2 Rois 19.5 – 20.11
Chapitre 19
Introduction
Que ce soit dans la vie d’une personne ou d’une nation, les moments d’angoisse, quelques fois terribles, sont malheureusement chose courante. Qu’est-ce que vous faites, vous dans ces situations ? Où trouvez-vous du soutien et du réconfort ? Ézéchias, le roi de Juda et tout le peuple sont dans une misère noire parce que, à moins d’une reddition sans condition, la destruction de Jérusalem par les armées assyriennes est imminente. Pourtant, ce monarque a adopté la bonne démarche ; il est allé dans le Temple de l’Éternel pour invoquer sa miséricorde, et il a demandé l’intercession du prophète Ésaïe.
Versets 5-7
Je continue à lire, tout en compressant, dans le chapitre 19 du second livre des Rois.
Les ministres du roi Ézéchias se rendirent donc chez Ésaïe qui leur dit : — Voici ce que vous direz à votre souverain : “ Ainsi parle l’Éternel : Ne te laisse pas effrayer par les paroles que tu as entendues et par lesquelles les officiers du roi d’Assyrie m’ont outragé. Le roi va recevoir une certaine nouvelle ; là-dessus, je lui ferai prendre la décision de retourner dans son pays où je le ferai mourir assassiné ” (2Rois 19.5-7).
Dieu a décidé d’intervenir une fois encore en faveur de son peuple et de le délivrer. Il va arranger un certain nombre de circonstances qui vont punir ce roi assyrien arrogant. La prophétie : « je lui ferai prendre la décision de retourner dans son pays où je le ferai mourir assassiné » va se réaliser en deux temps. Le retour de Sennachérib chez lui s’est accompli presque tout de suite, par contre son assassinat a eu lieu 20 ans plus tard. Très souvent, les prophéties de l’Ancien Testament se télescopent, c’est à dire qu’elles sont structurées sans tenir compte de l’élément temps.
Verset 8
Je continue.
L’aide de camp apprit que le roi d’Assyrie était parti de Lakish et qu’il était en train d’attaquer Libna. Il s’en retourna donc pour le rejoindre (2Rois 19.8).
De toute évidence, l’aide de camp s’était installé à proximité de Jérusalem, attendant la lettre de reddition d’Ézéchias. Mais les nouvelles du front l’incitent à rejoindre son maître qui est en pleine campagne. Cependant, une partie de l’armée assyrienne reste sur place et continue le siège de la ville sainte.
Versets 9-13
Je continue.
Peu après, le roi d’Assyrie reçut la nouvelle que Tirhaqa, le roi d’Éthiopie, s’était mis en campagne pour l’attaquer. Alors il envoya de nouveau des messagers à Ézéchias, avec ces instructions : “ Ne te laisse pas tromper par ton Dieu en qui tu te confies s’il te dit que Jérusalem ne tombera pas aux mains du roi d’Assyrie. Tu as toi-même appris comment les rois d’Assyrie ont traité tous les pays, comment ils les ont voués à la destruction complète. Crois-tu que toi seul tu y échapperais ? Mes ancêtres ont détruit les villes de Gozân, Harân et Retseph, ils ont exterminé les descendants d’Eden qui vivaient à Telassar. Les dieux de ces pays ont-ils délivré ces gens (2Rois 19.9-13) ?
À cette époque, l’Éthiopie comprend le sud de l’Égypte, le Soudan et le nord de l’Éthiopie actuelle. Une armée est donc en marche et remonte vers le nord en direction de Juda. Le roi d’Assyrie est chagriné par la tournure des événements mais toujours aussi arrogant. De plus, il dispose d’un excellent service de renseignements puisqu’il sait qu’Ésaïe a annoncé que l’Éternel délivrerait Jérusalem de l’emprise assyrienne. En l’an 701, les armées égyptiennes se sont heurtées à celles de l’Assyrie. Il semble qu’il n’y ait eu ni vainqueur ni vaincu mais que les Égyptiens aient arrêté l’avance de Sennachérib.
Versets 14-16
Je continue.
