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18 août 2023

2 Samuel 7.12-29

Chapitre 7

Introduction

L’histoire de l’humanité se compose d’une longue liste de grands personnages qui ont marqué leur temps, depuis Jules César jusqu’à De Gaulle pour citer les deux premiers qui me viennent à l’esprit. En parallèle, l’Éternel a choisi des hommes pour des tâches spécifiques ou avec qui il a scellé une alliance dans un but précis. Il avait toujours pour objectif de venir en aide à une humanité à la dérive. Il y eut Abraham dont tout le monde a entendu parler, puis Moïse, Josué et bien d’autres.

Maintenant, nous arrivons à David. Il fut un de ces hommes qui firent l’histoire. Mais derrière tous les événements qui ont lieu sur terre, et dans les coulisses, c’est Dieu qui tire les ficelles.

Versets 12-13

Je continue à lire dans le chapitre 7 du second livre de Samuel.

Quand le moment sera venu pour toi de rejoindre tes ancêtres décédés, j’établirai après toi l’un de tes propres descendants pour te succéder comme roi, et j’affermirai son autorité royale. C’est lui qui construira un temple en mon honneur et je maintiendrai à toujours son trône royal (2Samuel 7.12-13).

Contrairement à ce qui s’est passé pour Saül, le premier roi d’Israël, la royauté sera conservée par David ; son fils Salomon lui succédera et bâtira le temple de Jérusalem. Cependant, à partir d’ici, tout ce que le prophète Nathan annonce au roi est à double sens ; il y est question à la fois de rois temporels et de Jésus-Christ, le souverain éternel. Le prophète Zacharie, qui a écrit vers la fin du 6e siècle avant notre ère, reprend cette construction du temple pour l’attribuer au Messie. Je cite le passage :

Écoute ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Voici un homme dont le nom est Germe, et sous ses pas, tout germera. Il bâtira le Temple de l’Éternel. C’est lui qui bâtira le Temple de l’Éternel. Il sera revêtu de majesté royale, et il siégera sur son trône pour gouverner. Il sera aussi prêtre sur son trône. Il y aura une pleine harmonie entre les deux fonctions (Zacharie 6.12-13).

Dans ce passage, il est question d’un temple spirituel, c’est-à-dire de l’Église établie lors de la Pentecôte et qui sera présente auprès du Christ durant le millénium, son règne de 1 000 ans sur terre. Le Messie exercera alors la double fonction de roi et de grand-prêtre. Aujourd’hui, Jésus n’a pas encore été officiellement sacré roi sur la terre, mais cela fait maintenant presque 2 000 ans qu’il est le grand-prêtre dans le royaume des cieux. Après sa mort sur la croix, il est monté au ciel pour s’offrir lui-même à l’Éternel Dieu son Père, comme l’Agneau de Dieu, le sacrifice parfait pour le bénéfice de tous les croyants.

Le temple spirituel dont parle le prophète Zacharie n’est évidemment pas construit de pierres physiques, mais il est constitué de l’ensemble des chrétiens, de ceux qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ. L’apôtre Pierre y fait lui aussi allusion dans une de ses lettres. Je cite le passage :

Puisque vous êtes vous aussi des pierres vivantes, édifiez-vous pour former un temple spirituel et pour constituer un groupe de prêtres consacrés à Dieu, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels qu’il pourra accepter favorablement par Jésus-Christ (1Pierre 2.5).

Versets 14-15

Je continue le texte.

Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ; s’il fait le mal, je me servirai d’hommes pour le corriger par des coups et des châtiments, mais je ne lui retirerai jamais ma faveur, comme je l’ai retirée à Saül, que j’ai écarté pour te faire place (2Samuel 7.14-15).

Dans le Proche-Orient ancien, et cela partout, au moment de son intronisation, le nouveau roi devenait par adoption, le fils du dieu du peuple en question. Il en fut de même en Israël. Le royaume de David était considéré comme le royaume de Dieu, car Israël était une théocratie. Pour moi, occidental vivant au 21e siècle, ce concept est difficile à saisir. Pourtant, dans le Nouveau Testament, quand on lit les Évangiles, aussi bien Jean-Baptiste que Jésus-Christ commencent leur prédication en disant :

Repentez-vous car le royaume de Dieu est proche (Matthieu 3.2 ; 4.17).

