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25 août 2023

2 Samuel 13.23 – 15.12

Chapitre 13

Introduction

Aussi bizarre que cela semble être, il y a des familles qui semblent attirer la poisse sur elles. Je pense par exemple au clan des Kennedy aux États-Unis. Plusieurs sont morts de façon violente, assassinés ou d’accidents stupides, de ski ou d’avion. La maisonnée du roi David était elle aussi poursuivie par le malheur, mais dans ce cas, c’était un jugement que l’Éternel avait prononcé contre le roi parce qu’il avait commis un adultère suivi d’un assassinat.

Versets 23-27

Je continue à lire dans le chapitre 13 du second livre de Samuel.

Deux ans plus tard, Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d’Éphraïm. Il invita tous les fils du roi. Il se rendit chez le roi et lui dit : — Tu sais que ton serviteur fait tondre ses moutons ; que le roi et ses hauts fonctionnaires veuillent bien venir chez ton serviteur ! Mais le roi lui répondit : — Non, mon fils, nous n’allons pas tous venir, ce serait une trop lourde charge pour toi ! Absalom insista, mais le roi refusa l’invitation et lui donna simplement sa bénédiction. Absalom reprit : — Si tu ne veux pas venir, permets au moins à mon frère Amnôn de nous accompagner. Le roi lui dit : — Pourquoi t’accompagnerait-il ? Mais Absalom insista tellement que David laissa partir avec lui Amnôn et tous les autres fils du roi (2Samuel 13.23-27).

La scène se passe à 25 km au nord de Jérusalem lors de la tonte des moutons, ce qui était une occasion annuelle de réjouissance. La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Il est maintenant glacé. Ça fait deux ans qu’Absalom attend la bonne occasion de régler ses comptes, sans donner le moindre indice de sa rancune. Tout est en place, il a bien mûri son plan et apprêté la souricière ; personne ne se doute de quoi que ce soit. Absalom invite toute la cour du roi. David refuse, et est surpris par l’insistance de son fils qui tient absolument à ce qu’Amnôn vienne, ce qui laisse entendre que les relations entre les deux frères étaient très tendues.

Verset 28

Je continue.

Absalom donna des ordres à ses serviteurs en disant : — Quand vous verrez qu’Amnôn sera égayé par le vin, et que je vous dirai : “ Frappez Amnôn ! ” vous le tuerez. Ne craignez rien, car c’est moi qui en prends la responsabilité. Ayez du courage et soyez forts ! Les serviteurs d’Absalom exécutèrent les ordres de leur maître et tuèrent Amnôn (2Samuel 13.28).

En violation des lois d’hospitalité orientale, Absalom profite de cette situation avantageuse pour venger l’affront subi par sa sœur Tamar. De plus, en éliminant le fils aîné du roi, il se positionne favorablement pour la succession au trône. Nous avions Amnôn qui comme son père était esclave de ses pulsions sexuelles ; maintenant, c’est Absalom qui comme son père devient un meurtrier et un fratricide. Ce n’est pas une bonne famille BCBG.

Versets 29-36

Je continue en compressant.

Aussitôt, tous les autres fils du roi se levèrent de table, enfourchèrent chacun son mulet et prirent la fuite. Ils étaient encore en route quand la nouvelle parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi sans qu’aucun d’eux en réchappe. Le roi se leva, déchira ses vêtements en signe de deuil et s’étendit à même le sol. Tous ses ministres se tenaient autour de lui avec leurs habits déchirés. À ce moment-là, le frère de David, prit la parole et déclara : — Que mon seigneur ne pense pas que tous les fils du roi ont été tués ; Amnôn seul est mort. Depuis le jour où il a violé sa sœur Tamar, Absalom parlait de le tuer. À peine achevait-il de parler, que les fils du roi entrèrent et se mirent à parler fort et à pleurer. Alors le roi et toute sa cour se répandirent aussi en pleurs et en lamentations (2Samuel 13.29-36).

Les nouvelles vont vite, mais sont à l’emporte-pièce, et comme quoi tout le monde serait mort. Absalom avait le désir de venger sa sœur, mais pas l’intention de décimer toute la famille. Il n’empêche que les scandales domestiques du roi s’accumulent : un viol-inceste et un meurtre pour le moment, et ce n’est pas terminé.

Versets 37-39

Je finis le chapitre.

