Les études

05 avril 2022

#09 Un psaume messianique

Nous arrivons au Psaume 22 surnommé « Psaume de la croix ». Avec les Psaumes 23 et 24 ils forment la trilogie du berger. Le Psaume 22 parle du Bon Berger qui donne sa vie pour les brebis, le 23 est le Psaume du Grand Berger (Hébreux 13.20) qui prend soin de ses brebis, et le 24, le Psaume du Chef Berger (1Pierre 5.4) qui un jour établira son autorité sur toute la terre. Le Psaume 22 est une longue intercession composée par David alors qu’il est violemment persécuté. Mais le tableau qu’il dresse décrit l’angoisse, les sentiments, la crucifixion de Jésus, et sa résurrection, ce que confirme le Nouveau Testament car plusieurs auteurs sacrés ainsi que Jésus citent ce Psaume.

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné et malgré toutes mes plaintes, te tiens tu éloigné sans me secourir. Mon Dieu, le jour je t’appelle mais tu ne réponds pas, et la nuit je crie sans trouver de repos. Pourtant, tu es le Saint qui fais l’objet des louanges d’Israël. En toi nos pères se confiaient et lorsqu’ils criaient à toi, tu les délivrais (Psaume 22.3-6).

Il n’est pas dans la nature de Dieu de se détourner du juste persécuté. On ignore pourquoi il a tardé à répondre à David, cependant c’est généralement le péché qui explique son silence. Par contre, il s’est détourné de Jésus parce qu’il était chargé des péchés de tous les hommes de tous les temps. La seule fois où a eu lieu une séparation complète entre Dieu le Père et Dieu le Fils est sur la croix. Alors que jusqu’ici Jésus subissait son calvaire sans mot dire, maintenant que la colère de Dieu est sur lui, il dit sa souffrance d’être abandonné. C’est le cri terrifiant et désespéré de l’innocent martyrisé et de la sainteté bafouée. Jésus est venu dans ce monde pour révéler Dieu mais surtout pour racheter l’homme. Sa vie parfaite ne pouvait pas nous sauver ; il fallait qu’il meure pour donner la vie à ceux qui croient en lui. Il n’y a aucune révolte dans son cri mais comme il reste sans réponse, il se transforme en un profond sentiment d’angoisse.

Moi je suis un ver, le rejet des hommes et le mépris du peuple (Psaume 22.7).

Le ver est une créature laide, sans défense et faite pour être écrasée. Sur la croix, ce suppliant est le rebut de l’humanité.

Ceux qui me voient font la grimace, ricanent, se moquent de moi et disent : “ Il se confie en l’Éternel et prétend l’honorer. Eh bien, que l’Éternel le délivre ! ” Pourtant, dès ma naissance tu m’as mis en sécurité sur le sein de ma mère et j’ai été sous ta protection. Ne t’éloigne pas de moi alors que je suis dans la détresse et que des taureaux ouvrent toute grande leurs gueules contre moi (Psaume 22.8-14 ; cp Matthieu 27.39, 43).

C’est ici la première prière de Jésus. Les religieux juifs n’ont pas voulu laisser Jésus mourir en paix, il a fallu qu’ils viennent au pied de la croix savourer leur victoire et se moquer de lui.

Je suis comme une eau qui s’écoule et tous mes os sont disloqués. Mon cœur est pareil à de la cire qui fond au-dedans de moi. Ma gorge est desséchée comme un tesson d’argile. Ma langue colle à mon palais. Tu me fais retourner à la poussière de la mort. Une meute de chiens cruels m’environne. Ils ont percé mes mains et mes pieds. Ils me regardent, ils se partagent mes habits et tirent au sort ma tunique (Psaume 22.15-19 ; Cp Ésaïe 53.5 ; Zacharie 12.10 ; Matthieu 27:35 ; Marc 15:24 ; Luc 23:34 ; Jean 19:23).

David décrit ici la condition d’un crucifié alors que ce châtiment n’existait pas de son temps. Ce partage des vêtements est pour faire sentir au supplicié qu’il est déjà comme mort.

Mais toi, ô Éternel, ne reste pas éloigné, toi qui es ma force, viens vite à mon secours. Délivre-moi de l’épée, de la fureur des chiens, de la gueule du lion, de la corne du buffle ! Oui, tu m’as répondu ! (Psaume 22.20-22).

Quand tout est perdu, la foi espère contre toute espérance et le croyant authentique peut dire à Dieu : « toi qui es ma force ». « Oui, tu m’as répondu ! » marque le tournant du Psaume. David est exaucé, Jésus est ressuscité. Le suppliant se répand alors en actions de grâces.

J’annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l’assemblée (Jean 20.17, Hé 2.12). Vous qui honorez l’Éternel, célébrez-le car il n’a pas méprisé l’affligé, Il l’a exaucé quand il criait à lui. Tu seras le sujet de ma louange et j’accomplirai mes vœux. Les humbles au cœur brisé mangeront et seront rassasiés. Oui, ceux qui cherchent l’Éternel le loueront. Tous les peuples se prosterneront devant lui car l’Éternel est roi et domine sur les nations. Tous les grands l’adoreront, même ceux qui descendent dans la tombe. Ceux qui servent l’Éternel parleront de lui à la génération future qui publiera sa justice et le salut au nouveau peuple (Psaume 22.23-32).

D’abord destinées aux Israélites, ces paroles s’appliquent à tous les croyants qui répandent l’Évangile dans le monde, et un jour tout genou fléchira devant le Seigneur.

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