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02 juil. 2026

2 Jean 1.1-3

Chapitre 1

Versets 1-2

Il ne fait aucun doute que nous avons tous une façon très subjective d’apprécier non seulement une belle peinture ou un beau morceau de musique mais aussi un enseignement, une philosophie ou une religion. Si on demande à un passant dans la rue comment il résumerait le christianisme en un seul mot, s’il répond : « l’amour », il n’aurait pas tort. Cependant, quand on considère toutes les doctrines qui constituent le christianisme, on se rend compte que certaines d’entre elles défient la logique humaine, comme l’élection aussi appelée prédestination. Quand, sous l’inspiration de Dieu, Jean rédige ses épîtres, il n’essaie jamais d’arrondir les angles et il dit les choses comme elles sont quitte à blesser les âmes sensibles.

Ainsi, quand il commence sa seconde lettre en disant : « L’Ancien, à Kyria, la grande Dame que Dieu a choisie » (auteur), c’est le mot « choisie » qui froisse ou qui fâche. Pourtant, tel est bien l’enseignement des Écritures sans équivoque possible. Dans sa souveraineté absolue, Dieu a décidé d’avance qui seraient les croyants, ceux qui feront confiance à l’Éternel et placeront leur sort éternel entre les mains de Jésus-Christ.

C’est sans hésitation et sans nuances que tous les auteurs sacrés, y compris Jésus, mentionnent l’élection ou la prédestination, une vérité souvent répétée (Matthieu 24.22 ; Romains 8.28-30 ; Éphésiens 1.4, 5, 11 ; Colossiens 3.12 ; 2Thessaloniciens 2.13 ; 2Timothée 2.9-10 ; Tite 1.1 ; Jacques 2.5 ; 1Pierre 1.1, 2 ; 2.9 ; Apocalypse 17.14).

Il va sans dire qu’oser enseigner une telle doctrine ne laisse pas indifférent et dans la salle on entend scander des : « C’est pas juste ; les dés sont pipés ; à quoi bon annoncer l’Évangile » et j’en passe. Pourtant, pour celui qui place sa confiance en Jésus, se savoir élu est une idée rassurante et une source de réconfort car si son salut a été décrété par Dieu, il ne peut absolument pas lui échapper. C’est aussi ce que l’apôtre Paul souligne d’une façon magistrale quand il écrit aux Romains :

Ceux que Dieu a connus d’avance, il les a aussi destinés d’avance à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné de nombreux frères. Ceux qu’il a ainsi destinés, il les a aussi appelés à lui ; ceux qu’il a ainsi appelés, il les a aussi déclarés justes, et ceux qu’il a déclarés justes, il les a aussi conduits à la gloire (Romains 8.29-30).

Parce que Kyria a été choisie par Dieu, Jean dit qu’il « l’aime dans la vérité ». Comme tous les auteurs sacrés, l’apôtre ne craint pas de montrer ses sentiments personnels. Il conjugue le verbe aimer au présent, ce qui signifie qu’il ressent ce lien affectueux au moment où il composé cette lettre. L’amour (agapô) que Jean porte à ses lecteurs n’est pas un élan émotionnel mais plutôt une dévotion désintéressée.

L’expression « j’aime dans la vérité » explique la base sur laquelle est fondé l’amour de Jean. L’apôtre Paul s’exprime pratiquement de la même manière quand il conclut sa lettre à Tite en disant :

Salue ceux qui nous aiment dans la foi (Tite 3.15).

Les croyants authentiques sont unis entre eux par un ensemble de croyances communes qu’on appelle « la foi chrétienne ».

Les paroles de Jean : « que j’aime dans la vérité », résument bien le thème principal de cette courte épître, selon laquelle la vérité doit toujours être le fondement de l’amour. L’affection profonde qui unit les chrétiens entre eux provient de leur acceptation sans réserve de la vérité de Dieu. Dans sa première épître, Jean dit :

Celui qui croit que Jésus est le Christ est né de Dieu. Et celui qui aime le Père, qui fait naître à la vie, aime aussi les enfants nés de lui (1Jean 5.1).

Il ne me serait pas possible d’avoir une communion véritable avec quelqu’un qui n’accepte pas les vérités de base de l’Évangile parce qu’il n’appartient pas à la famille de Dieu, ce qui fait que nous n’avons pas de vie spirituelle en commun. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :

Par votre obéissance à la vérité, vous avez purifié votre être afin d’aimer sincèrement vos frères (1Pierre 1.22).

