Actes 10.17 – 11.20
Chapitre 10
Introduction
L’homme a été créé « être religieux » pour adorer son Créateur. C’est ce qui explique pourquoi les sectes ont une emprise quasi totale sur leurs adeptes, ou qu’un mouvement politique ou philosophique a la capacité de tenir dans ses griffes un nombre considérable de gens, ou encore qu’une organisation caritative aux objectifs louables puisse enrôler des personnes qui leur sont consacrées corps et âme. C’était aussi le problème de l’apôtre Pierre qui était englué jusqu’au cou, emprisonné même, dans les rites du judaïsme ; il est tellement persuadé d’avoir raison qu’il refuse le contact avec les non-Juifs. Alors aux grands maux les grands remèdes, le Seigneur lui ordonne dans une vision, de manger des animaux qui selon la Loi de Moïse sont considérés impurs. Pierre est tellement choqué qu’il en perd son latin.
Versets 17-23
Je continue à lire dans le chapitre 10 du livre des Actes.
Pierre était fort perplexe et se demandait ce que cette vision signifiait. Pendant ce temps, les hommes envoyés par Corneille s’étaient renseignés pour savoir où se trouvait la maison de Simon, et ils se présentèrent à la porte d’entrée : ils appelèrent et demandèrent si c’était bien là que logeait Simon, surnommé Pierre. Comme Pierre en était toujours à réfléchir sur sa vision, l’Esprit lui dit : — Écoute, il y a trois hommes qui te demandent. Va, descends et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés. Alors Pierre descendit et se présenta en disant : — Me voilà, c’est moi que vous cherchez. Pourquoi êtes-vous venus ? — Nous venons de la part du centurion Corneille, répondirent-ils. C’est un homme droit, qui adore Dieu et qui jouit de l’estime de toute la population juive. Un ange de Dieu lui a demandé de te faire venir dans sa maison pour écouter ce que tu peux avoir à lui dire. Alors Pierre les fit entrer et leur offrit l’hospitalité pour la nuit. Le lendemain, il se mit en route avec eux, accompagné de quelques frères de Jaffa (Actes 10.17-23).
Dans le hasard de Dieu, c’est pendant que Pierre essaie de comprendre le sens de la vision qu’il vient de recevoir que les messagers envoyés par le centurion romain Corneille arrivent pour le chercher. L’Esprit lui dit alors le but de leur visite et ce qu’il doit faire. Avec une synchronisation parfaite coordonnée par le Dieu souverain, les messagers font connaissance avec Pierre. Surprise ! Il accepte de s’associer à des non-Juifs. Pas vraiment, car en lui disant : « c’est moi qui les ai envoyés », Dieu ne donne pas d’autres choix à Pierre que d’obéir. Il part donc accompagné de six croyants, ce qu’on apprend plus loin (Actes 11:12). L’apôtre a besoin de témoins car il devra rendre compte de ce qui s’est passé à l’Église de Jérusalem (Actes 11).
Versets 24-29
Je continue.
Le jour suivant, il arriva à Césarée. Corneille les attendait ; il avait invité sa parenté et ses amis intimes. Au moment où Pierre allait entrer, Corneille s’avança vers lui, se jeta à ses pieds et se prosterna devant lui. Mais Pierre le releva. — Non, lui dit-il, lève-toi ! Je ne suis qu’un simple homme, moi aussi. Puis, tout en s’entretenant avec lui, il entra dans la maison et découvrit les nombreuses personnes qui s’y étaient réunies. Il leur dit : — Vous savez que la Loi interdit à un Juif de fréquenter un étranger ou d’entrer chez lui. Mais Dieu m’a fait comprendre qu’il ne faut considérer aucun être humain comme souillé ou impur. Voilà pourquoi je n’ai fait aucune difficulté pour venir quand vous m’avez appelé. À présent, puis-je savoir pour quelle raison vous m’avez fait venir ? (Actes 10.24-29).
