2 Corinthiens 8.1-7
Chapitre 8
Introduction
Dans les Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand écrit :
« Oh ! Argent que j’ai tant méprisé et que je ne puis aimer quoi que je fasse, je suis forcé d’avouer que tu as pourtant ton mérite : source de la liberté, tu arranges mille choses dans notre existence, et tout est difficile sans toi ».
Je n’aurais pas pu mieux le dire. La sagesse populaire prétend que « plaie d’argent n’est point mortelle », mais aussi que « marteau d’argent ouvre porte de fer ». Dans la réalité, on a absolument besoin d’argent et en même temps, ce sale fric nous colle aux doigts comme une poisse dont on aimerait bien se passer, mais c’est impossible. Cette ambivalence est due au fait que nous sentons intuitivement que l’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître, que « le laquais peut facilement devenir le seigneur et contrôler toute notre vie (Alexandre Dumas fils dans la Dame aux Camélias) ». Les Écritures ont beaucoup à dire sur ce sujet. Jésus lui-même a enseigné que :
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon, le dieu de l’argent (Matthieu 6.24).
Après avoir expliqué la raison pour laquelle il a dû reporté sa visite à Corinthe et décrit l’orientation de son ministère, Paul aborde maintenant le sujet délicat des dons d’argent. Il ne s’agit pas d’un enseignement abstrait, mais d’une collecte précise en faveur des chrétiens pauvres de Jérusalem que Paul veut prendre en charge en plus de son ministère itinérant d’évangéliste. Cette décision de l’apôtre repose sur la pratique juive qui consiste pour les Israélites à contribuer à l’entretien du Temple de Jérusalem quel que soit leur lieu d’habitation dans le monde. Or le Temple est dorénavant l’Église.
Soit dit en passant que même aujourd’hui, beaucoup de Juifs où qu’ils habitent, soutiennent l’État d’Israël de leurs deniers. Et lorsqu’un gros conflit éclate au Moyen-Orient, comme la guerre des 6 jours ou celle de Yom Kippour, par exemple, des collectes spéciales sont organisées de par le monde et les gros chèques affluent à Tel Aviv ce qui permet à Israël d’acheter de la poudre et des canons.
Au premier siècle, l’église de Jérusalem fut la première à voir le jour conformément à l’ordre que les disciples avaient reçu du Seigneur quand il leur a dit :
Le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre (Actes 1.8).
Mais au bout de quelque temps, les chrétiens de l’église mère de Jérusalem subissent de violentes persécutions de la part des Juifs, ce qui fait que beaucoup de croyants sont obligés de quitter la ville pour le nord de la Palestine, la Judée, la Samarie et pour finalement se répandre dans toutes les provinces de l’Empire. D’un point de vue spirituel, ces persécutions ont du bon puisqu’elles permettent à la Bonne Nouvelle de se propager. Mais d’un autre côté, les chrétiens qui, pour une raison ou une autre, restent à Jérusalem se retrouvent dans le besoin pour ne pas dire sur la paille. En effet, non seulement ils subissent les effets de la haine des Juifs à leur égard, mais à partir de l’an 46 et jusqu’en 48, une famine sévit en Palestine. En troisième lieu et en même temps, commence une période de troubles politiques graves qui conduiront finalement à une révolte juive contre Rome, la destruction de Jérusalem et du Temple, et le massacre ou la déportation d’une grande partie de la population.
Or, tout le monde sait que les marchés financiers et le commerce ont horreur de l’incertitude, et dès qu’on entend un bruit de bottes dans un endroit un peu important de la planète, les bourses s’effondrent. Les événements qui se déroulent en Palestine troublent le monde des affaires, les riches font leurs valises et le travail se fait rare. La conséquence est que les chrétiens de l’église de Jérusalem subissent les contrecoups des troubles politiques fomentés par les Juifs.
Comme le ministère de l’apôtre Paul couvre une bonne partie de l’Empire romain, il a une bonne vue d’ensemble du christianisme du premier siècle, et pour lui, les distances ne doivent pas empêcher les croyants des autres provinces d’entendre les cris de souffrance de leurs frères de Jérusalem.
