#11 Les souffrances endurées par l’apôtre (2 Corinthiens 11.16-12.9a)
L’apôtre n’en finit pas de défendre son ministère devant les Corinthiens qui ont prêté l’oreille aux calomnies des complices de Satan judaïsants qui ont pris le pouvoir dans leur église.
Qu’on ne me prenne pas pour un insensé, ou alors acceptez-moi comme tel et que je puisse aussi me vanter ! Ce que je vais dire n’est pas conforme à l’esprit du Seigneur et relève plutôt de la folie, mais puisque plusieurs se vantent de leur personne, moi aussi je vais me vanter (2Corinthiens 11.16-18).
En d’autres mots, Paul dit : « Je ne suis pas fou, mais si c’est ce que vous pensez et puisque vous écoutez des faux apôtres vantards qui vous oppressent, écoutez-moi aussi ».
Vous qui vous croyez raisonnables, vous supportez volontiers la folie. Si on vous exploite et asservit, et si on vous frappe, vous l’acceptez très bien. J’ai honte d’avoir été faible avec vous (2Corinthiens 11.19-21a).
Paul est d’une ironie mordante parce qu’il est profondément attristé par les Corinthiens qui se laissent manipuler et dévorer par des tyrans parasites. Si le bon comportement d’un apôtre est défini par la violence, la tyrannie, la cupidité, le mensonge et l’arrogance, alors dit Paul : j’ai échoué.
Cependant, tout ce que quelqu’un peut dire en insensé, je le peux également. Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Israélites ? Moi aussi. De la postérité d’Abraham ? Moi aussi. Ils se disent serviteurs du Christ ? Je le suis bien davantage par mon travail, par les coups que j’ai reçus, par la prison. J’ai vu plusieurs fois la mort de près, cinq fois j’ai reçu le fouet, trois fois des coups de bâton, une fois des coups de pierres, trois fois j’ai fait naufrage et j’ai passé un jour et une nuit dans la mer. Souvent en voyage, j’ai été en danger sur les fleuves, sur la mer, dans les villes, dans les déserts, en danger à cause des brigands, des Juifs, des païens, et aussi des faux frères. J’ai connu bien des labeurs et détresses, de nombreuses nuits blanches, la faim et la soif, de nombreux jeûnes et le froid par manque de vêtements. Et sans rien ajouter d’autre, je porte chaque jour le souci de toutes les églises. Qui donc est plus faible que moi, qui tombe sans que cela me brûle intérieurement ? (2Corinthiens 11.21b-29).
Quel tableau impressionnant de souffrances accumulées par l’apôtre au service du Maître qui ne lui épargne rien sinon la vie. Et ce qui pèse le plus lourd sur ses épaules, ce sont les problèmes des églises car il porte la faiblesse des faibles et son âme est tourmentée par ceux qui tombent dans le péché.
S’il faut se vanter, c’est de ma faiblesse. Dieu, Père du Seigneur Jésus, qui est loué éternellement, sait que je ne mens pas. A Damas, le gouverneur faisait garder la ville pour se saisir de moi, mais on m’a fait descendre dans une corbeille le long de la muraille (2Corinthiens 11.30-33).
Comme les souffrances citées par Paul peuvent sembler exagérées, il appelle Dieu à témoin de la vérité de ses propos. Alors qu’il était allé à Damas, investi de toute l’autorité des chefs d’Israël, il en est sorti vulgaire fugitif dans un panier à poissons. Il mentionne cette persécution comme premier exemple de sa faiblesse et de son humiliation.
Je commence le chapitre 12.
Me vanter n’est pas convenable mais nécessaire à cause de vous. J’en viens donc à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un croyant qui, il y a quatorze ans, a été enlevé jusqu’au troisième ciel. Était-ce dans son corps ou en esprit seulement, je ne sais pas. Mais je sais qu’il est allé au paradis et qu’il a entendu des paroles inexprimables qu’il n’est pas permis de répéter (2Corinthiens 12.1-4).
En d’autres mots, Paul dit aux Corinthiens : « Si dans mes souffrances, vous ne reconnaissez pas la vie d’un véritable serviteur de Jésus-Christ, sachez que j’ai aussi eu des révélations extraordinaires ». Mais c’est avec une grande réticence que Paul mentionne cette expérience jusqu’ici tenue secrète par pudeur et humilité. Emmené vers les régions de la gloire éternelle, l’apôtre a perdu la conscience de son existence terrestre et il ne peut ni ne doit rapporter ce qu’il a vécu.
Un homme ayant eu cette expérience a de quoi se vanter, mais pour moi, ce sont de mes faiblesses que je me vante. Pourtant, si je le voulais, je pourrais me vanter et je ne dirais que la vérité. Mais je ne le ferais pas pour éviter qu’on ait de moi une opinion supérieure à ce que je suis ou à ce que je dis. Et pour me garder de l’orgueil à cause de ces révélations extraordinaires, Dieu m’a imposé une écharde dans ma chair, un démon qui me fait souffrir (2Corinthiens 12.4-7).
Paul avait toutes les apparences de la faiblesse et c’est bien ce qu’il voulait afin que son extraordinaire force de caractère et les succès de son ministère soient attribués au Seigneur. Paul avait tous les dons possibles et imaginables, alors pour le garder humble, Dieu lui a infligé une maladie douloureuse et repoussante, probablement des yeux, selon l’épître aux Galates.
Trois fois j’ai prié le Seigneur de me délivrer de cette épreuve mais il m’a dit : Ma grâce te suffit car c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste. Je me glorifie donc volontiers de mes faiblesses afin que la puissance de Christ soit sur moi (2Corinthiens 12.8a).