Entre-temps, Absalom avait fui jusque chez le roi de Guechour. Pendant tout ce temps, David porta le deuil de son fils. Absalom resta pendant trois ans réfugié à Guechour. Le roi David finit par renoncer à poursuivre Absalom, car il se consolait peu à peu de la mort d’Amnôn (2Samuel 13.37-39).

Absalom, ayant commis un homicide volontaire, ne pouvait prétendre échapper à la justice de la loi de Moïse. Il s’enfuit donc chez son grand-père maternel dans la petite principauté syrienne à l’est du lac de Galilée. En attendant, j’aimerais bien savoir ce qu’est devenue Tamar dans tout ça ; malheureusement, le texte ne nous le dit pas. Il me semble que cette histoire sordide ferait les choux gras de l’industrie cinématographique, car il y a de quoi faire un film ; d’ailleurs, il existe peut-être.

Chapitre 14

Versets 1-7

Nous voici arrivés au chapitre 14 que je commence à lire en compressant.

Joab remarqua que le roi était de nouveau disposé favorablement envers Absalom. Il fit venir de Teqoa une femme habile à laquelle il dit : — Fais semblant d’être en deuil, je te prie, revêts-toi d’habits de deuil, ne te parfume pas d’huile odorante, aie bien l’air d’une femme qui depuis longtemps porte le deuil d’un mort. Puis tu te présenteras devant le roi et tu lui répéteras ce que je vais te dire. Elle s’inclina face contre terre, pour se prosterner, et s’écria : — Viens à mon secours, ô roi ! — Que veux-tu ? lui demanda le roi. — Hélas ! dit-elle, je suis veuve ; mon mari est mort, et ta servante avait deux fils. Ils se sont disputés dans les champs, il n’y avait personne pour les séparer, si bien que l’un a frappé l’autre et l’a tué. Maintenant, toute ma famille a pris parti contre ta servante, et ils m’ont demandé : “ Livre celui qui a frappé son frère. Nous le mettrons à mort pour le meurtre de son frère. Ainsi, nous supprimerons du même coup l’héritier ! ” De cette manière, ils éteindraient la dernière lueur d’espoir qui me reste, et le nom et la postérité de mon mari disparaîtraient de la terre (2Samuel 14.1-7).

À cette époque, les gens aimaient les histoires, alors Joab use du même procédé que Nathan le prophète et raconte une parabole par l’intermédiaire de cette femme. Éteindre une lignée en Israël, c’est-à-dire la disparition d’une famille, était un malheur que l’on cherchait à éviter à tout prix. Dans ce récit tout à fait plausible, la famille prend le rôle du vengeur de sang, celui qui est chargé de punir le crime. La femme suggère que la famille agit plus par intérêt personnel que par souci de justice.

Versets 8-11

Je continue en compressant.

Le roi dit à la femme : — Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet. La femme de Teqoa lui répondit : — Que sa majesté veuille prendre cet engagement au nom de l’Éternel son Dieu, pour que l’homme chargé de punir la mort de mon fils n’aggrave pas encore le malheur en faisant mourir celui qui me reste. Le roi dit : — Aussi vrai que l’Éternel est vivant, il ne tombera pas à terre un cheveu de la tête de ton fils ! (2Samuel 14.8-11).

La femme demande au roi de s’opposer à l’application de la loi pénale concernant les crimes de sang, et donc de laisser le meurtre impuni pour éviter un malheur plus grand, l’extinction d’une lignée. David accorde le plein pardon au fils imaginaire et meurtrier de cette femme.

Versets 13-17

Je continue plus loin en compressant.

Et la femme ajouta : — Pourquoi alors as-tu de telles pensées à l’égard du peuple de Dieu ? Car en prononçant cette sentence tout à l’heure, le roi a reconnu qu’il avait tort de ne pas faire revenir celui qu’il a exilé. Nous devons tous mourir, notre vie est comme de l’eau répandue sur le sol et qu’on ne peut plus recueillir ; et Dieu ne relève pas un cadavre. Mais son dessein n’est pas de tenir loin de lui l’exilé. Maintenant, si je suis venue parler ainsi au roi mon seigneur, c’est parce que ta servante s’est dit : “ Peut-être consentira-t-il à protéger sa servante contre l’homme qui voudrait nous supprimer, moi et mon fils, du peuple que Dieu s’est choisi pour qu’il lui appartienne. ” Oui, je me suis dit que la parole du roi mon seigneur serait une parole d’apaisement, car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu pour discerner le bien et le mal. Que l’Éternel ton Dieu soit donc avec toi (2Samuel 14.13-17).