Les Corinthiens entendent parler de cette collecte et demandent à l’apôtre quelle est leur responsabilité dans cette affaire. il leur explique alors en détail de quoi il s’agit, et eux s’engagent à venir en aide aux croyants pauvres de Jérusalem. Dans sa première épître, Paul leur donne des directives précises à suivre pour que tout se fasse dans l’ordre et le plus rapidement possible. Mais les bonnes intentions des Corinthiens ne sont pas suivies de l’effet désiré, ce qui fait que l’apôtre charge Tite d’aller voir ce qui se passe sur place; qu’est-ce qui a bien pu empêcher ces chrétiens de contribuer comme ils s’étaient proposés de le faire ? Aucun texte ne nous le dit, mais on peut spéculer que les faux apôtres y sont pour quelque chose ; ils on fourré leur grain de sel dans ce projet et l’ont enrayé. En effet, comme ils reçoivent un soutien financier de l’église de Corinthe, il est probable, d’une part qu’ils aient détourné à leurs profits certains fonds destinés à cette collecte, et d’autre part, ils se sont arrangés pour faire mourir ce projet. Il s’en suit que de retour de mission, Tite fait remarquer à Paul que les Corinthiens ont besoin d’un petit encouragement ce que l’apôtre s’empresse de leur donner un peu plus loin dans cette épître. Finalement, par l’entremise de Tite et d’autres personnes mentionnées mais inconnues, et grâce à l’intervention personnelle de l’apôtre, d’abord par écrit puis par une subséquente visite, les Corinthiens se ressaisissent tiennent leur promesse et versent leur dû à cette collecte.
Bien qu’au cours de son ministère, Jésus ait souvent instruit les foules concernant la juste utilisation des biens de ce monde, c’est Paul qui dans les chapitres 8 et 9 de cette seconde épître aux Corinthiens nous donne l’enseignement le plus complet des Écritures sur ce délicat sujet de la libéralité chrétienne.
Le chapitre 8 commence par : Nous voulons vous faire connaître, frères, la grâce que Dieu a accordée aux églises de Macédoine (2Corinthiens 8.1). La Macédoine est la moitié sud de la Grèce où se trouvent les églises de Philippes, Thessalonique, et Bérée, fondées par Paul et mentionnées dans le Nouveau Testament, et il y en avait certainement beaucoup d’autres dans cette province. Tout autant que possible, l’apôtre préfère motiver et instruire ses auditeurs, non seulement en paroles, mais aussi en actes. Ainsi, il n’hésite pas à inciter les Corinthiens et tous les chrétiens qu’il rencontre à imiter sa façon de vivre. Mais il prend également d’autres personnes que lui pour modèles, comme ses collaborateurs, et bien entendu Jésus-Christ. Par exemple, aux Philippiens, il écrit :
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, (2-8) il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix (Philippiens 2.5-8).
Dans ce chapitre 8, Paul va donner aux Corinthiens deux exemples de libéralité ; d’abord celui des églises de la Macédoine et ensuite celui du Christ. L’apôtre a bien l’intention de rendre visite aux Corinthiens, mais pas dans l’immédiat. En attendant donc, c’est par écrit qu’il leur donne les instructions nécessaires pour exercer la libéralité selon Dieu. Paul désire que cette collecte ait lieu avant son arrivée à Corinthe de façon à ce qu’une fois sur place il puisse enseigner la Parole de Dieu et non pas passer le plus clair de son temps à faire la quête. De plus, il tient absolument à ce que les dons soient faits de bon cœur, sans pression aucune, ce qu’il va préciser plus loin. Bien que les chapitres 8 et 9 soient presque exclusivement consacrés à des questions d’argent, le mot charnière n’est pas lié au monde de la finance puisqu’il s’agit du mot καρισ qui est généralement traduit par « grâce » et qui a donné « charisme » en français. Paul va l’employer une dizaine de fois dont ici dans le premier verset où il dit : « Nous voulons vous faire connaître frères, la grâce que Dieu a accordée aux églises de Macédoine ». Puis il utilise encore le mot καρισ dans les versets 4, 6 et 7 quand il écrit : « ils nous ont demandé la grâce, (traduit par faveur), de prendre part à l’assistance destinée aux croyants de Jérusalem ». Et encore : « Aussi avons-nous encouragé Tite à mener à bonne fin chez vous cette grâce, (traduit par œuvre de générosité), qu’il avait si bien commencée ». Et enfin : « cherchez donc aussi à exceller dans cette grâce, (également traduit par œuvre de générosité ». Ce que l’apôtre écrit aux Corinthiens est que le désir des églises de Macédoine de participer à cette collecte, est une grâce, une bonne disposition de cœur, qui vient de Dieu. En d’autres mots, et aussi étrange que cela puisse paraître, ne donne pas qui veut, mais seulement ceux chez qui le Saint-Esprit est à l’œuvre.
