#06 L’arrestation de Jésus (Marc 14.6-64)
Je lis dans le chapitre 14.
« Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon, le lépreux. Pendant le repas, une femme s’approcha de lui, tenant un flacon d’albâtre rempli d’un parfum de nard pur de grande valeur. Elle cassa le col du flacon et répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns s’en indignèrent : Pourquoi gaspiller ainsi ce parfum ? Mais Jésus dit : Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Cette femme a fait ce qu’elle pouvait. Elle a d’avance embaumé mon corps pour ma sépulture » (Marc 14.6-8).
C’est le plus grand et le plus beau témoignage d’approbation que Jésus puisse donner. Marie a le douloureux pressentiment qu’elle voit son Maître pour la dernière fois et elle lui rend l’honneur qu’elle ne pourra peut-être pas faire après sa mort. Si elle avait pu, elle aurait sacrifié sa vie avec joie pour sauver celle de son Sauveur mais comme ce n’est pas en son pouvoir, elle fait le sacrifice de ce qu’elle a de plus précieux pour lui témoigner sa vénération et son amour.
« Les disciples arrivèrent en un lieu appelé Gethsémané. Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et leur dit : Je suis accablé de tristesse à en mourir. Restez ici et veillez ! Puis il se jeta contre terre et pria que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui. Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Marc 14.32-36).
Savoir que tout est possible à Dieu est un grand encouragement, mais être convaincu que certaines choses ne sont pas possibles à Dieu lui-même, quand elles ne sont pas conformes à sa sagesse et à sa miséricorde, est un puissant motif de renoncer à ce que nous lui demandons. Qui peut sonder les profondeurs mystérieuses de la souffrance morale qu’éprouve alors le Sauveur ? Il est horrifié à la perspective de se voir chargé, lui le Saint des saints, de toutes les fautes de tous les hommes de tous les temps, de les expier sur la croix et d’être séparé de son Père qui dans sa fureur va se détourner de Lui. II ressent le besoin d’avoir au moins auprès de lui ces quelques amis, qui, hélas n’ont pas pu veiller et l’ont abandonné seul avec sa douleur.
« Il revint et leur dit : L’heure est venue. Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’approche. Et aussitôt arriva Judas et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons. Alors tous l’abandonnèrent, et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait couvert seulement d’un drap. On le saisit, mais il abandonna le drap et s’enfuit, tout nu » (Marc 14.41,43,50-51).
Tout porte à croire que ce jeune homme est Marc, car qui d’autre aurait eu connaissance de cet incident insolite ? Après avoir célébré la Pâque, les disciples vont à Gethsémané. Marc va se coucher enveloppé dans un drap. Puis un serviteur le réveille pour lui dire que Judas et des soldats cherchent Jésus. Sans prendre la peine de s’habiller, Marc se rend en toute hâte à Gethsémané pour l’avertir, mais c’est trop tard. Après la fuite des disciples, Marc suit Jésus et la foule. Mais quand l’un d’entre eux se saisit de lui comme témoin éventuel, il laisse son vêtement entre ses mains et prend la fuite.
Nous sommes vendredi et il est 2 heures du matin. Jésus comparaît d’abord devant Anne (Jean 18.13) qui avait été grand-prêtre et qui était le beau-père de Caïphe, le grand-prêtre en exercice. Puis, on l’emmène devant Caïphe où se réunit le conseil suprême d’Israël qui cherche un motif d’accusation mais sans succès.
« Jésus gardait le silence. Il ne répondait pas aux témoignages qu’on portait contre lui. Le grand-prêtre se leva et l’interrogea de nouveau : Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? Oui, je le suis ! Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir en gloire avec les nuées du ciel » (Marc 14.61-62).
Le Grand Prêtre Caïphe qui se lève montre la solennité du moment et sa haine passionnée du Seigneur. La réponse de Jésus est le moment solennel et unique de sa vie où il proclame être le Messie et sa divinité devant les représentants de la nation d’Israël. Jésus emploie à dessein le langage et les images d’un passage des Écritures que ses auditeurs connaissent bien (Daniel 7 :13) et qui annoncent son retour dans la gloire pour exercer le jugement du monde (Matthieu 24 :30) dont bien sûr, ceux qui sont devant lui et vont le condamner à mort.
Selon une prophétie (Psaume 110 :1) être assis à la droite du Tout-Puissant c’est prendre part à la puissance, à la gloire de Dieu et au gouvernement de l’univers.
« Alors, le grand-prêtre déchira ses vêtements et s’écria : Vous avez entendu le blasphème ! Alors, tous le condamnèrent à mort » (Marc 14.63-64).
En révélant sa véritable identité, Jésus a donné aux chefs religieux sur un plateau d’argent ce qu’ils voulaient : une raison de le condamner. Pendant ce temps, dans la cour du grand-prêtre, Pierre attend. Mais il est démasqué et renie son Maître trois fois avant que le coq ne chante deux fois. Mais il réalise soudainement l’étendue de sa lâcheté surtout qu’il voit le regard perçant de Jésus qui se pose sur lui. Alors, il s’effondre en larmes.