1 Corinthiens 10.23 – 11.5
Chapitre 10
Introduction
La façon dont Monsieur Tout le monde perçoit habituellement le christianisme se résume en général à deux listes : une qui comprend tous les comportements qui doivent être adoptés par les croyants, et l’autre plus longue, qui énumère tous ce qui doit être éviter. Cette vision grossièrement caricaturale de ce qu’est un vrai chrétien ne cadre pas avec l’enseignement des Écritures. C’est vrai que les dix commandements mettent un holà indispensable à certains agissements plus que répréhensibles, mais leur but est le même que le code de la route. Pour pouvoir circuler librement et en toute sécurité, nous devons tous le respecter. Si c’était la loi de la jungle qui prévalait dans la rue et sur les routes, la race humaine aurait déjà disparu. La liberté chrétienne est un sujet tellement important que l’apôtre Paul en parle plusieurs fois dans la première Épître qu’il écrit à l’église de Corinthe.
Versets 23-24
Je continue à lire dans le chapitre 10.
Oui, tout m’est permis, mais tout n’est pas bon pour nous. Tout est permis mais tout n’édifie pas la communauté. Que chacun de vous, au lieu de songer seulement à lui-même, recherche aussi les intérêts des autres (1Corinthiens 10.23-24).
Les Textes Sacrés donnent des directives dans beaucoup de domaines, c’est vrai, et en particulier sur tout ce qui touche ma relation avec Dieu et avec autrui. Cela dit, les Écritures sont muettes sur de très nombreux sujets. Par exemple, on sait que les premiers chrétiens se demandaient s’ils pouvaient continuer à assister à certaines rencontres athlétiques qui se déroulaient au Colisée, cet immense amphithéâtre de Rome qui pouvait accommoder 100 000 spectateurs. Il est probable que l’apôtre Paul a dû y aller parce que dans ses illustrations, on se rend compte qu’il est très familier avec les règles qui gouvernent le monde du sport.
Comme sur le sujet de la liberté chrétienne, il n’est guère possible de rédiger un livre qui couvrirait tous les cas de figures possibles et imaginables, on est obligé de respecter certains principes. Je peux faire tout ce que je veux qui n’est pas interdit par la morale et les Écritures, mais par amour pour les autres, je dois considérer ce qui est avantageux pour eux, ce qui les édifie. Ma liberté d’action doit être gouvernée par les autres qu’il m’est interdit d’offenser, que je dois respecter et aimer parce que leurs droits sont tout aussi importants que les miens. Ma façon d’agir aura des répercussions sur tous ceux que je côtoie, sur mon environnement social ; c’est ce qu’on appelle la loi d’influence, et il n’est pas possible de l’éviter.
Versets 25-26
Je continue le texte.
Vous pouvez manger de tout ce qui se vend au marché sans vous poser de questions, par scrupule de conscience, sur l’origine de ces aliments. Car la terre et ses richesses appartiennent au Seigneur (1Corinthiens 10.25-26).
Paul revient à nouveau sur la consommation de la viande qui à cette époque provient le plus souvent des sacrifices offerts aux faux dieux dans les temples païens. Ces viandes étaient vendues sur le marché, mais également consommées sur place dans le temple lors de fêtes organisées à différentes occasions. Le fait de ne pas y participer pose un véritable casse-tête aux chrétiens car c’est s’opposer aux conventions sociales, ce qui n’est pas sans conséquence familiale ou économique. Paul a déjà dit qu’il faut éviter de faire bonne chère dans le temple au milieu des païens idolâtres afin de se garder des tentations et de ne pas offenser qui que ce soit. Par contre, pour ce qui est d’acheter ces viandes et de les consommer chez soi, l’apôtre adopte un point de vue qui est tout à fait contraire à la position juive traditionnelle. Il ne voit aucune objection à ce que le chrétien fasse son marché sans se poser de questions car ce n’est pas une idole qui est néant qui va contaminer les aliments qui de toute façon appartiennent à Dieu. Le croyant comme tout homme peut donc jouir de la création de Dieu, sa beauté comme de ses produits, à l’intérieur de certains paramètres moraux bien sûr. Il est évident que je ne dois pas aller chez mon voisin lui voler son steak parce qu’il est plus beau que celui que j’ai acheté.
