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23 août 2023

2 Samuel 11.16 – 12.17

Chapitre 11

Introduction

Tout le monde a ses défauts, c’est vrai. J’ai les miens et vous avez les vôtres. Cela dit, certains comportements sont pires que d’autres. Il y a les sept péchés capitaux par exemple ; je ne saurais en faire la liste, mais je crois me souvenir que la gourmandise en fait partie, un reproche que me faisaient mes parents quand j’étais enfant. Et puis il y a les dix commandements avec en particulier : Tu ne commettras pas de meurtre, ce qui me conduit à l’histoire du roi David.

Nous sommes arrivés au chapitre le plus sombre de sa vie ou plus exactement noir encre de Chine. En fait, il a commis une action vile suivie d’un acte perfide, odieux. Après avoir mis enceinte la femme d’Urie le Hittite, un des officiers les plus loyaux de son armée, il a donné l’ordre à Joab, son chef d’état-major, de s’arranger pour que par le plus fâcheux mais organisé des hasards Urie soit tué au combat. C’est le grand roi David lui-même qui a comploté cet assassinat des plus lâches.

Tout a commencé un soir d’été sous un clair de lune romantique. Bathshéba, la femme d’Urie, prenait un bain sur sa terrasse, juste en face des appartements du roi. Il l’a vue et a tiré langue. Il l’a prise, l’a mise dans son lit et elle s’est retrouvée enceinte. David s’est cru tout permis ; sa grandeur et ses succès militaires lui étaient montés à la tête. Ensuite, on s’est enfoncé dans l’horreur.

Versets 16-21

Je continue le texte du chapitre 11 en compressant tout au long.

Comme Joab faisait le siège de la ville, il plaça Urie à l’endroit qu’il savait gardé par des soldats ennemis très valeureux. Les assiégés de la ville firent une sortie pour attaquer Joab. Ils tuèrent plusieurs soldats et officiers de l’armée de David ; Urie le Hittite était parmi les victimes. Joab envoya à David un rapport de toutes les circonstances de la bataille. Puis il dit au messager chargé du rapport : — Quand tu auras fini de raconter au roi tout ce qui s’est passé durant la bataille, tu lui diras : Ton serviteur Urie le Hittite est aussi parmi les victimes (2Samuel 11.16-21).

Joab, le commandant en chef de l’armée, a obéi aux ordres du roi et fait son rapport sur les combats qui font rage au pied de la ville fortifiée des Ammonites. Non seulement Uri, mais encore d’autres soldats ont péri en raison de ce complot d’assassinat conçu par David et exécuté par Joab.

Versets 22-25

Je continue.

Le messager partit et alla rapporter à David tout ce que Joab l’avait chargé de lui dire. Il dit à David : — Les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut du rempart et plusieurs des soldats du roi sont morts ; parmi eux se trouvait ton serviteur Urie le Hittite. David dit au messager : — Tu diras à Joab : “ Ne prends pas cet incident au tragique. À la guerre, il y a toujours des morts tantôt ici, tantôt là. Poursuis ton attaque contre la ville et détruis-la ! ” Encourage-le ainsi ! (2Samuel 11.22-25).

Quel faux jeton que ce David ! Sa réponse était pourtant prévisible ; il philosophe, il dit qu’à la guerre, la vie et la mort sont une affaire de chance. Sous ses paroles pieuses et encourageantes, il cache mal sa satisfaction ; il est ravi que son plan ait si bien fonctionné. Ni vu, ni connu ; tout s’est passé comme sur des roulettes ; du moins, c’est ce qu’il pense.

Versets 26-27

Je continue jusqu’à la fin du chapitre.

Lorsque la femme d’Urie apprit que son mari était mort, elle prit le deuil pour lui. Quand les jours de deuil furent passés, David l’envoya chercher et l’installa dans sa maison, elle devint sa femme et lui donna un fils. Mais ce que David avait fait déplut à l’Éternel (2Samuel 11.26-27).

En général, le deuil durait 7 jours. David voulait Bath-Chéba ; maintenant, elle est à lui. Elle voulait le roi, elle aussi a obtenu ce qu’elle désirait. David pense sans doute qu’il s’en est tiré à bon compte ; à y réfléchir, peu de gens sont au courant : son général d’armée, les serviteurs qui sont allés chercher Bath-Chéba le soir où elle prenait son bain ; c’est tout ! Et ces hommes demeureront muets comme une tombe. Puis le temps a passé et l’enfant adultérin est né. Toute cette sombre affaire est dorénavant terminée ; ce n’est plus qu’un vieux souvenir qui s’estompe peu à peu dans le lointain.

