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26 juin 2023

Actes 14.21 – 15.11

Chapitre 14

Introduction

Ceux qui passent de longs mois ou même des années à faire la guerre et qui par chance reviennent sans dommages corporels graves, ne s’en tirent pas forcément sans séquelles. En effet, beaucoup sont souvent meurtris dans leur for intérieur à cause de ce qu’ils ont vécu. On les comprend et il ne faut pas leur jeter la pierre. Justement, en parlant de pierre, alors qu’il annonçait la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, l’apôtre Paul a été lapidé et laissé pour mort. Mais comme par enchantement, voilà qu’il se relève sans blessures, évidemment parce que Dieu est miraculeusement intervenu. Après cette horrible expérience, Paul aurait pu se dire qu’il avait assez donné, que ça commençait à bien faire et qu’il en avait marre de se faire jeter ou assassiner chaque fois qu’il ouvrait la bouche, mais pas du tout. L’apôtre ne semble même pas traumatisé et n’a évidemment aucune intention de mettre fin à son ministère. Il sait que Dieu est avec lui et qu’il accomplit sa volonté, alors, secondé par Barnabas, il repart de plus belle pour d’autres horizons. Je continue à lire dans le chapitre 14 du livre des Actes.

Versets 21-23

Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle dans la ville de Derbe et y avoir fait de nombreux disciples, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche. Ils fortifiaient les disciples et les encourageaient à demeurer fermes dans la foi. — Car, leur disaient-ils, c’est au travers de beaucoup de souffrances qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Dans chaque Église, ils firent élire des responsables et, en priant et en jeûnant, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient cru (Actes 14.21-23).

Derbe est la ville la plus éloignée et la plus à l’est de toutes celles que Paul et Barnabas ont visitées en Asie Mineure pendant ce premier voyage missionnaire. L’annonce de l’Évangile y est particulièrement fructueuse et personne n’essaie de les assassiner. Après un certain temps, ils reprennent en sens inverse le voyage qu’ils ont fait et n’hésitent pas à retourner dans les villes où ils ont été maltraités et où se trouvent leurs mêmes ennemis. C’est que le devoir les y appelle car ils ont laissé sur place des personnes converties au Seigneur qui ont besoin d’encouragement à tenir ferme contre les persécutions qu’ils ne manqueront pas de subir. En effet, Jésus a dit à ses disciples :

Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive (Matthieu 16.24).

Non seulement Paul et Barnabas ont exhorté ces nouveaux disciples à persévérer dans la foi, mais ils les ont aussi établis et organisés en assemblées locales de croyants dans chaque ville. Pour cela, ils ont prié et jeûné afin que les responsables qu’ils choisissent pour chaque Église soient approuvés par Dieu. Il est probable qu’avant de se convertir à Jésus-Christ, beaucoup de ces nouveaux dirigeants étaient des anciens et des chefs de synagogues.

Versets 24-28

Je finis le chapitre 14.

De là, ils traversèrent la Pisidie et gagnèrent la Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole à Perge, ils descendirent au port d’Attalie. Là ils s’embarquèrent pour Antioche d’où ils étaient partis et où on les avait confiés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir. À leur arrivée, ils réunirent les membres de l’Église et leur racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux ; ils exposèrent, en particulier, comment il avait ouvert aux non-Juifs la porte de la foi. Ils demeurèrent là assez longtemps parmi les disciples (Actes 14.24-28).

Les apôtres continuent leur voyage de retour mais s’arrêtent plus longuement à Perge pour y annoncer l’Évangile, ce qu’ils n’avaient pas pu faire auparavant. Enfin, ils embarquent au port d’Attalie et vont directement à Antioche sans s’arrêter sur l’île de Crète. Ce circuit missionnaire a duré au moins trois ans, pendant lesquels, les deux hommes ont parcouru plus de 1 100 km à pied et 800 km en mer. Comme je l’ai déjà dit, pour les trois voyages missionnaires que l’apôtre Paul entreprendra, c’est l’église d’Antioche qui sera son camp de base en quelque sorte, son point d’ancrage. C’est à Antioche que plusieurs années auparavant, Paul et Barnabas avaient été choisi par le Saint-Esprit et recommandés à la grâce de Dieu.

