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24 janv. 2024

1 Corinthiens 7.20-40

Chapitre 7

Introduction

Chacun d’entre nous établit une hiérarchie de valeurs en fonction de nombreux paramètres. On est obligé d’agir de cette manière afin de gérer sa vie le mieux possible et d’organiser son temps et ses priorités. Après s’être levés le matin, la plupart des gens en âge de travailler se rendent sur le lieu de leur gagne-pain ; c’est comme ça. Cela dit, à notre époque nous disposons de beaucoup de temps libre, surtout en France, ce qui nous permet de choisir nos loisirs en fonction de ce qui nous intéresse; un phénomène relativement nouveau.

Au début du christianisme, la culture païenne de l’Empire romain dicte les comportements des habitants en fonction de leurs classes sociales. Dans ces conditions, ceux qui se convertissent à Jésus-Christ se sentent en porte à faux, coincés entre leur ancien mode de vie et la foi qu’ils viennent d’embrasser et qui engendre de nouvelles valeurs. Voilà pourquoi les croyants de Corinthe ont envoyé une lettre à l’apôtre Paul avec plusieurs questions relatives à leur nouvel état.

Versets 20-21

Je continue à lire dans le chapitre 7 de la première Épître de Paul aux Corinthiens.

Que chacun demeure dans la situation qui était la sienne lorsque Dieu l’a appelé. Étais-tu esclave lorsque Dieu t’a appelé ? Ne te fais pas de souci à ce sujet. — Mais si tu peux devenir libre, alors profites-en (1Corinthiens 7.20-21).

Selon l’estimation des spécialistes, au premier siècle de notre ère, il y avait jusqu’à 400 000 esclaves à Corinthe ce qui veut dire que l’église devait en compter un nombre important parmi ses membres. Dans le monde gréco-romain, l’esclave n’a aucun statut juridique, cependant sa situation n’est pas aussi figée qu’elle l’a été à d’autres époques : si effectivement certains sont maltraités, d’autres jouissent de responsabilités importantes avec certains privilèges. Quand un esclave est libéré et devient affranchi, le plus souvent il reste au service de son ancien maître et devient un serviteur rémunéré.

Paul enseigne que la situation sociale ou professionnelle d’un chrétien importe peu. S’il peut améliorer son sort, tant mieux ; sinon, il n’y a pas lieu d’en faire un drame. La conversion à Jésus-Christ altère radicalement la situation d’un croyant, mais tant que la morale reste sauve, ce n’est pas une raison pour vouloir tout changer dans les autres domaines de la vie. Cela dit, si la vocation chrétienne d’un esclave est de servir Dieu là où il est, s’il peut de façon légale obtenir sa liberté, qu’il le fasse.

Versets 22-24

Je continue.

Car un esclave qui a été appelé à servir le Seigneur est un affranchi du Seigneur. Et de même, l’homme libre que Dieu a appelé est un esclave du Christ. C’est à un grand prix que vous avez été rachetés ! Alors, ne devenez pas esclaves des hommes. Donc, frères, que chacun reste devant Dieu dans la situation où il était lorsque Dieu l’a appelé à venir à lui (1Corinthiens 7.22-24).

C’est la troisième fois que Paul dit que le croyant doit rester dans la même situation que celle qu’il avait au moment de sa conversion à Jésus-Christ. L’apôtre a déjà appliqué ce principe au mariage (1Corinthiens 7:17), et à la circoncision (1Corinthiens 7:20), et maintenant, il l’applique à l’esclavage. En fait, ce principe est approprié à toutes les situations. Ici encore, l’apôtre dit donc que le statut social ou domestique n’est pas l’essentiel dans la vie et celui qui est esclave est davantage asservi dans sa tête que par des liens ou par sa situation. Il n’y a donc pas lieu de mettre toute son énergie à essayer de changer sa condition sociale. Ça veut aussi dire qu’il ne faut pas se casser la tête à vouloir être en retraite le plus tôt possible ou à essayer d’avoir un maximum de vacances. Ce qui compte c’est d’être fidèle à Dieu dans sa vocation ou sa profession ou son état social quel qu’il soit.