Verset 27
Je continue le texte.
Si un non-croyant vous invite et que vous désiriez accepter son invitation, mangez tranquillement de tout ce qu’on vous servira, sans vous poser de questions par scrupule de conscience (1Corinthiens 10.27).
Les chrétiens sont tout à fait libres de manger tout ce qu’ils veulent sans scrupules, sans chercher midi à 14 heures. En cela, ils ont un avantage indéniable sur les Juifs orthodoxes par exemple, pour qui tous les aliments doivent être kascher, c’est-à-dire conformes à certaines règles plus ou moins pointilleuses et qui tirent leur origine de la loi de Moïse. C’est particulièrement important pour la viande, car les animaux doivent être abattus et préparés selon certains rites. Quand je suis invité chez quelqu’un, je me moque pas mal d’où proviennent les aliments; je ne demande pas si le boucher est chrétien ou si l’épicier s’accorde bien avec sa femme. Moi, je mange de bon cœur tout ce qui est servi. Alors, invitez-moi !
Versets 28-30
Je continue.
Mais si quelqu’un vous dit : “ Cette viande a été offerte en sacrifice à une idole ”, alors n’en mangez pas à cause de celui qui vous a prévenus et pour des raisons de conscience. — Par conscience, j’entends, évidemment, non la vôtre, mais la sienne. — Pourquoi, en effet, exposerais-je ma liberté à être condamnée du fait qu’un autre a des scrupules de conscience ? Si je mange en remerciant Dieu, pourquoi serais-je critiqué au sujet d’un aliment pour lequel je rends grâce à Dieu ? (1Corinthiens 10.28-30).
Si un autre invité, évidemment croyant, m’informe que la viande qui nous est servie provient d’un sacrifice païen, alors là, prudence ! Je suis dans un champ de mines. Je dois en effet me plier aux scrupules de ce chrétien mal éclairé qui a soulevé le problème. Si j’exerce ma liberté de manger une telle viande, je risque fort de l’offenser ou pire encore, j’exercerais peut-être sur lui sans le savoir une pression psychologique au point où il se sentira obligé de suivre mon exemple pour ne pas perdre la face devant notre hôte. En agissant contre sa conscience, il se fera du tort et commettra un péché qui sera indirectement de ma faute. Ce n’est pas que je doive changer mes convictions pour qu’elles s’accordent avec la conscience troublée et déréglée de cette personne, cependant, je dois adapter ma conduite en fonction de sa faiblesse et j’attendrais un autre jour quand il ne sera pas présent pour manger la viande d’un animal qui a été offert à une idole. Comme ça, tout le monde est content.
Dans la pratique d’aujourd’hui, si je suis au restaurant avec un musulman, la moindre des délicatesses est de ne pas commander du jambon. Au contraire, ce sera pour moi l’occasion de savourer un bon gigot d’agneau. Pareillement, si je suis avec quelqu’un qui pense que l’alcool est une drogue dont tout le monde devrait s’abstenir, je ne vais pas essayer de le raisonner, mais je boirai de l’eau. Je suis libre dans les deux sens, de consommer de tout et de ne pas le faire. En définitive, c’est l’amour pour les autres qui doit guider mes comportements.
Versets 31-32
Je continue.
Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, bref, quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Mais que rien, dans votre comportement, ne soit une occasion de chute, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour les membres de l’Église de Dieu (1Corinthiens 10.31-32).
Certes, je ne peux pas plaire à tout le monde à la fois, mais je n’ai pas non plus le droit de me comporter en gros égoïste. Le moins que je puisse faire est de m’efforcer à ne pas offenser ceux avec qui je suis en contact direct. Cela vaut pour tout, non seulement pour les aliments, mais aussi pour ma tenue vestimentaire, ma coupe de cheveux et tout le reste. Ma liberté de faire ce que je veux s’arrête non seulement là où commence celle de mon prochain, mais à sa façon de voir les choses et à sa susceptibilité, à la faiblesse de sa conscience.
