#08 Heureux ceux qui souffrent pour le Christ (1Pierre 4.15-5.14)
Être appelé « chrétien » était une insulte mais les persécutions ne sont pas une excuse pour enfreindre la loi et rendre la pareille, ni pour jeter le trouble, se lancer dans un activisme politique, ou provoquer un désordre social. Le croyant doit, au contraire, mener une vie vertueuse qui honore son association avec le Christ.
Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il débute, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? Et si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur ? (1Pierre 4.17-18 ; cp Proverbes 11.31 ; Jean 16.33 ; 1Corinthiens 11.32 ; 2Thessaloniciens 1.5-9 ; Apocalypse 20.11-15).
Les persécutions opèrent un triage qui sépare les croyants des Juifs et du monde et qui les épurent. Ce n’est qu’après avoir traversé la fournaise de la purification divine qu’ils entrent dans le repos de Dieu.
Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme au fidèle Créateur en faisant le bien (1Pierre 4.19 ; Psaume 31.5 ou 6 ; Luc 23.46 ; 2Timothée 1.12).
Sur la croix, Jésus a dit : « Père, je remets mon esprit entre tes mains », ce qui est une citation tirée du Psaume 31 (v 5 ou 6), dont la récitation était le dernier acte pieux de la journée d’un Juif pratiquant. Quelle que soit sa douloureuse fournaise, le croyant est exhorté à confier son âme à Dieu, son créateur.
Voici comment je veux seconder et encourager les responsables parmi vous, moi qui suis aussi responsable, témoin des souffrances du Christ, et participant à la gloire qui sera révélée (1Pierre 5.1).
Le mot pour « encourager » est aussi celui qui décrit le ministère du Saint-Esprit auprès des croyants (Jean 14.16, 17, 26 ; 15.26 ; 16.7). Humblement, Pierre se place au même niveau que les autres responsables. Il les exhorte comme un frère et compatit à la lourdeur de leur charge envers des brebis désemparées par les persécutions. Cependant, celui qui participe aux souffrances de Jésus prendra aussi part à sa gloire.
Prenez soin du troupeau de Dieu qui vous a été confié, non par devoir, mais de plein gré, comme Dieu le désire, non pour un gain sordide, mais par dévouement, non comme dominant sur les brebis, mais en étant les modèles du troupeau (1Pierre 5.2-3 ; cp Jean 21.15-17 ; 1Corinthiens 4.16 ; 11.1 ; 2Corinthiens 12.15 ; 1Thessaloniciens 1.6 ; 1Timothée 4.12 ; Hébreux 13.7).
Chaque église nommait un collège d’anciens qui veillait, enseignait et protégeait le troupeau du Seigneur contre l’erreur et le péché. Le responsable n’est pas un autocrate tyrannique mais doit remplir son rôle de bon cœur, dans un esprit de service, être un modèle de tendresse et de vertu et, bien sûr, désintéressé, à l’opposé des faux bergers hérétiques qui prenaient les brebis pour des vaches à lait et les escroquaient.
Alors, quand le Chef-berger paraîtra, vous recevrez la couronne de gloire incorruptible (1Pierre 5.4).
Au premier siècle, le vainqueur d’une épreuve sportive recevait une couronne de lauriers. Mais lors du retour du Seigneur, le chef des bergers, le vrai berger (Ezéchiel 34.11-16), le bon berger (Jean10.11,14), et le grand berger (Hébreux 13.20), ses aides-bergers fidèles, recevront une couronne spéciale. Les différentes couronnes que mentionnent les Écritures (2Timothée 4,8 ; Jacques 1.12) décrivent différentes facettes de la bénédiction éternelle que recevront les élus qui auront été fidèles à leur maître.
Et vous, jeunes gens, soumettez-vous aux anciens. Et vous tous, dans vos relations mutuelles, revêtez-vous d’humilité car Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles (1Pierre 5.5 ; cp Proverbes 3.34 ; Jean 13.3-11 ; Hébreux 13.17).