Ézéchias prit la lettre de la main des messagers ; il la lut et se rendit au Temple de l’Éternel. Il la déroula devant l’Éternel et il pria : — Éternel, Dieu d’Israël qui as ton trône au-dessus des chérubins, c’est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c’est toi qui as créé le ciel et la terre. Éternel, prête l’oreille et écoute ! Éternel, ouvre les yeux et regarde ! Entends les paroles que Sennachérib a envoyé dire pour insulter le Dieu vivant (2Rois 19.14-16).
Le roi adopte à nouveau la bonne démarche en retournant au Temple pour prier. Sa supplication et sa confession de foi au Dieu unique et universel contrastent fortement avec la conception païenne polythéiste de divinités locales. Ézéchias nous donne un exemple à suivre. Lorsque de mauvaises nouvelles nous atteignent, la meilleure attitude à adopter est d’aller voir le Dieu de l’univers, d’invoquer son nom, de crier à lui en demandant son aide.
Versets 17-19
Je continue.
Il est vrai, ô Éternel, que les rois d’Assyrie ont exterminé les autres nations et ravagé leurs pays, et qu’ils ont jeté au feu leurs dieux, parce que ce n’étaient pas des dieux. Ils ont pu les détruire parce que ce n’étaient que des objets en bois ou en pierre fabriqués par des hommes. Mais toi, Éternel, notre Dieu, sauve-nous maintenant de Sennachérib, pour que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul, Éternel, tu es Dieu (2Rois 19.17-19).
Ce que dit le roi est vrai. Les Assyriens ont tout balayé sur leur passage, et ils ont brûlé toutes les idoles des nations vaincues, ce qui était une pratique courante chez les peuples du Proche-Orient ancien. Les Romains feront exactement le contraire, adoptant les divinités des nations conquises. Ézéchias fait bien la différence entre des objets créés et le Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent. Le roi a une foi réelle en l’Éternel et reconnaît qu’il est Esprit et non un morceau de bois, de métal ou de pierre. Ces représentations idolâtres en lesquelles se confiaient les peuples vaincus n’avaient aucune puissance pour délivrer leurs adorateurs. Ézéchias prie non seulement pour être délivré de ses ennemis, mais aussi pour que le seul vrai Dieu se révèle à tous les peuples en tant que tel. D’ailleurs, la confession de foi israélite commence par l’affirmation : Écoute, Israël, l’Éternel est notre Dieu, il est le seul Éternel (Deutéronome 6.4).
Versets 20-24
Je continue le texte.
Alors Ésaïe envoya à Ézéchias le message suivant : — Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël, que tu as prié au sujet de Sennachérib, roi d’Assyrie. Voici la parole que l’Éternel prononce contre lui : Sion, la jeune fille, n’a que mépris pour toi, et se moque de toi. La fille de Jérusalem hoche la tête à ton sujet. Qui as-tu insulté ? Qui as-tu outragé de ta voix arrogante, de ton regard hautain ? Moi, le Saint d’Israël ! Car par tes messagers tu as insulté le Seigneur, et tu as dit : Grâce à mes nombreux chars, moi j’ai gravi les sommets des montagnes, j’ai pénétré jusqu’au cœur du Liban ; pour y couper les cèdres les plus hauts et les plus beaux cyprès et parvenir jusqu’au dernier sommet dans sa forêt la plus touffue. J’ai fait creuser des puits et j’ai bu l’eau de pays étrangers, j’assécherai (Auteur) sous les pas de mes troupes tout le delta du Nil (2Rois 19.20-24).
Par l’intermédiaire du prophète Ésaïe, l’Éternel fait dire au roi qu’il a entendu sa prière. Puis en langage imagé et poétique, il décrit les blasphèmes et l’arrogance sans limites des Assyriens. Au nom de Jérusalem qui est « la jeune fille de Sion », Dieu, qui prend souvent le titre de « Saint d’Israël » sous la plume d’Ésaïe, tourne en dérision le roi d’Assyrie parce qu’il place sa confiance dans ses forces militaires et croit que c’est par sa propre puissance qu’il a vaincu des peuples et qu’il va vaincre l’Égypte.