D’un point de vue théologique, le mot καρισ exprime une faveur non méritée et c’est ainsi qu’il est souvent traduit dans le Nouveau Testament. Oui, mais en grec classique, il signifie « grâce » un peu dans le sens du mot français ; ce peut être la beauté, le charme, la gentillesse, la bonne volonté, le ravissement, la reconnaissance ou même le plaisir qui est une grâce. Dans la culture grecque, καρισ se présente sous trois formes : le bon, le beau et le noble, des qualités que les Grecs veulent partager avec tous les autres peuples qu’ils considèrent de très haut comme ignares ou primitifs.
Paul utilise très souvent le mot καρισ dans ses écrits. Cette grâce est la passion de Dieu à vouloir partager toute sa bonté avec ses créatures. Cela veut dire qu’il désire répandre ses bénédictions sur vous et sur moi ; il veut que nous devenions intérieurement bons, beaux et nobles à l’image de son Fils Jésus-Christ. Cette grâce entre évidemment dans la réalisation du plan du salut. Aux Éphésiens, Paul écrit :
Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter (Éphésiens 2.8-9).
Tout homme est coupable devant Dieu et n’a strictement rien à lui offrir, aussi Dieu a-t-il dû nous sauver par pure grâce. Le Créateur aime sa créature déchue et veut lui venir en aide, mais il ne peut le faire de façon arbitraire d’une manière contraire à sa nature, or, il est trois fois saint. Voilà pourquoi, Dieu a dû envoyer son Fils Jésus pour mourir à notre place. Dans l’Évangile selon Jean, on lit :
Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle (Jean 3.16).
Dieu donne et n’est le débiteur de personne. Dans l’un des Psaumes, on lit :
Tous les animaux des forêts sont à moi, à moi, les bêtes par milliers dans les montagnes ! Je connais les oiseaux des cieux et tous les animaux des champs me sont à portée de la main. Si j’avais faim, te le dirais-je ? L’univers est à moi et tout ce qu’il renferme (Psaumes 50.10-12).
Dieu n’a pas besoin de moi et il n’a que faire de nos dons. La libéralité chrétienne est une grâce qui nous est accordée et donc un privilège.
Paul a rétabli une pleine confiance entre lui et ses frères de Corinthe ; il leur a ouvert tout son cœur et il leur a témoigné avec effusion son amour. Maintenant, il fait appel à leur charité, non pour lui, mais pour les frères pauvres de la Palestine, auxquels d’autres églises envoient également du secours.
Versets 1-2
Je commence à lire le chapitre 8 de la seconde épître de Paul aux Corinthiens.
Nous voulons vous faire connaître, frères, la grâce que Dieu a accordée aux églises de Macédoine. Elles ont été mises à l’épreuve par de multiples détresses, mais les croyants, animés d’une joie débordante et malgré leur extrême pauvreté, ont débordé en une très grande générosité (2Corinthiens 8.1-2).
En Macédoine, on pourrait dire que dans l’équation que nous en donne l’apôtre le compte n’y est pas. En effet, comment une joie débordante + une extrême pauvreté peut-elle = une très grande générosité ?
