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15 août 2023

2 Samuel 2.13 – 4.12

Chapitre 2

Introduction

La croyance qu’un jour il n’y aura plus aucune guerre sur la planète est une vision très utopique des choses. L’idéal serait bien sûr de régler les conflits armés par une rencontre de sport : un match de foot, de rugby, de tennis ou même de boxe. D’accord, je rêve, mais qu’au moins on limite la casse. Dans l’Antiquité, les disputes étaient quelques fois confiées à des champions qui décidaient du camp du vainqueur. C’est ce qui est sur le point de se passer pour décider qui régnera sur Israël. D’un côté, les partisans de Saül, premier roi d’Israël, qui veulent qu’un de ses fils demeure sur le trône, et de l’autre, ceux de David. Les deux chefs d’armée sont en pleins pourparlers.

Versets 14-17

Je continue à lire dans le chapitre 2 du second livre de Samuel.

Abner proposa à Joab : — Que quelques-uns de nos jeunes hommes se mesurent en combat singulier devant nous ! — D’accord, répondit Joab. Douze soldats se présentèrent pour Benjamin et pour Ich-Bocheth, fils de Saül, et douze parmi les hommes de David. Chaque soldat saisit son adversaire par la tête et lui plongea son épée dans le côté, si bien qu’ils tombèrent tous ensemble. On appela cet endroit près de Gabaon : le champ des Rocs. Alors s’engagea un combat extrêmement violent. Abner et les hommes d’Israël furent battus ce jour-là par les hommes de David (2Samuel 2.14-17).

Abner veut éviter une guerre civile tous azimuts et décider de la succession royale par un combat singulier de 24 hommes, 12 de chaque camp. Joab est d’accord, mais le résultat final n’est pas probant. C’est un match nul qui laisse 24 soldats éventrés sur le carreau. Alors pour finir, une bataille a quand même lieu. Le noyau dur de l’armée israélite était constitué par les hommes de la tribu guerrière de Benjamin. Cependant, les soldats d’élite de David étaient davantage aguerris par toutes les années d’épreuves et de luttes qu’ils avaient dû mener pour subsister.

Versets 18-23

Je continue.

Parmi les combattants se trouvaient les trois fils de Tserouya : Joab, Abichaï et Asaël. Asaël était agile comme une gazelle sauvage. Il se lança à la poursuite d’Abner et le suivit sans dévier ni à droite ni à gauche. Abner se retourna et demanda : — Est-ce toi, Asaël ? — Oui, c’est moi ! — Passe à droite ou à gauche, lui dit Abner, attaque l’un de ces jeunes soldats et empare-toi de son équipement ! Mais Asaël ne voulut pas le laisser échapper. Abner insista : — Cesse de me poursuivre. Pourquoi m’obligerais-tu à t’abattre ? Comment oserais-je ensuite regarder ton frère Joab en face ? Mais Asaël refusa de le lâcher. Alors Abner lui enfonça la pointe de sa lance dans le ventre et l’arme ressortit par le dos. Asaël s’affaissa sur place et mourut là. Tous ceux qui arrivèrent à l’endroit où Asaël était mort, s’arrêtèrent là (2Samuel 2.18-23).

Tserouya est la sœur aînée de David ; c’est pour cela que ses trois fils sont désignés d’après le nom de leur mère contrairement à l’usage en vigueur de cette époque. Asaël, le plus jeune, est bon à la course, mais pas très futé. Il s’attaque à un combattant bien plus aguerri que lui dans l’espoir de se faire un nom dans la tribu de Juda. Il veut sans aucun doute devenir célèbre comme son oncle David qui a tué le géant Goliath en combat singulier. C’était un mauvais calcul.

Versets 30-32

Je continue plus loin jusqu’à la fin du chapitre en compressant.

Joab revint de la poursuite d’Abner et rassembla toute sa troupe ; en plus d’Asaël, dix-neuf hommes de David manquaient à l’appel. Mais les hommes de David en avaient tué trois cent soixante parmi les Benjaminites et les hommes d’Abner. Ils emportèrent le corps d’Asaël et l’enterrèrent dans le sépulcre de son père à Bethlehem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et atteignirent Hébron au point du jour (2Samuel 2.30-32).

Bethlehem est la patrie de la famille de David où se trouve le tombeau familial. C’est là qu’Asaël est enterré. Les batailles finissent toujours par des enterrements, des pleurs et des désirs de revanche. Joab est maintenant rempli d’amertume à cause de la mort de son jeune frère et il va chercher à se venger.

Chapitre 3

Verset 1

Nous voici arrivés au chapitre 3 du second livre de Samuel qui raconte la suite de la guerre civile. Je commence à lire en compressant tout au long.