Ils font un compte-rendu très positif de leur tournée missionnaire, racontant leur succès et leurs épreuves. Ils témoignent avoir vu la grâce de Dieu à l’œuvre partout et ils soulignent que ce voyage a permis de renverser le mur de séparation qui existait entre les Juifs et les païens. À cet effet, ils disent que : « Dieu avait ouvert la porte de la foi aux non-Juifs », ce qui est un commentaire de la plus haute importance. En effet, c’est le Seigneur lui-même qui a pris cette initiative, et le salut s’obtient uniquement par la foi et non pas en faisant partie du peuple choisi et gardant la Loi de Moïse. Si le récit de Luc est complet, Paul et Barnabas ont fondé sept églises : deux dans l’île de Chypre, et une à Antioche de Pisidie, à Iconium, à Lystre, à Derbe, et à Perge.

Suite à ce périple, Paul et Barnabas sont restés une année, et peut-être deux, à Antioche de Syrie. Mais pendant ce temps, des perturbateurs, des Juifs fanatiques, se sont introduits dans les Églises nouvellement fondées, ce qui a motivé Paul à écrire l’épître qu’il adresse aux Galates dans laquelle il met les points sur les « i » en ce qui concerne le lien entre la foi et la Loi. Je le cite :

Nous avons compris que l’on est déclaré juste devant Dieu, non parce que l’on accomplit les œuvres que commande la Loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ. C’est pourquoi nous avons, nous aussi, placé notre confiance en Jésus-Christ pour être déclarés justes par la foi et non parce que nous aurions accompli ce qu’ordonne la Loi. Car, comme le dit l’Écriture : Personne ne sera déclaré juste devant Dieu parce qu’il aura accompli ce qu’ordonne la Loi (Galates 2.16).

Dès le début de l’Église, la Loi de Moïse fait l’objet de beaucoup d’interrogations de la part des premiers chrétiens, parce que la plupart d’entre eux sont d’origine juive. Ils se demandent s’ils doivent toujours suivre les rites et les cérémonies de la Loi. La diversité d’opinion à ce sujet devient rapidement une source de tensions et de divisions dans l’Église primitive. C’est la raison pour laquelle ce sujet épineux donnera lieu au premier grand concile. Il eut lieu à Jérusalem et nous est décrit dans le chapitre suivant. L’objectif de ce concile est de résoudre cette première grande crise qui éclate dans l’Église.

Il faut savoir que beaucoup de nouveaux convertis à Jésus-Christ sont non seulement Juifs mais également des religieux purs et durs qui n’ont pas l’intention d’abandonner la Loi de Moïse et ses innombrables règles rituelles. Ils ne sont pas opposés à l’entrée des païens dans l’Église, mais, convaincus de la perpétuité du judaïsme, ils exigent qu’ils soient circoncis et observent les prescriptions de la loi ; en un mot, ils veulent que les païens deviennent juifs avant de devenir chrétiens. Leur crédo est : « Si vous n’êtes pas circoncis, vous ne pouvez pas être sauvés ». S’ils avaient obtenu gain de cause, ça aurait déjà été la fin du salut par grâce, par la foi seule, et la fin de la liberté chrétienne. L’Église serait devenue une secte juive. C’est bien ce qu’a ressenti Paul, l’apôtre de la grâce dont la vocation était de porter l’Évangile aux païens. Il ne s’opposait pas aux cérémonies de la loi par respect pour les traditions des pères ou pour la nécessité du moment (Actes 16:3), mais dès que les exigences des partisans du judaïsme faussaient la pureté de l’Évangile, alors il leur opposait une résistance farouche. A cause de l’entrée de nombreux païens dans l’Église, le confit est inévitable et il ira jusqu’aux apôtres de Jérusalem qui devront trancher et définir ce qu’est l’Évangile. En fait, quand les Écritures parlent de l’Évangile, ce mot a deux significations. D’une part, il désigne l’histoire sainte, celle de Jésus telle qu’elle est décrite par les 4 évangélistes : Matthieu, Marc, Luc et Jean, mais d’autre part, le mot Évangile avec, pourrait-on dire, un E majuscule, signifie la Bonne Nouvelle. Or celle-ci concerne un certain nombre d’événements entourant la personne et l’œuvre que le Christ a accomplie sur la croix, en particulier sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. L’apôtre Paul décrit ces faits de la façon suivante :

Mes frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée, que vous avez reçue et à laquelle vous demeurez attachés. C’est par elle que vous êtes sauvés si vous la retenez telle que je vous l’ai annoncée ; autrement vous auriez cru en vain. Je vous ai transmis, comme un enseignement de première importance, ce que j’avais moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour, comme l’avaient annoncé les Écritures. Il est apparu à Pierre, puis aux Douze. Après cela, il a été vu par plus de cinq cents frères à la fois (1Corinthiens 15.1-6).

