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14 mars 2024

2 Corinthiens 1.22 – 2.13

Chapitre 1

Introduction

Dans presque tous les films de cape et d’épée, à un moment donné on voit le seigneur du coin ou un grand propriétaire terrien écrire une lettre importante, ça fait partie du script en quelque sorte. Puis ce personnage important plie sa missive avec grand soin pour ensuite faire couler de la cire à 2 ou 3 endroits avant d’y apposer son cachet qu’il porte sous forme de bague. Ces précautions servent évidemment à protéger le contenu de la lettre des regards indiscrets.

Aujourd’hui dans notre monde contemporain, les plis cachetés font partie du folklore et des films à grand spectacle ou sont utilisés pour donner un caractère solennel à une déclaration exceptionnelle lors d’une cérémonie particulière. L’équivalent moderne du document scellé à la cire est la lettre recommandée qui est effectivement tamponnée dans tous les sens. De cette façon, on est sûr qu’elle ne se perdra pas en route et sera délivrée de la main à la main en bonne et due forme à son destinataire.

À l’époque du Nouveau Testament, les cachets sont très utilisés comme par exemple dans le cas où un acheteur met son sceau sur une marchandise qu’il vient d’acquérir indiquant par là qu’il est le nouveau propriétaire et protecteur du bien en question. Au premier siècle de notre ère, tout le monde connaît cette façon de procéder et c’est de cette conscience collective que l’apôtre Paul s’inspire pour expliquer le rôle du Saint-Esprit dans la vie d’un chrétien.

Verset 22

Je continue à lire dans le premier chapitre de la seconde épître aux Corinthiens.

Et c’est encore Dieu qui nous a marqués de son sceau, comme sa propriété, et qui a mis dans notre cœur son Esprit comme acompte des biens à venir (2Corinthiens 1.22).

Cette vérité du croyant marqué du sceau de Dieu, comme d’un fer rouge pour ainsi dire, apparaît plusieurs fois dans le Nouveau Testament, et généralement sous la plume de l’apôtre Paul. Par exemple, il écrit aux Éphésiens :

N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu car, par cet Esprit, Dieu vous a marqués de son sceau comme sa propriété pour le jour de la délivrance finale (Éphésiens 4.30).

Le Saint-Esprit est le sceau qui confirme qu’une personne s’est identifiée à Jésus et qu’il est la propriété de Dieu. C’est aussi ce que Paul veut dire quand il se décrit comme l’esclave ou le serviteur du Christ ; il lui appartient en propre.

Je me souviens quand j’étais enfant j’aimais bien regarder les films de cow-boys à la télé et on y voyait presque toujours des voleurs de bétail. Pour identifier le troupeau de leur patron, les vachers d’un certain ranch marquent les bêtes au fer rouge tandis qu’elles beuglent à l’assassin, évidemment. Aujourd’hui encore dans les champs, on voit souvent des bovins qui portent un signe distinctif, généralement agrafé à l’oreille, qui identifie leur propriétaire.

Dans l’évangile, le croyant est comparé à une brebis qui fait partie du troupeau de Jésus-Christ, le grand berger. Chacune d’entre elles porte la marque qui l’identifie comme appartenant au Seigneur. C’est une façon de dire que même si elle s’égare temporairement, elle ne peut pas se perdre, car Jésus la cherchera jusqu’à ce qu’il la retrouve. La présence du Saint-Esprit dans le croyant est donc la garantie que ce dernier fait partie de la famille de Dieu, et un gage de sécurité qui assure que le bon berger le mènera dans la bergerie céleste éternelle en temps voulu.

Dans le texte, l’apôtre Paul ne dit pas seulement que « Dieu nous a marqués de son sceau comme sa propriété », il ajoute que « il a mis dans notre cœur son Esprit comme acompte des biens à venir ». Au premier siècle, ce mot « acompte » est un terme commercial qui désigne le premier versement d’un montant total dû. Aujourd’hui, en grec moderne, il signifie « bague de fiançailles ».