Pierre cite un passage du livre des Proverbes. Dans l’ordre hiérarchique établi par Dieu, les jeunes sont soumis aux anciens, cependant, tous les croyants doivent faire preuve d’humilité et d’un esprit de service, alors qu’à cette époque, on les considérait comme une faiblesse et un signe de lâcheté.
Humiliez-vous donc sous la main puissante de Dieu, pour qu’il vous élève au moment qu’il a fixé, et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis car il prend soin de vous (1Pierre 5.6-7 ; cp Psaume 55.23 ; Matthieu 6.25-32 ; 11.28 ; Philippiens 4.6).
Dieu est le Tout-Puissant, alors au lieu d’être inquiet ou dans la crainte, le croyant doit lui faire entièrement confiance et se soumettre à sa volonté, quelles que soient les circonstances.
Soyez disciplinés et vigilants, car votre adversaire le diable rôde comme un lion rugissant, qui cherche quelqu’un à dévorer. Résistez au diable en demeurant fermes dans votre foi, car vous savez que vos frères, dispersés à travers le monde, connaissent les mêmes souffrances (1Pierre 5.8-9 ; cp 1Pierre 1.13 ; Psaume 22.13 ou 14 ; Éphésiens 6.11-16 ; 1Thessaloniciens 5.6 ; Jacques 4.7).
Les démons utilisent le péché, les persécutions, l’insouciance ou une activité devenue une idole, afin de paralyser les croyants et les rendre inutiles pour l’avancement du royaume de Dieu. Ils doivent constamment être sur le qui-vive et définir leurs priorités selon l’enseignement biblique car la soumission à la volonté de Dieu et la fermeté dans la foi rendent les activités démoniaques inopérantes.
Quand vous aurez souffert un peu de temps, que le Dieu de toute grâce qui vous a appelés à connaître sa gloire éternelle, par l’intermédiaire de Jésus-Christ, vous perfectionne, vous affermisse, vous fortifie et vous rende inébranlables (1Pierre 5.10).
La souffrance des croyants est limitée dans le temps, tandis que leur participation à la gloire de Jésus sera éternelle. La prière de Pierre résume le message d’encouragement et d’espérance de cette épître et les quatre verbes expriment la force de caractère que Dieu développe en chaque croyant qui lui est soumis.
À Jésus-Christ appartient la force pour toujours. Amen ! (1Pierre 5.11).
Cette courte doxologie rappelle que le Seigneur domine sur toute sa création et qu’il est digne de louanges.
Par Silvain, ce frère fidèle, je vous ai brièvement écrit pour vous encourager et vous assurer que c’est bien à la véritable grâce de Dieu que vous êtes attachés (1Pierre 5.12).
Sylvain, aussi appelé Silas, a écrit la lettre sous la dictée de Pierre pour l’apporter à ses destinataires. À partir d’ici, Pierre prend la plume pour leur rappeler, d’une part, l’objectif de sa lettre, qui est de les encourager à tenir ferme, et d’autre part, que leur foi est bien placée, car dans la grâce de Dieu.
Recevez les salutations de l’église des élus qui est à Babylone, ainsi que de mon fils Marc (1Pierre 5.13).
Pierre donne à Rome le nom de Babylone pour ne pas attirer l’attention des autorités locales. Marc, l’auteur du second évangile, est le fils de Pierre au sens spirituel, parce que c’est Pierre qui l’a amené au Seigneur.
Saluez-vous, les uns aux autres, par le baiser fraternel. Paix à vous tous qui êtes en Christ (1Pierre 5.14 ; cp Philippiens 4.6-7).
Les croyants de l’Église primitive se saluaient ainsi en signe de leur amour fraternel. Pierre termine en leur souhaitant la paix de Dieu parce que c’est le bien le plus précieux qui soit.