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21 août 2023

2 Samuel 8.1 – 9.13

Chapitre 8

Introduction

Aujourd’hui, lorsque les États-Unis partent en guerre, ils font des frappes ponctuelles, dites chirurgicales qui évitent les massacres qui étaient monnaie courante dans le passé. Du moins, c’est ce qu’ils disent, car les bavures sont inévitables. David, le grand roi d’Israël, était un homme de sang ; il en a versé beaucoup. Son règne fut marqué par d’innombrables champs de bataille jonchés de cadavres, un peu à la manière des guerres napoléoniennes.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 8 du second livre de Samuel, dans lequel sont justement décrites les guerres que David livra contre les ennemis d’Israël. Je commence à lire.

Par la suite, David vainquit les Philistins et les humilia ; il leur arracha leur capitale et leur hégémonie. Il battit aussi les Moabites. Il fit coucher les prisonniers par terre et les mesura au cordeau. Il fit mettre à mort deux longueurs de cordeau d’hommes sur trois et accorda la vie sauve aux autres. Ainsi, les Moabites furent assujettis à David et lui payèrent un tribut (2Samuel 8.1-2).

David était un homme de sang ; il en a versé beaucoup. Un texte parallèle précise que le roi prit Gath, l’une des principales villes des Philistins. Ce peuple est mentionné en premier, car il constituait les ennemis les plus dangereux d’Israël ; cela faisait bien plus d’un siècle que les deux nations étaient régulièrement en guerre.

Les Moabites étaient les descendants de Loth, le neveu d’Abraham. Ils occupaient le territoire à l’est de la mer Morte. Saül les avait déjà vaincus une fois déjà, et David y avait mis à l’abri ses parents pendant son exil étant lui-même un descendant d’une Moabite nommée Ruth. Jusqu’à présent, David entretenait des relations amicales avec les Moabites. Cette soudaine cruauté à leur égard est déconcertante et la raison ne nous est pas donnée.

Verset 3

Je continue.

Puis David battit Hadadézer, fils de Rehob et roi de Tsoba, pendant qu’il était en campagne pour rétablir sa domination sur le Haut-Euphrate (2Samuel 8.3).

Après les Philistins, David s’attaque aux Araméens qui formaient une fédération de cités états en Syrie. Ils étaient tantôt alliés et tantôt en guerre les uns contre les autres. Hadadézer signifie Baal est mon secours. Ce roi régnait du nord de Damas jusqu’à la frontière nord d’Israël. Saül l’avait aussi combattu. Les conquêtes de David ont pour objectif d’accomplir la promesse que l’Éternel avait faite à Abraham, comme quoi ses descendants occuperaient un pays qui s’étendrait de l’Égypte à l’Euphrate. Je cite le passage :

Ce jour-là, l’Éternel fit alliance avec Abram et lui dit : Je promets de donner à ta descendance tout ce pays, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, l’Euphrate (Genèse 15.18).

Et à Moïse, Dieu a dit :

Tout endroit sur lequel vous poserez le pied vous appartiendra, votre territoire s’étendra du désert jusqu’au Liban, et de l’Euphrate jusqu’à la mer Méditerranée (Deutéronome 11.24).

Versets 4-6

Je continue le texte en compressant.

David lui captura mille chars, sept mille soldats sur char et vingt mille fantassins. Il conserva une centaine de chevaux d’attelage et fit couper les jarrets à tous les autres. Les Syriens de Damas envoyèrent du secours à Hadadézer, roi de Tsoba, mais David battit également les Syriens au nombre de vingt-deux mille hommes. Puis il installa des garnisons et des gouverneurs sur le territoire syrien de Damas, et les Syriens lui furent assujettis et durent lui payer un tribut. Ainsi l’Éternel accorda la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires (2Samuel 8.4-6).

Dieu tient parole en délivrant David de tous ses ennemis. Dans le Proche-Orient ancien, les chevaux étaient utilisés exclusivement à des fins militaires. La Loi interdisait au roi d’en avoir un trop grand nombre afin qu’il ne s’enorgueillisse pas de sa force apparente.

Versets 9-12

Je continue plus loin en compressant.