Quand nous avons acheté notre maison, nous sommes allés une première fois chez le notaire pour signer le compromis de vente. On s’est alors engagé à acheter cette propriété pour une certaine somme, et pour prouver notre bonne foi, nous avons versé ce jour-là un acompte qui, je crois, correspondait à 10 % du prix global. Ce premier chèque garantissait en quelque sorte que les 90 % de l’argent restant dû serait versé au moment du contrat final. Lorsque Dieu donne le Saint-Esprit à un nouveau croyant, il offre une garantie qu’un jour, le salut complet, c’est-à-dire la vie éternelle, un corps de résurrection et toute la gloire qui l’accompagne, lui sera effectivement accordé. C’est une certitude parce que la totalité de la somme due, le sang du Christ sur le calvaire, a déjà été versée en totalité.

La présence de l’Esprit dans le croyant lui donne dans le temps présent un avant-goût des bénédictions à venir et la preuve que l’avenir a déjà commencé. Quand, après avoir signé le compromis de vente, nous sommes sortis de chez le notaire, nous étions déjà propriétaires en puissance, mais pas dans les faits. Cependant, ce n’était plus qu’une question de temps avant que la maison soit bel et bien la nôtre. Bien sûr ici sur terre, le vendeur aurait pu se rétracter en nous versant des dommages et intérêts, mais dans le cas du Créateur, il est impossible qu’il change d’avis, car il est le Dieu fidèle par excellence, celui qui ne ment point et qui garde ses promesses.

Verset 23

Je continue maintenant le texte.

Pourquoi donc ne suis-je pas encore revenu à Corinthe ? J’en prends Dieu à témoin sur ma vie : c’est parce que je voulais vous ménager (2Corinthiens 1.23).

Paul est tout à fait conscient que sa décision de reporter sa visite pose un problème aux Corinthiens. C’est pourquoi, par un serment solennel qui prend Dieu pour juge, il mise sa vie sur la véracité des explications qu’il donne. Contrairement à ce qu’il a dit dans sa lettre précédente, Paul a modifié ses projets de voyage, mais s’il a changé ses plans, c’est par égard pour les Corinthiens et pour leur bien. En effet, en laissant s’écouler un peu de temps avant sa prochaine visite, l’apôtre leur donne la possibilité de se repentir et de régler leurs problèmes eux-mêmes. S’ils le font, il ne sera pas obligé de leur imposer une sévère discipline en usant de son autorité apostolique.

Verset 24

Je finis le premier chapitre.

Notre rôle n’est pas de dominer sur votre foi, mais de collaborer ensemble à votre joie, car vous tenez fermes dans la foi (2Corinthiens 1.24).

Par ces paroles, Paul adoucit ce qu’il y a de sévère dans ce qu’il vient de dire précédemment. Il ne veut pas agir comme un despote et tirer parti du fait qu’il est le père spirituel de la plupart des membres de l’église de Corinthe. En effet, si la domination autoritaire peut produire une soumission forcée, elle ne conduit pas à l’obéissance qui vient de la foi, et c’est ce que l’apôtre désire pour ses enfants spirituels. De toute façon, la dictature n’est pas la façon de procéder du Christ. Paul explique donc sa position en se présentant comme le coéquipier des Corinthiens. Il ne cherche pas à les dominer mais à les aider. Sachant que la plupart d’entre eux sont de véritables croyants, il veut leur donner le temps nécessaire pour régler leurs problèmes afin que sa prochaine visite soit des retrouvailles joyeuses autant pour lui que pour eux.

Chapitre 2

Versets 1-2

Nous arrivons maintenant au chapitre 2 où Paul continue à expliquer pourquoi il a changé d’avis et reporté sa visite. Je commence à le lire.

C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas retourner chez vous pour ne pas vous attrister de nouveau. Car si je vous plonge dans la tristesse, qui pourra encore réjouir mon cœur si ce n’est vous que j’aurais moi-même attristés ? (2Corinthiens 2.1-2).

En d’autres mots, l’apôtre explique aux Corinthiens que s’ils sont peinés une fois encore parce qu’il désapprouve leur conduite, il s’en réjouit dans la mesure où ils se repentent bien entendu. Cependant, Paul n’a aucun désir de les réprimander à nouveau ; au contraire, il veut se réjouir avec eux.