La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et celle de David, mais la maison de David devenait de plus en plus puissante, tandis que celle de Saül ne cessait de s’affaiblir (2Samuel 3.1).

C’est une guerre d’usure entre deux dynasties qui affaiblit Israël en tant que nation. Les ennemis sont confortablement installés dans les gradins et regardent les jeux du cirque. Ils se tiennent tranquilles pour le moment, attendant la fin des hostilités pour se précipiter sur le vainqueur de cette lutte fratricide et le réduire en miettes. Ensuite, tout le pays sera à eux.

Versets 2-5

Je continue.

Il naquit à David des fils à Hébron : son premier-né s’appelait Amnôn. Son deuxième, Kileab, était fils d’Abigaïl, veuve de Nabal de Karmel ; le troisième, Absalom, était le fils de Maaka, fille de Talmaï, le roi de Guechour ; le quatrième était Adoniya ; le cinquième était Chephatia ; et le sixième Yitream. Tels sont les fils de David qui naquirent à Hébron (2Samuel 3.2-5).

Cette liste n’est pas exhaustive et sera complétée plus loin. Le texte met en avant de cette façon la puissance croissante de David en contraste avec le déclin de la maison de Saül. Ses 6 fils sont issus de 6 femmes différentes. L’auteur ne critique pas ouvertement cette polygamie, mais elle engendra de très graves conflits aux conséquences tragiques.

Absalom deviendra un personnage important, mais dans le sens négatif. Ce troisième fils a pour mère la fille du roi de Gueschour. C’était un petit royaume situé à l’est du Jourdain et au nord-est du lac de Galilée, en Syrie. Ce mariage avait manifestement une visée politique, parce que Talmaï, le grand-père de Salomon, constituait une menace permanente à la frontière nord du royaume d’Ich-Bocheth.

En épousant Maaka, David désobéissait à la Loi de Moïse qui interdisait les unions avec les populations idolâtres (Deutéronome 7.1-4). Ces magouilles d’épousailles pathétiques sont le petit lait qu’ont bu tous les souverains de tous les temps pour essayer d’agrandir leur misérable fief ; les rois de France et Napoléon ont fait la même chose.

Versets 6-7

Je continue le texte.

Tant que dura la guerre entre la maison de Saül et celle de David, Abner renforça son influence dans la maison de Saül. Or, Saül avait eu une épouse de second rang, Ritspa. Ich-Bocheth fit un reproche à Abner en lui disant : — Pourquoi as-tu couché avec l’épouse de mon père ? (2Samuel 3.6-7).

À cette époque, les femmes du harem d’un roi revenaient au suivant. C’est ainsi que le nouveau souverain affirmait son pouvoir. Abner était la vraie force derrière le trône des tribus du nord d’Israël ; c’est pourquoi il s’est octroyé le droit de taper dans le harem de Saül. Ich-Bocheth voit donc d’un mauvais œil cet acte de son général qui est une prétention au trône. Cependant, ce pauvre Ich-Bocheth est bien à l’image de son nom qui veut dire homme de honte. Il est particulièrement faible et aurait donc mieux fait de fermer les yeux. En vexant le garant de son trône, il vient de signer sa perte.

Versets 8-11

Je continue le texte.

À ces mots, Abner entra dans une violente colère et lança à Ich-Bocheth : — Est-ce que je suis un chien au service de Juda ? Depuis toujours, j’ai traité avec faveur la famille de Saül, ton père, ses frères et ses amis, et je ne t’ai pas laissé tomber entre les mains de David, et voilà que tu viens aujourd’hui me reprocher une faute avec cette femme ! Que Dieu me punisse très sévèrement si je n’œuvre pas à la réalisation de ce que l’Éternel a promis à David. Car il a juré d’enlever la royauté à la famille de Saül et d’affermir l’autorité royale de David sur Israël et sur Juda depuis Dan jusqu’à Beer-Chéba. Ich-Bocheth ne put lui répliquer un seul mot car il avait peur de lui (2Samuel 3.8-11).

Machiavel est venu sur scène beaucoup plus tard, vers la fin du 15e siècle de notre ère, mais il a eu beaucoup de précurseurs avant lui, du genre d’Abner, dont il a pu s’inspirer pour écrire ses fameux traités de pragmatisme politique. En disant : Que Dieu me punisse très sévèrement si je n’œuvre pas à la réalisation de ce que l’Éternel a promis à David, Abner utilise la formule habituelle d’imprécation. Ces paroles marquent sa rupture avec Ich-Bocheth.