Lorsque Toï, le roi de Hamath, apprit que David avait défait toute l’armée de Hadadézer, il lui envoya son fils Yoram pour lui transmettre ses salutations et ses félicitations d’avoir attaqué et vaincu Hadadézer avec lequel Toï avait été continuellement en guerre. Yoram apporta avec lui toutes sortes d’objets d’argent, d’or et de bronze. Le roi David les consacra à l’Éternel, comme il avait consacré l’argent et l’or des nations qu’il avait vaincues, c’est-à-dire des Édomites, des Moabites, des Ammonites, des Philistins et des Amalécites, ainsi que tout le butin enlevé à Hadadézer roi de Tsoba (2Samuel 8.9-12).

Hamath s’appelle Hama aujourd’hui et se trouve au nord-ouest de la Syrie sur l’Oronte, fleuve qui traverse le pays. Le domaine de ce roi faisait lui aussi partie du territoire donné à Israël par l’Éternel, mais ce souverain est intelligent et capitule sans condition, acceptant par là de devenir un état vassal d’Israël. Tous les autres peuples mentionnés étaient des ennemis invétérés d’Israël et donc dangereux ; c’est pour cela que David prend l’initiative de les assujettir.

Versets 13-15

Je continue.

David devint encore plus célèbre après son retour d’une campagne où il avait battu dix-huit mille Édomites dans la vallée du Sel. Après cela, il établit des garnisons en Édom, dans tout le pays, et tous les Édomites lui furent assujettis. L’Éternel donnait la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires. David régna sur tout Israël ; il administrait le droit et rendait la justice pour tout son peuple (2Samuel 8.13-15).

La vallée du Sel est un marécage au sud de la Mer Morte. Les Édomites sont les descendants du frère jumeau de Jacob et ennemis de toujours des Israélites. Grâce à l’intervention directe de l’Éternel qui avait promis de bénir David dans toutes ses entreprises, les guerres de conquête furent un très grand succès. Le royaume s’était considérablement agrandi et Israël était désormais une puissance mondiale de première catégorie.

Versets 16-18

La fin du chapitre donne les noms des hauts fonctionnaires de David, comme le général à la tête de l’armée, les prêtres, le secrétaire d’État, les fils de David qui occupaient les premiers rangs au côté du roi, et le chef des mercenaires étrangers, ceux-ci étant chargés de la protection personnelle du roi, un peu comme la garde suisse du pape.

Et puis quelqu’un est mentionné comme archiviste. La nature précise de cette charge ne nous est pas donnée, mais elle devait être importante, car on la retrouve durant toute l’histoire de la monarchie israélite. On sait que l’archiviste devait, entre autres, jouer le rôle d’historiographe, rédacteur des chroniques chargé de consigner les événements importants du règne.

Chapitre 9

Introduction

Nous voici arrivés au chapitre 9 qui met en valeur les qualités humaines et nobles qui animaient David. Ceux qui connaissent l’histoire de ce grand roi ont en mémoire ses péchés mémorables, et ils le sont puisqu’il s’agit d’un adultère qu’il essaie de couvrir par un meurtre, histoire de se débarrasser du mari gênant.

Quand je considère toute la vie de David, ses points forts et ses faiblesses, c’est un peu comme si j’avais devant moi un immense écran tout blanc avec une tache noire ; mon attention se porterait alors sur la bavure, pas sur tout le reste qui est pourtant immaculé ; ou encore, à supposer que je me promène dans les Pyrénées et que je vois sur les collines des troupeaux de moutons tout blancs au milieu desquels s’en trouve un qui est noir, là encore, mon attention va se porter sur celui qui fait tache.

Ainsi en est-il de mon estimation de David ; bien qu’il ait beaucoup de points positifs, ceux-ci peuvent facilement être éclipsés par la terrible faute dont il s’est rendu coupable. Quelqu’un a dit : Il y a tellement de bien chez les pires d’entre nous, et tellement de mal chez les meilleurs d’entre nous, qu’il est plus sage de ne pas parler des autres.

