paul, et les autres lui dirent : — Nous t’écouterons là-dessus une autre fois. C’est ainsi que Paul se retira de leur assemblée. Cependant, quelques auditeurs se joignirent à lui et devinrent croyants, en particulier Denys, un membre de l’Aréopage, une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux (Actes 17.32-34).

Pour les Grecs qui ont subi l’influence de la pensée idéaliste de Platon, il est absurde de croire qu’un mort peut sortir du tombeau, endosser un nouveau corps et vivre éternellement. Il faut en effet savoir que dans la pensée grecque marquée par le platonisme et éprise des religions mystérieuses. le corps est perçu comme la prison de l’âme et la matière comme une réalité dont il fait bon un jour d’être libéré. Cependant, la prédication de Paul n’est pas sans résultat puisque plusieurs personnes croient en Jésus-Christ. Damaris et Denys nous sont totalement inconnus. Ils sont probablement mentionnés à cause de leur statut social élevé. Les membres de l’Aréopage étaient des juges, un poste réservé aux hommes les plus nobles de la cité. Selon l’historien Eusèbe (Histoire ecclésiastique, III, 4 et IV, 23), Denys serait devenu évêque de l’Église d’Athènes et aurait souffert le martyre; des affirmations invérifiables.

Chapitre 18

Verset 1

Nous arrivons au chapitre 18 du livre des Actes que je commence à lire.

Après cela, Paul partit d’Athènes et se rendit à Corinthe (Actes 18.1).

Corinthe n’est pas célèbre que pour ses raisins. Proche de la mer et à 70 km à l’ouest d’Athènes, la ville est située sur l’isthme étroit qui relie le sud de la Grèce à la péninsule du Péloponnèse. Corinthe occupe une position stratégique qui fait d’elle un important centre de passage et son commerce est florissant grâce à sa relation avec l’Orient et l’Occident. En effet, elle possède deux ports qui s’ouvrent l’un sur la mer Égée et l’autre sur l’Adriatique. Mais comme la pointe sud de la péninsule est très dangereuse pour la navigation maritime, les bateaux entrent dans l’un des ports de mer de Corinthe et font transporter leur cargaison de l’autre côté de l’isthme, pour la charger ensuite sur un autre bateau.

La vieille ville de Corinthe fut détruite par les Romains puis reconstruite un siècle plus tard par Jules César en 44 av. J-C qui y établit une colonie romaine de vétérans. Au premier siècle, au temps de Paul, elle compte environ 700 000 habitants dont 400 000 esclaves ainsi qu’une communauté juive très importante. Ville magnifique, riche et célèbre dans toute l’Antiquité pour la vie dissolue de ses habitants, c’était l’endroit où on allait pour s’éclater ; bien pire que Bangkok aujourd’hui. Sa vraie religion est le sexe. Aujourd’hui encore, on peut y voir les ruines du temple dédié à la déesse de l’amour Aphrodite, ou Vénus pour les Romains, et à ses mille soi-disant vestales, c’est à dire des prostituées sacrées.

Versets 2-3

Je continue.

Paul y fit la connaissance d’un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, qui venait d’arriver d’Italie avec sa femme Priscille, car tous les Juifs avaient été expulsés de Rome par un décret de l’empereur Claude. Paul se lia avec eux. Comme il avait le même métier qu’eux — ils fabriquaient des toiles de tente — il logea chez eux et ils travaillèrent ensemble (Actes 18.2-3).

Le Pont est la province au sud-est de la mer Noire, donc au nord-est de la Turquie actuelle. Nous sommes probablement en l’an 52 du premier siècle et l’apôtre va rester dix-huit mois à Corinthe. L’historien latin Suétone, un biographe des empereurs romains, confirme l’édit de l’empereur dans son ouvrage « Vie de Claude (25.4) ». Il écrit :

Comme les Juifs provoquaient constamment des troubles à l’instigation de Chrestus, Claude les chassa de Rome.

Chrestus est souvent la forme utilisée pour Christus, c’est-à-dire le Christ. Les troubles qui agitent les Juifs romains de cette époque sont dus à l’apparition du christianisme dans les cercles juifs de Rome. L’historien Suétone en déduit faussement que ce Chrestus, ou le Christ, est à Rome. Il n’a évidemment rien compris de la nature spirituelle du règne de Jésus-Christ.

