Actes 15.12-41
Chapitre 15
Introduction
De temps en temps, l’Église catholique organise un concile qui rassemble tous les évêques à l’initiative du pape. Son but est de donner une explicitation de la Révélation chrétienne. Officiellement, il y a eu 21 conciles. Les quatre premiers sont reconnus par les Catholiques, les Orthodoxes et les Protestants. Ils constituent le fondement de la foi chrétienne. Le dernier en date a eu lieu de 1962-1965. Assez curieusement, le tout premier, le concile de Jérusalem qui s’est déroulé vers l’an 50, 51 ou 52, n’est pas compté. Pourtant, il est d’une importance considérable puisqu’il a dû fixer le sort des païens en décidant si oui ou non les rites du judaïsme étaient nécessaires pour recevoir la vie éternelle. Après d’interminables discussions, l’apôtre Pierre a pris la parole pour dire que c’est par la foi que Dieu purifie les coeurs, « c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, nous Juifs, de la même manière que les païens (Actes 15.11) ». Je continue à lire dans le chapitre 15 du livre des Actes.
Verset 12
Alors tout le monde se tut pour écouter Barnabas et Paul raconter les signes miraculeux et les prodiges que Dieu avait accomplis par eux parmi les païens (Actes 15.12).
Le discours de Pierre a fait taire les adversaires. Paul et Barnabas profitent de ce calme pour intervenir. Ils ont vu et déjà déclaré que les païens reçoivent le Saint-Esprit uniquement sur la base de leur foi en Jésus-Christ. Maintenant, ils enfoncent le clou en décrivant les prodiges que Dieu a opérés parmi les non-Juifs bien qu’ils soient considérés comme impurs par les Juifs. Ces miracles sont tout désignés pour convaincre l’assemblée qui écoute le rapport des deux hommes comme quoi Dieu accepte les non-Juifs dans l’Église sans qu’ils aient à suivre les rites de la Loi. Le récit des deux hommes confirme avec brio le discours de Pierre. L’attitude soumise et silencieuse des membres de l’Église laisse entendre qu’ils ne vont pas argumenter contre les témoignages des apôtres.
Versets 13-14
Je continue.
Quand ils eurent fini de parler, Jacques prit la parole et dit : — Maintenant, mes frères, écoutez-moi ! Simon vous a rappelé comment, dès le début, Dieu lui-même est intervenu pour se choisir parmi les non-Juifs un peuple qui lui appartienne (Actes 15.13-14).
Décidément, tous les personnages importants ont pris la parole ce jour-là. On aurait pu penser que suite au rapport donné par Paul il n’y avait plus rien à ajouter. Cependant, Jacques, qui préside cette rencontre, ce concile, demande un redoublement d’attention, car il veut résumer cette discussion tout en poursuivant le raisonnement de Pierre jusqu’à son aboutissement. Il commence donc par approuver implicitement tout ce que Pierre a dit et met sur un même plan d’égalité les nations païennes et Israël. Il explique que le plan de Dieu pour l’humanité est de se constituer un peuple de Juifs et de païens qui lui appartienne du milieu de tous les hommes. Et en effet, dans l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament, il est dit que devant le trône du Seigneur du ciel et de la terre, il y aura des hommes de toutes les tribus et de toutes les nations. Cela sous-entend que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aura fait le tour de la terre grâce aux missionnaires, à la radio et à la télé du fait des satellites géostationnaires de communication qui se promènent à des milliers de kilomètres de la terre, et aussi depuis déjà plusieurs années grâce à l’internet.
Versets 15-18
Je continue.
Cela concorde avec les paroles des prophètes puisqu’il est écrit : Après cela, dit le Seigneur, je reviendrai, et je rebâtirai la maison de David qui s’était effondrée, et j’en relèverai les ruines, je la redresserai. Alors, le reste de l’humanité se tournera vers le Seigneur, oui, toutes les nations qui sont appelées à m’appartenir. Ainsi parle le Seigneur qui réalise ce qu’il a préparé de toute éternité (Actes 15.15-18).