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf cette petite phrase : Mais ce que David avait fait déplut à l’Éternel. En fait, c’est bien plus que du simple déplaisir, c’est de la colère. L’Éternel est franchement furieux et il va châtier le roi avec une très grande sévérité. David va s’en mordre les doigts, mais il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Jusqu’au jour de sa mort, il va connaître l’amertume, malheur sur malheur. Il va faire la douloureuse expérience de cet avertissement que j’ai déjà cité et que nous donne l’apôtre Paul dans une de ses lettres du Nouveau Testament. Je le lis :

Ne vous faites pas d’illusions : Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. On récolte ce que l’on a semé (Galates 6.7).

Chapitre 12

Introduction

Nous voici rendus au chapitre 12, où vont commencer les règlements de compte célestes. David est maintenant comme un tableau de maître avec un gros défaut, aussi voyant que le nez au milieu de la figure. Jusqu’à cette sombre histoire de fesses qui a tourné au meurtre, son règne était marqué par la faveur divine, la réussite et la stabilité. Mais maintenant qu’il est descendu au rang des criminels de droit commun, il va connaître le déclin en raison de dissensions familiales.

Dans notre système de justice qui n’en est pas vraiment un, les assassins passionnels prennent 10 ans tout au plus, dont 5 avec sursis, parce que de nos jours, la vie d’un être humain, ça ne compte pas beaucoup. Alors, on brade. Mais avec Dieu, il ne va pas s’en tirer à bon compte. L’Écriture ne dissimule rien du péché de David et n’essaie pas de blanchir les actions infâmes qu’il a commises. Sa faute est aussi noire que l’encre de Chine et la nuit la plus opaque ; elle est aussi profonde que l’abîme de l’enfer que décrit Dante. David ne dispose pas de la moindre circonstance atténuante, alors l’Éternel décide d’intervenir. Il envoie le prophète Nathan auprès du roi afin de prononcer un jugement contre lui. Il l’a bien mérité, me direz-vous.

Certes, je peux pointer mon doigt sur David, mais qu’en est-il de mes fautes et des vôtres ? Je n’ai encore tué personne, ni vous non plus je présume. Cependant, nous sommes tous tellement dépravés et corrompus aux yeux de Dieu qu’il a dû envoyer son propre Fils Jésus-Christ afin d’expier nos péchés. Cet acte de justice accompli sur la croix a satisfait sa justice absolue ; c’est pourquoi quiconque place sa confiance en Jésus reçoit gratuitement de sa part le pardon total du Créateur du ciel et de la terre. David, lui, croyait s’en être bien tiré, mais il se trompait.

Versets 1-4

Je commence à lire le chapitre 12.

L’Éternel envoya Nathan chez David. Le prophète alla donc le trouver et lui dit : — Dans une ville vivaient deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche possédait beaucoup de moutons et de bœufs. Le pauvre n’avait qu’une petite brebis qu’il avait achetée et qu’il élevait ; elle grandissait chez lui auprès de ses enfants, elle mangeait de son pain, buvait à son bol et couchait dans ses bras ; elle était pour lui comme une fille. Un jour, un voyageur arriva chez l’homme riche, mais celui-ci ne voulut pas prendre une bête de ses troupeaux de moutons ou de bœufs pour préparer un repas au voyageur de passage. Alors il alla prendre la brebis du pauvre et la fit apprêter pour son hôte (2Samuel 12.1-4).

À la mode orientale, Nathan raconte une histoire qui va refléter à David l’état de son âme, comme s’il regardait son visage dans un miroir. C’est d’ailleurs un des rôles majeurs de la Parole de Dieu de me révéler tel que je suis vraiment, c’est-à-dire comme Dieu me voit. Cette histoire qui met en scène un riche et un pauvre est somme toute assez classique. L’homme puissant avait de très grands troupeaux tandis que l’humble paysan ne possédait qu’une petite brebis qui vint à faire partie de la famille, mangeant à la table avec tout le monde. C’était tout ce que possédait ce pauvre homme.

Puis arrive un voyageur de passage. Ce personnage malvenu ne me dit rien qui vaille ; je me le représente macabre, vêtu de noir avec un rictus au coin des lèvres. À mon avis, il s’agit du diable ; c’est lui qui est venu tenter David et l’a incité à prendre Bathshéba dans son lit ; c’est encore lui qui a suggéré ce stratagème d’enfer : comment se débarrasser d’Urie le Hittite incognito.