Corneille a invité tous ses amis afin qu’eux aussi aient le privilège d’entendre la Parole du Seigneur. Il est important de remarquer que Pierre n’accepte pas d’être vénéré par Corneille; il est simple mortel comme les autres et refuse dont toute apparence d’idolâtrie. Jésus par contre, ne repoussait pas l’hommage des hommes et des esprits (Luc 8:41,47 ; Marc 3:11 ; Jean 9:38).
Selon les Écritures, un ange non plus n’a pas le droit d’accepter qu’un homme se prosterne devant lui. L’adoration est réservée à Dieu seul. En entrant dans la maison d’un païen, Pierre a violé les coutumes orthodoxes juives, mais pas la Loi. Notre apôtre est un homme confus; il a le plus grand mal à distinguer ses pieds de la tête. Moïse avait certes interdit les mariages entre les Israélites et les autres peuples, mais c’est tout. Ce sont les Juifs qui ont étendu ces restrictions à d’autres domaines. Ils évitaient tout contact avec les païens incirconcis afin de ne pas risquer de se rendre rituellement impurs.
Maintenant, Pierre comprend enfin la signification de sa vision. La distinction rituelle faite par la Loi entre les animaux purs et impurs est une image qui renvoie à la séparation de l’humanité entre Juifs et païens. Dieu déclare purs tous ceux qui d’entre les hommes placent leur foi et leur espérance en Jésus-Christ. Pierre symbolise de façon concrète cet accueil universel par le Seigneur en acceptant l’hospitalité de Corneille, ce qu’on lui reprochera d’ailleurs, dès son retour à Jérusalem.
Versets 30-35
Je continue.
Corneille lui répondit : — Il y a trois jours, à peu près à cette heure-ci, j’étais chez moi en train de faire la prière de trois heures de l’après-midi. Soudain, un homme aux habits resplendissants s’est présenté devant moi et m’a dit : “ Corneille, ta prière a été entendue et Dieu a tenu compte des secours que tu as apportés aux pauvres. Envoie donc des hommes à Jaffa pour inviter Simon, que l’on surnomme Pierre, à venir ici. Il loge chez un autre Simon, un tanneur qui habite une maison près de la mer. ” Par conséquent, je t’ai donc immédiatement envoyé chercher, et je te remercie d’avoir bien voulu venir. Nous voici donc maintenant tous ici devant Dieu, prêts à écouter tout ce que le Seigneur t’a chargé de nous dire. Alors Pierre prit la parole et dit : — Maintenant je me rends vraiment compte que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Au contraire, dans toute nation, tout homme qui le révère et qui fait ce qui est juste lui est agréable (Actes 10.30-35).
Corneille résume la situation en racontant ce qui lui est arrivé puis il attend les paroles de Pierre qui s’avérèrent tout à fait révolutionnaires car elles donnent un grand coup de balai à tous les préjugés et à l’endoctrinement de toutes les générations de judaïsme. Dans l’Ancien Testament, les Juifs sont le peuple élu de l’Éternel et les bénéficiaires particuliers de ses promesses et de sa révélation. Pierre reconnaît enfin et affirme haut et fort que le programme de Dieu s’étend désormais au monde entier par l’entremise de l’Église. Le même prédicateur qui le jour de la Pentecôte a donné les conditions du salut aux Juifs les annonce maintenant pour la première fois à une assemblée de païens. C’est à Pierre que Jésus a donné les clés du royaume, et avec celles-ci il a ouvert les portes aux Juifs, aux Samaritains et ici aux païens. Quiconque a une crainte respectueuse de Dieu et s’efforce de lui obéir, lui est agréable. C’était le cas de Corneille. Cependant, il a quand même fallu qu’il entende et accepte que Jésus est le seul Sauveur afin d’obtenir la vie éternelle.
Versets 36-41
Je continue.
Il a adressé sa parole aux Israélites pour leur annoncer la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous les hommes. Vous savez ce qui s’est passé, à commencer par la Galilée, puis dans toute la Judée, après que Jean a appelé les foules à se faire baptiser. Ensuite, Dieu a oint Jésus de Nazareth en répandant sur lui la puissance du Saint-Esprit. Celui-ci a parcouru le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient tombés sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Nous sommes les témoins de tout ce qu’il a fait, dans le pays des Juifs et à Jérusalem, où ils l’ont mis à mort en le clouant à la croix. Mais Dieu l’a ramené à la vie le troisième jour et lui a donné de se montrer vivant, non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait lui-même choisis d’avance, c’est-à-dire à nous. Et nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts (Actes 10.36-41).