Paul opère un recadrage à 180 degrés de la vision du monde qu’avaient les gens de son époque. Par la même occasion et en filigrane, il donne un grand coup de pied dans la fourmilière de l’ordre établi par Rome et donc aussi de l’esclavage.

Paradoxalement, le chrétien qui a le statut d’esclave est en réalité libre vis à vis de Dieu parce qu’il a été délivré de la culpabilité et de la puissance du péché qui l’asservissait, et maintenant, il est libre de mener une vie droite agréable à Dieu. Le citoyen romain qui devient croyant est appelé à devenir un disciple du Christ et à obéir à ses commandements. Puisque Jésus est son Maître, il lui doit fidélité et service absolus et donc, il ne peut plus mener une vie débauchée comme font les païens. Puisque les chrétiens ont été rachetés par Jésus-Christ, Paul les exhorte à ne pas devenir esclaves des hommes, c’est-à-dire à se soumettre à ceux qui prônent les philosophies humaines, que ce soit l’ascétisme ou le libertinage.

Versets 25-26

Je continue.

Pour ceux qui ne sont pas mariés, je n’ai pas d’indication expresse de la part du Seigneur, mais je leur donne mon avis comme celui d’un homme qui, par la grâce du Seigneur, est digne de confiance : à cause des détresses qui s’approchent, j’estime qu’il est bon pour chacun de demeurer comme il est (1Corinthiens 7.25-26).

Décidément, Paul penche plutôt pour le statu quo. Il considère maintenant la question suivante que lui posent les Corinthiens : « les célibataires doivent-ils chercher à se marier ? » L’apôtre répond en prenant en compte les persécutions qui éclatent contre les chrétiens, souvent de façon imprévisible, ici et là dans l’Empire romain. De plus, en Judée, la guerre des Juifs contre Rome n’est pas loin d’éclater car il y a souvent des escarmouches entre les deux camps. Or ce conflit sera suivi de la destruction de Jérusalem et le massacre de dizaines de milliers de Juifs. Paul a l’esprit très pratique, or, quand il faut fuir au plus vite, il vaut beaucoup mieux être seul qu’avoir le souci de mettre toute une famille à l’abri du danger. L’enseignement qu’il donne est donc lié aux circonstances et son application à d’autres situations et à d’autres époques doit tenir compte de ce contexte particulier.

Versets 27-28

Je continue.

As-tu une femme ? Ne cherche pas à rompre. N’as-tu aucun engagement ? Ne cherche pas de femme. Mais si tu te maries, tu ne commets pas de péché. Ce n’est pas non plus un péché pour une jeune fille de se marier. Mais les gens mariés connaîtront bien des souffrances et je voudrais vous les épargner (1Corinthiens 7.27-28).

Si la pensée du martyre est terrible pour une personne seule, elle l’est bien davantage pour celui qui a un conjoint et surtout des enfants. Dans ces conditions, ce n’est pas mal faire que de se marier, mais il est beaucoup plus judicieux de rester célibataire. Quand Jésus a parlé des persécutions qui auront lieu à la fin des temps, il a dit :

Que celui qui sera dans les champs ne retourne pas chez lui pour aller chercher son manteau ! Malheur, en ces jours-là, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent (Matthieu 24.18-19).

Il va sans dire que quelques soient les circonstances, une femme qui porte un enfant, que ce soit dans son ventre ou dans ses bras, n’est pas en état de s’enfuir à toute vitesse.

Versets 29-31

Je continue le texte.

Je vous assure, frères : le temps est limité ; que désormais ceux qui sont mariés vivent comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient rien. Bref, que tous ceux qui jouissent des biens de ce monde vivent comme s’ils n’en jouissaient pas. Car le présent ordre des choses va vers sa fin (1Corinthiens 7.29-31).

