1 Samuel 9.4 – 11.2
Introduction
Certaines personnes semblent être nées sous une bonne étoile et d’autres sous un mauvais sort; il y a des gens à qui la chance sourit et d’autres qui ont toujours la poisse. Moi, à ce qu’on m’a dit, mes grands-parents ont mis du sel dans mon berceau pour chasser les mauvais esprits. On peut aussi se demander s’il est vrai que le hasard fait bien les choses, du moins, quelques fois. Cependant, selon l’enseignement des Écritures, le hasard, à proprement parler, n’existe pas parce que c’est incompatible avec la souveraineté de Dieu. L’auteur du premier livre de Samuel raconte que des ânesses qui broutaient tranquillement dans un pré décident tout d’un coup collectivement de quitter la région. Elles appartiennent à un grand propriétaire terrien de la tribu de Benjamin qui envoie son fils à leur recherche. Saül va par monts et par vaux mais ne les trouve pas. Seulement, par le plus grand des hasards, il arrive soudainement à proximité de la demeure de Samuel. Cette coïncidence ordonnée par Dieu met tête à tête Saül avec le représentant de l’Éternel qui est habilité à l’oindre roi. Je continue à lire dans le chapitre 9 du premier livre de Samuel.
Versets 5-10
Arrivés au territoire de Tsouph, Saül dit au serviteur qui l’accompagnait : — Viens, nous allons rentrer, sinon mon père va s’inquiéter à notre sujet sans plus penser aux ânesses. Le serviteur lui répondit : — Attends, il y a justement dans cette ville un homme de Dieu très considéré ; tout ce qu’il annonce arrive immanquablement. Allons le voir ! Peut-être nous indiquera-t-il par quel chemin continuer notre route. — D’accord, allons-y ! dit Saül. Mais qu’est-ce que nous apporterons à cet homme ? Nos provisions sont épuisées et nous n’avons aucun cadeau que nous puissions offrir à l’homme de Dieu. Il ne nous reste plus rien. Le serviteur lui répondit : — Il se trouve que j’ai encore sur moi une petite pièce d’argent, je la donnerai à l’homme de Dieu et il nous indiquera le chemin à prendre. Autrefois en Israël, quand on allait consulter Dieu, on disait : “ Venez, allons chez le voyant, l’homme qui reçoit des révélations ! ” C’était là le nom par lequel on désignait ceux qu’on appelle aujourd’hui des “ prophètes ”. Saül dit à son serviteur : — Tu as raison ! Allons-y ! Et ils se dirigèrent vers la ville où habitait l’homme de Dieu (1Samuel 9.5-10).
La coutume habituelle en Orient est de ne jamais aller rendre visite à quelqu’un les mains vides surtout si c’est pour lui demander une faveur; c’est souvent de la nourriture et les serviteurs de l’Éternel recevaient fréquemment de tels présents qui contribuaient à leur entretien, car il faut bien vivre. Plus tard, attirés par la possibilité de gains faciles grâce au mensonge, les faux prophètes adapteront leur message aux désirs de leurs auditeurs généreux. En nous rapportant leurs conduites vénales, la Parole de Dieu nous met en garde contre les politiciens véreux, qu’ils soient anciens ou modernes. Dans la situation qui nous occupe, Saül hésite à se rendre chez Samuel pour le consulter au sujet des ânesses perdues. Mais il n’a pas à avoir de scrupules parce que, un second hasard de Dieu, son serviteur à une petite pièce d’argent de 3 g en poche. A cette époque, on ne compte pas la monnaie mais on la pèse car elle est uniquement constituée de métal noble. L’auteur nous donne ici une petite note linguistique intéressante et on apprend que Samuel est considéré comme un voyant parce qu’il reçoit des révélations divines même dans des domaines bassement matériels comme celui de trouver des animaux perdus. A partir de Samuel, les voyants auront essentiellement à charge de proclamer la Parole de l’Éternel et seront appelés prophètes, mais Samuel est les deux à la fois. Ce récit est ironique parce que le but des deux hommes est de retrouver quelques ânesses alors que l’aboutissement réel et imprévisible de leur voyage est un trône et un royaume.
Versets 11-14
Je continue le texte.