Seuls ceux qui ont été purifiés de leurs péchés en se soumettant à la vérité de Dieu peuvent avoir un amour fraternel sincère.

Le lien que fait Jean entre l’amour et la vérité montre que ces deux notions sont non seulement compatibles mais fonctionnent main dans la main, ce qui froisse considérablement tous ceux qui clament haut et fort que la seule chose qui compte est l’amour et qu’il faut passer sous silence nos différences.

Les croyants doivent parler avec amour, mais ils doivent aussi dire la vérité. Aux Éphésiens, Paul écrit :

En exprimant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête : le Christ (Éphésiens 4.15).

Minimiser la vérité au nom de l’amour c’est du sentimentalisme humaniste fondé sur un mensonge. Or, ce n’est pas en compromettant la vérité qu’on accomplit les desseins de Dieu et qu’on aide les personnes à découvrir Jésus et recevoir la vie éternelle. Étant donné que le salut exige la foi en la vérité, il est primordial pour les croyants de proclamer la Bonne Nouvelle en termes simples qui soient en accord avec les Écritures. Puis le Saint-Esprit se charge du reste car c’est lui et seulement lui qui transforme le cœur et fait de celui qui place sa confiance en Jésus un enfant de Dieu. Par contre, un message contraire à l’enseignement des Écritures ne sauvera personne, même s’il est habilement ficelé et bien peaufiné.

Je continue maintenant de lire 2Jean.

Ce n’est pas moi seul qui vous aime, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité, à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera éternellement avec nous (2Jean 1-2).

Plutôt que sur des affinités naturelles, l’amour se fonde sur « la vérité », un mot que Jean ne se lasse pas de répéter. Cette vérité qui est personnifiée en Jésus-Christ correspond également à la Parole de Dieu qui est l’enseignement reçu « depuis le commencement ». Dans sa première épître, Jean exhorte ses lecteurs disant :

Tenez-vous soigneusement à l’enseignement que vous avez reçu dès le commencement. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi unis au Fils et au Père (1Jean 2.24).

« La vérité demeure en nous », dit Jean. Ce verbe (menô) est certainement l’un des préférés de Jean puisqu’il l’utilise plus de soixante fois dans ses écrits. Non seulement la vérité demeure dans les croyants (1Jean 2.14, 24-27), mais Jean enseigne aussi dans ses écrits qu’en eux habitent la Parole de Dieu (Jean 8.31), le Saint-Esprit, Jésus et Dieu lui-même (Jean 14.17 ; 15.5 ; 1Jean 4.12, 15, 16). Il s’ensuit que les ténèbres ne demeurent pas dans les croyants (Jean 12.46) et qu’ils sont dans la lumière (1Jean 2.10).

Le langage de Jean : « la vérité demeure en nous et sera éternellement avec nous », rappelle ce qu’il dit dans son évangile et qui est la promesse que Jésus a faite à se disciples au sujet du Saint-Esprit, quand il leur a dit qu’ils recevront un accompagnateur, un conseiller qui est « l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Quant à vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous » (Jean 14.17 ; comparez Jean 15.26 ; 16.13).

Bien qu’il ne soit pas possible de comprendre l’étendue et la profondeur de toutes les vérités contenues dans les Écritures, les croyants authentiques connaissent, comprennent et acceptent les vérités essentielles qui permettent de recevoir la vie éternelle, d’obéir à Dieu et de le servir comme il se doit.

L’abc de l’enseignement de la Parole de Dieu déclare que je suis pécheur, spirituellement et moralement décadent jusqu’à la moelle. Dans sa première épître, Jean écrit :

Si nous prétendons n’être coupables d’aucun péché, nous vivons dans l’illusion, et la vérité n’habite pas en nous (1Jean 1.8).

Les vérités qui habitent un croyant authentique ne sont pas toutes agréables à entendre ; ce qu’il sait de lui-même en particulier et qu’il doit impérativement reconnaître devant Dieu pour être sauvé est épouvantable et humiliant. Parmi ces vérités est le fait que devant Dieu je suis foncièrement mauvais et méchant et que j’ai la tête sur le billot en attendant que tombe le couperet du juste jugement de Dieu. C’est fort déplaisant à reconnaître, j’en conviens, mais adopter la politique de l’autruche ne mène nulle part, ou plutôt à la perdition. Il est primordial d’adhérer à ce qui est vrai parce que comme Jésus l’a dit aux Juifs :

Si vous demeurez dans ma parole […], vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres (Jean 8.31-32 ; auteur).

