#17 Émeute à Éphèse et départ de Paul (Actes 19.23-20.25)
L’évangile ne convient pas du tout aux païens quand l’idolâtrie est leur gagne-pain.
« Démétrius, un bijoutier fabriquant de petits temples en argent procurait aux artisans de sa corporation des gains considérables. Un jour, il les convoque et leur dit : Nous devons notre prospérité à notre métier, or, vous voyez que partout ce Paul a persuadé les foules que les idoles ne sont pas de vrais dieux. Notre corporation risque de disparaître et le temple de la déesse Artémis que le monde entier adore pourrait perdre sa renommée » (Actes 19.23-27).
Le temple d’Artémis ou de Diane est alors le lieu de grandes fêtes populaires qui attirent des foules immenses. Démétrius fabrique des petits modèles du temple que les idolâtres achètent comme amulettes. Aujourd’hui, les images et les statues ont seulement changé de nom.
« Les ouvriers deviennent furieux et scandent : Grande est la Diane d’Éphèse ! Toute la ville est en effervescence; on s’empare de deux compagnons de Paul et la foule se précipite au théâtre. Paul veut parler au peuple mais les disciples le retiennent, et ses amis haut fonctionnaires lui font dire de ne pas aller au théâtre. L’assemblée est dans la plus grande confusion. Les gens hurlent n’importe quoi et la plupart ne savent pas pourquoi ils sont venus. Les Juifs poussent en avant Alexandre à qui on explique l’affaire. Il fait signe qu’il veut s’adresser au peuple. Mais dès qu’on apprend qu’il est Juif, tous se remettent à scander pendant deux heures : Grande est la Diane d’Éphèse ! » (Actes 19.28-34).
Paul voit dans cette émeute une occasion de proclamer l’Évangile. Alexandre, lui, veut que la foule sache que les Juifs n’ont rien à voir avec les chrétiens car les païens les confondaient.
« Le maire de la ville parvient à calmer le peuple et dit : Éphésiens, tout le monde sait que notre cité est la gardienne du temple de Diane et de sa statue tombée du ciel. Il faut vous calmer et ne rien faire d’irréfléchi. Vous avez amené ces hommes qui n’ont commis aucun sacrilège et n’ont dit aucun mal de notre déesse. Si Démétrius et sa corporation ont des griefs contre quelqu’un, qu’ils portent plainte les jours d’audience. Nous risquons d’être accusés de révolte car nous ne pourrions pas expliquer cette manifestation. Puis il congédia l’assemblée » (Actes 19.35-41).
Dans ce discours très habile, le maire accepte d’abord pleinement les sentiments de la foule puis lui fait comprendre que les accusés ne sont coupables de rien et que d’ailleurs les affaires juridiques se traitent légalement, et enfin que la foule court le risque d’être réprimée par les Romains pour sédition.
Je commence le chapitre 20.
« Paul réunit alors les disciples, prend congé et part pour la Macédoine où il a de nombreuses occasions d’encourager les croyants. De là, il va en Achaïe où il reste trois mois. Mais comme au moment de s’embarquer pour la Syrie, il apprend que les Juifs veulent l’assassiner, il décide de repasser par la Macédoine » (Actes 20.1-3).
L’émeute est la raison du départ de Paul qui ne veut pas être la cause de nouveaux troubles et qui, de toute façon, songeait à partir. En Macédoine Paul visite les églises de Philippes, Bérée et Thessalonique qu’il a fondées, puis il va en Achaïe où se trouve Corinthe. Mais où qu’il aille, les Juifs veulent lui faire la peau.
« Nous avons embarqué à Philippes et après cinq jours de traversée, avons rejoint nos sept compagnons à Troas où nous avons passé une semaine. Le dimanche Paul a parlé avec les frères jusque vers minuit. Pendant ce long discours, un jeune homme nommé Eutychus assis sur le rebord de la fenêtre s’est endormi. Soudain, il perd l’équilibre et tombe du troisième étage et on le relève mort. Paul descend, se penche vers lui, le prend dans ses bras et dit : Ne vous inquiétez pas, il revient à la vie. Puis Paul rompt le pain, mange et continue de parler jusqu’au lever du jour. Ensuite il part. Le jeune homme était indemne au grand soulagement de tous » (Actes 20.5-12).
Luc a rejoint Paul et nous raconte une histoire très humaine mais qui serait dramatique si Paul n’avait pas ressuscité le jeune homme qui porte bien son nom qui veut dire « chanceux ». On constate aussi que le feu sacré qui brûle dans l’apôtre lui fait oublier la fatigue.
« Nous avons fait voile tandis que Paul voulait faire la route, seul, à pied, puis ensemble nous avons pris la mer jusqu’à Milet. Là, Paul envoie dire aux responsables de l’église d’Éphèse de venir le rejoindre » (Actes 20.13-17).
Après les fatigues et les émotions du jour passé, Paul a éprouvé le besoin de solitude. Voulant arriver à Jérusalem pour la Pentecôte, et afin de remettre la collecte au plus vite, il ne va pas à Éphèse mais il désire revoir les anciens qui font cinquante km pour le rejoindre à Milet.
« Paul leur dit : Vous savez comment j’ai servi le Seigneur avec humilité, des larmes, et au milieu d’épreuves. Je vous ai enseigné tout ce qui pouvait vous être utile. J’ai constamment appelé Juifs et Grecs à croire en Jésus notre Seigneur. Le Saint-Esprit m’avertit de ville en ville que je vais connaître la prison et bien des souffrances. Ma vie m’importe peu car mon but est de proclamer fidèlement la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. Je sais que vous tous, au milieu de qui j’ai prêché le règne de Dieu, vous ne me reverrez plus » (Actes 20.18-25).
Ce discours poignant révèle la profondeur des sentiments de Paul et la très haute conception de son devoir.