L’expression : « le temps est limité » veut bien dire cela, mais l’usage classique lui avait donné la signification de « anxieux et plein d’angoisse ». Paul analyse la situation présente des Corinthiens la tête froide et à la lumière de l’avenir. Ce n’est pas qu’il connaît précisément ce qui va arriver, mais tels les animaux avant un cataclysme, il sent que des événements terribles se préparent. La proximité de grands chamboulements relativise toutes les affaires du monde présent. En effet, dans une quinzaine d’années à peine, l’Empire romain va être secoué par une guerre civile particulièrement meurtrière avec une rébellion des Juifs contre Rome et la prise de Jérusalem par le général Titus. Cet événement va profondément marquer les Juifs bien sûr, mais aussi les chrétiens qui seront sévèrement persécutés par l’empereur Néron.

L’apôtre écrit comment le croyant doit se conduire en tant que citoyen du ciel. Que ceux qui ont une famille ne se donnent pas corps et âme à elle ; que ceux qui sont dans la peine considèrent que cette souffrance est très passagère et qu’il n’y a pas lieu de vider toutes les larmes de son corps ; que ceux qui ont des raisons de se réjouir songent que leur bonheur sera de courte durée, car ils découvriront vite que nous vivons ici-bas dans une vallée de larmes ; que ceux qui font des affaires dans le but de posséder toujours davantage, n’y mettent pas tout leur cœur car ils devront finalement tout laisser derrière eux. Paul exhorte ses lecteurs à se comporter comme des pèlerins sur cette terre, c’est à dire à veiller à ne pas s’incruster dans un monde qui est de toute façon temporaire. C’est aussi pour cela qu’il dit : « le temps est limité ». Cette phrase que j’ai expliquée exprime en peu de mots sa philosophie de vie. L’apôtre est totalement détaché des poursuites de ce que son siècle peut lui offrir et tout croyant devrait vivre selon cette même philosophie. Mais encore une fois, cette façon de vivre est évidemment plus difficile à mettre en pratique par ceux qui sont mariés avec femme et enfants. La note du loyer impayé et le petit dernier qui est malade sont des préoccupations sérieuses qui absorbent beaucoup d’énergie parce qu’elles demandent une attention immédiate.

Paul n’est évidemment pas contre les devoirs conjugaux, bien au contraire et un mari doit gérer son foyer en « bon père de famille ». L’apôtre demande, d’une part, un engagement de cœur de chaque croyant, marié ou pas, à l’égard des réalités éternelles, et d’autre part, un détachement vis-à-vis des institutions et des valeurs qui constituent l’essentiel de ce monde qui passe. Pour toutes ces raisons, Paul dit sans cesse tout au long de ce chapitre, que le célibat est un statut supérieur à celui du mariage.

Versets 32-34

Je continue.

C’est pourquoi je voudrais vous savoir libres de toute préoccupation. Celui qui n’est pas marié se préoccupe des intérêts du Seigneur. Son seul souci est de lui plaire. Celui qui est marié s’occupe des affaires de ce monde, pour plaire à sa femme ; et le voilà tiraillé de part et d’autre. De même la veuve et la jeune fille n’ont pas d’autre souci que les intérêts du Seigneur, pas d’autre désir que de se dévouer à lui corps et esprit. La femme mariée, elle, se préoccupe des affaires de ce monde, pour plaire à son mari (1Corinthiens 7.32-34).

Paul ne flotte pas sur un petit nuage rose ; il a l’esprit très terre à terre comme je ne cesse de le répéter. Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus a mis en garde ses disciples afin qu’ils ne laissent pas les soucis de la vie concernant les besoins matériels, les distraire et les détourner de leur engagement envers Dieu (Matthieu 6.25-34). L’apôtre enfonce le clou, mais là encore, il va sans dire que ces commandements du Seigneur sont plus faciles à suivre si on est célibataire que si on a une femme avec des gosses à nourrir.