À juste titre, Jacques s’appuie sur le témoignage de l’Écriture pour prouver que le salut des païens sans la circoncision est l’accomplissement de prophéties de l’Ancien Testament (Amos 9.11,12). Il dit donc : « Après cela, c’est à dire après que Dieu se sera constitué un peuple qui porte son nom, du milieu des tribus et des nations de la terre, après cela dit le Seigneur, je reviendrai, et je rebâtirai la maison de David qui s’était effondrée, et j’en relèverai les ruines, je la redresserai ». Après que Dieu aura sauvé par grâce tous ceux qui doivent l’être, l’Église sera enlevée de terre, puis viendront les temps de la fin. Alors, les pages du calendrier divin s’effeuilleront à grande vitesse sous les yeux ébahis d’une humanité incrédule. L’Éternel reprendra son programme avec le peuple élu, les Israélites, qu’il avait interrompu pour le bénéfice de toutes les nations. Le monde entier sera sévèrement jugé, un jugement qui s’étendra sur 7 ans et qui s’appelle la Tribulation. Cette période sera terrible, surtout la deuxième moitié qui porte le nome de « Grande Tribulation ». Ces châtiments sont décrits en détail dans le livre de l’Apocalypse. Puis Jésus-Christ relèvera la royauté de David en établissant son royaume messianique de 1 000 ans sur terre. Ensuite, Jacques ajoute : « Alors, le reste de l’humanité se tournera vers le Seigneur, oui, toutes les nations qui sont appelées à m’appartenir ». Une fois le millénium établi sur la terre, tous les hommes de toutes les nations sans exception obéiront au Seigneur de gré ou de force. Puis Jacques conclut en disant : « Ainsi parle le Seigneur qui réalise ce qu’il a préparé de toute éternité. »
Depuis le commencement des temps, Dieu a prévu de se constituer un peuple qui inclut des personnes de toutes les nations. En fait, Abraham lui-même était un païen idolâtre comme les autres quand l’Éternel l’a appelé. Le point principal de Jacques est que le salut des non-Juifs qui n’obéissent pas aux rites de la Loi est en parfait accord avec les prophéties de l’Ancien Testament et fait partie du plan de Dieu de toute éternité.
Versets 19-21
Je continue.
Voici donc ce que je propose, continua Jacques : ne créons pas de difficultés aux païens qui se convertissent à Dieu. Écrivons-leur simplement de ne pas manger de viande provenant des sacrifices offerts aux idoles, de se garder de toute inconduite sexuelle, et de ne consommer ni viande d’animaux étouffés ni sang. En effet, depuis les temps anciens, il y a dans chaque ville des prédicateurs qui enseignent la Loi de Moïse, et chaque sabbat, on la lit dans les synagogues (Actes 15.19-21).
Pour terminer cette discussion théologique, Jacques propose de prendre une décision très pratique. Il est d’avis que l’Église ne mette pas de bâtons dans les roues des païens, pour ainsi dire. Ces derniers n’ont donc ni à suivre la Loi ni à se faire circoncire. Ceci est en parallèle et en accord avec les sentiments qu’ont déjà exprimés Pierre, Paul et Barnabas. Jacques suggère qu’ils rédigent ensemble une lettre énonçant des règles d’ordre éthique qui n’offensent ni la morale ni les Juifs qui sont attachés à l’Ancien Testament. Il s’oppose donc à certaines pratiques païennes interdites par la loi et qui étaient en horreur aux Juifs. Sans cette précaution, aucune relation fraternelle n’aurait pu s’établir entre les croyants nés dans le judaïsme et ceux issus du paganisme. Ces ordonnances ne sont pas de trop car à cette époque, il est courant chez les païens de se servir d’un temple idolâtre pour les banquets et les fêtes qui bien sûr dégénèrent en orgies. On sacrifie alors une belle bête à une idole qui, croit-on, mange son âme spirituelle. Puis le corps de l’animal est dépecé et les morceaux de viande sont vendus sur le marché. Ces animaux fournissent les meilleurs steaks de l’époque. Les païens chrétiens ne s’en offusquent pas et n’ont aucun problème de conscience à acheter et à consommer cette viande puisqu’ils ne rendent pas de culte aux faux dieux. Mais quand ils sont en compagnie de croyants d’origine juive, les chrétiens d’origine païenne doivent prendre garde à ne pas choquer et offenser les Juifs en leur offrant de la viande qui a été offerte aux idoles.