Les Corinthiens ont posé une question précise à Paul sur la bonne attitude à adopter vis-à-vis des viandes provenant des sacrifices païens. L’apôtre y a répondu, et maintenant il élargit sa réponse en tirant un principe qu’il applique à tous les domaines de la vie. La conduite du chrétien n’est pas dictée par : « est-ce que je suis obligé de faire ceci et de ne pas faire cela », mais doit rechercher l’édification de l’autre et la gloire de Dieu.
En effet, Dieu a tout créé pour sa gloire, même moi. Or, tous les actes de ma vie qui tendent vers sa gloire atteignent l’objectif pour lequel j’ai été créé. Au contraire, tout accomplissement qui n’est pas inspiré par la gloire de Dieu n’est jamais une bonne œuvre, même si par ailleurs elle est excellente devant les hommes. Cela dit, je veux ajouter en passant qu’il ne faut pas se faire trop d’illusion sur sa piété, car si elle existe, il est extrêmement rare qu’une bonne œuvre soit faite à 100% à la gloire de Dieu, à cause du péché qui entache tout ce que je touche.
Dans la pratique, le mieux que je puisse faire est d’obéir aux deux plus grands commandements de la Loi de Moïse. Dans l’Évangile, Jésus a même dit que tout l’enseignement contenu dans l’Ancien Testament est résumé par ceux-ci. Une fois encore, je lis ce passage :
Maître, quel est, dans la Loi, le commandement le plus grand ? Jésus lui répondit : — Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements (Matthieu 22.36-40).
Chapitre 11
Verset 1
Il n’est pas rare que le découpage du texte en chapitres et versets tombe très mal. C’est le cas ici car de toute évidence, le début du chapitre 11 termine la pensée de la fin du chapitre 10 ainsi que le thème de la liberté chrétienne. Je lis ces deux versets.
Agissez comme moi qui m’efforce, en toutes choses, de m’adapter à tous. Je ne considère pas ce qui me serait avantageux, mais je recherche le bien du plus grand nombre pour leur salut (1Corinthiens 10.33). Suivez donc mon exemple, comme moi, de mon côté, je suis celui du Christ (1Corinthiens 11.1).
Finalement, l’apôtre ne craint pas de dire qu’il met en pratique ce qu’il prêche, ni d’exhorter hardiment ses frères à faire comme lui. Ici c’est plus précisément pour ce qui concerne le vaste domaine des libertés chrétiennes, mais c’est toute sa manière de vivre qu’il donne en exemple à deux autres églises (Philippiens 3.17; 1 Thessaloniciens 1:6 ; 2 Thessaloniciens 3:7,9). Paul a ce droit et ce privilège, non seulement parce qu’il est apôtre, mais parce qu’il est lui-même l’imitateur de Jésus-Christ, le Modèle suprême qui par amour pour les hommes, a toujours donné par sa vie, l’exemple du renoncement à soi-même.
Paul était un homme des plus remarquable, un être exceptionnel. Il n’y avait pas, semble-t-il, la moindre parcelle d’égoïsme en lui car il ne vivait que pour la gloire de Dieu et donc pour le bien des autres, cherchant à les conduire au Christ afin qu’ils soient sauvés ou édifiés.
Verset 2
Je continue le chapitre 11.
Je vous félicite de vous souvenir de moi en toute occasion et de maintenir fidèlement les instructions que je vous ai transmises (1Corinthiens 11.2).
Comme un père est fier de son enfant obéissant, Paul est fier des Corinthiens parce qu’ils lui ont fait savoir, soit dans leur lettre soit par l’entremise de leur porte-parole, qu’ils lui sont fidèles ainsi qu’à son enseignement. Il s’agit des principes de la foi en Jésus-Christ que l’apôtre leur avait communiqués. Ce sont des instructions transmises et non pas inventées; Paul les a reçues du Saint Esprit ou du Seigneur et il en est le dépositaire et le messager.