Pierre rend témoignage de l’histoire de Jésus depuis le baptême que pratiquait Jean-Baptiste jusqu’à la résurrection du Seigneur. Il certifie que lui et les autres apôtres ont personnellement été témoins du Christ ressuscité. Cette affirmation revient 5 fois dans le livre des Actes. Comme dans toutes les prédications des apôtres, Pierre mentionne que le Seigneur est apparu aux disciples après sa résurrection et qu’il possédait un corps qui lui permettait de manger et boire comme vous et moi. Tous les sermons rapportés par Luc font référence au Christ ressuscité, ce qui est particulièrement important parce que c’est par ma foi dans le Sauveur vainqueur de la mort que je reçois la vie éternelle.
Versets 42-43
Je continue.
Jésus nous a donné l’ordre de prêcher au peuple juif et de proclamer que c’est lui que Dieu a désigné pour juger les vivants et les morts. Tous les prophètes ont parlé de lui en disant que tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés (Actes 10.42-43).
Jésus-Christ est à la fois celui qui juge et qui pardonne. Pierre prêche ici l’universalité du salut et trois faits importants sont à souligner. Tout d’abord que la rémission des péchés est dans le nom de Jésus-Christ ; ensuite qu’elle repose sur une condition unique, celle de placer sa confiance en lui ; et finalement, que quiconque, Juif ou païen, croit en lui reçoit le pardon de ses fautes.
Versets 44-48
Je finis le chapitre 10.
Alors que Pierre prononçait ces mots, l’Esprit Saint descendit soudain sur tous ceux qui écoutaient la Parole. Les croyants juifs qui étaient venus avec Pierre furent très interloqués de voir que l’Esprit Saint était aussi donné et répandu sur les non-Juifs. En effet, ils les entendaient parler en différentes langues et célébrer la grandeur de Dieu. Alors Pierre demanda : — Peut-on refuser de baptiser dans l’eau ceux qui ont reçu l’Esprit Saint aussi bien que nous ? Et il donna ordre de les baptiser au nom de Jésus-Christ. Ensuite, ils le prièrent de rester encore quelques jours avec eux (Actes 10.44-48).
En toute circonstance, c’est Dieu qui garde la maîtrise des événements. En plein élan, au milieu de son discours, Pierre est interrompu par le Saint-Esprit qui descend sur tous les païens incirconcis qui écoutent sa prédication. Ils sont baptisés du Saint Esprit de la même manière que les Juifs le jour de la Pentecôte. Tous les gens de la maisonnée de Corneille se mettent à parler en langues. C’est à ce signe que Pierre reconnaît l’action de Dieu et voit que le salut est donné autant aux païens qu’aux Juifs. Désormais toute l’humanité est sur le même pied d’égalité devant le Créateur. La barrière infranchissable qui séparait les Juifs des païens a été supprimée à tout jamais. Les croyants qui avaient accompagné Pierre en sont stupéfaits et peut-être bien désolés, car, dit littéralement le texte, ils sont hors d’eux-mêmes. Les Juifs de cette époque ne pouvaient tout simplement pas admettre que des païens non convertis au judaïsme puissent être reçus par Dieu tout comme eux.
Ici, le Saint-Esprit est donné à Corneille et aux gens réunis dans sa maison avant qu’ils ne soient baptisés d’eau. Ailleurs, comme pour les Samaritains, le don de l’Esprit suit le baptême d’eau (Actes 8:16; 19:5,6). Dieu agit indépendamment de l’homme et accorde ses dons quand et comme il le trouve bon. Le baptême d’eau reste important parce qu’il a été institué par Jésus-Christ.
Chapitre 11
Versets 1-3
Nous arrivons au chapitre 11 du livre des Actes dans lequel Pierre doit défendre ses actions devant certains chrétiens juifs de Jérusalem. Je commence à lire.