C’est bien la preuve que ce royaume que Jésus annonçait à ses contemporains, était bel et bien celui qu’en tant que Messie il avait hérité de David. Israël étant une théocratie, son roi était donc adopté par l’Éternel comme son héritier au moment de son accession au trône ; c’est à ce titre qu’il avait le droit de régner sur le royaume. Le prophète Nathan rapporte les paroles de l’Éternel. Je cite : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. Cette promesse de l’oracle vise en premier lieu David, mais aussi ses successeurs sur le trône de Juda.

Cependant, elle sera également appliquée à Jésus-Christ aussi bien par des prophéties de l’Ancien Testament que par le Nouveau Testament (Hébreux 1.5). Le Messie est non seulement fils de David par Marie, sa mère, et par son père adoptif, mais encore Fils de Dieu par nature. À ce titre, il est bien plus digne que tout autre représentant de la dynastie de David de régner sur le royaume de Dieu. Jésus-Christ est donc roi légitime par sa naissance physique et par sa nature divine ; mais il l’est également par sa résurrection, car le jour de Pâque, il a été intronisé roi du peuple de Dieu, c’est-à-dire de l’ensemble de ceux qui placent en lui leur confiance. Alors que sous l’Ancienne Alliance l’adoption royale était le privilège des descendants de David, sous la Nouvelle Alliance, elle est étendue à tous les croyants. Je cite un passage tiré du Nouveau Testament :

Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant (2Corinthiens 6.18).

Versets 16-17

Je continue maintenant ce texte très chargé de significations.

Oui, je rendrai stable pour toujours ta dynastie et ta royauté, et ton trône sera inébranlable à perpétuité. Nathan rapporta fidèlement à David toutes ces paroles et toute cette révélation (2Samuel 7.16-17).

L’affirmation relative à un royaume éternel rattaché à la maison de David ne peut évidemment concerner que Jésus-Christ. Cette promesse fait partie de l’alliance que l’Éternel avait déjà conclue avec Abraham, comme quoi il serait le père de rois à venir. Je cite le passage :

Je multiplierai à l’extrême le nombre de tes descendants et je te donnerai d’être à l’origine de diverses nations ; des rois même seront issus de toi. Et Dieu lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant. Sois fécond et aie de nombreux descendants ; une nation, et même tout un ensemble de peuples seront issus de toi. Tu auras pour descendants des rois (Genèse 17.6 ; 35.11).

L’affirmation relative à un royaume éternel, et rattaché à la dynastie de David, avait aussi été faite à Juda, l’arrière-petit-fils d’Abraham et l’ancêtre fondateur de cette tribu. Je cite le passage :

Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, et l’insigne de chef ne sera pas ôté d’entre ses pieds jusqu’à la venue de celui auquel ils appartiennent et à qui tous les peuples rendront obéissance (Genèse 49.10).

Cette annonce divine faite par Nathan au roi David a constitué la source d’inspiration de nombreuses prophéties et a fortement marqué l’espérance messianique d’Israël. Tous les écrivains de l’Ancien comme du Nouveau Testament ont très bien compris la fabuleuse promesse que l’Éternel avait faite à David par le biais du prophète Nathan. Voici, par exemple, ce qu’il est écrit dans un psaume :

Éternel, tu as déclaré : — J’ai contracté une alliance avec mon élu ; à David, mon serviteur, j’ai fait un serment : Je maintiens ta dynastie pour l’éternité et j’affermirai ton trône aux siècles des siècles. — Je lui garderai toujours toute ma faveur, et je lui garantirai ma fidèle alliance. Je maintiendrai pour toujours sa postérité, et son trône durera autant que les cieux. Mais je ne renierai pas mon amour pour lui. Je ne démentirai pas ma fidélité, non, car je ne trahirai jamais mon alliance et je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit. Un jour, j’ai fait le serment par ma sainteté : Non, je ne pourrai jamais mentir à David. Sa lignée subsistera éternellement, et son trône devant moi sera comme le soleil. Comme la lune, à toujours, il se maintiendra. Là-haut, le témoin céleste en est le garant (Psaumes 89.4-5, 29-30, 34-38).