Pendant qu’ils gravissaient la montée qui mène vers la ville, ils croisèrent des jeunes filles qui en descendaient pour aller puiser de l’eau. Ils leur demandèrent : – L’homme qui reçoit des révélations est-il là ? — Oui, lui répondirent-elles, il vient d’arriver en ville car il y a aujourd’hui un sacrifice pour le peuple sur le haut-lieu. Vous allez le trouver avant qu’il ne monte sur le haut-lieu pour le repas ; car le peuple ne se mettra pas à table avant son arrivée, parce que c’est lui qui doit bénir le sacrifice. Ils montèrent donc à la ville. Au moment où ils y pénétrèrent par la porte, Samuel sortait dans leur direction pour monter au haut-lieu (1Samuel 9.11-14).
Saül et son serviteur arrivent dans la ville de Rama où, troisième hasard de Dieu, ils croisent Samuel qui se rend au sommet de la colline pour y offrir un sacrifice à l’Éternel. Suite à la déchéance de la famille sacerdotale d’Éli et à la destruction de Silo par les Philistins, Israël n’a plus de lieu de culte centralisé. C’est donc dans sa ville que Samuel a construit un autel et des bâtiments annexes dans lesquels sont pris les repas suite aux sacrifices de communion.
Versets 15-21
Je continue le texte en compressant.
Or, la veille, l’Éternel avait fait cette révélation à Samuel : “ Demain, à cette même heure, lui avait-il dit, je t’enverrai un homme du territoire de Benjamin, tu lui conféreras l’onction pour l’établir chef de mon peuple Israël. ” Dès que Samuel aperçut Saül, l’Éternel l’avertit : — Voici l’homme dont je t’ai dit qu’il gouvernerait mon peuple. Saül aborda Samuel au milieu de la porte et lui demanda : — Peux-tu m’indiquer où est la maison de l’homme qui reçoit des révélations ? Samuel lui répondit : — C’est moi cet homme qui reçoit des révélations ! Passe devant moi et montons au haut-lieu. Quant aux ânesses disparues il y a trois jours, ne t’en inquiète plus ; elles sont retrouvées. D’ailleurs, à qui est réservé tout ce qu’il y a de précieux en Israël ? N’est-ce pas à toi et à toute ta famille ? Saül répliqua : — Que dis-tu là ? Ne suis-je pas un Benjaminite, de la plus petite des tribus d’Israël, et ma famille n’est-elle pas la moins importante de toutes celles de ma tribu ? Pourquoi parles-tu donc de cette manière ? (1Samuel 9.15-21).
Benjamin était le dernier des 12 fils de Jacob et la tribu avait été largement décimée dans une guerre civile. À la nouvelle qu’il sera roi, Saül est dans un état de choc. Il répond en faisant largement usage des conventions de langage de l’époque. Ses paroles ne traduisent pas la réalité, c’est seulement une façon de parler car sa famille qui possède des serviteurs et des ânes n’est pas la moindre parmi toutes celles de Benjamin.
Considérées selon notre perspective occidentale, les paroles de Saül font penser à de la fausse humilité. Cependant, il est fort probable qu’au moment de sa rencontre avec Samuel, ce jeune Benjaminite est vraiment un homme humble. En désignant Saül, l’Éternel répond à la requête des Israélites et choisit le roi qui est conforme à leurs désirs, mais pas au sien. Il faut en effet bien garder à l’esprit que Saül ne répond pas aux exigences de Dieu mais à celles du peuple. L’Éternel lui a donc gracieusement accordé le genre d’homme qu’il désire pour le diriger et surtout le conduire dans les combats.
Versets 22-27
Je finis ce chapitre 9.
Samuel emmena Saül et son serviteur et les fit entrer dans la salle du festin. Il les installa à la place d’honneur au milieu d’une trentaine d’invités. Ensuite, il ordonna au cuisinier : — Sors pour lui le morceau de viande que je t’ai remis pour que tu le mettes de côté. Le cuisinier apporta le gigot et sa garniture et le déposa devant Saül pendant que Samuel lui dit : — Voici la part qui t’a été réservée. Sers-toi et mange, car, pour cette occasion, elle a été gardée exprès pour toi, lorsque j’ai invité le peuple. Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là. Puis ils redescendirent ensemble du haut-lieu à la ville, et Samuel s’entretint avec Saül sur la terrasse de sa maison. Le lendemain, au lever du jour, Samuel appela Saül sur la terrasse : — Mets-toi en route, et je prendrai congé de toi. Saül se leva et se mit en route. Il sortit en compagnie de Samuel. Quand ils arrivèrent à la limite de la ville, Samuel dit à Saül : — Ordonne à ton serviteur d’aller devant nous. Le serviteur s’éloigna. Maintenant, tiens-toi là et je te ferai savoir ce que Dieu a dit (1Samuel 9.22-27).