Le chapitre 9 raconte l’histoire touchante concernant Mephibocheth, petit-fils de Saül et fils de Jonathan ; ce dernier était devenu de son vivant l’ami intime et d’une grande loyauté de David. Selon la coutume de l’époque, lorsqu’une nouvelle dynastie arrivait au pouvoir, le souverain exécutait systématiquement tous ceux qui restaient de l’ancien régime, histoire de faire table rase et de s’assurer ainsi qu’il n’y aura pas de menace à l’autorité du nouvel homme fort.

Après la mort de Saül et de Jonathan, son fils, sur le champ de bataille, Mephibocheth avait été caché par sa nourrice afin qu’il ne soit pas éliminé par le nouveau roi. En effet, elle ignorait tout de l’amitié sans borne que vouait David à Jonathan, et de l’alliance que ces deux hommes avaient passée entre eux.

Versets 1-5

Je commence à lire le chapitre 9.

David demanda : — Reste-t-il encore un survivant de la famille de Saül ? J’aimerais lui témoigner ma faveur par amitié pour Jonathan. Or, il y avait un ancien serviteur de la maison de Saül nommé Tsiba. On le fit venir auprès de David. Le roi lui demanda : — Es-tu bien Tsiba ? Il répondit : — C’est moi, ton serviteur ! Puis le roi lui posa la question : — Reste-t-il encore quelqu’un de la famille de Saül ? Je voudrais lui témoigner ma faveur comme je l’ai promis devant Dieu. Tsiba lui répondit : — Il existe encore un fils de Jonathan qui a les deux jambes estropiées. — Où vit-il ? lui demanda le roi. Tsiba répondit : — Dans la maison de Makir, un fils d’Ammiel à Lodebar. Le roi David l’envoya donc chercher à Lodebar dans la maison de Makir (2Samuel 9.1-5).

Makir était un riche bienfaiteur de la maison de Saül qui viendra rejoindre David plus tard. Il n’était pas étonnant que le roi ignorait l’existence de Mephibocheth, né après son départ de la cour du roi Saül et élevé à l’est du Jourdain, donc de l’autre côté du fleuve. Quoi qu’il en soit, David n’a pas oublié la promesse qu’il avait faite à son ami Jonathan de traiter ses descendants avec bienveillance.

Versets 6-8

Je continue.

Lorsque Mephibocheth, fils de Jonathan et petit-fils de Saül, fut arrivé chez David, il s’inclina face contre terre et se prosterna devant lui. David l’appela : — Mephibocheth ! — C’est bien moi, pour te servir. Et David lui dit : — N’aie aucune crainte ; car je t’assure que je veux te traiter avec faveur par amitié pour ton père Jonathan. De plus, je te rendrai toutes les terres qui appartenaient à ton grand-père Saül. Quant à toi, tu prendras tous tes repas à ma table. Mephibocheth se prosterna de nouveau et dit : — Qu’est donc ton serviteur pour que tu t’intéresses à lui ? Je ne vaux pas plus qu’un chien mort (2Samuel 9.6-8).

Mephibocheth s’exprime avec beaucoup d’humilité. À cette époque, les chiens n’étaient pas le meilleur ami de l’homme, mais des animaux méprisés. On appelait chien, un prostitué sacré de sexe masculin, qui avec les femmes ayant la même fonction, jouaient un rôle important dans la pratique du culte des religions païennes.

David fait un très grand honneur à Mephibocheth en le traitant comme un de ses propres fils. Ce privilège est bien sûr en souvenir de Jonathan, mais il peut aussi être compris comme une mise sous surveillance. Ce descendant de Saül est apparemment inoffensif, mais il faut se méfier des eaux dormantes. Il est toujours susceptible de faire valoir les droits de la dynastie précédente en cas de crise. C’est d’ailleurs ce qui se produira.

Versets 9-13

Je finis ce chapitre.

Le roi appela Tsiba, le domestique de Saül, et lui dit : — Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille, je le donne au petit-fils de ton maître. Toi, tes fils et tes serviteurs, vous cultiverez ses terres pour lui et tu apporteras ce que vous récolterez pour assurer l’entretien du fils de ton maître. Quant à Mephibocheth, le fils de ton maître, c’est à ma table qu’il prendra tous les jours ses repas. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Il dit au roi : — Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur lui a ordonné. Ainsi Mephibocheth mangea à la table royale comme s’il était l’un des fils du roi. Mephibocheth avait un jeune fils nommé Mika. Tous ceux qui demeuraient chez Tsiba étaient à son service. Comme il était estropié des deux pieds, il résidait à Jérusalem pour pouvoir aller tous les jours manger à la table du roi (2Samuel 9.9-13).