L’apôtre apprécie sans aucun doute la bonne volonté des Corinthiens à son égard, mais ce qu’il veut par-dessus tout, c’est que leur conduite soit en accord avec leur vocation chrétienne. Comme prélude à son exhortation, il va poser un enseignement théologique qui va lui servir de fondement sur lequel il va construire la suite de son épître.
Les admonitions de l’apôtre qui vont suivre (11:3-16), sont toutes fondées sur les mœurs du temps, us et coutumes qui varient dans leur expression d’une époque à l’autre et de nation à nation. De nos jours, ces mœurs n’ont plus d’application littérale, par contre, l’esprit de ces enseignements subsiste et il est aussi invariable qu’important.
L’apôtre va parler des couvre-chefs dans l’église. Or, à cette époque, il faut savoir que pour prier, les hommes et les femmes juifs portaient des voiles. Les Romains faisaient de même. Les Grecs, par contre, offraient des sacrifices nu-tête. En Orient et aussi en Grèce, les bonnes mœurs voulaient que les femmes ne se montrent en public que voilées et avec les cheveux longs tandis que les hommes portent les cheveux courts. Tout usage contraire était considéré inconvenant voire immoral. Il y avait des traditions différentes parmi les femme de l’église de Corinthe, et certaines d’entre elles assistaient au culte sans voile, en se fondant sans doute sur le principe de la liberté chrétienne et de l’égalité de l’homme et de la femme devant Dieu. Mais même si ces principes sont vrais, l’apôtre blâme leur application dans l’assemblée de Corinthe.
Verset 3
Je continue.
Je voudrais cependant attirer votre attention sur un point : le Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme, le chef du Christ, c’est Dieu (1Corinthiens 11.3).
Dans tout ce passage, Paul va utiliser plusieurs fois le même terme « Kephalé » qui a donné en français le mot céphalée. Selon le contexte, « Kephalé » signifie « tête », qui est la partie du corps qui dirige, ou encore « chef » qui donne l’idée de soumission. Il est utile de savoir que l’apôtre aurait pu utiliser d’autres mots grecs qui renvoient à la notion d’autorité, mais il ne l’a pas fait, car il veut évidemment éviter de trop fortes connotations d’autoritarisme. C’est judicieux de sa part, car le sujet qu’il aborde est particulièrement délicat et encore plus pour nous en ce début du 21e siècle en Occident.
Ailleurs dans cette lettre, ainsi que dans une autre épître, l’apôtre énonce la subordination de Jésus-Christ à Dieu de plusieurs manières. Dans l’évangile nous lisons des paroles quelque peu mystérieuses et qu’il ne nous est pas possible de vraiment comprendre, car elles touchent au cœur même de la Trinité. En effet, Jésus a dit à ses disciples :
Moi et le Père nous sommes un, et d’autre part : Si vous m’aimiez, vous seriez heureux de savoir que je vais au Père, car le Père est plus grand que moi (Jean 10.30 ; 14.28).
Dans l’épître aux Philippiens, Paul décrit la soumission volontaire du Christ. Je lis ce texte :
Jésus-Christ, lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu’il était bien un homme. Il s’abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix (Philippiens 2.6-8).
Paul utilise l’exemple de soumission du Christ pour exhorter ses lecteurs à adopter cette même attitude d’humilité les uns vis-à-vis des autres. Jésus a choisi de quitter son état éternel de seconde personne de la Trinité pour descendre ici-bas sur terre et même plus bas que terre. Dans l’évangile, il affirme être venu pour donner sa vie de sa propre volonté. Je lis le passage.
Personne ne peut m’ôter la vie : je la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père (Jean 10.18).
Au sein de la divinité qui lie le Père et le Fils, il existe un ordre qui les différencie. Le Christ est soumis au Père qui est son « chef ». Jésus est à la fois celui par qui « Tout a été créé (Jean 1.3) », et « l’aîné de plusieurs frères (Romains 8.29). », et il peut s’approprier les paroles du prophète qui a dit : « Me voici avec les enfants que Dieu m’a donnés (Hébreux 2.13) ».