Samuel place Saül à la tête de tous les responsables régionaux qui participent à ce repas sacrificiel communal. Non seulement il est assis à la place d’honneur mais il reçoit également le meilleur morceau de viande. Il est déjà traité comme un personnage important.
Le texte ne dit pas quel est le sujet de l’entretien entre les deux hommes mais il est probable que Samuel profite de ce moment pour préparer Saül à la révélation qu’il se propose de lui faire le lendemain avant son départ. Dans ce but, il lui a parlé de l’état décadent du peuple et de la nécessité d’œuvrer à son relèvement religieux, moral et politique. Certes, ce ne sont là que des suppositions mais elles sont probable.
Chapitre 10
Versets 1-6
Nous arrivons au chapitre 10 qui continue le récit dans lequel Saül reçoit l’onction qui le sacre roi. Je commence à lire en compressant.
Samuel prit le flacon d’huile qu’il avait emporté et en répandit le contenu sur la tête de Saül, puis il l’embrassa et dit : — Par cette onction, l’Éternel t’établit chef du peuple qui lui appartient. C’est toi qui le gouverneras, tu le sauveras des ennemis qui l’entourent. Et voici la preuve que c’est l’Éternel qui t’établit chef de son peuple par cette onction. Aujourd’hui, quand tu m’auras quitté, tu rencontreras deux hommes près du tombeau de Rachel, dans le territoire de Benjamin. Ils te diront : “ Les ânesses que tu es allé rechercher ont été retrouvées. Maintenant, ton père ne se préoccupe plus à leur sujet, mais il s’inquiète de vous et se demande ce qu’il doit faire pour te retrouver. ” En poursuivant ta route, lorsque tu arriveras au chêne de Thabor, tu rencontreras trois hommes montant à Béthel pour adorer Dieu. Ils te salueront et t’offriront deux pains. Tu les accepteras. Après cela, tu arriveras à Guibea-Élohim où tu rencontreras une confrérie de prophètes descendant du haut-lieu ; ils seront précédés de joueurs de luth, de tambourin, de flûte et de cithare. Ils seront dans un état de transe extatique. Alors, l’Esprit de l’Éternel tombera sur toi, tu deviendras tout exalté comme eux et tu seras changé en un autre homme (1Samuel 10.1-6).
Dans l’Ancien Testament, l’onction d’huile symbolise la consécration d’un homme ou d’un objet au service de Dieu et représente la communication de l’Esprit de Dieu. Jusque là, l’onction n’a été pratiquée qu’aux prêtres qui entrent dans leurs fonctions. Saül doit comprendre par cet acte toute la grandeur de la charge qui lui est confiée et d’où viendra la force dont il aura besoin pour la remplir. Samuel prédit la suite des événements de la journée au nouveau roi; il aura trois signes afin qu’il soit sûr de ne pas avoir rêvé. Dès ce moment là et même après son rejet par Dieu, Saül est irrévocablement consacré à l’Éternel jusqu’à sa mort.
C’est ici la première fois dans les Textes Sacrés qu’est mentionnée une confrérie de prophètes. En fait, ces hommes sont des disciples de Samuel et non des prophètes dans le vrai sens du mot comme leur maître. Ils ne reçoivent pas de révélations de l’Éternel, mais transmettent au peuple l’enseignement que leur donne Samuel. Ces hommes correspondent à ces religieux que l’Évangile appelle des scribes ou encore spécialistes de la Loi. Cela dit, parfois, l’Esprit de Dieu les saisit; ils entrent alors en transe et exhibent un comportement paranormal.
Versets 7-9
Je continue le texte.