Une fois que j’accepte le diagnostic divin sur mon état de pécheur perdu, j’ai droit à une bonne nouvelle. Dans son immense amour, Dieu accepte de me faire grâce si je place ma confiance en la personne de Jésus-Christ, en lui seul, et en son œuvre rédemptrice sur la croix. Je dois aussi croire que sa résurrection prouve que son sacrifice est agréé par Dieu et que désormais la voie du paradis est libre et ouverte à quiconque. Tous ceux qui acceptent ces éléments de base de la foi sont sauvés et leur nom est écrit dans le livre de vie.

Jean a de bonnes raisons d’insister sur « la vérité » parce qu’il semble qu’on lui a rapporté que des croyants authentiques et bien intentionnés compromettent la vérité au nom de l’amour en offrant l’hospitalité à des hérétiques, ce qui veut dire que même un fidèle du Seigneur peut être trompé. Pourtant, dans sa première épître, Jean écrit à ses lecteurs :

Vous avez reçu le Saint-Esprit […], et vous connaissez tous la vérité. Si je vous écris, ce n’est pas parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez (1Jean 2.20, 21). L’Esprit dont vous avez été oints par le Christ demeure en vous. Vous n’avez donc pas besoin que l’on vous instruise, car cet Esprit dont vous avez été oints vous enseigne tout. Ce qu’il enseigne est vrai, il ne ment pas. Restez donc attachés à cet enseignement tel que vous l’avez reçu de l’Esprit (1Jean 2.27).

Celui qui accepte Jésus dans sa vie et qui marche avec lui ne peut effectivement plus être trompé concernant la personne de Dieu et les réalités éternelles. Cependant, il n’est pas invulnérable à tous les mensonges. Pour cette raison, il doit toujours rester sur ses gardes et se renseigner auprès de personnes compétentes et fiables dans tous les domaines de la vie. Si quelqu’un essaie de m’indiquer une autre façon d’être sauvé que par Jésus, je prends la position de l’apôtre Paul qui dit aux Galates :

Si quelqu’un même nous – même un ange du ciel – vous annonçait un message différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit maudit ! Je l’ai déjà dit et je le répète maintenant : si quelqu’un vous prêche un autre message que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! (Galates 1.8-9).

En ce qui concerne la révélation de Dieu, ce que nous tenons pour vrai n’est pas nouveau. Par contre quand quelqu’un commence à délirer en annonçant une nouvelle vérité de Dieu, on peut être sûr que c’est un mensonge. La vérité n’est pas prête de changer parce que Jean dit qu’elle sera avec nous « pour l’éternité » (2Jean 2). Toutes les sectes qui se disent chrétiennes ou les nouvelles religions qui sortent des cartons depuis la venue du Christ sont conçues et peaufinées dans les antres de l’enfer.

Dans d’autres domaines que la vérité des Écritures, je ne suis pas très futé et je suis même une proie facile, mais je n’ai pas trop envie de vous dire combien de fois je me suis fait rouler dans la farine, berner par des commerçants indélicats ou des vendeurs de poudre de perlimpinpin.

Verset 3

Je continue le texte de 2Jean.

La grâce, la miséricorde et la paix qui nous viennent de la part de Dieu, le Père, et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, seront avec nous pour que nous en vivions dans la vérité et dans l’amour (2Jean 3 ; auteur).

Bien que ce soit la salutation de la lettre, Jean ne manque pas cette occasion de mentionner une fois encore « la vérité et l’amour ». Il désire que ses lecteurs expérimentent « la grâce, la miséricorde et la paix » dans un climat d’amour entre des personnes qui acceptent les mêmes vérités.

À première vue, les paroles de Jean ressemblent à toutes les salutations qu’on rencontre dans le Nouveau Testament et en particulier à celles de l’apôtre Paul. Mais en réalité Jean se différencie des autres auteurs sacrés. C’est vrai qu’il lie la grâce et la paix, ce qui est courant dans les salutations du Nouveau Testament. Par contre, il y ajoute « la miséricorde », ce qui est rare. Seul l’apôtre Paul le fait et uniquement dans ses lettres à Timothée (1 et 2Timothée 1.2). « La miséricorde et la paix » liées ensemble ne se trouvent que dans la salutation de Jude (Jude 2).