Dans la dépendance mutuelle qui lie l’homme et la femme et dans leur égalité devant Dieu, il existe aussi un ordre. Dans le couple chrétien, la femme est soumise à son mari mais l’autorité de l’homme est significativement modifiée parce qu’il est lui-même soumis au Christ.
Les hiérarchies dans l’univers ainsi que la notion d’autorité ont été ordonnées par Dieu que ce soit dans l’organisation de l’État, dans l’Église ou à la maison. Dans l’ordre normal des choses et de la création, tout être humain devrait avoir Jésus-Christ pour « chef ». Dans la réalité, l’immense majorité des hommes est soumise à toutes sortes de vices comme l’argent, l’alcool ou d’autres passions. Dans le premier livre des « Confessions », saint Augustin a écrit que le cœur de l’homme est tourmenté jusqu’à ce qu’il trouve le repos en Jésus. Tous ceux qui à l’exemple de Paul ont accompli de grandes œuvres pour Dieu avaient le Christ pour Maître.
Verset 4
Je continue le texte.
Si donc un homme prie ou prophétise la tête couverte, il outrage son chef (1Corinthiens 11.4).
Paul énonce une vérité qu’il n’explique pas parce qu’elle est évidente. Pour nous qui sommes hors du contexte juif et détachés du premier siècle, il lance une petite bombe. Son affirmation émane du fait que dans l’ordre de la création, l’homme a été créé le premier, avant la femme, et à l’image de Dieu qu’il représente sur terre. Par ailleurs, l’homme qui prie ou prophétise exerce une activité par laquelle il devient un en esprit avec Dieu. Or se couvrir la tête est un signe de soumission, mais Dieu ne se soumet à personne puisqu’il est le Créateur du ciel et de la terre. De ce fait, quand l’homme exerce une activité spirituelle, il ne doit pas se couvrir la tête et au contraire, honorer son Chef qui est Dieu, en se découvrant devant lui.
Verset 5
Je continue.
Mais si une femme prie ou prophétise la tête non couverte, elle outrage son chef à elle, car elle se place ainsi sur le même plan qu’une “ femme tondue ” (1Corinthiens 11.5).
Aujourd’hui et s’il se présentait à des élections, l’apôtre Paul n’obtiendrait guère de suffrages de la part de la gente féminine. Au premier siècle et comme je l’ai dit, la coutume voulait qu’en public, les femmes de bonne vie de culture juive ou gréco-romaine se couvrent la tête. Elles utilisaient un voile qui était une partie du vêtement extérieur que l’on remontait comme un capuchon. Or à cette même époque, les prêtresses païennes qui adorent les faux dieux ainsi que les prostituées sacrées attachées aux temples, ont la tête non voilée et les cheveux libres. Avoir la tête rasée ou les cheveux coupés, était une peine infligée aux femmes adultères.
Pour y avoir séjourné longuement, l’apôtre connaît très bien la ville de Corinthe et tous les vices qui l’ont rendue célèbre. Les femmes croyantes de l’église de Corinthe ont parfois (comparer 1 Corinthiens 14.34; 1 Timothée 2.12) la liberté de prier ou de prophétiser mais toujours à condition qu’elles aient la tête couverte. Une chrétienne qui prie sans voile viole les règles de la décence de l’époque. En agissant de la sorte, elle déshonore son mari et répudie son autorité. Les cheveux longs, ce voile naturel de la femme étaient considérés comme l’honneur du mari car ils expriment sa dépendance à son égard. Je sais bien que je suis en train de ramer à contre-courant, mais dans l’ordre de la création, Adam a été créé le premier et Ève ensuite pour qu’elle soit son aide et son soutien. C’est ainsi que Dieu l’a voulu et il demande à ce qu’on respecte sa volonté. Ceux qui choisissent d’en faire à leur tête devront aussi en subir les conséquences.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.