Versets 25-26
Je continue.
Mais ne sais-tu donc pas que, moi, j’ai décidé depuis longtemps tous ces événements, et que, depuis les temps anciens, j’en ai formé le plan ? À présent, j’accomplis ce que j’ai résolu. Et ainsi je t’ai amené à réduire en monceaux de ruines des villes fortifiées. Leurs habitants sont impuissants, terrifiés, ils ont honte, ils sont comme l’herbe des champs, comme la verdure des prés et l’herbe sur les toits, flétrie avant d’avoir mûri (2Rois 19.25-26).
Comme toutes les armées du monde victorieuses, les Assyriens attribuent leurs victoires à leur génie militaire. L’Éternel nous fait comprendre ici que c’est parce qu’il les a choisis comme instrument de son jugement qu’ils ont vaincu beaucoup de peuples. La naissance et la chute des nations et des empires dépendent uniquement du conseil de l’Éternel ; sa souveraineté ressort fortement de ce passage. Au regard de l’histoire de l’humanité, qui se résume le plus souvent à de longues séries de guerres, cette affirmation de Dieu soulève bien des questions.
Versets 27-28
Je continue.
Mais moi je sais quand tu t’assieds, quand tu sors, quand tu rentres, quand tu t’emportes contre moi. Tes discours arrogants sont parvenus à mes oreilles ; c’est pourquoi je te passerai mon anneau dans le nez et je te riverai mon mors entre les lèvres, puis je te ferai retourner par où tu es venu (2Rois 19.27-28).
L’Éternel va agir contre le roi d’Assyrie comme on le fait avec un taureau pour le mater. Un monument assyrien représente un roi traînant quatre ennemis attachés à une corde par un anneau dans le nez. D’une certaine manière, c’est aussi ce qui arriver à Sennachérib.
Verset 29
Je continue.
Quant à toi, Ézéchias, ceci te servira de signe : Cette année-ci, on mangera ce qu’a produit le grain tombé, l’année prochaine, ce qui aura poussé tout seul, mais la troisième année, vous sèmerez, vous ferez des récoltes, et vous cultiverez la vigne, et vous en mangerez les fruits (2Rois 19.29).
Les Assyriens ont déjà pillé la moisson semée l’automne précédent, mais le peuple pourra se nourrir du produit de la terre issu d’une deuxième pousse pendant deux ans. À partir de la troisième année, les Israélites connaîtront un cycle agraire normal, signe du retour à la paix et à la tranquillité après deux ans de guerre.
Versets 30-31
Je continue.
Alors les survivants, ceux qui seront restés du peuple de Juda, seront de nouveau comme un arbre qui plonge dans le sol de nouvelles racines et qui porte des fruits. Oui, à Jérusalem, un reste surgira, sur la montagne de Sion, se lèveront des rescapés. Oui, voilà ce que fera l’Éternel dans son ardent amour pour vous (2Rois 19.30-31).
Juda avait subi plusieurs défaites militaires tellement sévères que son existence en tant que nation était compromise. Mais Dieu promet que grâce à un reste fidèle, son peuple va de nouveau connaître une forte croissance démographique et prospérer. Dieu a déjà promis à plusieurs reprises que la descendance de David ne s’éteindra jamais.
Versets 32-33
Je continue.
C’est pourquoi voici ce que l’Éternel déclare au sujet du roi d’Assyrie : Il n’entrera pas dans la ville, aucun de ses archers n’y lancera de flèche, il ne s’en approchera pas à l’abri de ses boucliers et il ne dressera aucun terrassement contre elle. Il s’en retournera par où il est venu, sans entrer dans la ville, l’Éternel le déclare (2Rois 19.32-33).
Cette prophétie d’Ésaïe est extraordinaire quand on songe que pas une seule flèche ne sera tirée au-dessus des murs de Jérusalem. Il devait pourtant y avoir quelques soldats à la gâchette facile et qui avaient les doigts qui les démangeaient. Les sculptures assyriennes décrivent la manière dont ils conduisent un siège. Sous la protection d’archers tirant leurs flèches derrière des boucliers, les soldats amoncellent des remblais grâce auxquels ils atteignent le sommet des remparts. Bien que dans l’antiquité, les rois avaient coutume d’exagérer considérablement leurs prouesses militaires, Sennachérib n’a pas osé écrire qu’il avait pénétré dans Jérusalem.