Les apôtres et les frères qui habitaient la Judée apprirent que les non-Juifs venaient d’accepter la Parole de Dieu. Et dès que Pierre fut de retour à Jérusalem, certains croyants d’origine juive lui firent des reproches : — Comment ! lui dirent-ils, tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé avec eux ! (Actes 11.1-3).
Voilà que le tonnerre gronde ! Ce groupe de mauvais coucheurs est constitué, entre autres, d’anciens pharisiens, c’est-à-dire des religieux purs et durs. Ces Juifs sont particulièrement attachés à la pratique de la Loi et au rite de la circoncision. Scandale des scandales, Pierre est accusé d’être entré chez un païen et de s’être assis à sa table. Le problème n’est pas d’avoir prêché à des païens mais d’avoir pris un repas avec eux, car c’est une marque d’acceptation et d’amitié. Les apôtres et l’Église ont bien du mal à digérer que Jésus est le Sauveur du monde. En tout cas, ils pensent que tous ceux qui viennent à lui doivent d’abord accepter le Judaïsme et être circoncis avant de se faire baptiser. Cette situation donne à la vision qu’a eue Pierre une actualité et une signification théologique encore plus grande car le problème soulevé par les Juifs chrétiens aurait pu causer une grave rupture dans l’Église.
Versets 4-17
Je continue.
Mais Pierre se mit à leur exposer, point par point, ce qui s’était passé. — Pendant mon séjour à Jaffa, dit-il, j’étais en train de prier, quand je suis tombé en extase et j’ai eu une vision : une sorte de grande toile, tenue aux quatre coins, est descendue du ciel et elle est venue tout près de moi. J’ai regardé attentivement ce qu’il y avait dedans et j’ai vu des quadrupèdes, des bêtes sauvages, des reptiles et des oiseaux. J’ai entendu alors une voix qui me disait : “ Lève-toi, Pierre, tue ces bêtes et mange-les. ” Mais j’ai répondu : “ Oh ! non, Seigneur, car jamais de ma vie je n’ai rien mangé de souillé ou d’impur. ” La voix céleste s’est fait entendre une deuxième fois : “ Ce que Dieu a déclaré pur, ce n’est pas à toi de le considérer comme impur. ” Cela est arrivé trois fois, puis tout a disparu dans le ciel. Et voilà qu’au même moment trois hommes sont arrivés à la maison où nous nous trouvions. Ils venaient de Césarée et avaient été envoyés vers moi. Alors l’Esprit me dit d’aller avec eux sans hésiter. Je pris donc avec moi les six frères que voici et nous nous sommes rendus chez cet homme. Celui-ci nous a raconté qu’un ange lui était apparu dans sa maison et lui avait dit : “ Envoie quelqu’un à Jaffa pour faire venir chez toi Simon, surnommé Pierre. Il te dira comment toi et tous les tiens vous serez sauvés. ” J’ai donc commencé à leur parler, quand l’Esprit Saint est descendu sur eux, de la même manière qu’il était descendu sur nous au commencement. Aussitôt, je me suis souvenu de cette parole du Seigneur : Jean a baptisé dans de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans le Saint-Esprit. Puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à nous quand nous avons cru, qui étais-je, moi, pour pouvoir m’opposer à Dieu ? (Actes 11.4-17).
Malgré ses prières, ses aumônes, sa dévotion, et sa justice, et comme je l’ai déjà dit, Corneille ne possède pas la vie éternelle car seule la foi personnelle en Jésus-Christ peut le sauver. L’ange lui a dit que ce message de la part de Dieu lui serait communiqué par Pierre et c’est ce que l’apôtre a fait. Dans son rapport aux croyants juifs de Jérusalem, il raconte systématiquement comment tout s’est passé, y compris sa vision, sa réaction à celle-ci et le voyage jusqu’à la maison de Corneille. La défense de Pierre ne repose pas sur ce que lui a personnellement fait, mais sur l’action souveraine de Dieu qui fait miséricorde aux païens comme aux Juifs. Pierre lie explicitement l’action du Saint-Esprit sur la maisonnée de Corneille à l’effusion de l’Esprit lors de la Pentecôte. Pierre laisse aussi entendre qu’il a agi comme il l’a fait uniquement parce que le Saint-Esprit ne lui a pas laissé d’autres choix. Il est quand même surprenant de constater que si les apôtres avaient pu décider d’eux-mêmes, ils n’auraient peut-être jamais prêché le salut aux païens, tellement leurs préjugés à leur égard étaient insurmontables.
