#20 Un linceul n’a pas de poches
La plupart des gens vaquent à leurs affaires comme si la dame à la faux ne viendra jamais frapper à leur porte. Nous subissons tous le même sort et l’auteur du Psaume 49 est macabre. Il s’adresse plus particulièrement aux grands de ce monde car ils sont moins enclins que les humbles à se tourner vers Dieu.
Ils se confient dans leur puissance et se glorifient de leurs richesses, pourtant, aucun homme ne peut racheter son semblable ou payer à Dieu sa propre rançon, car le rachat de son âme est impossible. Il lui faut abandonner cette idée à tout jamais. Le riche croit-il qu’il vivra toujours et évitera le sépulcre ? Non, car le sage, le fou et l’insensé périront également et laisseront leurs biens à d’autres. L’homme le plus honoré ne dure pas toujours, car semblable aux bêtes, il devra périr (Psaume 49.7-13).
Cette dernière affirmation revient plus loin et constitue le message central du Psaume.
Tel est le sort de ceux qui vivent dans une folle sécurité et de ceux qui les envient. Pause. Ils sont poussés dans le Schéol comme un troupeau de moutons ; la mort en fait sa pâture et leur belle allure disparaît. Et les justes vont piétiner leur tombe (Psaume 49.14-15).
Le séjour des morts est leur berger, mais au lieu de les paître, il les dévore. Les fortunés quitteront leurs somptueuses demeures, et ce corps qu’ils ont tant soigné pourrira. Les petits qui ont souffert de l’injustice de leurs persécuteurs ont leur revanche, vont cracher sur leur tombe en quelque sorte.
Mais Dieu rachètera mon âme du Schéol, car il me prendra. Pause (Psaume 49.16).
Le croyant est racheté par Dieu lui-même qui le prendra, c’est à dire le ressuscitera. Le jeu d’instruments donne le temps de réfléchir à son propre état spirituel.
Ne sois pas choqué quand un homme s’enrichit car quand il mourra, il n’emportera rien. Bien qu’il jouissait de la vie et qu’on l’honorait, il descendra vers ses semblables qui jamais plus ne reverront la lumière. L’homme honoré qui n’a pas la sagesse est comme les bêtes qui périssent (Psaume 49.17-21).
Nouveau refrain brutal. La sagesse consiste à mettre sa confiance dans le rédempteur, Jésus-Christ. Mais le riche qui se confie dans ses richesses est stupide car il croit ne pas avoir besoin d’un sauveur. Sa dernière demeure est le schéol où il erre à l’état d’ombre pour l’éternité.
Nous arrivons au Psaume 50 qui dénonce la religion formaliste d’Israël et l’oppose au culte d’un cœur sincère. Il a probablement été composé après le retour de l’exil babylonien.
Psaume d’Asaph. Dieu, le Dieu suprême, l’Éternel a parlé et il convoque la terre entière. De Sion, Dieu resplendit. Il vient et il va parler. Devant lui un feu dévorant, autour de lui un ouragan. Il convoque les cieux et la terre pour juger son peuple et dit : “ Rassemblez ceux qui ont conclu avec moi l’alliance par le sacrifice. ” Les cieux publieront sa justice. Pause (Psaume 50.1-6).
Asaph était l’un des trois chefs de chœur de David et l’ancêtre d’une confrérie de chantres. La présence côte à côte de trois noms de Dieu donne à l’introduction un ton très solennel. Revêtu de majesté, redoutable et indigné, Dieu est prêt à juger. Il convoque tous les hommes pour leur demander des comptes et il appelle ciel et terre comme témoins à charge contre Israël.
Mon peuple, écoute. Moi, Dieu, ton Dieu, je témoigne contre toi. Je ne t’adresse pas de reproches pour tes sacrifices car ils sont constamment devant moi. Tes taureaux et tes boucs, je n’en veux pas car tous les animaux sont à moi. L’univers et tout ce qu’il contient m’appartient. Crois-tu que je veuille manger des taureaux ou boire le sang des boucs ? (Psaume 50.7-13).
Les Israélites sont assidus au Temple mais Dieu a horreur des rites et de la liturgie qu’ils lui offrent car ce sont des actes religieux formalistes sans réelle piété.
En sacrifice à Dieu, offre la louange et accomplis tes vœux. Alors si au jour de la détresse tu m’appelles, je te délivrerai, et tu me rendras gloire (Psaume 50.14-15).
Dieu ne veut pas de mes simagrées mais que je lui sois reconnaissant et que je tienne parole.
Au méchant Dieu dit : tu as mes lois à la bouche mais tu les rejettes. Tu es complice du voleur et tu commets l’adultère. Ta langue tisse le mensonge et tu calomnies ton frère. Crois-tu que je t’approuve parce que je n’ai rien dit ? Je vais te punir (Psaume 50.16-21).
Marmonner les commandements sans les mettre en pratique est pure hypocrisie et il ne faut pas prendre la patience et la miséricorde de Dieu pour du laxisme car tôt ou tard l’heure de rendre des comptes sonnera.
Prenez donc garde, vous qui ignorez Dieu, sinon je vous déchirerai. Celui qui offre sa louange me rend gloire, et sur son chemin il trouvera le salut de Dieu (Psaume 50.22-23).
À tout instant, Dieu juge notre conscience et fait notre procès. Mais dans sa bonté, il reporte le jugement pour donner au coupable le temps de se repentir et de prendre le droit chemin.