Les études

01 juillet 2022

#36 Les malheurs de Jérusalem (Lamentations 1.1-2.7)

Nous arrivons maintenant au livre des « Lamentations ». En hébreu, il a pour titre : « Hélas », et en grec : « Chants funèbres ». C’est un poème qui exprime la plainte douloureuse d’un cœur brisé qui pleure sur les ruines de Jérusalem. Durant son ministère, Jérémie a essayé d’arrêter la descente de Juda vers le jugement de Dieu, mais en vain, et il devient le témoin impuissant de la destruction de sa nation. Il a prononcé contre son peuple des menaces à faire dresser les cheveux sur la tête, mais il a aussi été le premier à en souffrir.

Réalisées pendant son séjour en Égypte peu avant sa mort, le livre des « Lamentations » se composent de cinq complaintes. Chaque chapitre comprend 22 strophes, et chacune débute par l’une des 22 lettres de l’alphabet hébreu par ordre alphabétique. Ce poème est hautement travaillé ce qui aide à le mémoriser et à canaliser l’expression du désespoir. On retrouve ce genre littéraire dans certains Psaumes (25, 34, 111, 112, 119), dans la complainte funèbre, composée par David pour le roi Saül et son fils Jonathan tués au combat (2Samuel 1.17) et dans la complainte composée par Jérémie pour les funérailles du roi Josias.

Jérémie reconnaît les péchés de son peuple et le caractère juste du jugement divin qui suscite ces malheurs. Il est plongé dans la détresse (Lamentations 1.18), mais en même temps il se tourne vers Dieu et trouve des raisons d’espérer dans la bonté, la fidélité et l’inépuisable miséricorde de son Dieu. Mais cette démarche est ardue et Jérémie doit lutter et lutter encore dans un combat contre lui-même pour ne pas sombrer dans le désespoir.

Comment peut-elle être si solitaire la cité qui était si populeuse ! Elle qui était comme une princesse au milieu des nations, la voilà comme une veuve, astreinte à la corvée ! Toute la nuit, elle pleure. Nul ne la console ; tous ses compagnons l’ont trahie et sont devenus ses ennemis (Lamentations 1.1-2).

Jérusalem est personnifiée. De princesse, elle est devenue veuve et pauvre, au point où elle doit accomplir les tâches d’une esclave. Abandonnée de tous, découragée, elle porte le deuil.

Juda est exilé et subit une dure servitude. Ses ennemis triomphants se réjouissent, car l’Éternel l’a affligé pour ses nombreux péchés. Jérusalem est gravement coupable, c’est pourquoi elle est devenue comme un linge périodique. Tous ceux qui l’honoraient la méprisent, car ils l’ont vue toute nue. Elle sanglote. Sa souillure apparaît partout. Vois ma misère, ô Éternel, car l’ennemi triomphe (Lamentations 1.5-9).

Babylone à certes détruit Juda, mais ce n’était qu’un instrument entre les mains de l’Éternel qui est le véritable auteur de cette tragédie.

L’ennemi a pillé tous ses trésors. Jérusalem a vu les nations entrer dans son sanctuaire. Le peuple qui a survécu, sanglote et cherche du pain. Vois mon ignominie, Éternel, dit-elle ! N’êtes-vous pas affligés, vous qui passez votre chemin ? Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne qui me fait tant souffrir. L’Éternel me l’a infligée au jour de sa colère ardente. Il a lancé un feu qui m’a pénétré jusqu’aux os. Il a tendu un filet sous mes pieds. Il a fait de moi une femme accablée. De sa main, il a lié le joug de mes péchés sur mon cou. Il a sapé ma force, il m’a livré au pouvoir des hommes. Le Seigneur a enlevé tous mes guerriers ; Il a écrasé mes jeunes hommes ; il a foulé Juda dans un pressoir. Voilà pourquoi je pleure à grosses larmes. Mes fils sont accablés de douleur, car l’ennemi a été le plus fort. Jérusalem a tendu les mains, mais nul ne l’a consolée ! L’Éternel a ordonné à ses ennemis de l’encercler et elle est devenue pour eux un linge souillé. L’Éternel est juste car j’ai été rebelle à ses ordres. Oh ! écoutez, vous tous les peuples, et voyez ma douleur, car mes jeunes gens sont partis en captivité. Mes amants m’ont trompée, mes prêtres et mes chefs ont péri dans la ville. Vois, ô Éternel, comme je suis dans l’angoisse ! Je suis toute bouleversée parce que j’ai été rebelle. Au dehors l’épée a tué mes enfants, et au dedans c’est la mort ! Je gémis et personne ne me console. Apprenant mon malheur, mes ennemis se réjouissent de ton jugement. Qu’ils deviennent comme moi ! A cause de leur méchanceté, traite-les comme tu m’as traité à cause de mes forfaits. Je ne cesse de gémir, et mon cœur est malade ! (Lamentations 1.10-22).

L’homme religieux accepte qu’on parle de l’amour de Dieu et de sa miséricorde, mais « la colère ardente de Dieu », jamais, au grand jamais.

Jérémie, et Jérusalem personnifiée, parlent tour à tour. La ville sainte reconnaît que les jugements de Dieu sont justes et que son châtiment est mérité. Elle se repent sincèrement mais profère aussi une imprécation contre les peuples aux alentours en réclamant un châtiment similaire au sien, afin que justice soit faite.

Comment est-il possible que, dans sa colère, le Seigneur ait couvert de ténèbres la population de Jérusalem ? Il a piétiné sa splendeur. Dans sa colère, il a même oublié le coffre sacré. Le Seigneur a détruit sans pitié toutes les demeures de Juda. Il a démantelé ses villes fortifiées. Il a profané le royaume et ses princes. Dans son ardente colère, il a brisé sa force. Il a allumé un brasier ardent qui a tout consumé. Comme un ennemi, il a bandé son arc et massacré tout ce qui faisait le charme des yeux. Il a déversé son courroux comme un feu sur la population de Jérusalem. Le Seigneur a agi en ennemi. Il a ruiné Juda et ses palais. Il a multiplié les souffrances du peuple. Il a forcé son enclos et détruit son temple. Il a supprimé les jours de fête et de sabbat. Dans sa colère, il a rejeté les rois, les prêtres et son autel et il a dédaigné son sanctuaire. Les voix de l’ennemi ont retenti dans le Temple de l’Éternel comme en un jour de fête (Lamentations 2.1-7).

avril 19 2024

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