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11 août 2023

1 Samuel 26.26 – 28.25

Introduction

Imaginez un formidable guerrier entouré de gens plus ou moins en marge de la loi, qui bat la campagne depuis des années ; il est toujours en fuite et doit constamment se cacher. Bien sûr, c’est du petit lait pour Robin des bois ou Lancelot, des personnages qui certes ont existé, mais dont l’industrie cinématographique s’est emparé pour en faire des super héros sur mesure. Dans la réalité, un tel mode de vie a de quoi décourager le plus brave. Eh bien c’est aussi ce qui est arrivé au futur grand roi David. L’usure du temps, la détresse continuelle, la lassitude des combats, le stress d’être constamment sur le qui-vive, l’impossibilité de faire confiance aux habitants, ont eu raison de lui. Les cinq chapitres à venir sont insolites et presque hors de propos parce qu’ils donnent beaucoup d’information sur les Philistins et quasi aucune sur Israël. En effet, l’auteur raconte l’histoire de David qui se réfugie chez les Philistins et leur est subordonné pendant toute cette période. Malgré ses mauvaises expériences passées (1Samuel 21:10-15), David retourne à Gath, l’une des cinq principales villes des Philistins. Cette fois il est bien accueilli et devient vassal du roi. Mais alors qu’il prétend s’en prendre à son propre peuple, en réalité il attaque les ennemis communs d’Israël et des Philistins. Cette tromperie et les carnages qu’il fait montrent le désespoir de David. Ayant oublié les promesses que l’Eternel lui a faites, sa foi a flanché. Je commence à lire le chapitre 27 du 1er livre de Samuel.

Chapitre 27

Verset 1

mieux à faire, c’est de m’enfuir pour de bon et de me réfugier au pays des Philistins, pour qu’il renonce à me traquer dans tout le territoire d’Israël ; ainsi j’échapperai à son emprise (1Samuel 27.1).

Découragé par des années de vagabondage et d’exil forcé, David décide donc pour la seconde fois de se réfugier dans le pays des Philistins. Tactiquement, c’est sans doute une bonne idée, mais spirituellement, cette fuite correspond à un certain abandon de la foi en l’Éternel surtout que le prophète Gad lui avait dit de rester en Juda (1 Samuel 22.5). Il semble que tous les grands hommes de Dieu qui figurent pourtant dans les pages des Textes Sacrés sont passés par des moments de doute et de découragement. Ce fut le cas d’Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, et Josué ; de presque tous les prophètes de l’Ancien Testament et de tous les apôtres. Même le plus spirituel d’entre nous conserve son humanité qui lui colle à la peau et le tire vers le bas. Le grand apôtre Paul reconnaît la situation précaire dans laquelle nous sommes tous. Dans l’une de ses épîtres, il écrit :

Nous savons que, tant que nous séjournons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, car nous marchons guidés par la foi, et non par la vue (2Corinthiens 5.6-7).

Versets 2-7

Je continue le texte.

Là-dessus, David se mit en route avec ses deux femmes Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, femme de Nabal de Karmel, ainsi qu’avec ses six cents hommes et leurs familles ; ils se rendirent chez Akich, fils de Maok, roi de Gath, et s’établirent là. On informa Saül que David s’était enfui à Gath et il cessa de le poursuivre. David dit à Akich : Si tu acceptes de me faire une faveur, autorise-moi à m’installer dans un village quelconque de la campagne. Il n’y a pas de raison pour que ton serviteur réside dans la ville royale avec toi. Alors Akich lui attribua ce même jour Tsiqlag. C’est pourquoi Tsiqlag a appartenu jusqu’à ce jour aux rois de Juda. David demeura un an et quatre mois en Philistie (1Samuel 27.2-7).

Contrairement à son premier séjour auprès du roi Akich quand David s’est fait passer pour fou, il est maintenant accompagné de ses six cent hommes de guerre, de leurs femmes et de leurs enfants ce qui fait probablement plus de 3.000 personnes. Sous prétexte de ne pas être à la charge d’Akich, David se fait assigner un village à la frontière du pays. Là, il aura les coudées franches et échappera à une surveillance rigoureuse de la part des Philistins.

Josué avait attribué la ville de Tsiqlag à la tribu de Siméon mais elle fut reconquise par les Philistins. Située à 50 km au sud-ouest de Jérusalem, elle servira de quartier général à David pendant cette période d’exil; il ne retournera dans la tribu de Juda qu’après la mort de Saül.

