#05 Mission d’Épaphrodite (Philippiens 2.25-3.9)
L’apôtre Paul était entouré de nombreux ennemis, mais il avait aussi quelques amis fidèles.
J’ai estimé nécessaire de vous renvoyer Épaphrodite, mon frère, mon collaborateur et mon compagnon d’armes, que vous aviez délégué pour subvenir à mes besoins. Il avait, en effet, un grand désir de vous revoir et il était fort peiné de ce que vous aviez appris sa maladie. En fait il a frôlé la mort mais Dieu a eu pitié de lui et de moi, pour ne pas que j’éprouve peine sur peine (Philippiens 2.25-27).
Épaphrodite était sans doute l’un des pasteurs des Philippiens. Il avait parcouru 1300 km à pied et en bateau pour apporter à Paul une aide financière et un peu de chaleur humaine afin d’alléger sa captivité. Mais Épaphrodite manque de mourir ; il est affligé et veut retourner chez lui. Paul, qui au début de son ministère guérissait à tour de bras, a perdu ce don et se dit dans la détresse. Mais Dieu guérit Épaphrodite et Paul l’envoie aux Philippiens pour leur consolation mutuelle. Ce passage nous montre combien les chrétiens consacrés du premier siècle avaient de l’affection les uns pour les autres, et que le dévouement de Paul au Seigneur est loin d’éteindre dans son cœur les sentiments humains.
Réservez donc à Épaphrodite l’accueil d’un frère dévoué et recevez-le avec une grande joie. Ayez de l’estime pour de tels hommes car c’est au service du Christ qu’il a failli mourir. Suppléant à votre absence, il a exposé sa vie à mon service (Philippiens 2.29-30).
Épaphrodite a bien rempli la mission que Paul lui avait confiée, peut-être était-ce une visite à un pestiféré. En tout cas Paul veut qu’il soit accueilli en héros de la foi.
Finalement, mes frères, soyez toujours joyeux dans le Seigneur. Je me répète mais c’est pour votre bien. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux mutilés (Philippiens 3.1-2 ; cp 2 Co 11.13 ; cp Ga 5.12 ; 6.15 ; Mt 23.13-33).
Après avoir donné l’impression de conclure, Paul remonte en puissance et attaque les Judaïsants qu’il traite de « chiens » ; c’est une grave insulte parce qu’en Orient c’étaient des charognards vicieux. Les Judaïsants faisaient de la circoncision la condition du salut, croyant qu’en se mutilant, ils se rendaient acceptables devant Dieu. L’apôtre craignait qu’ils empoisonnent les Philippiens avec leur doctrine. Jésus aussi a maudit les Pharisiens à cause de leur attachement aux rites légalistes alors que c’est l’attitude du cœur qui compte devant Dieu.
En réalité, les vrais circoncis c’est nous, parce que nous rendons un culte à Dieu par son Esprit et nous mettons notre confiance en Jésus-Christ au lieu de la placer dans la religion (Philippiens 3.3).
Les croyants sont circoncis de cœur parce qu’ils se sont repentis et ont foi en Jésus seul, sans compter sur des rites ou des bonnes œuvres.
Et pourtant plus que tout autre, je pourrais me confier dans les accomplissements humains. Circoncis selon la Loi, je suis Israélite de la tribu de Benjamin, hébreu né d’hébreux. Et en ce qui concerne la Loi, j’étais Pharisien. Quant au zèle, j’ai persécuté l’Église. Face aux exigences de la Loi, j’étais irréprochable (Philippiens 3.4-6 ; cp Actes 23.6 ; 26.5 ; Galates 1.14).
Le CV et le parcours de Paul étaient parfaits. En fait, il a une longueur d’avance sur tous les Juifs. Si quelqu’un avait pu gagner le paradis par ses propres efforts, c’est Paul. Juif modèle ayant obéi à la lettre à tous les préceptes de la Loi, il était sans reproche devant les hommes.
Tous les avantages que je viens de citer étaient pour moi un gain, mais désormais, je les considère comme une perte à cause du bien suprême qui est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. Je méprise tout le reste car pour moi ce sont des ordures auxquelles j’ai renoncé afin de gagner Christ. Mon désir est d’être trouvé en Jésus-Christ, non pas avec une justice acquise en obéissant à la Loi de Moïse mais avec la justice qui vient de Dieu par la foi en Christ (Philippiens 3.7-9 ; cp Mt 10.38-39 ; Romains 3.20-28).
Tous les privilèges que Paul possédait en tant que Juif pur et dur étaient source d’orgueil ; c’étaient des boulets l’entraînant vers l’abîme sans fond, car le zèle religieux, même sincère, n’ouvre pas les portes du paradis. L’apôtre a troqué les haillons de sa propre justice, celle qui s’acquiert par une conduite morale, les rites religieux et les bonnes œuvres, contre la robe royale des mérites du Christ. La seule chose qui lui importe est la connaissance de Jésus. Mais pour se l’approprier, il faut être prêt à renoncer à toutes les convoitises de ce monde.