La deuxième prescription de Jacques est de s’abstenir de la débauche. Elle est tellement répandue qu’elle fait partie des us et coutumes de cette époque. De plus, les temples païens entretiennent des prostituées sacrées. L’immoralité sous toutes ses formes, la bestialité et l’homosexualité sont des pratiques courantes qui font partie des cultes religieux païens.
La troisième prescription de Jacques remonte jusqu’à Noé quand l’Éternel a établi une alliance avec lui, et par laquelle Dieu donna à l’homme le droit de manger de la viande, à condition de vider préalablement le sang de l’animal. Les Épicuriens romains, dont la philosophie de vie est le plaisir d’abord, faisaient noyer des volailles dans du vin avant d’en consommer la chair. Il était également courant de boire du vin mêlé de sang. Toutes ces pratiques ne sont pas acceptables pour ceux faisant profession de suivre le Christ même s’ils sont d’origine païenne.
En ne mangeant pas de viande d’un animal offert aux idoles, en ne consommant pas de sang et en ne participant pas à la débauche, les chrétiens d’origine païenne maintiendront des normes morales élevées et ne choqueront pas leurs frères juifs. Toutes les villes de l’empire comptent des Israélites et ils seront offensés si les chrétiens n’observent pas ces ordonnances.
Verset 22
Je continue.
Alors les apôtres et les responsables, avec toute l’Église, décidèrent de choisir parmi eux quelques délégués et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas. Ils choisirent donc Jude, surnommé Barsabbas, et Silas. Tous deux jouissaient d’une grande estime parmi les frères (Actes 15.22).
Il est très important de remarquer que les apôtres et les anciens ont décidé la conduite à tenir « avec toute l’Église ». Du commencement à la fin des discussions, tous les membres de l’Église y ont part. Il en avait été de même lors de l’élection des premiers diacres (Actes 6).
Jude et Silas qui sont délégués pour accompagner Paul et Barnabas vont confirmer par leur présence et de vive voix ce que les apôtres et l’Église de Jérusalem ont décidé d’un commun accord sur le sujet délicat du rapport entre la grâce et les ordonnances juives. Personne ne pourra donc dire qu’il n’a pas été mis au courant. Jude représente les Hébreux attachés à la Loi, tandis que Silas, un citoyen romain, est le porte-parole des païens. Aussi appelé Sylvain qui est la forme latine de son nom, il deviendra le compagnon de Paul. Jude est probablement l’homme qui a été en compétition avec Matthias (Actes 1.23) pour remplacer Judas et devenir le 12e apôtre. Soit dit en passant que techniquement il n’y a que 12 apôtres, ceux choisis par Jésus, moins Judas et plus Matthias. Paul est le 13e dans le sens qu’il a également vu le Christ ressuscité quand celui-ci lui est apparu sur le chemin de Damas. Cependant, le terme « apôtre » veut simplement dire : « envoyé ou missionnaire ». Pour cette raison, Barnabas, Silas, puis Timothée et d’autres peuvent à juste titre recevoir le titre d’apôtre.
Versets 23
Je continue.
Voici la lettre qu’ils leur remirent : Les apôtres les anciens et les frères, aux frères d’origine païenne qui habitent Antioche, la Syrie et la Cilicie. Réjouissez-vous ! (Auteur).
Il faut remarquer que les auteurs de la lettre sont les apôtres, les responsables et les frères. Or, dans plusieurs manuscrits on a seulement : les apôtres et les frères responsables. Mais cette variante sent à plein nez un coup de gomme inspiré par le cléricalisme naissant qui ne voulait pas reconnaître que les simples membres de l’Église soient aussi signataires de la lettre.
Par ailleurs la salutation « Réjouissez-vous » n’est utilisée que par Jacques dans son épître (1.1). Vu sa haute position dans l’Église et sa contribution finale au débat, c’est probablement lui qui a écrit la lettre, cependant, les décisions ont été unanimes.
Versets 24-29
Je continue.