Le Christ est le seul dont le règne est éternel ; il est aussi le Seigneur auquel Dieu a remis les pleins pouvoirs dans le ciel et sur la terre. C’est d’ailleurs sur de telles paroles que se termine l’Évangile selon saint Matthieu. Je les cite :

Alors Jésus parla ainsi à ses disciples : — J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre : allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28.18).

L’apôtre Paul dans une de ses lettres souligne lui aussi et à plusieurs reprises la suprématie totale du Christ. Je le cite :

Dieu l’a élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux, sur la terre et jusque sous la terre, et que chacun déclare : Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Philippiens 2.9-11).

Versets 18-22

Je continue le texte du chapitre 7 du second livre de Samuel.

Alors le roi David alla se placer devant l’Éternel et lui adressa cette prière : — Seigneur Éternel, qui suis-je et qu’est donc ma famille pour que tu m’aies fait parvenir où je suis ? Et comme si ce n’était pas déjà suffisant à tes yeux, Seigneur Éternel, voilà que tu fais encore à ton serviteur des promesses pour l’avenir lointain de sa dynastie. Seigneur Éternel, cela sied-il à un humain ? Que pourrais-je te dire de plus ? Seigneur Éternel, tu connais toi-même ton serviteur ! C’est parce que tu l’as promis et que tu en as décidé ainsi que tu as accompli ces grandes choses, et qu’en plus tu les as révélées à ton serviteur. Que tu es grand, Éternel Dieu ! Il n’y a personne comme toi, il n’existe pas d’autre Dieu que toi, c’est vraiment comme tout ce que nous avons entendu dire (2Samuel 7.18-22).

En réponse à cette promesse de l’Éternel à son égard, David se rend au Tabernacle pour prier. Il vient adorer, rendre grâces à Dieu et le louer pour sa bonté. Il se sent tout petit devant lui, et va l’appeler à 7 reprises Seigneur Éternel, alors qu’il se nomme lui-même 10 fois ton serviteur. L’immensité de l’Éternel et sa bienveillance souveraine envers lui confondent le roi. Alors, David adopte la seule attitude qui soit juste ; il s’humilie devant lui, reconnaissant la grandeur de la promesse qui lui est faite.

Il faut bien garder à l’esprit que ce n’est pas parce que David est quelqu’un de très bien qu’il a été choisi pour être à la tête d’une dynastie éternelle. C’est vrai qu’il avait un cœur pour Dieu, une passion pour lui, mais comme on le verra, c’était aussi un sale bougre ; il va se rendre coupable d’adultère et de meurtre. L’Éternel a choisi David en vertu de lui-même, un point c’est tout.

Versets 23-24

Je continue le texte.

Y a-t-il une seule nation sur terre qui soit comme Israël, ton peuple, que des dieux soient allés libérer pour en faire leur peuple et le rendre célèbre en accomplissant pour eux et en faveur de ton pays des choses grandes et redoutables ? N’as-tu pas chassé d’autres nations avec leurs dieux devant ton peuple que tu as libéré pour toi de l’Égypte ? Tu as établi ton peuple Israël comme ton peuple pour toujours ; et toi, Éternel, tu es devenu son Dieu (2Samuel 7.23-24).

La gloire d’Israël est entièrement liée au choix de l’Éternel, lequel ne repose pas sur un mérite quelconque de son peuple, mais sur la souveraineté de sa grâce. Dieu est un être indépendant et souverain au sens absolu des termes. Il prend ses décisions sans dépendre de quoi que ce soit ni de quiconque.

Versets 25-29

Je finis ce chapitre.

Maintenant donc, Éternel Dieu, veuille toujours tenir la promesse que tu as faite à ton serviteur et à sa dynastie ! Oui, veuille l’accomplir ! Ainsi tu seras éternellement exalté et l’on proclamera que l’Éternel, le Seigneur des armées célestes, est le Dieu d’Israël ! Et que la dynastie de ton serviteur David demeure stable devant toi ! En effet, ô Éternel, Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël, tu as révélé à ton serviteur que tu lui bâtirais une dynastie. C’est pourquoi ton serviteur a trouvé le courage de t’adresser cette prière. Maintenant, Seigneur Éternel, c’est toi qui es Dieu, tes paroles sont vraies, et tu as promis ce bonheur à ton serviteur. Veuille donc à présent bénir ma dynastie pour qu’elle subsiste à jamais devant toi. Car c’est toi, Seigneur Éternel, qui as fait la promesse et c’est grâce à ta bénédiction que la dynastie de ton serviteur sera bénie à jamais ! (2Samuel 7.25-29).