Les églises de la Macédoine furent fondées par Paul lors de son deuxième voyage missionnaire et elles ont passé ensuite par une période particulièrement éprouvante, c’est à dire qu’en langage clair, le vocabulaire employé suggère qu’elles subissent les pressions dues à de sévères persécutions. Qu’à cela ne tienne, tandis que le confort physique de ces jeunes croyants est en chute libre, la qualité de leur vie spirituelle augmente dans les mêmes proportions. Depuis qu’ils ont découvert la grâce de Dieu, ils tiennent ferme dans la foi face aux difficultés de tous ordres qu’ils rencontrent. Or, les Corinthiens ne se trouvent pas dans une pareille situation.
Versets 3-4
Je continue.
Ils sont allés jusqu’à la limite de leurs moyens, et même au-delà, j’en suis témoin ; spontanément et avec une vive insistance, ils nous ont demandé la faveur de prendre part à l’assistance destinée aux croyants de Jérusalem (2Corinthiens 8.3-4).
Littéralement, il est écrit que ces chrétiens démunis de tout demandèrent « la grâce de communier au service des saints de Jérusalem » ; c’est ce qui est traduit par : « la faveur de prendre part à l’assistance destinée aux croyants de Jérusalem ». Sachant ces chrétiens de Macédoine dans une misère telle qu’ils auraient eux-mêmes eu besoin d’aide, Paul a hésité à leur parler de cette collecte en faveur des croyants pauvres de Jérusalem. Mais une fois au courant de l’extrême misère de leurs frères de Palestine, les chrétiens de Macédoine ont donné les quelques deniers qui leur restaient sans aucune retenue et avec une pleine confiance dans le Seigneur qu’il les délivrerait de leurs propres détresses. Ils ont donné avec cette simplicité de cœur qui ne calcule pas, qui ne regarde pas à l’avenir, mais uniquement au Seigneur et aux besoins de frères malheureux et dans la misère.
Dans son évangile, Marc nous raconte l’histoire d’une pauvre veuve qui a placé son obole de deux sous dans le tronc du Temple. Je lis le passage :
Puis Jésus s’assit en face du tronc ; il observait ceux qui y déposaient de l’argent. Beaucoup de riches y avaient déjà déposé de fortes sommes quand arriva une pauvre veuve qui déposa deux petites pièces, une somme minime. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit : — Vraiment, je vous l’assure, cette pauvre veuve a donné bien plus que tous ceux qui ont mis de l’argent dans le tronc. Car tous les autres ont seulement donné de leur superflu, mais elle, dans sa pauvreté, elle a donné tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre (Marc 12.41-44).
Il est intéressant de remarquer que selon ce passage, Dieu prend note de ce que les croyants contribuent à son œuvre, mais aussi et surtout de ce qu’ils gardent pour eux-mêmes.
On raconte l’histoire d’une église en Écosse qui essayait avec difficultés de lever les fonds nécessaires pour l’acquisition d’un nouveau bâtiment. L’un des membres, Monsieur Mac Pherson, était suffisamment argenté pour pouvoir à lui tout seul acheter l’édifice en question. Mais c’était un Écossais très près de ses sous. Un diacre est allé le trouver pour lui demander : « Alors frère, combien allez-vous donner pour la nouvelle église ? » L’homme a répondu : « Oh, je pense que je pourrai contribuer comme la pauvre veuve ! » Le diacre est reparti tout content et lors d’une réunion publique a déclaré : « Frères et sœurs, nous disposons de tout l’argent dont nous avons besoin, Monsieur Mac Pherson ici présent va nous donner tout ce qu’il possède pour cet achat ». Sur quoi, l’Écossais en question tout stupéfait a rétorqué : « Je n’ai pas dit ça ! J’ai dit que je contribuerai comme la pauvre veuve ! » Le diacre lui a répondu : « Eh bien selon l’évangile, elle a donné tout ce qu’elle possédait et c’est ce que j’ai compris que vous alliez faire. » Le pauvre, comme cette veuve, qui est riche en Dieu dans son cœur, est libre à l’égard des biens du monde. Voilà pourquoi, proportionnellement, la veuve a donné bien plus que le riche, dont l’amour de l’argent rend trop souvent le cœur froid et stérile.