Versets 8-12

Je continue le texte jusqu’à la fin du chapitre 27 tout en compressant.

Pendant ce temps, David faisait avec ses hommes des razzias, tour à tour, chez les Guechouriens, les Guizriens et les Amalécites, des peuplades qui habitaient depuis très longtemps dans le pays qui s’étend en direction de Chour jusqu’à la frontière de l’Égypte. David ravageait cette contrée et ne laissait en vie ni homme ni femme ; il ramenait brebis, chèvres et bœufs, ânes, chameaux et vêtements et, à son retour, se rendait chez Akich. Quand Akich lui demandait : — Où avez-vous fait votre razzia cette fois-ci ? David répondait : — Dans le sud de Juda. Ou : Dans la partie sud du territoire des Yerahmeélites ou des Qéniens. Il ne laissait pas de survivant pour ne pas avoir à les amener à Gath, afin qu’ils ne rapportent pas les agissements de David. David suivit cette ligne de conduite pendant tout le temps qu’il séjourna en territoire philistin. Akich comptait de plus en plus sur David, car il se disait : — Il s’est sûrement attiré la haine d’Israël, son peuple, et il restera pour toujours à mon service (1Samuel 27.8-12).

La plupart de ces ennemis d’Israël habitent ce qui est aujourd’hui « la bande de Gaza ». C’étaient des bandes de pillards qui organisaient des raids contre les villages du sud de Juda. Selon l’ordre de l’Éternel et à cause de leurs pratiques religieuses et morales abominables, ces peuplades auraient dû être exterminées soit lors des conquêtes de Josué soit par la tribu de Juda et de Siméon, mais les Israélites avaient désobéi à Dieu. Les peuplades mentionnées sont installées à proximité de la frontière d’Israël et donc une menace potentielle constante. En les affaiblissant, les massacres perpétrés par David préparent son futur règne. De toute façon et comme je l’ai déjà dit, ces peuplades reçoivent la monnaie de leur pièce car ils attaquaient souvent les populations sédentaires voisines que ce soient les Israélites ou les Philistins. Il faut remarquer en passant que la pratique du mensonge ne semble pas déranger David le moins du monde.

Chapitre 28

Versets 1-2

Nous arrivons au chapitre 28 que je commence à le lire en compressant tout au long.

À cette époque-là, les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes en une seule armée pour faire la guerre à Israël. Le roi Akich dit à David : — Tu dois savoir que toi et tes hommes, vous partirez en guerre avec moi. David lui répondit : — Eh bien, tu verras ce que ton serviteur va faire. — Bien, reprit Akich, je te nomme mon garde de corps à titre définitif (1Samuel 28.1-2).

Rebelote ! C’est à nouveau la guerre entre Israël et les Philistins, ce qui met David dans le plus grand embarras; il est dans une impasse, coincé entre le marteau et l’enclume. Dans le Proche-Orient ancien, le droit d’asile impliquait l’assistance militaire. David est donc obligé de combattre son peuple sinon il serait déloyal envers Akich qui a désormais une totale confiance en lui. Le projecteur qui jusque-là était sur David se braque un moment sur Saül.

Verset 3

Je continue.

Entre temps, Samuel était mort et tout Israël avait pris le deuil à cause de lui. On l’avait enterré à Rama, dans sa ville. D’autre part, Saül avait fait disparaître du pays tous ceux qui évoquaient les morts et ceux qui pratiquaient la divination (1Samuel 28.3).

Ce rappel de la mort de Samuel est destiné à indiquer que Saül ne peut plus se tourner vers lui pour chercher conseil. Durant la première partie de son règne, le roi s’est montré obéissant aux stipulations de la Loi en purgeant du pays tous ceux qui trafiquaient avec le monde des ténèbres. Ces informations préparent le lecteur à la suite du récit.

Versets 4-6

Je continue.

Les Philistins regroupèrent leurs troupes et établirent leur camp à Sunem ; Saül mobilisa tout Israël et dressa son camp à Guilboa. Lorsque Saül vit le camp des Philistins, il eut grand peur et son cœur fut saisi d’angoisse. Il voulut consulter l’Éternel, mais l’Éternel ne lui répondit ni par des rêves, ni par l’ourim, ni par les prophètes (1Samuel 28.4-6).