Chapitre 15

Versets 1-2

Je commence maintenant à lire le chapitre 15.

Quelques hommes venus de Judée arrivèrent à Antioche. Ils enseignaient les frères, en disant : — Si vous ne vous faites pas circoncire comme Moïse l’a prescrit, vous ne pouvez pas être sauvés. Il en résulta un conflit et de vives discussions avec Paul et Barnabas. Finalement, il fut décidé que Paul et Barnabas monteraient à Jérusalem avec quelques autres frères pour parler de ce problème avec les apôtres et les responsables de l’Église (Actes 15.1-2).

L’essence du problème concerne le salut. La question est : « Comment parvient-on à la vie éternelle ? »  Soit dit en passant que c’est cette même question qui au 15e siècle a déclenché le mouvement de la Réforme, et qui était au centre des préoccupations des réformateurs comme Martin Luther ou Jean Calvin. Aux yeux des Juifs purs et durs convertis à Jésus-Christ, la circoncision et le respect de la Loi sont essentiels pour être juste devant Dieu. Ces Juifs hyper-religieux et archi-dogmatiques ne sont pas mandatés par qui que ce soit (Actes 15.24), mais se sont eux-mêmes autoproclamés les porte-paroles de Dieu. Ce sont ces mêmes fauteurs de trouble qui s’introduiront dans les Églises de la Galatie et partout ailleurs. Ils pensent que l’œuvre accomplie par Jésus-Christ s’inscrit dans le cadre des institutions de l’Ancienne Alliance et s’ajoute aux exigences de la Loi. Ils sont traditionalistes bien sûr, mais aussi jaloux de l’estime dont jouissent les apôtres. À cause de leurs croyances et de leur enseignement, les nouveaux croyants, surtout les païens, ne savent plus à quel saint se vouer, façon de parler ; mais le plus grave est que ces religieux causent des divisions dans l’Église. Comme je l’ai dit, la grâce de Dieu est en jeu et attaquée.

Les Juifs invétérés qui sont entrés dans l’Église ne nient pas les faits de la Bonne Nouvelle, mais veulent y rajouter certains éléments de la Loi de Moïse. Le conflit concerne donc la compréhension et l’interprétation de ces faits. L’œuvre de Jésus-Christ sur la croix est-elle oui ou non suffisante pour procurer le salut ? Faut-il en plus passer par certains rites particuliers comme la circoncision, le baptême ou que sais-je encore, afin d’obtenir la vie éternelle ? Doit-ton toujours observer les cérémonies de la Loi de Moïse ? Paul et Barnabas défendent la grâce de Dieu et tirent à boulets rouges sur les Juifs qui font partie de l’église d’Antioche. Au vu du trouble que ces Juifs ont jeté parmi les disciples et des questions que ces derniers se posent, c’est le branle-bas de combat parmi les responsables de l’Église d’Antioche; ils se rendent vite compte que l’heure est grave et qu’il faut éclaircir la relation entre la Loi de Moïse et la grâce en Jésus-Christ. Il s’en suit que ces responsables jugent utile d’envoyer leurs troupes d’élite : Paul et Barnabas, à Jérusalem afin d’y consulter les apôtres et de vider ce vilain abcès. Dans son épître aux Galates (ch. 2), Paul donne une version abrégée de ce voyage à Jérusalem.

Versets 3-4

Je continue le texte.

L’Église pourvut à leur voyage. Ils traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant comment les non-Juifs se tournaient vers Dieu. Et tous les frères en eurent beaucoup de joie. À leur arrivée à Jérusalem, ils furent accueillis par l’Église, les apôtres et les responsables ; ils leur rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux (Actes 15.3-4).