Verset 5
Je continue le texte.
Dépassant toutes nos espérances, les Macédoniens se sont tout d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur et ensuite, conformément à la volonté de Dieu, ils se sont mis à notre disposition (2Corinthiens 8.5).
Ce n’est pas tant l’importance de la contribution des églises de la Macédoine qui est remarquable, mais le fait qu’elles ont donné au-delà du raisonnable. Dans une certaine assemblée, on faisait une collecte pour aider une famille sur le point de perdre sa maison. Le diacre chargé de la collecte s’est adressé à un des membres et lui a demandé : « Alors frère, combien pouvez-vous donner ? » « Eh bien a-t-il répondu, je pense que je pourrais donner 50 euros sans difficulté ». Le diacre a répondu : « Alors, pourquoi ne pas donner 100 euros avec difficulté ? »
Les chrétiens de la Macédoine ont vidé leurs comptes en banque avec joie et pourtant c’est un tel sacrifice de leur part que c’est comme s’ils s’étaient arraché les tripes. Je sais bien que ça fait un peu vulgaire de le dire ainsi, mais c’est la meilleure façon de décrire leur geste. Il est très important de remarquer qu’ils ont agi ainsi après avoir s’être d’abord entièrement consacrés au Seigneur, corps, âme, esprit, ce qui inclut forcément toutes leurs possessions matérielles. Ensuite seulement, ils ont vidé leur portefeuille. Si Dieu ne possède pas ma main, ce que j’ai dans la main ne l’intéresse pas même si je suis disposé à le lui donner. Précédemment dans cette épître, Paul a écrit :
Nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles nous préparent. Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles qui ne durent qu’un temps, mais sur les réalités encore invisibles qui demeureront éternellement (2Corinthiens 4.17-18).
De toute évidence, telle est mot pour mot, la perspective du monde des croyants de la Macédoine. C’est d’une telle attitude juste devant Dieu que découla leur décision de se sacrifier et de révéler ainsi leur amour et leur dévouement envers Dieu et leurs frères de Jérusalem dans le besoin.
Versets 6-7
Je continue le texte.
Aussi avons-nous encouragé Tite à mener à bonne fin chez vous cette grâce, cette œuvre de générosité qu’il avait si bien commencée. Vous êtes riches dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la foi, de la parole ou de la connaissance, du zèle en toutes choses ou de l’amour qui, de nos cœurs, a gagné les vôtres ; cherchez donc aussi à exceller dans cette œuvre de générosité (2Corinthiens 8.6-7).
On découvre ici que pendant le séjour qu’il vient de faire à Corinthe, Tite a commencé à recueillir des fonds dons. Maintenant il faut transformer l’essai. Paul désire que cette collecte soit rapidement achevée afin de la joindre à celle, déjà prête, des Macédoniens. On apprend plus loin (8.17) que Tite a déjà donné son accord pour retourner à Corinthe à cet effet.
L’exemple de générosité des églises de Macédoine permet à Paul d’exhorter les Corinthiens à se montrer à leur hauteur. Quand lui-même a exercé son ministère auprès d’eux, il s’est donné sans réserve. Il s’en est suivi que sur le plan spirituel, les Corinthiens ont été abondamment bénis par Dieu, mais tous leurs dons sont de peu de valeur, sans le dévouement de la charité que leur demande l’apôtre. Maintenant que les Corinthiens lui ont à nouveau témoigné beaucoup d’affection, il leur donne l’occasion d’exceller dans cette œuvre de bienfaisance.
Comme je l’ai dit, les dons d’argent sont une manifestation de la grâce de Dieu envers le donateur. La générosité d’un croyant est un acte d’adoration et une preuve d’amour envers son Seigneur. Quelqu’un a dit que pour honorer et vénérer Dieu, il faut trois objets : une Bible, un livre de chants et un carnet de chèques.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.