Versets 5-6

Je continue le texte.

David entra dans une violente colère contre cet homme. Il dit à Nathan : — Aussi vrai que l’Éternel est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort ! Il restituera quatre fois la valeur de la brebis pour avoir commis un tel acte et pour avoir agi sans pitié (2Samuel 12.5-6).

David prononce sa propre condamnation, ce qu’il mérite. Selon la Loi de Moïse alors en vigueur, un kidnapping était passible de la peine capitale, mais pas le vol d’un animal même familier. Je cite le texte de loi :

Si quelqu’un vole un bœuf ou un mouton et qu’il l’abatte ou le vende, il devra donner cinq bœufs pour le bœuf volé ou quatre moutons pour le mouton volé (Exode 21.37).

Cependant dans l’histoire, cette brebis faisait littéralement partie de la famille, elle était comme un enfant, et c’est ça qui a déclenché la fureur du roi. David pensait que Nathan lui avait exposé un cas réel, quelque chose qui s’était passé dans le royaume et qu’il lui demandait de juger le coupable. Le roi connaissait la différence entre le bien et le mal. Il avait aussi le sens de la justice et a tout de suite réalisé la cruauté de ce mauvais riche. Pareillement, il m’est bien plus facile de mettre le doigt sur les fautes d’autrui que sur les miennes. Jésus a bien soulevé ce problème universel lorsqu’il a dit :

Pourquoi vois-tu les grains de sciure dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Commence donc par retirer la poutre de ton œil, alors tu y verras assez clair pour ôter la sciure de l’œil de ton frère (Matthieu 7.3-5).

La plupart d’entre nous, nous sommes des analystes amateurs qui font étendre les autres sur le divan, mais au lieu de les écouter, nous leur donnons des conseils. David passe donc un jugement sur ce mauvais riche, déclarant quelque chose comme : Celui qui a commis cet acte odieux sera puni ; il faut que justice soit faite !

Versets 7-9

Je continue le texte.

Alors Nathan dit à David : — Cet homme-là, c’est toi ! Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai conféré l’onction pour t’établir roi d’Israël et je t’ai délivré de Saül. Je t’ai établi chef sur Israël et sur Juda ; et si cela était trop peu, j’étais prêt à y ajouter encore d’autres dons. Alors pourquoi as-tu méprisé ma parole en faisant le mal ? Tu as assassiné par l’épée Urie le Hittite. Tu as pris sa femme pour en faire la tienne, et lui-même tu l’as fait mourir (2Samuel 12.7-9).

La réponse du prophète fut comme une explosion cosmique. Dieu était prêt à satisfaire n’importe quel désir de son serviteur David, mais non, il lui fallait la femme de son prochain, ce qui était bien sûr interdit par la Loi. Soit dit en passant que Nathan nous donne une leçon de courage en allant voir le roi pour le montrer du doigt, car il risquait sa peau. Bien qu’Urie ait été tué au combat, c’est David que l’Éternel rend directement responsable de sa mort. Comment allait maintenant réagir le roi ?

Placés dans une telle situation, les faux prophètes de tous bords ont soudainement une révélation autorisant l’adultère et le meurtre ; quant aux monarques qui ont traversé l’histoire, je m’imagine que leurs réponses auraient varié en fonction de leur humeur du moment. Certains auraient déclaré être au-dessus des lois, une pratique courante en France depuis toujours ; d’autres auraient exécuté Nathan, supprimé Bath-Chéba ou soudoyé des faux témoins pour dénigrer son caractère. Beaucoup auraient abrogé le 7e commandement : Tu ne commettras pas d’adultère (Exode 20.14). Par contre, le Duc de Windsor aurait abdiqué le trône pour elle. Quant à nos systèmes judiciaires, ils sont fort occupés à grignoter la plupart des dix commandements. Mais David, lui, ne va pas se comporter en despote ; sa contrition va révéler que malgré ses fautes il était un grand homme.

Verset 10

Je continue le texte.

Maintenant, la violence ne quittera plus jamais ta famille parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour en faire ta femme (2Samuel 12.10).

La violence ne quittera plus jamais ta famille ! Tel est le verdict divin : dissensions, révolte et meurtres marqueront l’histoire familiale de David ; trois de ses fils périront de mort violente. Comme Urie était mort par l’épée, David allait en souffrir.

Versets 11-12

Je continue le texte.