Nous avons appris que certains frères venus de chez nous ont jeté le trouble parmi vous et vous ont désorientés par leurs paroles. Or, ils n’avaient reçu aucun mandat de notre part. C’est pourquoi nous avons décidé à l’unanimité de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul qui ont risqué leur vie pour la cause de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous confirmeront de vive voix ce que nous vous écrivons. Car il nous a semblé bon, au Saint-Esprit et à nous-mêmes, de ne pas vous imposer d’autres obligations que celles qui sont strictement nécessaires : ne consommez pas de viandes provenant des sacrifices aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et gardez-vous de toute inconduite sexuelle. Si vous évitez tout cela, vous agirez bien. Recevez nos salutations les plus fraternelles (Actes 15.23-29).
Les Juifs qui restent attachés à la Loi n’ont aucun droit d’imposer leur point de vue aux païens. Ils contrastent avec Paul et Barnabas qui sont appelés « bien-aimés », et qui sont reconnus comme de fidèles serviteurs de Dieu. La lettre mentionne aussi le Saint-Esprit, ce qui souligne que la décision prise est inspirée de Dieu. Au final, les croyants d’origine païenne n’ont à satisfaire aucune des exigences cérémonielles de la Loi de Moïse, sinon ce qui est spécifiquement mentionné dans la lettre afin de ne pas offenser les Juifs, croyants ou pas.
Par contre, au niveau moral, il n’y a pas que la débauche qui est à éviter ; à l’exception du Sabbat, l’enseignement des X commandements est universel et concerne autant les païens que les Juifs. Ainsi, même aujourd’hui, je suis tenu de vénérer Dieu seul, ne pas prononcer son nom à tort et à travers, et je dois me garder de toute idole dont en particulier le fric, le statut social, les possessions, et toutes les choses mondaines ; je dois aussi honorer mon père et ma mère, ne pas commettre de meurtre, d’adultère, voler ce qui appartient à mon prochain, porter un faux témoignage contre lui, ou convoiter quoi que ce soit qui lui appartienne.
Versets 30-31
Je continue le texte.
On laissa partir les délégués et ils se rendirent à Antioche. Ils réunirent l’ensemble des croyants et leur remirent la lettre. On la lut et tous se réjouirent de l’encouragement qu’ils y trouvaient (Actes 15.30-31).
Les 4 hommes partent et parcourent 400 km à pied jusqu’à Antioche en Syrie. Cette lettre fut une source de joie et d’encouragement pour les croyants. Et en effet c’était une consolation immense de savoir qu’on ne troublerait plus leur foi dans le salut qui s’obtient uniquement par grâce, et qu’ils étaient affranchis du joug de la loi juive. Dans le livre des Proverbes, on lit :
De l’eau fraîche pour une personne fatiguée, telle est une bonne nouvelle venant d’une terre lointaine. Un regard lumineux réjouit le cœur ; une bonne nouvelle fortifie les membres (Proverbes 25.25 ; 15.30).
C’est ainsi que se termine la première grande crise interne de l’Église qui aurait pu miner tout ce qui avait été accompli à Antioche et pendant le premier voyage missionnaire de Paul et Barnabas. Dès ses débuts, l’Église devait clarifier sa position entre le salut par grâce en Jésus-Christ et les institutions de la Loi de Moïse. Qu’est ce que Dieu demande aux croyants d’origine païenne, doivent-ils d’abord devenir des Juifs zélés en se faisant circoncire et en s’efforçant de respecter toute la Loi de Moïse ? Et puis une autre question annexe se pose encore en filigrane : qui est désormais le peuple de Dieu ? Ces interrogations sont d’autant plus aiguës que l’Église naissante n’a pas à gérer quelques païens comme l’officier romain Corneille, mais des Églises entières composées essentiellement de non-Juifs.
Afin de parvenir à une décision, le concile de Jérusalem tint compte de trois éléments : d’une part, l’œuvre de salut que Dieu a opéré chez des païens ; d’autre part, l’enseignement des prophètes de l’Ancien Testament et enfin un certain réalisme pragmatique vis-à-vis des Juifs attachés à la Loi de Moïse et qu’il faut éviter d’offenser. Il est par ailleurs notable que ni le baptême d’eau ni aucun autre rite dit chrétien n’est mentionné dans cette lettre. C’est en fin de compte l’Évangile de la grâce pure qui est confirmé. Il n’est plus nécessaire d’observer la circoncision ou quelque autre rite de l’Ancienne Alliance.