On apprend ici que Paul sait fabriquer des tentes. Sa patrie, la Cilicie, produisait un tissu imperméable de poils de chèvre dont on faisait des tentes mais aussi des manteaux, des rideaux et des couvertures. Contrairement à la mentalité païenne du premier siècle, le judaïsme valorise le travail manuel et chaque Juif doit apprendre un métier dans son adolescence et les professionnels sont groupés en confrérie dans lesquelles chacun peut trouver un réseau de relation et d’entraide.

Il est probable que c’est Paul qui a évangélisé Aquilas et Priscille et de simples connaissances, ils sont devenus de grands amis.

Versets 4-6

Je continue.

Chaque sabbat, Paul prenait la parole dans la synagogue et cherchait à convaincre les Juifs et les Grecs. Quand Silas et Timothée arrivèrent de Macédoine, il consacra tout son temps à annoncer la Parole. Il rendait témoignage aux Juifs que Jésus est le Messie. Mais ceux-ci s’opposaient à lui et l’injuriaient. Aussi il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit : — Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n’en porte pas la responsabilité. À partir de maintenant, j’irai vers les non-Juifs (Actes 18.4-6).

Nous savons (1Thessaloniciens 3:1,2) que Timothée et sans doute Silas aussi avaient rejoint Paul à Athènes. Mais l’apôtre les renvoya en Macédoine, Timothée à Thessalonique et Silas probablement à Philippes (Philippiens 4:15). Entretemps, Paul se rend à Corinthe.

Où que l’apôtre aille, nous constatons toujours la même interaction fâcheuse entre lui et les Juifs rebelles qui rejettent la grâce de Dieu en s’opposant violemment à l’Évangile que Paul leur présente. Alors finalement, il prend la décision de les délaisser pour évangéliser les païens. C’est la seconde fois qu’il secoue la poussière de ses sandales ou de ses habits (Actes 13.45,46) et un moment tragique pour les Juifs. Sur ces entrefaites arrivent Silas et Timothée qui reviennent de leur mission en Macédoine. Selon l’un des écrits de Paul, ils lui ont mis du baume sur le cœur en apportant de très bonnes nouvelles des Églises récemment implantées sur le continent européen et de Thessalonique en particulier (1 Thessaloniciens 3.4-8), ainsi que par un don d’argent de la part des croyants de la ville de Philippes. Grâce à ce soutien financier, l’apôtre peut délaisser la fabrication de tentes et se consacrer exclusivement à la prédication de la Bonne Nouvelle.

Versets 7-11

Je continue.

Paul partit de là et se rendit chez un certain Titius Justus. C’était un païen converti au judaïsme, et sa maison était juste à côté de la synagogue. Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens qui écoutaient Paul crurent aussi et furent baptisés. Une nuit, le Seigneur lui-même parla à Paul dans une vision : — N’aie pas peur, lui dit-il, parle et ne te tais pas, je suis avec toi. Personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal, car il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient. Alors Paul se fixa à Corinthe et, pendant un an et demi, y enseigna la Parole de Dieu (Actes 18.7-11).

Comme toujours, le travail de Paul porte des fruits, mais il n’empêche qu’il doit être un tant soit peu stressé car il sait que chaque fois qu’il ouvre la bouche, certains de ses auditeurs complotent sa mort. D’ailleurs, il le reconnaît bien lui-même quand il écrit :

Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis (2Corinthiens 4.8-9).

Depuis que Paul est devenu prédicateur de la Bonne Nouvelle, il subit continuellement toutes sortes de violences verbales et physiques partout où il va. Dès que l’opposition est trop forte pour qu’il continue son ministère, il poursuit sa route et change de ville. C’est peut-être là son état d’esprit quand le Seigneur lui rend visite de nuit pour l’encourager et lui dire que dans l’ordre de sa grâce, des Juifs et de païens encore incrédules sont « destinés à la vie éternelle » (Actes 13:48 ; Jean 10:16; 11:52). Il faut donc que Paul les amène au Sauveur, et il sait maintenant que son travail ne sera pas vain. Cette vision nocturne n’est pas un luxe au vu des événements menaçants qui se trament en coulisse de la part des Juifs et que Paul ignore. Cependant même s’il avait su qu’on s’apprêtait à le traîner devant un tribunal, cela n’aurait rien changé, car l’apôtre ne fait aucun cas de sa vie. D’ailleurs, c’est ce qu’il écrit à l’Église de Philippes qu’il a fondée. Je le cite :

Car ce que j’attends et que j’espère de toutes mes forces, c’est de n’avoir à rougir de rien mais, au contraire, maintenant comme toujours, de manifester en ma personne, avec une pleine assurance, la grandeur du Christ, soit par ma vie, soit par ma mort (Philippiens 1.20).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

nov. 05 2024

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