Ce chapitre particulièrement dense représente un des sommets des livres de Samuel, et au-delà de toute l’histoire d’Israël, et même peut-on dire de l’humanité. Dieu a en effet choisi la nation d’Israël afin d’apporter par elle le salut à tous les hommes. La promesse faite à David concernant la royauté éternelle accordée à sa maison constitue le point d’orgue de toutes les paroles précédentes relatives au destin exceptionnel de David. Le texte présente une double antithèse.

En premier lieu, ce n’est pas David qui construira un temple pour l’Éternel, mais l’Éternel qui bâtira une dynastie à David, ce qui montre bien la gratuité de la faveur divine. En second lieu, ce n’est pas David qui construira le Temple de pierres, mais son fils Salomon.

De plus, le Messie, le Fils de Dieu, sera le dernier de ses descendants. C’est lui qui établira un Temple spirituel, l’Église qui est constituée de l’ensemble des croyants. Cette alliance de l’Éternel avec David est inconditionnelle, et fondée exclusivement sur le bienveillant projet de Dieu. Même si le mot alliance ne figure pas dans le texte, on le trouve par contre ailleurs dans l’Ancien Testament pour désigner ce pacte de l’Éternel avec la maison de David.

Comme je ne cesse de le répéter, cette alliance connaîtra son accomplissement final en Jésus le Messie, issu de la tribu de Juda, de la maison de David. Voici quelques passages qui l’attestent et qu’on trouve au fil des pages de l’Ancien et du Nouveau Testament :

Car pour nous un enfant est né, un fils nous est donné. Et il exercera l’autorité royale, il sera appelé Merveilleux Conseiller, Dieu fort, Père à jamais et Prince de la Paix. Il étendra sans fin la souveraineté et donnera la paix qui durera toujours au trône de David et à tout son royaume. Sa royauté sera solidement fondée sur le droit et sur la justice, dès à présent et pour l’éternité. Voilà ce que fera le Seigneur des armées célestes dans son ardent amour. Tendez l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez. Car je conclurai avec vous une alliance éternelle, celle que dans ma bienveillance et ma fidélité j’ai promise à David. Voici, j’ai fait de lui un témoin pour les peuples, un chef pour commander aux peuples. Jésus sera grand. Il sera appelé “ Fils du Très-Haut ”, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son ancêtre. Il régnera éternellement sur le peuple issu de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. — À l’ange de l’Église de Philadelphie, écris : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui tient la clé de David, celui qui ouvre et nul ne peut fermer, qui ferme, et nul ne peut ouvrir. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour rendre témoignage à ces vérités destinées aux Églises. Je suis le rejeton de la racine de David, son descendant. C’est moi, l’étoile brillante du matin (Ésaïe 9.5-6 ; 55.3-4 ; Luc 1.32-33 ; Apocalypse 3.7 ; 22.16).

C’est vrai que par cette alliance l’Éternel a fait une fleur à David et au peuple choisi. Mais au-delà de ce choix qui peut apparaître comme arbitraire, cet homme faisait simplement partie du plan grandiose de Dieu. Dès le paradis terrestre dans le jardin d’Éden, l’Éternel avait promis qu’un jour viendrait un sauveur. Aussi important soit-il, David n’était simplement qu’un intermédiaire parmi d’autres dans la longue lignée d’hommes et de femmes qui conduirait jusqu’à Joseph et Marie, les parents du Messie. C’est lui le personnage essentiel en ce qui concerne l’humanité, vous et moi en particulier. Car comme l’écrit l’évangéliste Luc :

Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12).

C’est Jésus-Christ qui offre la vie éternelle à tous les êtres humains qui lui font personnellement confiance ; encore faut-il l’accepter.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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