Les études

04 juillet 2022

#01 La conversion de l’esclave de Philémon (Philémon 1-10)

La lettre de l’apôtre Paul à Philémon a pour origine un incident lié à l’esclavage. Au premier siècle, la moitié de la population de l’empire romain est esclave et la qualité de leur vie, si on peut dire ça, dépend entièrement de leur maître, parce que l’esclave ne possède aucun droit. Pourtant, les auteurs sacrés ne critiquent jamais l’esclavage parce qu’ils ne veulent pas que leurs lecteurs confondent l’évangile avec un message de réforme sociale. Il faut aussi savoir que la condition des pauvres libres est souvent pire que celle de beaucoup d’esclaves car, comme ces derniers font tout le travail, les affranchis n’en trouvent pas. Même si le christianisme n’a pas attaqué l’esclavage de front, il a fissuré ses fondations parce que la transformation des cœurs, opérée par l’Évangile, a détruit l’esclavage sans révolution sociale.

Philémon, qui est de condition aisée, possède un esclave nommé Onésime. Après avoir causé un préjudice à son maître, il s’enfuit et atterrit à Rome, où, par un hasard de Dieu, il rencontre Paul qui est en résidence surveillée et qui le conduit à accepter Jésus-Christ. Onésime rend alors de loyaux services à Paul qui s’attache à lui mais qui, pour des raisons légales et morales, ne peut pas le garder sans le consentement de Philémon. Il le persuade donc que son devoir chrétien est de retourner auprès de son maître et de réparer le tort qu’il lui a causé. Paul lui remet alors une lettre de recommandation dans laquelle il plaide la cause d’Onésime (Philémon 16 ; cp Éphésiens 6.9 ; Colossiens 4.1).

Onésime retourne donc chez son maître en compagnie de Tychique, porteur de l’Épître aux Colossiens. Dans la préface à son commentaire sur Philémon, Luther écrit : « Paul imite auprès de Philémon et en faveur d’Onésime, ce que le Christ a fait en notre faveur auprès de son Père, et il a obtenu de lui qu’il mît de côté sa colère et son droit et qu’il nous reçût en grâce pour l’amour de Christ et de son intercession. Ainsi nous sommes tous ses Onésime, si nous croyons en lui. » Je commence de lire la lettre.

Paul, le prisonnier de Jésus-Christ, et Timothée notre frère, saluent Philémon, notre cher ami et notre collaborateur, ainsi que Appia notre sœur, Archippe notre compagnon d’armes, et l’église qui s’assemble dans ta maison. Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ vous accordent la grâce et la paix (Philémon 1-3 ; cp Colossiens 4.17).

Dans ses 13 lettres, Paul souhaite toujours la grâce et la paix à ses lecteurs et mentionne souvent son autorité apostolique, mais pas dans celle-ci, car il s’agit d’une supplique d’un frère à un autre. Bien qu’il soit dans les griffes de Rome, l’apôtre se considère « le prisonnier de Jésus-Christ », car c’est à cause de lui qu’il est enchaîné et pour Paul, il est évident que c’est Dieu qui gouverne les affaires des hommes.

L’apôtre associe Timothée à la salutation parce qu’il est en sa compagnie et ce dernier connaît Philémon. Appia est probablement l’épouse de Philémon et Archippe peut-être son fils. En tout cas on sait que ce dernier exerce un ministère dans l’église de Colosses. Bien que la lettre ne concerne que Philémon, Paul mentionne l’église, ce qui semble être une demande tacite à l’église d’accueillir Onésime devenu chrétien.

Je ne cesse d’exprimer ma reconnaissance à Dieu lorsque je fais mention de toi dans mes prières, car j’entends parler de ta foi ferme envers le Seigneur Jésus, et de ton amour envers tous les croyants. Je demande à Dieu que ta participation à la foi se traduise en actes afin de manifester ce qui est bien en nous pour Jésus-Christ. J’ai en effet éprouvé une grande joie et un grand encouragement en apprenant comment tu mets ton amour en pratique, ce qui a réconforté le cœur des croyants (Philémon 4-7).

Philémon ne semble pas occuper de fonction officielle dans l’église mais sa vie est une bénédiction. La louange de Paul est sincère et prépare le cœur de Philémon à recevoir la requête de Paul. Ce n’est pas seulement à Onésime qu’elle profitera, mais à Philémon qui aura l’occasion de pardonner, et à Jésus-Christ qui est glorifié par toute démarche de miséricorde et de pardon. La foi en Jésus-Christ n’est pas uniquement privée mais se manifeste dans les relations avec autrui et dans la communion et l’entraide fraternelles.

C’est pourquoi, malgré toute la liberté que le Christ me donne de te prescrire ton devoir, je préfère t’adresser cette demande au nom de l’amour, étant maintenant non seulement un vieillard, mais aussi un prisonnier de Jésus-Christ. Je viens te supplier pour Onésime, mon propre fils, dont je suis devenu le père spirituel, ici en prison (Philémon 8-10).

sept. 19 2024

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