Versets 32-35
Je continue le texte.
Comme Jude et Silas étaient eux-mêmes prophètes, ils parlèrent longuement aux frères pour les encourager et les affermir dans la foi. Ils restèrent là un certain temps, puis les frères leur souhaitèrent bon voyage et les laissèrent retourner auprès de ceux qui les avaient envoyés. Silas cependant trouva bon de rester à Antioche, de sorte que Jude rentra seul à Jérusalem. Paul et Barnabas restèrent à Antioche, continuant avec beaucoup d’autres à enseigner et à annoncer la Parole du Seigneur (Actes 15.32-35).
Jude et Silas étaient des prédicateurs inspirés du Saint-Esprit plutôt que des Nostradamus. D’après la suite du récit, il est plus que probable que Paul et Silas travaillèrent ensemble dans l’Église pendant environ un an et apprirent ainsi à se connaître et à s’apprécier mutuellement.
Versets 36-39
Je continue.
Après quelque temps, Paul dit à Barnabas : — Partons refaire le tour de toutes les villes où nous avons annoncé la Parole du Seigneur et rendons visite aux frères pour voir ce qu’ils deviennent. Mais Barnabas voulait emmener avec lui Jean, appelé aussi Marc, et Paul estimait qu’il ne convenait pas de prendre avec eux celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. Leur désaccord fut si profond qu’ils se séparèrent. Barnabas emmena Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre (Actes 15.36-39).
Paul a une très grande sollicitude pour ceux qu’il amène à la foi en Jésus. Fonder des églises c’est bien, mais il faut aussi s’assurer que leurs membres s’épanouissent dans la vie chrétienne. Il veut donc aller les revoir. Barnabas est d’accord à condition d’emmener cette fois encore son neveu Marc qui leur a pourtant faussé compagnie; il veut lui donner une chance de se racheter. Mais Paul n’est pas d’accord; il n’a aucune envie de s’embarrasser de quelqu’un sur qui il ne peut pas compter dans les coups durs. Au vu des persécutions qu’ils a essuyées, on le comprend. Alors, les deux apôtres ont des mots; en fait leur désaccord est si profond et si dur que le mot grec utilisé a donné paroxysme en français, c’est tout dire. Ensemble, ces deux hommes avaient affronté d’énormes difficultés et même la mort, et maintenant ils sont en froid l’un avec l’autre. Cette dispute montre que même les plus grands serviteurs de Dieu sont encore des pécheurs. Comme chacun reste sur sa position, ils décident d’œuvrer séparément. On sait cependant qu’ils se sont réconciliés. Dans ses épîtres, Paul parle aussi bien de Marc que de Barnabas en termes positifs. Selon la tradition, après être retourné à Chypre sa patrie, Barnabas est allé en Afrique du Nord. À partir d’ici Luc ne mentionne plus ni Marc ni Barnabas.
Versets 40-41
Je finis le chapitre 15.
Paul, de son côté, choisit Silas et partit avec lui, après avoir été confié par les frères à la grâce du Seigneur. Il parcourut la Syrie et la Cilicie en fortifiant les Églises (Actes 15.40-41).
La Cilicie est la patrie de Paul. Cette province est au centre-sud de la Turquie actuelle et au bord du golfe d’Alexandrette en Méditerranée.
L’Église d’Antioche soutient la décision de Paul de partir avec Silas. En prenant avec lui cet homme-prophète dont le nom romain est Sylvain, l’apôtre fait un choix judicieux. En effet, non seulement l’Église d’Antioche le connaît bien, lui fait confiance et l’apprécie, mais il représente aussi les frères de Jérusalem puisqu’il fut l’un des deux porte-paroles du concile. Par ailleurs, étant citoyen romain comme Paul, ils ont tous deux l’entière liberté de circuler dans l’Empire. Paul a donc bien choisi son compagnon de route. On voit ici que le plan de Dieu est mieux servi si je fais preuve de bon sens dans mes décisions.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.