Quand ces signes se seront réalisés pour toi, agis selon ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi ! Tu me précéderas à Guilgal où je te rejoindrai pour offrir des holocaustes et des sacrifices de communion. Tu m’attendras sept jours jusqu’à ce que je vienne te retrouver. Alors je te ferai savoir ce que tu dois faire. Saül quitta Samuel, et lorsqu’il se retourna pour reprendre la route, Dieu opéra une transformation en son être intérieur, et tous les signes annoncés se produisirent ce même jour (1Samuel 10.7-9).
Les sept jours avant la venue de Samuel donnent au peuple le temps de se rassembler autour de Saül son nouveau roi. Une fois que tous les chefs de familles et autres responsables seront présents, Samuel en tant que grand-prêtre installera Saül comme roi, officiellement devant tout le peuple.
Tous les signes annoncés par le prophète s’accomplissent jusqu’au troisième où Saül entre en transe dès qu’il est en contact de la confrérie de prophètes. En se saisissant de Saül, l’Esprit de Dieu rend un jeune homme inexpérimenté et ignorant capable d’assumer la direction du peuple d’Israël et d’accomplir sa mission. Mais ce n’est pas une transformation comme la régénération dont parle le Nouveau Testament. La conduite ultérieure de Saül prouve que c’est un faux jeton et un homme dégénéré. Ce n’est pas qu’il ne croit pas en l’Éternel mais contrairement au juge Éli, il ne lui est pas dévoué et cherche à l’utiliser pour son avancement personnel.
Versets 11-12
Je continue.
Tous ceux qui le connaissaient auparavant et qui le virent dans un tel état avec les prophètes se demandèrent l’un à l’autre : « Qu’est-il donc arrivé au fils de Qish ? Saül fait-il maintenant partie, lui aussi, des prophètes ? » L’un des assistants ajouta : – Et qui donc est leur maître ? C’est ainsi qu’est née l’expression proverbiale : Saül fait-il maintenant partie, lui aussi, des prophètes ?(1 Samuel 10.11,12).
Mais que fait ce citoyen auparavant honorable, au milieu des ces hurluberlus errants ? Ce qui arrive à Saül ne suscite que des commentaires défavorables. En gros, on lui fait subir les mêmes moqueries qu’aux apôtres qui parlaient en langues après avoir été baptisés du Saint-Esprit (Actes 2.13).
Versets 13-16
Je continue.
Lorsque Saül fut sorti de son état d’exaltation, il se rendit au haut-lieu. Son oncle lui demanda ainsi qu’à son serviteur : — Où donc êtes-vous allés ? — À la recherche des ânesses, dit-il. Comme nous ne les avons trouvées nulle part, nous sommes allés consulter Samuel. — Raconte-moi donc ce qu’il vous a dit, demanda l’oncle. Saül lui répondit : — Il nous a assuré que les ânesses étaient retrouvées. Mais il ne souffla mot de ce que Samuel avait dit au sujet de la royauté (1Samuel 10.13-16).
L’histoire des ânesses perdues est terminée. Le texte ne dit pas pourquoi ce n’est pas le père de Saül qui interroge son fils. L’oncle se doute que quelque chose s’est passée mais son neveu garde le silence et on le comprend vu qu’on s’est déjà suffisamment moqué de lui. Ce court entretien nous montre que sa royauté est encore tenue secrète, même pour sa famille.
Ce récit qui a relaté le choix de Saül comme roi d’Israël s’attache à montrer combien Dieu, dans sa souveraineté, dirige les circonstances. Bien que réticent à l’instauration de la royauté, Samuel a obéi au commandement qu’il a reçu de l’Éternel et a conféré l’onction à Saül qui jusque-là était un illustre inconnu.