Tout le monde dispose de 24 heures, quel que soit son état marital. La personne mariée qui remplit consciencieusement ses devoirs est contrôlée par sa situation de famille ; c’est la vie. Les conjoints doivent s’assurer que le ménage tourne sans encombre, et gérer les conflits qui sont inévitables dès que plusieurs personnes vivent ensemble. Ils doivent également passer du temps seul à seul afin d’entretenir la flamme et consacrer beaucoup d’énergie à éduquer leurs enfants. Là encore, c’est la vie, mais la conséquence est que leur emploi du temps est chargé et les heures libres rares.  L’homme marié est partagé dans le sens qu’il désire plaire à la fois à sa femme comme un bon mari, et au Seigneur comme un bon chrétien. Une femme doit faire face à une difficulté semblable. Par contraste, la vie du célibataire est bien plus simple, car elle comporte beaucoup moins d’obligations; il n’est pas distrait par les obligations familiales aussi légitimes soient-elles, ce qui lui permet une consécration plus grande de son temps, de ses ressources et de toute sa personne au Seigneur. Il n’a pas à changer des couches, jouer au ballon avec son fils et travailler de longues heures afin de pouvoir acheter une maison et une voiture qui puissent accommoder toute la famille.

Quand il est nécessaire de rendre témoignage au Seigneur en des temps d’épreuve, de détresse et de persécution, quand cette confession est accompagnée de sacrifices et de dangers, quand le chrétien se sent appelé à consacrer beaucoup de temps au service de Dieu, à lui offrir même jusqu’à sa vie, il est certain que les liens et les soucis familiaux contribuent puissamment à un coeur partagé, voire irrésolu. On se donne beaucoup plus difficilement tout entier à la cause de Jésus-Christ quand on est préoccupé par ses proches, ce que Paul appelle « se préoccuper des affaires de ce monde, pour plaire à sa femme ou à son mari. » D’un autre côté, puisque Dieu a institué le mariage et l’a béni, la famille chrétienne a un beau témoignage à rendre dans ce monde et une mission sainte à remplir. Et Dieu se servira des mille complications de la vie domestique pour l’éducation des enfants et la sanctification de tous les membres de la famille.

Verset 35

Je continue.

Je dis cela dans votre propre intérêt et non pour vous tendre un piège, mais pour que vous meniez une vie bien ordonnée, et que vous soyez attachés au Seigneur sans partage (1Corinthiens 7.35).

L’expression traduite par « tendre un piège » signifie « mettre un licou au cou d’une bête de somme ». Paul n’a jamais eu l’intention de coincer les Corinthiens entre le marteau et l’enclume; il ne veut pas les contraindre à choisir entre le mariage et le célibat. D’un côté, l’ordre normal des choses est de se marier, mais d’un autre, étant données les circonstances présentes et à venir, l’apôtre conseille aux Corinthiens de rester célibataires parce que c’est la meilleure course à suivre. Mais au final, qu’on soit marié ou pas, ce qui compte est sa consécration au Seigneur.

Versets 36-38

Je continue.

Si quelqu’un estime déshonorant pour sa fille vierge de dépasser l’âge convenable pour se marier et qu’il est de son devoir de père d’agir ainsi, qu’il fasse ce qu’il veut, il ne pèche pas ; qu’on se marie. Mais celui qui a pris en lui-même une ferme résolution, sans y être contraint, mais dans la pleine possession de sa volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. En somme, celui qui donne sa fille vierge en mariage fait bien et celui qui ne la marie pas fait mieux (1Corinthiens 7.36-38).

Paul donne ici un conseil à un père qui, selon la culture du premier siècle, a un pouvoir quasi illimité dans les affaires de sa famille; en d’autres mots c’est lui qui décide tout, et en particulier si sa fille doit se marier ou pas. C’est un peu choquant pour nous aujourd’hui, mais les époques changent et les coutumes aussi. Dans une ville comme Corinthe, une fille célibataire devait vraiment donner du souci à un père.

Les paroles de Paul me font penser au diacre Philippe dont l’histoire nous est racontée dans le livre des Actes. Je cite le passage :

Nous nous sommes rendus à la maison de Philippe, l’évangéliste ; c’était l’un des sept hommes que l’on avait élus à Jérusalem : et nous avons logé chez lui. Il avait quatre filles non mariées qui avaient le don de prophétie (Actes 21.8-9).

Ces filles ne sont pas mariées ce qui est un anachronisme dans la culture juive, et elles assument un ministère très particulier. Le simple fait que le texte précise tout cela en peu de mots est une manière de dire en filigrane que ces 4 filles ou leur père avaient décidé qu’elles resteraient vierges pour l’instant afin de pratiquer leur don de prophétie sans s’encombrer d’une famille.