Les deux armées massent leurs troupes en Galilée, de part et d’autre de la vallée d’Esdraélon qui est aujourd’hui magnifique et très fertile. La bataille aura lieu à quelques 80 km au nord de Jérusalem. Guilboa est une ville proche d’un massif montagneux de 500 mètres du haut duquel Saül peut voir le camp des Philistins. À cause de l’importance de ses ennemis, le roi invoque l’Éternel.

Les rêves étaient un mode fréquent de révélation de l’Éternel dans l’Ancien Testament ; l’ourim et le toummim avaient été emportés chez David par Abiathar, le fils du grand-prêtre que Saül avait fait assassiner. Apparemment, le roi a établi un autre grand-prêtre et a fait fabriquer d’autres objets de divination, mais ils ne lui servent à rien. Le seul vrai prophète cité dans le livre de Samuel s’appelle Gad et il est auprès de David ; aucun autre n’est mentionné, donc aucun secours possible de ce côté. Les crimes de Saül et sa rébellion contre l’Éternel font que le ciel reste d’airain, sans réponse. Le roi a de bonnes raisons d’être angoissé; déjà, il est dans une situation périlleuse, mais le pire est bien sûr que Dieu l’a abandonné. Quelle différence avec le début de sa carrière où se sachant soutenu par l’Éternel, il avait volé au secours de la ville de Yabesh à l’est du Jourdain, qui était encerclé par les Ammonites (1 Samuel 11.5 ss).

Verset 7

Je continue le texte.

Alors il (Saül) ordonna à ses fonctionnaires : — Recherchez-moi une femme capable d’interroger les morts, afin que je puisse aller chez elle pour la consulter. Ses serviteurs lui dirent : — Il reste encore à Eyn-Dor une femme qui interroge les morts (1Samuel 28.7).

La ville d’Eyn-Dor se trouve à une douzaine de kilomètres du camp d’Israël, mais pour s’y rendre il faut passer à côté du camp des Philistins, donc le petit voyage que va entreprendre Saül est dangereux. C’est dans cette bourgade qu’habite une nécromancienne qui a survécu à la purge du roi. Saül a recours à un moyen dont il a lui-même condamné l’usage. Il se souvient de Samuel, son père spirituel et il ne voit plus que lui de qui il peut attendre un bon conseil dans sa position rendue absolument désespérée par le silence de Dieu.

La nécromancie, l’invocation des morts et la prédiction de l’avenir, sont continuellement condamnées dans les Écritures, par la Loi, les prophètes et les chefs d’Israël fidèles à l’Éternel, mais ces pratiques avaient tant de succès qu’elles n’avaient jamais pu être complètement extirpées.

En agissant de la sorte, Saül transgresse un article de la loi de Moïse qui est très sévère à l’encontre des pratiques occultes. Je lis le passage :

Lorsque vous serez entrés dans le pays que l’Éternel votre Dieu vous donne, n’allez pas imiter les pratiques abominables des peuples qui y habitent actuellement. Qu’on ne trouve chez vous personne qui immole son fils ou sa fille par le feu, personne qui pratique la divination, qui recherche les présages, consulte les augures ou s’adonne à la magie, personne qui jette des sorts, consulte les spirites et les devins ou interroge les morts. Car le Seigneur a en abomination ceux qui se livrent à de telles pratiques, et c’est parce que les peuples qui habitent le pays où vous allez entrer s’y adonnent que l’Éternel votre Dieu va les déposséder en votre faveur. Quant à vous, soyez irréprochables envers l’Éternel votre Dieu. Car ces nations que vous allez déposséder écoutent les faiseurs de présages et les devins ; mais pour vous, l’Éternel votre Dieu n’a rien voulu de pareil (Deutéronome 18.9-14).

Ce texte nous donne la liste de l’Ancien Testament la plus complète des pratiques occultes de cette époque. Les peines sévères prononcées contre ce péché prouvent que les moyens employés pour se mettre en relation avec le monde des esprits, ne sont pas des tromperies de la part de ceux qui les emploient. C’est un domaine mystérieux dont nous ne savons quasiment rien. Même si ça nous dérange et complique notre théologie, nous devons avoir l’honnêteté intellectuelle et spirituelle de reconnaître que les pratiques occultes marchent.