Dans ce passage, la succession des mots du texte grec suggère que Paul a déjà effectué une telle visite dont le livre des Actes ne parle pas. Dans ce cas, il s’agit d’une visite éclair de 2 ou 3 jours seulement et qui a fait suite à sa première lettre et à l’échec de la mission de Timothée. A cette occasion, l’apôtre fut reçu très froidement et même humilié par un membre éminent de l’église sans que les autres se mettent en peine ou interviennent en sa faveur. Cet événement a été suivi d’une réprimande bien méritée de la part de Paul, mais qui a profondément attristé les Corinthiens. Paul est apôtre de Jésus-Christ, il n’est ni masochiste ni tortionnaire; il n’éprouve aucun plaisir à faire souffrir ses enfants spirituels ce qui fait qu’il n’a aucune envie de renouveler une expérience plutôt pénible. Il cherche à remplir son mandat en évitant les étincelles autant que possible. Voilà donc la raison qui a motivé son changement de plan.

Versets 3-4

Je continue.

Si je vous ai écrit comme je l’ai fait dans ma précédente lettre, c’était précisément pour qu’en venant chez vous je ne sois pas attristé par ceux-là mêmes qui devaient faire ma joie. J’ai, en effet, la conviction en ce qui vous concerne que ce qui fait ma joie fait aussi la vôtre à vous tous. Aussi est-ce dans une profonde détresse, le cœur serré et avec bien des larmes que je vous ai écrit cette lettre, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez combien je vous aime (2Corinthiens 2.3-4).

La lettre dont il est question ici est celle qui a remplacé la visite que Paul avait initialement prévue et qui ne nous est pas parvenue. Cette décision de l’apôtre d’écrire au lieu de se rendre sur place était audacieuse parce qu’il ne savait pas comment les Corinthiens allaient accepter cette lettre, vu qu’ils ont plutôt la tête dure et bien du mal à comprendre les vérités spirituelles. En tout cas, ces événements douloureux révèlent que malgré sa fermeté, Paul ne cache pas ses larmes. Il éprouve des sentiments très forts à l’égard des croyants de Corinthe et la rédaction de la lettre qui les a attristés, a été un vrai calvaire pour lui. Cela dit, l’apôtre n’a fait que son devoir devant Dieu. En effet, il est évident, d’une part, que celui qui est fidèle au ministère que le Seigneur lui a confié ne doit pas chercher à se venger où être hargneux à l’égard de ceux qui le contrent. Mais d’autre part, il doit aussi dire la vérité telle qu’elle est, avec diplomatie certes, mais sans arrondir les angles et chercher des excuses aux fauteurs de troubles. Dans sa seconde épître à Timothée, Paul écrit :

C’est pourquoi, devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui va juger les vivants et les morts, et dans la perspective de sa venue et de son règne, je te le recommande solennellement : proclame la Parole, insiste, que l’occasion soit favorable ou non, convaincs, réprimande, encourage par ton enseignement, avec une patience inlassable. Car le temps viendra où les hommes ne voudront plus rien savoir de l’enseignement authentique. Au gré de leurs propres désirs, ils se choisiront une foule de maîtres à qui ils ne demanderont que de leur caresser agréablement les oreilles (2Timothée 4.1-3).

C’est par amour pour ses paroissiens qu’un pasteur doit leur dire la vérité et corriger ceux qui le méritent. En agissant ainsi, il sera un ouvrier fidèle pour son Seigneur. Jean Calvin écrit : « Il est d’un vrai pasteur de pleurer lui-même avant de provoquer les larmes des autres, de souffrir en silence dans ses réflexions avant de produire son indignation, de retenir pour lui-même plus de douleur qu’il n’en fait éprouver à d’autres ».

Verset 5

Je continue le texte.

Si l’un de vous a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais vous tous, ou du moins une partie d’entre vous, pour ne rien exagérer (2Corinthiens 2.5).

C’est l’attitude pourrie d’un membre de l’église de Corinthe qui, d’une part, attrista profondément Paul lors de la visite pénible qu’il rendit aux Corinthiens et d’autre part, le poussa à rédiger sa lettre sévère. Ce qui s’est exactement passé ne nous est pas révélé, mais si on lit entre les lignes, il semble que quelqu’un a mis Paul au défi de prouver son autorité apostolique. Le pire cependant est que les autres membres de l’église sont restés indifférents ; ils n’ont pas voulu se mêler de cette affaire, pensant à tort qu’il s’agissait d’une altercation privée qui ne les concernait pas. Ils n’ont pas été capables de faire le lien entre l’autorité bafouée de l’apôtre et la véracité de l’enseignement qu’ils ont reçu de lui.