Versets 39-40

Je finis de lire le chapitre 7.

Un dernier mot : une femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu’il vit ; mais si le mari vient à mourir, elle est libre de se remarier avec qui elle veut, à condition, bien entendu, que ce soit avec un chrétien. Toutefois, à mon avis, elle sera plus heureuse si elle reste comme elle est ; et je pense, moi aussi, avoir l’Esprit de Dieu (1Corinthiens 7.39-40).

Plus tôt, Paul a conseillé aux veufs et aux veuves de demeurer célibataires. Cependant, il a aussi reconnu que tous n’avaient pas ce don. Maintenant, il parle spécifiquement des veuves parce qu’il répond à une question précise que lui ont adressée les Corinthiens. La seule contrainte que l’apôtre impose à celles qui veulent se remarier est de choisir un croyant. Il n’a pas énoncé cette obligation jusqu’à présent parce qu’elle est évidente. Si la veuve respecte cette condition, elle peut épouser qui elle veut. Cela dit, et une nouvelle fois, Paul ajoute qu’à son avis il vaut mieux qu’elle reste célibataire. Il faut cependant relativiser ce que dit l’apôtre parce que son conseil s’applique plus spécialement aux Corinthiens à cause de leurs circonstances. En effet, dans sa lettre à son disciple Timothée il dit exactement l’inverse. Je cite ce passage :

Je préfère nettement que les jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants, et tiennent bien leur ménage afin de ne pas prêter le flanc aux critiques de nos adversaires (1Timothée 5.14).

Dans le chapitre 7 de sa première épître aux Corinthiens, Paul a déjà répondu à des questions spécifiques que les Corinthiens lui ont posées. La première concernait la sexualité et le mariage, un sujet toujours brûlant d’actualité. Dans leur situation nouvelle de chrétiens, les Corinthiens sont perplexes parce qu’ils sont fortement influencés par les croyances erronées de leur époque concernant le corps; ils se demandent quelles sont les conséquences de la foi en Jésus-Christ sur la vie de famille. Ils ont plusieurs interrogations. Les croyants doivent-ils se dispenser de relations conjugales ? Les veufs doivent-ils renoncer à se remarier ? Et dans les couples mixtes, le croyant doit-il se séparer de son conjoint non-chrétien ?

Dans un premier temps, la réponse de l’apôtre privilégie le mariage car c’est le projet originel du Créateur et la meilleure solution qui permette d’éviter l’immoralité. Il met également l’accent sur l’importance de la permanence du couple. On ne change pas de conjoint comme de voiture, ce qui semble être de mise aujourd’hui. Même dans un couple où la différence spirituelle est fondamentale, tout doit être fait pour préserver son intégrité. On peut imaginer des situations particulièrement dramatiques, par exemple un mari païen pur et dur qui fréquente les prostitués du temple d’Aphrodite de façon plutôt assidue mais qui désire quand même rester avec sa femme chrétienne parce qu’elle lui est utile; elle est toujours à la maison et s’occupe du ménage et des enfants. Ou pire encore, il la bat chaque fois qu’il rentre chez lui ivre mort. Paul n’aborde aucune situation conjugale pénible, mais il fait trois distinctions importantes dans ses réponses aux questions des Corinthiens. Premièrement, il leur dit si oui ou non le Seigneur a laissé une ordonnance sur tel ou tel sujet. Deuxièmement, il émet un ordre absolu auquel tout croyant doit obéir. Troisièmement, il donne un simple conseil tiré de son expérience et de la sagesse que Dieu lui a donnée et qui laisse les Corinthiens libres d’agir à leur guise parce que son application dépend des circonstances. Dans ces trois cas, l’apôtre de Jésus-Christ est inspiré par le Saint Esprit, et leur dénominateur commun est que les Corinthiens doivent avant tout et quel que soit leur état, chercher à plaire au Seigneur, ce qui est d’ailleurs le principe qui doit guider le style de vie de tout croyant, qu’il soit marié ou célibataire, parce qu’il est d’abord un citoyen du ciel et sa destination finale est la gloire éternelle dans le royaume des cieux.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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