Dans les tableaux du Moyen-Âge, on représente les apôtres comme des super-saints qui se baladent avec une belle auréole sur la tête. En réalité, ils étaient comme tous les hommes, des ignorants lents à comprendre les vérités de Dieu et remplis d’idées fausses. Ils étaient intolérants, tendancieux et n’avaient que faire des non-juifs. Apparemment, l’enseignement que Jésus leur a donné sur l’amour du prochain, s’il est entré dans une oreille, il était aussitôt ressorti de l’autre. L’universalité de l’Église est une preuve qu’elle est d’origine divine et non pas une invention humaine, car en dehors de Jésus-Christ, les barrières entre les peuples demeurent insurmontables. Cela dit, il faut quand même noter au passage la grande humilité de Pierre et pourtant, on en a fait le premier pape.
Verset 18
Je continue.
Ce récit les apaisa et ils louèrent Dieu et dirent : — Dieu a aussi donné aux non-Juifs de changer pour recevoir la vie (Actes 11.18).
Finalement, les croyants de Jérusalem reconnaissent que la conversion des païens est l’oeuvre de Dieu et qu’ils ne doivent donc pas s’opposer à son action. Cette acceptation des païens dans l’Église préserva son unité, mais malheureusement les auditeurs de Pierre ne constituaient pas tout le parti judéo-chrétien qui était alors très nombreux. Or, beaucoup d’entre eux persistèrent dans cet esprit pharisaïque étroit et sectaire. Nous retrouverons d’ailleurs ces mauvais coucheurs lors du premier concile de l’Église (Actes 15) et ils seront pour l’apôtre Paul un des plus grands obstacles à son ministère. De plus, cette acceptation officielle par l’Église des païens fut le point de départ de l’opposition du petit peuple juif qui jusque-là avait regardé les chrétiens d’un bon œil.
Versets 19-20
Je continue.
Les disciples s’étaient dispersés lors de la persécution survenue après la mort d’Étienne. Ils allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre et à Antioche, mais ils n’annonçaient la Parole qu’aux Juifs. Toutefois, quelques-uns d’entre eux, qui étaient originaires de Chypre et de Cyrène, se rendirent à Antioche et s’adressèrent aussi aux non-Juifs en leur annonçant la Bonne Nouvelle qui concerne le Seigneur Jésus (Actes 11.19-20).
Luc nous montre maintenant un second bienfait de la persécution qui suivit l’assassinat d’Étienne. Ce malheur apparent, d’une part, transforma les chrétiens dispersés en porteurs de la Bonne Nouvelle dans plusieurs régions non-juives, et d’autre part, les croyants d’origine païenne, beaucoup plus larges d’esprit, annoncent aussi Jésus aux non-Juifs. Cyrène est une région au nord de l’Afrique qui constitue aujourd’hui trois provinces de la Lybie. C’est donc ainsi que sont évangélisés les païens d’Antioche qui est la capitale de la province romaine de Syrie qui inclue la Palestine. Après Rome et Alexandrie, Antioche était la troisième ville la plus importante de l’Empire romain, un carrefour commercial florissant et le centre d’une grande communauté juive de culture grecque. Malgré une immoralité grossière et une prostitution sacrée fleurissante, Antioche sera la base opérationnelle des voyages missionnaires de l’apôtre Paul. Aujourd’hui, cette ville s’appelle Antakya, elle est tout au sud de la Turquie, à la frontière avec la Syrie. C’est à partir d’Antioche que la Bonne Nouvelle va faire son chemin et atteindre l’Europe et la France. Aujourd’hui, c’est souvent par le moyen des ondes et de l’internet que Jésus-Christ est annoncé, cependant, le meilleur témoin du Seigneur est toujours et encore un disciple en chair et en os.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.