« Grâce, miséricorde et paix » résument la progression du plan du salut. Parce que par sa nature Dieu est amour, il commence par faire grâce au pécheur coupable et indigne (Romains 5.20 ; Éphésiens 1.7) ; ensuite, il étend sa miséricorde pour le tirer de sa condition déplorable. Aux Éphésiens, l’apôtre Paul écrit :

Mais Dieu est riche en miséricorde et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ — c’est par grâce que vous êtes sauvés (Éphésiens 2.4-5 ; SER).

Ces versets constituent un passage clé du Nouveau Testament parce qu’ils lient ensemble l’amour, la grâce et la miséricorde. Cependant, il faut rappeler que l’amour de Dieu ne sauve directement personne. Dieu ne peut pas faire entrer quelqu’un au paradis sous prétexte qu’il l’aime, simplement en ouvrant discrètement la porte de derrière une fois la nuit tombée. Dans son Évangile, Jean écrit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils. Il ne dit pas que Dieu a tant aimé qu’il a sauvé, mais que il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle » (Jean 3.16).

L’amour du Créateur pour le monde l’a motivé à envoyer son Fils pour qu’il règle le problème du péché, en satisfaisant la justice de Dieu et en honorant sa sainteté. Ensuite seulement, Dieu a pu faire grâce et être miséricordieux à l’égard des êtres humains au point de déclarer judiciairement justes ceux qui placent leur confiance en Jésus-Christ (Romains 3.26).

Cela dit, entre grâce et miséricorde, il ne faut pas trop couper les cheveux en quatre parce que dans les Écritures, ces deux mots sont souvent utilisés en parallèle et comme synonymes. Ce qui nous importe est que l’une ou l’autre de ces deux actions condescendantes de Dieu, nous procure la vie éternelle et la paix (Colossiens 1.20) à deux niveaux : d’une part, l’harmonie et la tranquillité intérieures, et d’autre part, une relation bienveillante entre les hommes qui possèdent la même foi en Jésus-Christ, parce que la bonne volonté seule ne suffit pas.

Comme toute bénédiction, cette paix ne peut venir que de Dieu. Dans son épître, Jacques écrit :

Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jacques 1.17 ; LSG ; comparez 2Corinthiens 1.20).

Non seulement Jean ajoute « la miséricorde » à la salutation habituelle, mais il dit aussi que « la grâce, la miséricorde et la paix […] seront avec nous », alors qu’il aurait dû dire « avec vous » comme dans toute salutation qui se respecte. Jean se démarque des autres auteurs sacrés, ce qui donne à ses paroles l’apparence d’une prière dans laquelle il exprime la relation étroite qui le lie à ses lecteurs.

Ce n’est pas tout car Jean dit aussi : « de la part de Dieu, le Père, et de la part de Jésus-Christ ». Cette salutation est la seule où est répétée « de la part de » (para), ce qui est une manière d’exprimer l’égalité entre le Père et le Fils et de montrer que l’homme a une relation qui est à la fois avec Dieu le Père et avec Jésus le Fils. Le Fils qui est l’image du Père et son égal s’est incarné en Jésus pour nous révéler le Père. Cette insistance sur la divinité et l’humanité de Jésus est dirigée contre les hérétiques qui nient cette vérité.

Enfin, cette salutation de Jean est le seul endroit du Nouveau Testament où apparaît l’expression « Jésus Christ, le Fils du Père ». L’apôtre souligne ainsi l’unité des deux personnes de la Trinité, car il ne veut pas qu’on puisse les séparer l’un de l’autre.

Là encore, Jean tire à boulets rouges sur les hérétiques qui dans leur enseignement erroné établissent une distinction entre le Fils et le Père, allant même jusqu’à scinder Jésus-Christ en deux personnes différentes, d’un côté Jésus homme, et de l’autre le Christ divin. Ces prophètes de mensonges font des crises de schizophrénie spirituelle, mais le plus grave est qu’en supprimant le Sauveur, ils se condamnent eux-mêmes au châtiment éternel.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 11 2024

Émission du jour | Éphésiens 6.13-16

Prendre les armes de Dieu (suite)

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