Par ailleurs, certains commentateurs disent que l’homme qui a défié Paul est aussi celui qui a commis l’inceste dont il est question dans la première épître, mais on ne peut pas savoir. D’un côté, ces Corinthiens prétendent être des chrétiens très spirituels, mais d’un autre, comme la majorité d’entre eux est issu d’un paganisme pur et dur, ils n’ont pas bronché devant cette immoralité grossière qui offense même les moralistes non-croyants. Paul avait été abasourdi par ce laisser-faire et les avait rudement repris. Il leur avait alors dit : Ceux du dehors, Dieu les jugera. Mais vous, chassez le méchant du milieu de vous (1Corinthiens 5.13). Qui que soit le coupable en question, l’église avait finalement réagi et l’avait excommunié jusqu’à ce qu’il se repente de son péché.

Versets 6-8

Je continue le texte.

Le blâme que lui a infligé la majorité d’entre vous est suffisant pour cet homme. Aussi devriez-vous à présent lui accorder votre pardon et le réconforter, afin qu’il ne soit pas accablé par une tristesse excessive. Je vous engage donc à lui témoigner de l’amour (2Corinthiens 2.6-8).

L’expulsion infligée par le conseil de l’église à celui qui s’est dressé contre l’apôtre ayant porté ses fruits, Paul rappelle que la discipline doit être exercée avec mesure et que son but est la réintégration de la personne dans la communauté chrétienne, et non pas de la pousser à abandonner la foi suite à une excommunication qui n’en finit plus. Les Corinthiens qui étaient d’abord des témoins indifférents, ont versé dans l’excès contraire et sont devenus, semble-t-il, des bourreaux intraitables. Voilà pourquoi Paul leur demande maintenant de pardonner au pécheur repentant. Dans son épître aux Galates, il écrit :

Frères, si quelqu’un s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui vous laissez conduire par l’Esprit, ramenez-le dans le droit chemin avec un esprit de douceur. Et toi qui interviens, fais attention de ne pas te laisser toi-même tenter (Galates 6.1).

L’attitude sainte-ni-touche qui consiste à penser : « je suis meilleur que toi » est tout à fait inacceptable de la part de celui qui se dit chrétien, car une telle disposition d’esprit est un trait d’orgueil qui mérite une sévère réprimande.

Versets 9-11

Je continue le texte.

Car je vous ai aussi écrit pour vous mettre à l’épreuve et voir si vous obéissez en toutes choses. Celui à qui vous accordez le pardon, je lui pardonne moi aussi. Et si j’ai pardonné, pour autant que j’aie eu quelque chose à pardonner, je l’ai fait à cause de vous, devant le Christ, pour ne pas laisser Satan prendre l’avantage sur nous : nous ne connaissons en effet que trop bien ses intentions (2Corinthiens 2.9-11).

