#09 Le secours pour les chrétiens de Jérusalem (2 Corinthiens 9.1-10.6)
Paul a déjà longuement parlé de la collecte en faveur des croyants pauvres de Jérusalem et il n’a pas fini.
Je commence le chapitre 9.
Il est superflu de vous écrire davantage concernant la collecte car je connais vos bonnes dispositions. J’ai même dit aux Macédoniens : “ Les Corinthiens sont prêts à donner depuis l’an dernier ”, et votre zèle les a motivés. Toutefois, j’envoie nos frères pour que réellement vous soyez prêts comme je l’ai annoncé, autrement ma belle assurance tournerait à ma confusion et à la vôtre. Les frères vont donc me devancer pour organiser la collecte promise afin qu’elle soit prête à mon arrivée, et l’expression d’une libéralité généreuse et non forcée (2Corinthiens 9.1-5).
Tout en disant qu’il ne veut plus parler de la collecte, Paul se laisse emporter par son élan. Il connaît bien les Corinthiens pour avoir passé plusieurs mois avec eux et son éloge de leur zèle est bien fondé.
Sachez-le : Semence parcimonieuse, maigre récolte. Semence généreuse, moisson abondante. Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Dieu peut vous combler de toutes sortes de bienfaits afin que vos besoins, étant satisfaits, vous ayez du surplus pour toutes sortes de bonnes œuvres. Car concernant l’homme juste, il est écrit : « On le voit donner largement aux indigents. Il demeure pour toujours approuvé par Dieu ». Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit vous donnera aussi toute semence nécessaire. Vous serez ainsi enrichis et vous pourrez donner encore davantage (2Corinthiens 9.6-11).
Le proverbe que cite Paul s’applique en agriculture mais aussi dans la sphère morale et spirituelle. En général, la semence du semeur lui rapporte une riche récolte. Pareillement, l’homme généreux ne perd pas son bien mais l’augmente. Oui, mais pourquoi je donne est plus important que la somme versée. Une semence possède un gros potentiel de multiplication, mais tant qu’elle reste dans la grange du fermier, elle est inutile. Il faut qu’elle soit dispersée, et perdue pour ainsi dire, afin qu’elle produise du fruit. C’est pareil pour l’argent, cependant, selon les Écritures, il faut à la fois être généreux et économiser, un équilibre très personnel difficile à trouver.
Non seulement cette collecte pourvoira aux besoins des croyants mais elle fera monter vers Dieu des prières de reconnaissance. Par ce secours, vous prouverez la réalité de votre engagement envers ces frères qui loueront Dieu pour la validité de votre foi dans l’Évangile et pour votre libéralité. Ils auront de l’affection et prieront pour vous à cause de la grâce que Dieu vous a faite. Béni soit Dieu pour son don incomparable ! (2Corinthiens 9.11-15).
Les Juifs convertis de Palestine ont du mal à croire que des païens puissent être de véritables croyants, mais les dons des Corinthiens effaceront leurs préjugés et une communion intime s’établira entre ces deux fractions de l’Église de Jésus-Christ. Nul n’est sauvé par les œuvres mais elles prouvent l’authenticité de la foi. Donner de nos biens aux croyants démunis les enrichit spirituellement et les motive à louer Dieu. A partir du chapitre 10 et jusqu’à la fin de la lettre, Paul s’adresse aux faux apôtres qui le dénigrent et qui, comme des mercenaires, utilisent le ministère pour leur avancement personnel et pour dépouiller les Corinthiens.
Moi Paul, qu’on accuse d’être timide quand je suis parmi vous, et hardi quand je suis absent, je vous prie par la douceur et la bonté de Christ, ne m’obligez pas, lorsque je serai chez vous, à recourir à cette hardiesse dont je me propose d’user contre ceux qui jugent notre conduite charnelle (2Corinthiens 10.1-2).
Paul est véhément dans ses paroles car ses détracteurs l’accusent de leurs propres tares. Il écrit dans un esprit d’humilité et de supplication mais avec assurance et fermeté car l’existence même de l’église est menacée. Il prie les croyants qui le connaissent de réagir et de virer les faux apôtres, sinon lui le fera.
Certes, nous sommes faits de chair et donc faibles mais nous ne combattons pas de manière charnelle, car nos armes tiennent leur puissance de Dieu pour renverser des forteresses : les faux raisonnements qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous capturons toute pensée pour l’amener à obéir au Christ. Aussi dès que votre obéissance sera entière, nous punirons tout écart de conduite (2Corinthiens 10.3-6).
Paul est bien sûr un homme mortel mais c’est avec des armes spirituelles qu’il combat le mensonge et la fourberie, ainsi que les fausses idées avancées par la raison et la sagesse humaines des philosophes et de la religion. Les armes du croyant sont une vie intègre, la foi, la Parole de Dieu et la prière. Avec les Corinthiens fidèles, Paul est prêt, littéralement, « à passer en cour martiale » les faux apôtres.