Verset 34
Je continue.
Je protégerai cette ville et je la sauverai par égard pour moi-même et pour mon serviteur David (2Rois 19.34).
Jérusalem a été choisie par l’Éternel pour y demeurer dans son Temple. C’est aussi la ville de David, la capitale de Juda où se trouve le trône de la dynastie de David envers laquelle Dieu s’est formellement engagé pour toujours.
Verset 35
Je continue.
Cette nuit-là, l’ange de l’Éternel intervint dans le camp assyrien et y fit périr 185 000 hommes. Le lendemain matin au réveil, le camp était rempli de tous ces cadavres (2Rois 19.35).
Le mode de destruction n’est pas mentionné et seules les Écritures avancent le chiffre considérable de 185 000 soldats. Au 5e siècle av. J-C, Hérodote (II.141), surnommé le père de l’Histoire, rapporte que selon une tradition, le camp de l’armée assyrienne a été envahie par des rats qui en une seule nuit ont dévoré les carquois, les cordes des arcs et les poignées en cuir des boucliers, et provoqué une épidémie de peste bubonique.
Verset 36
Je continue.
Alors Sennachérib, roi d’Assyrie, leva le camp et repartit pour Ninive, où il resta (2Rois 19.36).
Le roi assyrien tout bouleversé est donc retourné chez lui à Ninive, dans sa capitale, la queue entre les jambes. Selon la chronologie assyrienne, il a encore entrepris d’autres campagnes militaires, mais jamais plus contre Juda. Il a bien compris sa leçon.
Verset 37
Je finis le chapitre 19.
Un jour, pendant qu’il se prosternait dans le temple de son dieu Nisrok, ses fils Adrammélek et Sarétser l’assassinèrent de leur épée, puis s’enfuirent dans le pays d’Ararat. Un autre de ses fils, Esar-Haddôn, lui succéda sur le trône (2Rois 19.37).
Ce n’était pas une famille paisible et la lutte pour le pouvoir a tourné au vinaigre. Le dieu Nisrok est représenté moitié aigle et moitié humain. Il est ironique que cette divinité n’a même pas pu secourir le roi dans son propre temple. En tout cas, Sennachérib a mal fini (682) comme cela avait été prophétisé par Ésaïe ; des inscriptions assyriennes relatent la lutte entre ses fils pour la succession au trône. Le meurtre fut sans doute perpétré suite à la désignation du fils cadet comme nouveau roi. Les assassins s’enfuirent dans ce qui est l’Arménie, à 500 km au nord de Ninive.
Chapitre 20
Verset 1
Le chapitre 20 continue l’histoire du roi Ézéchias mais n’est pas dans un ordre chronologique. Le roi est tombé malade alors que l’armée assyrienne est déjà en Palestine mais pas encore devant Jérusalem. Cette maladie est rapportée trois fois dans l’Ancien Testament. Nous sommes sans doute en l’an 702, une année difficile pour Juda. Je commence à lire.
À cette époque, Ézéchias tomba malade. Il était prêt de mourir et le prophète Ésaïe se rendit à son chevet. Il lui dit : — Voici ce que l’Éternel déclare : “ Prends tes dispositions, car tu vas mourir, tu ne te rétabliras pas ” (2Rois 20.1).
Le prophète avertit le roi de son décès proche afin qu’il mette ses affaires en ordre, c’est à dire pour qu’il prenne les mesures nécessaires relatives à sa succession. Si un jour on vous annonce que vous êtes en phase terminale, le choc est garanti. Toutefois, à plus ou moins brève échéance, cette sentence de mort repose sur chacun d’entre nous. C’est une certitude que je devrais confronter de face car il n’existe aucun échappatoire possible. L’Écriture déclare :
Il est dans la destinée de tout homme de mourir une seule fois — après quoi il sera jugé par Dieu (Hébreux 9.27).