Ce qui me chiffonne chez Abner, c’est qu’il avait tout à fait conscience du destin de David et malgré cela, il avait choisi en toute connaissance de cause de s’opposer au plan de l’Éternel qui de toute façon va s’accomplir d’une manière ou d’une autre. L’expression “ depuis Dan jusqu’à Beer-Chéba ” est la manière classique de désigner tout le pays d’Israël, de l’extrémité nord à celle du sud.

Versets 12-16

Je continue.

Abner envoya des émissaires auprès de David pour lui faire cette proposition : — À qui doit appartenir ce pays ? Conclus une alliance avec moi et je t’aiderai à rallier tout Israël autour de toi. — D’accord, leur répondit David, je ferai alliance avec toi, mais à une condition : je ne te recevrai pas si tu ne m’envoies pas d’abord Mikal, la fille de Saül, lorsque tu viendras me rencontrer. En même temps, David envoya des messagers à Ich-Bocheth, fils de Saül, pour lui dire : — Rends-moi ma femme Mikal que j’ai acquise au prix de cent prépuces de Philistins. Ich-Bocheth la fit enlever chez son second mari Paltiel, fils de Laïch, qui la suivit en pleurant (2Samuel 3.12-16).

Comme preuve de la bonne foi d’Abner, David lui demande de lui ramener Mikal, sa première femme, que Saül avait donnée à quelqu’un d’autre au moment où David avait dû fuir pour sauver sa vie. Il veut également qu’Ich-Bocheth soit consentant afin que les apparences soient en sa faveur. Le roi accepte, car il n’a pas vraiment le choix. Alors, il demande à Abner d’aller chercher Mikal et de l’amener à David.

Ces tractations me laissent un goût amer dans la bouche. On a l’impression que les femmes étaient vues au même titre que le bétail qu’on se passerait de main à main. Finalement, tout s’arrange sauf pour Paltiel, le second mari de Mikal qui tenait vraiment à sa femme, mais qui doit renoncer devant Abner qui montre les dents. Aux yeux des tribus du nord, la réunion de David et de la fille de Saül constitue un atout en vue de sa souveraineté sur les 12 tribus d’Israël.

Toutes ces magouilles et cette politique de couloirs mettent Dieu complètement hors circuit. Je trouve difficile de réconcilier la foi de David en l’Éternel, avec ses manœuvres politiciennes.

Versets 17-21

Je continue le texte.

Abner engagea des pourparlers avec les responsables d’Israël. Il leur dit : — Depuis longtemps déjà vous souhaitez que David devienne votre roi. Le moment est venu de passer aux actes. Rappelez-vous que l’Éternel a promis à David : “ C’est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple Israël des Philistins et de tous ses ennemis. ” Abner s’entretint de la même manière avec les responsables de la tribu de Benjamin, puis il se rendit à Hébron pour communiquer à David les décisions prises en accord avec les autres Israélites et toute la tribu de Benjamin. Il arriva chez David à Hébron accompagné de vingt hommes. David leur offrit à tous un festin. Puis Abner lui dit : — Je m’en vais rassembler tout Israël autour de mon seigneur le roi (2Samuel 3.17-21).

David jouissait de l’estime de tout le peuple depuis son triomphe sur le géant Goliath et ses premières victoires militaires sur les Philistins.

Abner est en campagne pour rallier à David les responsables d’Israël ; l’accord de Benjamin est déterminant parce que les deux rois Saül et Ich-Bocheth font partie de cette tribu, et leurs hommes constituent le noyau de l’armée des tribus du nord. David est bien sûr ravi de ce revirement d’Abner, car jusque-là, ce dernier était le soutien essentiel de la royauté d’Ich-Bocheth ; sans lui, la dynastie de Saül est terminée.

Versets 23-27

Je continue plus loin en compressant.

On informa Joab qu’Abner était venu trouver le roi et que celui-ci l’avait laissé repartir en paix. Il envoya sur les pas d’Abner des messagers qui lui firent rebrousser chemin. Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab l’entraîna à l’écart à l’intérieur de la porte de la ville comme pour lui parler confidentiellement, et là il le poignarda en plein ventre et le tua pour venger la mort de son frère Asaël (2Samuel 3.23-27).

Joab avait de l’aversion pour Abner, car ils étaient tous deux chefs d’armées qui se combattaient. En second lieu, le sang appelle le sang ; Joab n’avait pas oublié la mort de son jeune frère Asaël tué par Abner et avait attendu le moment propice pour le venger. La Loi permettait les actes de justice, mais pas de vengeance. Asaël avait péri de façon régulière, à la guerre, et de surcroît, après qu’Abner l’ait mis en garde. Donc, Joab a commis un meurtre. En troisième lieu, Joab voulait faire la peau à Abner parce qu’il pressentait que s’il se ralliait à David, il deviendrait un sérieux rival.