Comme c’est Paul qui a amené les Corinthiens au Seigneur puis qui les a enseignés, il se sent responsable de leur bien-être spirituel. Il veut donc que les membres de l’église reconnaissent son autorité et obéissent à ses instructions, et c’est ce qui s’est passé. Cet homme qui a gravement offensé Paul a été excommunié à la fois par l’apôtre et la communauté. Maintenant, c’est également ensemble, l’apôtre et l’assemblée, qu’ils doivent serrer les rangs, restaurer et réintégrer le pécheur repentant dans l’église. Paul exprime son intime confiance dans ses frères, et son entière communion avec eux dans toute cette affaire grave et délicate. Mais il est grand temps d’agir avant que cet homme, l’âme découragée, parte à la dérive et abandonne la foi. L’exclusion temporaire d’un coupable impénitent vise, d’une part, à préserver la communauté de son péché, et d’autre part, à favoriser la repentance et donc le retour du pécheur. La discipline pastorale exercée par les premiers chrétiens avait toujours en vue la restauration. Je cite à nouveau Calvin qui écrit : « Si tu continues à être dur envers une telle âme, ce sera une cruelle insulte, et non plus de la discipline. Rien n’est plus dangereux que de donner prise à Satan sur un pécheur par le désespoir. Nous armons Satan toutes les fois que nous refusons la consolation à ceux qui sont touchés de contrition pour leur péché. »  Dans cette épître, Paul fait plusieurs fois référence à Satan. Il l’appelle par ce nom trois fois (11.14 ; 12.7), et une fois « le dieu de ce siècle ou de ce monde » (4.4), « Bélial », qui est la personnification du mal (6.15), et « le serpent » (11.3). Satan qui veut dire : « l’adversaire » est par définition l’ennemi de Dieu ; il cherche donc à nuire continuellement à l’église de Jésus-Christ. Son premier désir était que cet homme insolent et rebelle reste dans l’assemblée et répande son mauvais esprit, son poison à un maximum de membres. Ça n’a pas marché. Alors maintenant que ce pécheur s’est repenti, le diable se démène autant qu’il peut afin qu’il ne retourne pas dans la communauté. Sachant cela, Paul prend les devants pour contrecarrer ses plans. Il veut qu’au plus vite, l’église témoigne de l’amour à cet homme et pardonne son attitude, sinon, l’âme découragée, il risque de retourner au paganisme dont il est probablement issu, et alors Satan aura marqué un point dans le combat qui l’oppose à Dieu.

Dans cette affaire, l’autre objectif du diable est de creuser un fossé entre l’église de Corinthe et l’apôtre. Voilà pourquoi il est important que les relations qui unissent Paul, les Corinthiens et l’offenseur, soient rétablies. Il apparaît clairement que si Paul a modifié son projet de rendre visite aux Corinthiens, c’est uniquement pour leur bien-être. Au lieu d’aller lui-même sur place ce qui aurait produit un climat de tension, il a envoyé Tite, l’un de ses collaborateurs, avec une lettre de sa part.

Versets 12-13

Je continue.

Je suis allé à Troas pour y annoncer la Bonne Nouvelle du Christ. J’y ai trouvé, grâce au Seigneur, des portes largement ouvertes à mon activité. Cependant, je n’ai pas eu l’esprit tranquille parce que je n’y avais pas retrouvé mon frère Tite. C’est pourquoi j’ai pris congé des croyants et je suis parti pour la Macédoine (2Corinthiens 2.12-13).

La Macédoine est la province romaine de la moitié sud de la Grèce. Troas se trouve au nord-ouest de ce qui est aujourd’hui la Turquie, et à proximité du site de la célèbre ville antique de Troie. Si aujourd’hui il ne reste de Troas que des ruines, au premier siècle c’est le principal port d’embarquement des passager allant de Turquie en Grèce. C’est donc à Troas que Paul a initialement projeté d’attendre Tite qui revient de Corinthe, afin d’apprendre de lui le plus tôt possible la situation de cette église et l’effet qu’a produit sa lettre.

Tandis qu’il prend son mal en patience, et avant de poursuivre son voyage en Grèce, il veut annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ dans cette importante colonie romaine où, grâce à Dieu, la situation lui est favorable. Mais ne voyant pas Tite venir, il devient de plus en plus inquiet. Non seulement il se fait du souci pour l’église de Corinthe, mais il craint aussi pour la sécurité de Tite car il porte peut-être sur lui une partie de la collecte qui a été faite en faveur des croyants déshérités de Jérusalem. Or, à cette époque, et malgré la poigne de fer de Rome, les bandits de grand chemin abondent. Paul qui se ronge les ongles, quitte alors Troas, traverse la Mer Égée et pénètre en Macédoine afin de se rapprocher de Corinthe et donc de Tite. Plus loin dans cette Épître, Paul reprend le fil de ce récit et dit :

À notre arrivée en Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans (2Corinthiens 7.5).

On constate que le grand apôtre est lui aussi sujet à certaines des faiblesses qui sont les miennes. Ça me rassure. Il n’est pas un surhomme car il éprouve de la peine, des soucis et des craintes. Mais envers et contre tout, Paul a été un serviteur de Dieu fidèle jusqu’à la mort et un modèle de vie.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 25 2024

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