Voici ce que déclare l’Éternel : “ Je vais faire venir le malheur contre toi, du sein même de ta famille, je prendrai sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui s’unira à elles au grand jour. Toi, tu as agi en cachette ; mais moi j’exécuterai cela sous les yeux de tout Israël, au grand jour ” (2Samuel 12.11-12).

David sera chassé de Jérusalem dans un coup d’État organisé par son fils Absalom qui par la même occasion lui ravira ses femmes de la même manière dont Bathshéba avait été enlevée de son mari. De cette manière, le péché de David sera dévoilé aux yeux de tous et le peuple verra que l’Éternel châtie même le roi.

Versets 13-14

Je continue.

David dit à Nathan : — J’ai péché contre l’Éternel ! Nathan lui répondit : — Eh bien, l’Éternel a passé sur ton péché. Tu ne mourras pas. Toutefois, comme par cette affaire tu as fourni aux ennemis de l’Éternel une occasion de le mépriser, le fils qui t’est né mourra (2Samuel 12.13-14).

David a agi comme bon lui semblait en faisant fi de la Loi de Moïse. C’est en cela qu’il a méprisé l’Éternel. Entre nous, soit dit, David s’en tire plutôt bien. Dans sa grâce, l’Éternel n’exige pas sa mort, peine pourtant requise par la Loi contre les meurtriers et les adultères.

On peut voir ici l’équivalent de la grâce présidentielle, qui était accordée à certains condamnés à mort, du temps où les coupables de crimes de sang étaient guillotinés. David sera pardonné certes, cependant il n’échappera pas aux conséquences funestes de son geste. La mort de son enfant nouveau-né en est une.

Versets 15-17

Je continue.

Nathan retourna chez lui. L’Éternel rendit gravement malade l’enfant que la femme d’Urie avait donné à David. Le roi implora Dieu en sa faveur, il s’imposa un jeûne et passa toute la nuit prostré à terre. Les hauts responsables du palais insistèrent auprès de lui pour qu’il se lève, mais il refusa et ne consentit pas à manger avec eux (2Samuel 12.15-17).

David commence à payer les pots cassés ; sa douleur est cruelle, son acte de contrition intense. Après que Nathan lui ait parlé de la part de l’Éternel, David composa un psaume de repentance. J’en cite des extraits :

Aie pitié de moi, ô Dieu, toi qui es si bon ! Efface mes torts, tu es si compatissant ! Lave-moi de mon péché ! Purifie-moi de ma faute ! Car je reconnais mes torts : la pensée de mon péché me poursuit sans cesse. Contre toi, contre toi seul, j’ai péché, j’ai commis ce qui est mal à tes yeux. Voilà pourquoi tu es juste quand tu émets ta sentence, et tu es irréprochable quand tu rends ton jugement. Je suis, depuis ma naissance, marqué du péché ; depuis qu’en ma mère j’ai été conçu, le péché est attaché à moi. Purifie-moi du péché avec un rameau d’hysope, et je serai pur ! Lave-moi et je serai plus blanc même que la neige. Ne regarde plus mes fautes ! Tous mes torts, efface-les ! Ô Dieu, crée en moi un cœur pur ! Fais renaître en moi un esprit bien disposé ! Ô Dieu, toi le Dieu qui me libères, viens me délivrer du poids de mon crime, alors, par mes chants, je proclamerai ton salut. Éternel, ouvre mes lèvres et je te louerai. Car tu ne désires pas que je t’offre un sacrifice. Je t’aurais offert des holocaustes, mais tu n’y prends pas plaisir. Le seul sacrifice qui convienne à Dieu, c’est un esprit humilié. Ô Dieu, tu n’écartes pas un cœur brisé et contrit. (Psaumes 51.3-7, 9, 11-12, 16-19).

Cette prière de repentance est un modèle pour quiconque se sent écrasé par un péché qu’il pense trop lourd, voire impardonnable. Car bien sûr, il n’y a aucune faute qui soit trop grosse pour Dieu. Quand Jésus-Christ est mort sur la croix, il a expié tous les péchés du monde ; il n’y a pas d’exception. Alors, chacun de nous est invité à aller voir Dieu pour trouver le pardon. Voici par exemple ce qu’a dit un prophète au peuple d’Israël :

Venez et discutons ensemble, dit l’Éternel : si vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi blancs que la laine (Ésaïe 1.18).

Et puis il y a l’invitation de Jésus aux foules qui le suivaient :

Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos (Matthieu 11.28).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 06 2024

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