En 1947, le périodique anglais The Guardian publiait un article sur l’occultisme qui disait :

Malgré beaucoup de contrefaçons, de faux, de supercheries, de lectures de pensées, de devinettes au petit bonheur la chance, qui confrontent les chercheurs en parapsychologie, il reste malgré tout un noyau de vrai qui ne peut être expliqué sinon en acceptant l’hypothèse que les personnalités humaines continuent à exister au-delà de la mort et que certaines personnes ont le pouvoir et le don de les contacter.

Les habitants de Canaan s’adonnaient à toutes les pratiques qui sont énumérées dans le texte de Loi que j’ai lu. L’Éternel interdit à son peuple d’y recourir, car il ne faut surtout pas qu’il se prostitue en participant aux activités du royaume des ténèbres. Tout ce qui est du domaine occulte et qui n’est pas de la supercherie fait intervenir des démons, des esprits méchants et séducteurs au service de Satan.

Pour être d’actualité, on peut rajouter à la liste occulte cananéenne certains astrologues, cartomanciens, diseuses de bonne aventure et guérisseurs, qui eux aussi risquent fort de vous connecter avec un ange déchu, ce dont vous pâtirez tôt ou tard, soyez-en sûrs. L’homme par nature veut explorer l’inconnu que ce soit les profondeurs des océans ou l’espace sidéral, et ça c’est très bien. Il voudrait également comprendre tous les mystères de son monde et connaître l’avenir qui est pour lui une porte close. Ça c’est beaucoup plus dangereux car alors surgissent les devins, nécromanciens, et autres spirites qui effectivement lèvent un bout du voile sur l’au-delà, mais il est bien petit et très mensonger. Car n’imaginez surtout pas que les démons vont vous dire toute la vérité et rien que la vérité en ce qui concerne votre avenir, l’au-delà, ou quoi que ce soit d’autre. Jésus dit de Satan qu’il est meurtrier depuis le commencement des temps et le père du mensonge (Jean 8.44).

Saül est donc engagé dans un acte abominable aux yeux de l’Éternel.

Versets 8-12

Je continue le texte.

Saül se déguisa en endossant d’autres vêtements, puis il se mit en route avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme, et Saül lui dit : — Je désire que tu me prédises l’avenir en faisant apparaître l’esprit d’un mort, celui que je te désignerai. La femme lui répondit : — Tu sais bien que Saül a fait disparaître du pays ceux qui évoquent les morts et ceux qui pratiquent la divination. Pourquoi donc me tends-tu un piège ? Est-ce que tu veux ma mort ? Saül prêta serment par l’Éternel : — Aussi vrai que l’Éternel est vivant, dit-il, il ne t’arrivera aucun mal pour cette affaire. Alors la femme lui demanda : — Qui dois-je faire revenir pour toi ? — Fais-moi revenir Samuel, dit-il. Quand la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri, puis, s’adressant à Saül, elle dit : — Pourquoi m’as-tu trompée ? Tu es Saül ! (1Samuel 28.8-12).

Il est difficile de déterminer avec exactitude la nature du phénomène qui se produit durant cette séance occulte. On sait d’après d’autres textes, qu’il n’est pas possible aux morts d’établir un lien quelconque avec les vivants. Par exemple, dans la parabole du mendiant Lazare et du mauvais riche (Luc 16.19-31), ni l’un ni l’autre ne peut contacter quiconque sur terre. Et puis l’Écriture précise que seul Jésus-Christ a accès au royaume des morts (Apocalypse 1.17-18).

Cela dit, la réaction de panique de la femme indique qu’il se passe quelque chose d’inhabituel; la nécromancienne est dépassée par les événements. La femme allait commencer ses opérations d’invocation quand l’apparition l’a surprise. Aussi n’est-ce point à elle, mais à Saül, que plus loin, Samuel adresse ce reproche (v. 15) : « Pourquoi troubles-tu mon repos ». Ce n’est plus elle, semble-t-il, qui agit sur l’au-delà. D’une manière tout à fait exceptionnelle, celui qui apparaît est Samuel et il est reconnaissable. Dieu permet l’apparition demandée dans le but d’amener Saül à la pleine conscience de ses fautes et de la justice du châtiment dont il va être frappé. C’est en voyant Samuel que la nécromancienne comprend que ce n’est que pour le roi d’Israël qu’un personnage tel que Samuel a pu quitter le lieu de son repos. Cette femme ne s’attendait évidemment pas à une manifestation du vrai Samuel, mais bien plutôt à une apparition démoniaque.