Tout au long du chemin, en fait un périple de 400 km, les deux apôtres font un rapport aux croyants qu’ils rencontrent. Ils racontent tout ce que Dieu a fait par leur intermédiaire durant leur voyage missionnaire en territoire païen. Ils font de même à Jérusalem où les responsables les reçoivent officiellement comme envoyés de l’église d’Antioche. Leur rapport est pour tous les chrétiens l’occasion de se réjouir de la grâce de Dieu.

Verset 5

Je continue.

Mais quelques anciens membres du parti des pharisiens qui étaient devenus des croyants intervinrent pour soutenir qu’il fallait absolument circoncire les non-Juifs et leur ordonner d’observer la Loi de Moïse (Actes 15.5).

Voilà le problème qui telle la tête d’un serpent à sonnettes surgit du panier. La circoncision était pratiquée sur les prosélytes, c’est-à-dire les païens qui adoptent pleinement la foi juive. Ce rite était le signe de l’alliance entre l’Éternel et la nation d’Israël. La circoncision implique également l’observation de toute la Loi de Moïse. Les pharisiens fanatiques font du sur-place car ils acceptent la foi en Jésus-Christ à condition qu’elle soit rajoutée aux rites de la Loi. Ils refusent d’accepter que Dieu a changé sa façon d’administrer l’humanité depuis la venue du Messie. Cette croyance théologique qui défend le judaïsme coûte que coûte prend position contre la grâce de Dieu. En effet, en rajoutant quoi que ce soit à la grâce de Dieu manifestée en la personne du Christ et de son œuvre, on la rend caduque. C’est Jésus et lui seul qui est « le chemin, la vérité et la vie, et nul ne vient au Père que par lui (Jean 14.6) ». Le trouble que jettent ces Juifs religieux invétérés est très grave. Il faut bien comprendre que ce ne sont pas de véritables croyants; ils croient par intérêt et sont animés par ce zèle à faire des prosélytes qui caractérisait les pharisiens (Matthieu 23:15). L’apôtre Paul dit d’eux que ce sont des « des faux frères qui s’étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l’intention de nous asservir (Galates 2.4) ». On peut être sûr que le parti pharisaïque de l’Église, sûr d’avoir raison et ardent à faire triompher sa cause, a insisté pour que cette affaire de circoncision soit portée devant l’Église entière.

Versets 6-7

Je continue le texte.

Les apôtres et les responsables de l’Église se réunirent pour examiner la question. Après une longue discussion, Pierre se leva et leur dit : — Mes frères, comme vous le savez, il y a déjà longtemps que Dieu m’a choisi parmi vous pour que j’annonce la Bonne Nouvelle aux non-Juifs, pour qu’ils l’entendent et deviennent croyants (Actes 15.6-7).

Nous sommes quelque part entre l’an 50 et 52, environ vingt ans après l’ascension du Christ. Un apôtre est déjà mort martyr mais il en reste encore onze avec Matthias, bien que certains d’entre eux sont peut-être en mission ailleurs qu’à Jérusalem. Jacques, le demi-frère du Seigneur, est aussi présent. Bien que n’étant pas officiellement un apôtre, il est l’un des principaux responsables de l’Église et un membre influent. Les historiens le considèrent comme le pasteur des chrétiens de Jérusalem. Un grand débat très animé en petits groupes est engagé. Pierre a judicieusement laissé les discussions suivre leur cours pendant un temps pour ne pas donner l’impression que tout est joué d’avance. Finalement, il prend le micro.

Tout le monde sait que c’est lui qui a ouvert le Royaume de Dieu aux païens en la personne de l’officier romain Corneille. De plus, Pierre est vraiment Juif jusqu’au bout des ongles. Il n’avait jamais mangé d’aliments rituellement impurs et respecte la Loi de Moïse à la lettre autant qu’il le peut. Pourtant, il est entré dans la maison d’un païen, quelqu’un qui mange du porc, mais il était bien obligé car Dieu le lui avait ordonné. De tous les apôtres, c’est donc Pierre qui a le plus d’autorité, alors quand il ouvre la bouche, toute l’assemblée fait silence et on l’écoute. Dès qu’il fait allusion au fait que Dieu l’a choisi pour annoncer la Bonne Nouvelle aux païens depuis environ 10 ans, la question de savoir s’il faut ou non accepter les accepter tels qu’ils sont dans l’Église est réglée.