Versets 28-39

Je continue en compressant.

Quand David apprit ce qui s’était passé, il s’écria : — Je suis à jamais innocent devant l’Éternel, moi ainsi que mon royaume, du meurtre d’Abner. Que la responsabilité de ce meurtre retombe sur Joab et sa famille ! David ordonna à Joab et à toute la troupe qui l’accompagnait : — Déchirez vos vêtements, revêtez-vous d’un habit de toile de sac et portez le deuil pour Abner ! Le roi David marchait derrière le cercueil. On enterra Abner à Hébron ; le roi éclata en sanglots sur son tombeau et tout le peuple se mit à pleurer. Toute l’armée et tout Israël reconnurent ce jour-là que le roi n’était pour rien dans l’assassinat d’Abner. Le roi dit à ses officiers : — Que l’Éternel lui-même punisse celui qui a commis ce crime selon le mal qu’il a fait ! (2Samuel 3.28-39.

C’est Salomon, un des fils de David qui punira Joab pour son crime. À cette époque, les gens prenaient le deuil en se revêtant d’un tissu grossier en poils de chèvre qui lacérait la peau. En général, les rois n’assistaient pas aux funérailles. En conséquence, l’action de David qui suit le cercueil est un témoignage à la fois de son innocence dans la mort d’Abner et de sa considération pour lui.

Chapitre 4

Versets 1-6

Nous arrivons au chapitre 4 du second livre de Samuel. La nation d’Israël qui est en pleine guerre civile depuis la mort de Saül passe par des moments très difficiles. Je commence à lire en compressant.

Lorsque Ich-Bocheth, fils de Saül, apprit qu’Abner était mort à Hébron, il en fut consterné et la peur s’empara de tout Israël. Parmi ceux qui étaient sous ses ordres, il y avait deux chefs de bandes appelés Baana et Rékab. Or Jonathan, le fils de Saül, avait un fils qui était infirme des deux pieds. En effet, il avait cinq ans au moment de la bataille de Jizréel, et lorsqu’on avait appris ce qui était arrivé à Saül et Jonathan, sa nourrice l’avait pris pour s’enfuir. Dans sa précipitation, elle l’avait laissé tomber et il en était resté estropié. Son nom était Mephibocheth. Rékab et Baana, les deux chefs de bande, se rendirent à l’heure la plus chaude dans la maison d’Ich-Bocheth, entrèrent dans la chambre à coucher pendant qu’il reposait sur son lit, le frappèrent mortellement au ventre et le décapitèrent, puis ils prirent sa tête et s’enfuirent (2Samuel 4.1-6).

Le fils de Saül est conscient de sa dépendance vis-à-vis d’Abner et du rôle qu’il a joué dans son accession et maintien à la tête d’Israël. Il est donc très déstabilisé par la disparition de son général et le peuple aussi. Alors, deux hyènes malfaisantes sentent que sa fin est proche et croient pouvoir profiter de la situation en l’assassinant. Le texte mentionne au passage l’existence de Mephibocheth, le fils de Jonathan.

Son nom signifie de la bouche de la honte, ce qui est une référence à son infirmité. Il avait le droit légal au trône de Saül, mais selon les coutumes orientales, il en était exclu parce qu’estropié. En conséquence, une fois Ich-Bocheth mort, il n’y avait plus de prétendant sérieux pour succéder à Saül.

Versets 7-12

Je continue jusqu’à la fin du chapitre.

Après avoir marché toute la nuit, les deux chefs de bandes apportèrent la tête d’Ich-Bocheth au roi David et lui dirent : — Voici la tête d’Ich-Bocheth, fils de Saül, ton ennemi. L’Éternel a vengé aujourd’hui le roi, mon seigneur. Mais David leur répondit : — L’Éternel qui m’a délivré de toute détresse est vivant ! Oui, je vous demanderai compte du meurtre que vous avez commis, et je vous ferai disparaître de la surface de la terre. Là-dessus, David donna un ordre à ses hommes qui les tuèrent. Ils prirent la tête d’Ich-Bocheth et l’enterrèrent dans le tombeau d’Abner à Hébron (2Samuel 4.7-12).

La voie est désormais libre pour David. Il est plutôt du genre cruel, mais à sa défense, il faut dire qu’il était fidèle au serment qu’il avait fait comme quoi il ne porterait jamais la main sur un membre de la famille de Saül et s’occuperait du fils de son ami Jonathan mort au combat. David possédait une qualité essentielle selon les Écritures. Je cite un passage :

Que la loyauté et la vérité ne t’abandonnent pas ; Lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur (Proverbes 3.3)

David était un homme d’une très grande loyauté.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 04 2024

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