Versets 2-3
Je continue.
Alors Ézéchias tourna son visage du côté du mur et pria l’Éternel en ces termes : — De grâce, Éternel ! Tiens compte de ce que je me suis conduit avec fidélité, d’un cœur sans partage, et que j’ai fait ce que tu considères comme bien. Et Ézéchias versa d’abondantes larmes (2Rois 20.2-3).
Face à la nouvelle terrifiante, Ézéchias a bien réagi. En tant qu’être humain, il ne veut pas mourir ce qui est normal, et parce qu’il a foi en l’Éternel, il s’adresse à lui et l’implore de tout son cœur.
Versets 4-6
Je continue.
Ésaïe n’avait pas encore quitté la cour centrale, lorsque l’Éternel s’adressa à lui en disant : — Retourne auprès d’Ézéchias, le chef de mon peuple, et dis-lui : “ Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu de David ton ancêtre : J’ai entendu ta prière et j’ai vu tes larmes. Je vais te guérir. Après-demain, tu pourras te rendre au Temple de l’Éternel. Je prolongerai ta vie de quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, du roi d’Assyrie, et je protégerai cette ville à cause de moi-même et à cause de David, mon serviteur ” (2Rois 20.4-6).
Assez curieusement, la supplication du roi a fait changer Dieu d’avis. C’est bon à savoir. De plus, il promet déjà de délivrer Jérusalem de l’invasion assyrienne imminente.
Verset 7
Je continue.
Ésaïe ordonna : “ Qu’on prenne une masse de figues ” ; on la prit et on l’appliqua sur l’ulcère du roi, qui se rétablit (2Rois 20.7).
Ce remède était utilisé depuis longtemps au Moyen-Orient contre les inflammations de tous ordres. La guérison divine n’exclut pas l’usage de médicaments. Si je tombe malade, j’invoquerai Dieu, mais j’irai aussi voir le médecin.
Versets 8-11
Je continue.
Ézéchias avait dit à Ésaïe : — À quel signe reconnaîtrai-je que l’Éternel va me guérir et que je pourrai me rendre après-demain au Temple de l’Éternel ? Ésaïe lui avait répondu : “ Veux-tu que l’ombre avance de dix degrés ou qu’elle recule de dix degrés ? ” Ézéchias répondit : — Il est plus facile à l’ombre d’avancer de dix degrés que de reculer. Qu’elle revienne plutôt de dix degrés en arrière. Alors le prophète Ésaïe invoqua l’Éternel qui fit reculer l’ombre de dix degrés sur le cadran solaire d’Ahaz où elle était déjà descendue (2Rois 20.8-11).
Pour aller dans sa chambre privée, le roi Ahaz, le précédent, avait fait construire une rampe d’escalier en colimaçon de telle façon qu’on puisse voir l’ombre avancer sur les marches; il jouait donc le rôle d’un cadran solaire. Cette demande d’un signe, un miracle en somme, qui prouvera que l’Éternel va effectivement faire ce qu’il a dit, était courante chez les Israélites. Dieu n’y voit pas d’objection parce que c’est un moyen de renforcer la foi du fidèle. Selon les théories de l’astrophysique, pour accomplir un tel prodige, il aurait fallu que la rotation de la terre soit inversée. Mais souvent de tels signes n’affectent que la région où ils se produisent.
C’est impossible, me direz-vous. Évidemment, et c’est bien pour cela que c’est un miracle. Après tout, si l’Éternel est le Créateur du ciel et de la terre, ce genre de prouesse ne pose aucune difficulté pour lui. En fait, tout dépend de ma vision de l’Être suprême ; est-il vraiment aussi grand que les Écritures le décrivent, ou correspond-il plutôt à ma façon de voir les choses, à une dimension et un niveau que je puisse comprendre ? Si c’est le cas, si je peux mettre Dieu en équation ou l’asseoir bien gentiment à l’intérieur d’une boîte que je me suis faite, alors il n’est pas dieu du tout. En réalité, le Créateur est infini car « le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir (1Rois 8.27) ».
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.