En tant que juge suprême d’Israël, le roi était considéré comme capable de discerner le bien et le mal. Le raisonnement illustré par cette parabole est le suivant : si David dispense le meurtrier fictif d’être vengé, pourquoi n’agit-il pas de même à l’égard de son propre fils Absalom, qui est celui que le peuple veut comme prochain souverain ?

En effet, personne n’était venu sur la tombe de Amnôn, le fils de David assassiné, avec un écriteau disant : Regrets éternels, parce que tout le monde pensait que cet ignoble individu avait reçu ce qu’il méritait pour avoir violé sa demi-sœur Tamar.

Dans cette histoire, David représente la famille de cette femme qui veut se venger, mais qui priverait le peuple d’Absalom, son prochain roi.

Versets 21-28

Je continue plus loin en compressant.

Le roi alla donc parler à Joab et lui dit : — J’ai décidé d’agir comme tu me l’as suggéré : Va chercher le jeune homme Absalom et ramène-le ici ! Le roi ordonna qu’il se retire dans sa maison et ne paraisse pas en sa présence. Absalom se confina donc chez lui et il ne parut pas en présence du roi. Dans tout Israël il n’y avait personne qui fût autant admiré pour sa beauté qu’Absalom ; de la plante du pied au sommet de la tête, il était sans défaut. Absalom resta deux ans à Jérusalem sans paraître en présence du roi (2Samuel 14.21-28).

L’attitude de David est équivoque : il permet à son fils de revenir dans le pays, mais ne lui accorde pas un pardon entier, et ne le réhabilite pas publiquement. De plus, il avait interdit à tous ses gens d’aller le voir. Absalom était donc proscrit et en résidence surveillée en quelque sorte. Ce jeune homme était certes un mauvais garçon, mais aussi un fin politicien ; il savait comment gagner la sympathie des Israélites. Très préoccupé de son apparence extérieure et de l’effet qu’elle produisait sur son entourage, il va s’en servir pour gagner les suffrages du peuple contre son père.

Versets 31-33

Je continue plus loin jusqu’à la fin du chapitre.

Alors, Joab se rendit chez Absalom et lui demanda pourquoi ses serviteurs avaient mis le feu à son champ. Absalom lui répondit : — Je t’avais demandé de venir et tu as refusé. Je voulais t’envoyer chez le roi pour lui demander : “ Pourquoi m’as-tu fait revenir de Guechour ? J’aurais mieux fait d’y rester. ” Maintenant, je voudrais être reçu par le roi ; et si je suis coupable, eh bien, qu’il me fasse mourir ! Joab se rendit chez le roi et lui rapporta les paroles de son fils. Alors le roi fit appeler Absalom. Celui-ci se rendit auprès de lui et se prosterna la face contre terre devant lui et le roi l’embrassa (2Samuel 14.31-33).

Absalom demande soit le plein pardon avec réhabilitation complète, soit la mort, forçant la main de son père en exigeant qu’il adopte une attitude claire à son égard. Finalement, David le fait appeler ce qui prouve son retour en grâce. Mais c’est déjà trop tard, Absalom a la haine au ventre contre son père et prépare sa vengeance.

Chapitre 15

Introduction

Nous voici rendus au chapitre suivant qui continue avec les malheurs de David. Après sa terrible faute, des vagues de désastres se sont jetées avec furie contre lui. L’auteur se contente, avec un talent certain, de relater les faits, sans porter de jugement moral. Le double récit du viol de Tamar par Amnôn et de son meurtre par Absalom met en évidence les premiers effets du châtiment divin annoncé à David. Le viol constitue le premier acte de l’histoire mouvementée et dramatique de la succession au trône.

Absalom va être le principal acteur. Il est entré en scène comme assassin ; d’une grande beauté physique et successeur apparent de David, il sera l’un des tout premiers politiciens à gagner le suffrage de ses concitoyens en leur jetant de la poudre aux yeux.

Versets 1-4

Je commence à lire le chapitre 15.

Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux ainsi qu’une garde personnelle de cinquante hommes qui couraient devant son char. Il se levait de bon matin et se postait au bord de la route qui conduisait à l’entrée de la ville. Chaque fois que passait un homme qui se rendait auprès du roi pour demander justice à propos d’un litige, Absalom l’interpellait et lui demandait : — De quelle ville viens-tu ? L’autre répondait : — Ton serviteur est de telle tribu d’Israël. Alors Absalom lui disait : — Ta cause est juste et tu es dans ton bon droit, mais vois-tu, personne ne t’écoutera chez le roi. Puis il ajoutait : — Ah ! si je rendais la justice dans ce pays ! Tous ceux qui seraient en litige ou en procès viendraient me trouver et je leur ferais justice ! (2Samuel 15.1-4).

Absalom est le premier chef israélite mentionné à faire usage de chevaux et de chars. C’est un innovateur et il est rusé, littéralement, comme le diable. Une des fonctions principales du roi était de rendre la justice. Absalom manifeste son désir de prendre la place de son père et laisse entendre qu’il serait un meilleur roi. Sa révolte a été causée par la lenteur de son père à lui redonner sa place à la cour.

Versets 5-6

Je continue.

Quand quelqu’un s’approchait pour s’incliner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l’embrassait. Absalom agissait ainsi envers tous ceux d’Israël qui se rendaient auprès du roi pour demander justice. De cette manière, il conquit insidieusement les suffrages des gens d’Israël (2Samuel 15.5-6).

Aujourd’hui, les politiciens serrent les mains et font la bise aux bébés. À cette époque, on s’embrassait pour exprimer sa bienveillance. De plus, Absalom avait un aplomb du tonnerre ; il disait froidement que si lui était le roi, il rendrait la vraie justice et résoudrait tous les problèmes des gens. Quelle prétention !

Versets 7-9

Je continue.

Au bout de quatre ans, Absalom dit au roi : — Permets-moi d’aller à Hébron pour accomplir un vœu que j’ai fait à l’Éternel. En effet, pendant son séjour à Guechour en Syrie, ton serviteur a fait ce vœu : Si l’Éternel me laisse retourner à Jérusalem, je lui offrirai un sacrifice. Le roi lui dit : — Va en paix ! Absalom partit donc et se rendit à Hébron (2Samuel 15.7-9).

Cela faisait maintenant 4 ans qu’Absalom était de retour à Jérusalem. À 30 ans, il était dans la fleur de l’âge. L’heure de la révolution était sur le point de sonner. Il voulait aller à Hébron pour plusieurs raisons. C’est là qu’il était né et qu’il pourrait compter sur des sympathies personnelles. C’était le centre de la dynastie de David, c’est à Hébron que son père avait d’abord été proclamé roi, ce qu’il voulait pour lui-même, et finalement, les habitants de cette ville éprouvaient un certain dépit depuis que la capitale du royaume avait été transférée à Jérusalem. Tout se met donc en place pour un coup d’État.

Versets 10-12

Je continue.

De là, il envoya des émissaires dans toutes les tribus d’Israël pour dire : — Dès que vous entendrez une sonnerie de cor, vous pourrez dire : “ Absalom est devenu roi à Hébron. ” Deux cents hommes de Jérusalem, invités par Absalom, partirent de bonne foi avec lui, sans se douter de ses intentions. Pendant qu’Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher Ahitophel, le Guilonite, conseiller de David, dans la ville de Guilo. Ainsi la conjuration devint puissante et le parti d’Absalom fut de plus en plus nombreux (2Samuel 15.10-12).

Ahitophel était un ami de confiance de David, mais aussi le grand-père de Bathshéba, la femme d’Urie le Hittite que David s’est envoyée un soir d’été alors que son mari était à la guerre. Il a certainement rejoint Absalom pour se venger de la façon dont le roi avait traité sa petite-fille, et de l’assassinat de son mari, Urie le Hittite. La sonnerie du cor faisait partie du rituel d’intronisation royale, mais beaucoup de gens n’étaient que spectateurs d’un événement qu’ils ne comprenaient pas. En effet, David avait été un roi populaire, ce qui rendait la possibilité d’un coup d’État très improbable.

Au début, seule une minorité voulait Absalom comme roi. Cependant, grâce à son charisme, Absalom est arrivé à ses fins. Il a gagné à sa cause suffisamment de gens influents pour supplanter son père. Être trahi par un ami est très douloureux, mais quand c’est un membre de sa famille, alors là, ça fait très très mal. David est en train de récolter les fruits particulièrement amers du mal qu’il avait fait, comme l’Éternel lui avait prédit.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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