Tout bien considéré, il faut admettre que David avait un cœur magnanime ; il a été plus que loyal envers son ami Jonathan décédé. Cette démonstration d’amour du roi envers Mephibocheth est une belle illustration de la grâce de Dieu envers le pécheur repentant. On peut en effet prendre cette histoire et l’utiliser comme illustration dans les domaines spirituels.

Les Écritures font un lien entre la condition de l’âme et les différentes parties du corps, la bouche bien sûr, mais aussi les pieds. Je lis un passage du Nouveau Testament qui est particulièrement virulent à l’encontre de la condition de l’humanité :

Il n’y a pas de juste, pas même un seul, pas d’homme capable de comprendre, pas un qui cherche Dieu. Ils se sont tous égarés, ils se sont corrompus tous ensemble. il n’y en a pas qui fasse le bien, non, pas même un seul. Leur gosier ressemble à une tombe ouverte, leur langue sert à tromper, ils ont sur les lèvres un venin de vipère, leur bouche est pleine d’aigres malédictions. Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang (Romains 3.10-13).

Une deuxième illustration est que David a invité Mephibocheth à venir à lui puis lui a témoigné beaucoup de bonté alors qu’il ne le connaissait pas du tout. Mais il a agi ainsi par égard envers son père Jonathan. C’est un peu la même chose pour le croyant qui vient à Dieu ; si je suis accepté par lui, ce n’est pas du tout à cause de qui je suis, ni de ce que j’ai pu faire ou ne pas faire, mais uniquement sur la base de la personne et du sacrifice du Christ, à condition bien sûr, que je mette ma confiance en lui.

Une troisième illustration est que David n’a jamais mentionné le fait que Mephibocheth était perclus des pieds, mais l’a traité comme un prince assis à la table du roi. De même, Dieu ne revient pas sans cesse sur mes péchés, et il sait combien j’en ai. Une fois que je reconnais que je suis coupable devant lui, que je m’humilie, renonçant à essayer de me justifier au moyen de mes piètres soi-disant bonnes actions ou des rites que j’ai pu accomplir, alors j’obtiens sa faveur. Jésus nous donne une illustration de cette vérité dans une de ses paraboles. Je la cite :

Deux hommes montèrent au Temple pour prier : un pharisien et un collecteur d’impôts. Le pharisien, debout, faisait intérieurement cette prière : “ Ô Dieu, je te remercie de ne pas être avare, malhonnête et adultère comme les autres hommes, et en particulier comme ce collecteur d’impôts là-bas. Moi, je jeûne deux jours par semaine, je donne dix pour cent de tous mes revenus. ” Le collecteur d’impôts se tenait dans un coin retiré, et n’osait même pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine et murmurait : “ Ô Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! ” Je vous l’assure, c’est ce dernier et non pas l’autre qui est rentré chez lui déclaré juste par Dieu. Car celui qui s’élève sera abaissé ; celui qui s’abaisse sera élevé (Luc 18.10-14).

Quelqu’un qui se repent de ses fautes et s’en remet à Jésus-Christ reçoit le pardon de tous ses péchés en son nom. Son ardoise est effacée à tout jamais. J’aime beaucoup un passage du livre des Psaumes qui montre bien l’attitude de Dieu à mon égard en ce qui concerne ma culpabilité. Je le cite :

L’Éternel est plein de pitié et miséricordieux. Il est plein de patience et débordant d’amour. Il ne tient pas rigueur sans cesse et son ressentiment ne dure pas toujours. Il ne nous traite pas selon le mal que nous avons commis, il ne nous punit pas comme le méritent nos fautes. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant l’amour de Dieu dépasse tous ceux qui le révèrent. Autant l’Orient est loin de l’Occident, autant il éloigne de nous nos mauvaises actions. Et, comme un père est plein d’amour pour ses enfants, l’Éternel est rempli d’amour pour ceux qui le révèrent (Psaumes 103.8-13).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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