Versets 8-9

Je continue.

Dieu, qui lit dans le secret des cœurs, a témoigné qu’il les acceptait (les non-Juifs), en leur donnant lui-même le Saint-Esprit comme il l’avait fait pour nous. Entre eux et nous, il n’a fait aucune différence puisque c’est par la foi qu’il a purifié leur cœur (Actes 15.8-9).

C’est la seconde fois (Actes 11.15,17) que Pierre sort le même argument auquel nul ne peut rien répondre car il repose sur le témoignage de Dieu. La preuve qu’il a pleinement accepté les païens est qu’il leur a donné le Saint-Esprit tout comme aux croyants Juifs. Pierre lui-même a dû apprendre que le salut ne dépend pas de sa naissance, des aliments qu’il ne mange pas, de l’observance de certaines règles de vie, d’un rite ou d’un autre. La vie éternelle s’obtient exclusivement sur la base d’une foi personnelle en la personne de Jésus-Christ. Les Juifs du parti des pharisiens prétendent que les païens sont impurs et exigent qu’ils soient circoncis parce que c’est le signe de l’alliance de la Loi. Mais Pierre déclare que la vraie circoncision n’est pas celle du corps avec un couteau mais celle du cœur par la foi. Or, cette foi rend les païens purs et aptes à recevoir le salut, ce que les pharisiens refusent d’accepter.

Verset 10

Je continue.

Pourquoi donc maintenant vouloir provoquer Dieu en imposant à ces disciples un joug que ni nos ancêtres ni nous n’avons jamais eu la force de porter ? (Actes 15.10).

Les membres de l’Église qui sont du parti des pharisiens s’attirent la condamnation de Dieu parce qu’en voulant imposer aux païens devenus chrétiens le joug intolérable de la loi (comparez Matthieu 23:4 ; Galates 5:1), ils refusent la grâce de Dieu en Jésus-Christ comme l’unique moyen par lequel l’homme pécheur peut être sauvé. C’est très grave.

« Prendre le joug » est une expression qui sert à décrire les prosélytes païens qui embrassent le judaïsme. Pierre fait ici une déclaration lourde de sens; il dit en substance : « Ne soyons pas hypocrites, aucun d’entre nous, ni personne n’a jamais été capable d’obéir à toute la loi ». En effet, songez un peu au premier commandement qui est aussi le plus grand selon Jésus. Il dit :

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Matthieu 22.37-39).

Qui osera dire qu’il a respecté ces deux commandements à chaque instant de sa vie ? Jésus-Christ est bien le seul, en tant qu’Homme-Dieu, qui a obéi en permanence à ces ordonnances. Tout le reste de l’humanité, depuis Adam jusqu’à moi, est disqualifié y compris bien sûr tous les Juifs. Eux en fait, ils observent surtout certains rites extérieurs, mais ils ont désobéi à tout le volet moral de la Loi. En conséquence, ils sont même plus coupables que les païens qui eux n’ont pas reçu les commandements de Moïse. Je ne peux obéir ni à la Loi ni aux préceptes du Sermon sur la Montagne que Jésus a enseignés. À quoi bon prétendre le contraire ?

Verset 11

Je continue.

Non ! Voici au contraire ce que nous croyons : c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, nous Juifs, de la même manière qu’eux (Actes 15.11).

Luc nous rapporte ici le dernier discours de Pierre. Il professe hautement le salut par la grâce seule, tout comme l’apôtre Paul (Galates 2.15,16). En effet, il met sur le même plan les Juifs et les païens, les déclarant tous également coupables devant le Seigneur; il n’y a pas de différence car leur culpabilité est identique et ils sont tous sauvés par grâce. Ce que Dieu demande aux uns et aux autres, à vous et à moi, c’est de reconnaître notre incapacité à lui obéir en toute chose et d’accepter sa main tendue, la grâce qu’il me fait en la personne de Jésus-Christ. La foi est la condition indispensable, mais la seule requise, pour recevoir le pardon de Dieu et la vie éternelle.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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