Versets 13-14

Je continue.

N’aie pas peur, lui dit le roi. Dis-moi plutôt ce que tu as vu. — Je vois un être surnaturel qui monte des profondeurs de la terre, lui répondit-elle. — Quel est son aspect ? lui demanda Saül. C’est un vieillard qui revient, drapé dans un manteau. Alors Saül comprit que c’était Samuel et il s’inclina, la face contre terre, et se prosterna (1Samuel 28.13-14).

Le mot hébreu traduit par « être surnaturel » désigne un être mystérieux distinct à la fois de Dieu et des hommes. C’est la seule fois dans les Écritures qu’il est appliqué à un mort. Samuel se trouvait dans la partie du séjour des morts que Jésus nomme « le sein d’Abraham (Luc 16.22)» où il se repose en attendant que le Christ meure pour ses fautes et qu’il puisse alors être admis en la présence de l’Éternel. Samuel est donc un esprit désincarné mais il apparaît à la nécromancienne sous l’aspect physique qu’il avait de son vivant, et avec son manteau en plus.

Versets 15-25

Je continue jusqu’à la fin du chapitre.

Pourquoi troubles-tu mon repos ? lui demanda Samuel. Pourquoi m’as-tu fait revenir ? — Je suis dans une grande détresse, lui dit Saül. Les Philistins m’ont déclaré la guerre et Dieu s’est détourné de moi, il ne me répond plus ni par les prophètes ni par des rêves. Alors je t’ai fait appeler pour que tu m’indiques ce que je dois faire. — Et pourquoi donc me consultes-tu, reprit Samuel, si l’Éternel s’est détourné de toi et s’il t’est devenu hostile ? Oui, l’Éternel exécute ce qu’il t’a déclaré par mon intermédiaire, il t’a arraché la royauté et l’a donnée à l’un de tes proches, à David, parce que tu n’as pas obéi à ses ordres et que tu n’as pas exécuté le jugement qu’il avait décidé dans sa colère contre les Amalécites. Voilà pourquoi l’Éternel agit ainsi envers toi aujourd’hui. Bien plus : avec toi, l’Éternel livrera aussi Israël au pouvoir des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi. Oui, c’est bien toute l’armée d’Israël que le Seigneur livre au pouvoir des Philistins. À ces mots, Saül s’affala de tout son long sur le sol, épouvanté par les paroles de Samuel. De plus, comme il n’avait rien mangé depuis la veille, il était sans forces. La femme s’approcha de lui : — Laisse-moi te servir un morceau de pain. Mange, afin que tu aies des forces pour reprendre ta route. Elle servit ce repas à Saül et à ses hauts fonctionnaires ; ils mangèrent, puis ils se mirent en route et repartirent pendant qu’il faisait encore nuit (1Samuel 28.15-25).

Cette séance de spiritisme n’a été d’aucune aide à Saül. Il n’apprend rien de nouveau sinon que tous les malheurs que Samuel lui a prédits sont sur le point de s’abattre sur lui (1 Samuel 15.26,28). Il n’obtient aucun soutien, pas de réconfort, ni aucun conseil. Au contraire, il reçoit des précisions sur les catastrophes qui vont l’atteindre. Le comble de la douleur pour Saül est d’appendre qu’Israël et ses fils seront enveloppés dans son châtiment. Dieu lui avait donné plusieurs fois l’occasion de se repentir mais il s’est entêté et maintenant il est trop tard. Les dés sont jetés et l’heure est venue pour Dieu de régler ses comptes avec lui. Saül va devoir récolter ce qu’il a semé et payer pour son obstination, sa rébellion et ses injustices, et la note est particulièrement salée. Jamais un roi n’est rentré dans son camp, au moment de livrer bataille, sous de plus lugubres auspices ? L’apôtre Paul avait-il le roi Saül à l’esprit, quand il a écrit :

A ceux qui, par ambition personnelle, repoussent la vérité et cèdent à l’injustice, Dieu réserve sa colère et sa fureur. Oui, la souffrance et l’angoisse attendent tout homme qui pratique le mal (Romains 2.8-9).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

nov. 14 2024

Émission du jour | Proverbes 20.1-30

La vie dans la société (suite)

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