Versets 17-27
Samuel convoqua le peuple auprès de l’Éternel à Mitspa. Il dit aux Israélites : — Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël : “ Je vous ai moi-même fait sortir d’Égypte et je vous ai libérés des Égyptiens et de tous les royaumes qui vous opprimaient. Et vous, aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu, qui pourtant vous a délivrés de tous vos maux et de toutes vos détresses. Vous lui avez dit : Il faut que tu établisses un roi sur nous. Eh bien, puisqu’il en est ainsi, présentez-vous devant l’Éternel, par tribus et par familles. ”. Finalement, ce fut Saül, fils de Qich, qui fut désigné ; On le chercha, mais on ne réussit pas à le trouver. Alors on interrogea de nouveau l’Éternel en demandant : — Y a-t-il encore quelqu’un qui soit venu ici ? Et l’Éternel répondit : — Oui, il se cache du côté des bagages. Ils coururent et le tirèrent de là pour le placer au milieu du peuple ; et voici qu’il dépassait tout le monde de la tête. Samuel dit à tout le peuple : — Voyez celui que l’Éternel a choisi ! Il n’a pas son pareil dans tout Israël. Tous l’acclamèrent aux cris de : — Vive le roi ! Samuel énuméra devant eux le droit concernant le roi, puis il le consigna par écrit dans un document qu’il déposa dans le sanctuaire devant l’Éternel. Après cela, il renvoya le peuple chacun chez soi Saül aussi retourna chez lui, à Guibéa, accompagné d’un groupe de vaillants hommes que Dieu avait incités à le suivre. Il y eut toutefois quelques vauriens pour dire : – De quel secours nous serait-il, celui-là ? Ils le méprisèrent et ne lui offrirent aucun présent. Mais Saül n’y fit pas attention.(1Samuel 10.17-27).
Quelques semaines s’écoulent, puis Samuel convoque les Israélites à Mitspa. Cet endroit situé à 12 km au nord de Jérusalem est le lieu de rassemblement habituel des responsables d’Israël. Pour qu’un simple campagnard d’un petit bourg soit reconnu comme roi, il faut une manifestation publique de l’Éternel au peuple. Samuel leur rappelle d’abord que leur désir d’avoir un roi est un rejet de l’Éternel. Ensuite, par tirage au sort et en procédant par élimination, il désigne la tribu de Benjamin, le clan de Matri, la famille de Qich, puis Saül lui-même. Cependant, ce dernie semble peu motivé ou effrayé par la perspective tout à fait inattendue d’accéder à la royauté. En tout cas, le peuple, impressionné par la stature imposante de leur nouveau souverain, est en liesse ; les Israélites, se fiant aux apparences, sont sûrs d’avoir fait le bon choix. Samuel donne la liste des droits et devoirs du roi, la met par écrit et la dépose dans le sanctuaire de Dieu. En faisant cela, il veut établir une distinction nette entre l’exercice de la royauté en Israël et ce qui se passe chez les autres nations. Le roi d’Israël n’a pas tous les droits et ne peut pas aller contre l’alliance établie sur le mont Sinaï. En tant que lieutenant de l’Éternel, le roi doit se soumettre au Dieu d’Israël. Ce document rédigé par Samuel est comme une nouvelle constitution puisque Israël n’a encore jamais eu de roi.
Chapitre 11
Versets 1-2
Nous arrivons maintenant au chapitre 11 qui raconte le début du règne de Saül. Je commence à lire.
Environ un mois plus tard, Nahach l’Ammonite vint mettre le siège devant Yabéch en Galaad. Les habitants de la ville dirent à Nahach : — Conclus une alliance avec nous et nous te serons assujettis. Nahach leur répondit : — Voilà à quelle condition je traiterai avec vous : je vous crèverai à tous l’œil droit. Ainsi je couvrirai de honte tout le peuple d’Israël (1Samuel 11.1-2).
Ce n’étaient pas des tendres à l’époque. Cela fait à peine un mois que Saül est sur le trône, et voilà qu’une partie de son royaume, certes éloignée, mais importante, est sous les coups de boutoir des Ammonites. Ces gens, qui habitent sur la rive Est du Jourdain, sont des cousins éloignés des Hébreux. Ils ont déjà attaqué Israël plusieurs fois dans le passé et ont recommencé à montrer les dents depuis un certain temps. La ville de Yabéch en Galaad appartient à la tribu de Manassé ; ses habitants ont déjà été tous massacrés au temps des chefs juges, à l’exception de 400 jeunes filles. Celles-ci avaient alors été données aux guerriers rescapés de l’extermination de la tribu de Benjamin suite à une guerre civile particulièrement meurtrière. Ces pauvres gens de Yabéch n’habitent décidément pas au bon endroit.
Ces récits font partie des événements particulièrement sordides qui constituent le passé du peuple d’Israël. Mais notre histoire de France est du même gabarit, car quand on lit les atrocités épouvantables qui furent le lot des campagnes napoléoniennes, nous n’avons pas de raison de pavoiser.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.