#02 Une invasion de sauterelles (Joël 1.7-2.2)
Ces insectes sont comme une armée de soldats en campagne. Il n’est donc pas étonnant, que Joël passera facilement d’une invasion de sauterelles, aux guerres meurtrières du « Jour de l’Éternel ».
Il a complètement dévasté mes vignes et mes figuiers. Il a totalement pelé leurs troncs et couvert le sol de débris ; leurs rameaux sont tout blancs. Lamente-toi, mon peuple, comme une jeune fille qui a revêtu le vêtement de deuil, pour pleurer le fiancé de sa jeunesse (Joël 1.7-8).
Dans les Écritures, la vigne et le figuier servent souvent à évoquer la paix, la sécurité et la prospérité (Michée 4.4 ; 1Rois 4.25 ; Zacharie 3.10), mais maintenant c’est la consternation, car les sauterelles ont tout dévoré, et Juda est personnifié en une veuve éplorée, qui se lamente à cause de cette tragédie.
Plus d’offrandes et libations au Temple de l’Éternel ; les prêtres sont dans le deuil parce que les champs sont ravagés. La terre est dans le deuil car le blé est détruit, le vin nouveau et l’huile ont tari (Joël 1.9-10).
Cet appel à se lamenter est adressé aux prêtres car ils ne peuvent plus faire d’offrandes agricoles.
Les laboureurs sont dans la misère, les vignerons gémissent parce que la récolte de froment et d’orge est perdue. Les vignes sont misérables et les figuiers sont desséchés. Le grenadier, le palmier, et le pommier ainsi que tous les arbres des champs sont secs. La joie s’est éloignée des hommes (Joël 1.11-12).
Ce nouvel appel à se lamenter s’adresse à tout le peuple qui, dans sa majorité, travaille la terre. Le fruit de leur dur labeur et de leur gagne-pain est anéanti, dévoré par les sauterelles qui sont arrivées, portées par un vent desséchant suite à une sécheresse. Ces catastrophes font partie de la liste des malédictions prévues par la Loi en cas de transgression de l’alliance du peuple de Dieu avec l’Éternel (Deutéronome 28.22, 38, 42, 48, 60). Les grandes réjouissances suscitées par les récoltes sont remplacées par le deuil et la douleur.
Prêtres, revêtez-vous d’un sac. Poussez des cris de douleur, vous qui êtes au service de l’autel, car le temple de votre Dieu est privé d’offrande et de libation ! (Joël 1.13; cp Esaïe 3.24).
Ce nouvel appel à se lamenter et à porter le deuil est adressé aux prêtres et aux lévites. Les Juifs portaient un sac de toile pour exprimer leur détresse suite à une famine, invasion, épidémie ou un drame personnel.
Publiez un jeûne, convoquez une réunion cultuelle, rassemblez les chefs du peuple et tous les habitants du pays, au Temple de l’Éternel votre Dieu, et suppliez l’Éternel (Joël 1.14).
Après avoir adressé plusieurs catégories de personnes qui se lamentent à cause de la calamité nationale, le peuple dans sa totalité est appelé à se rendre à une sainte convocation et à invoquer la miséricorde divine.
Ah ! quel jour ! Car le jour de l’Éternel est proche ; Il vient le jour du ravage du Tout-Puissant (Joël 1.15 ; cp Esaïe 13.6).
Joël donne une signification eschatologique à la catastrophe des sauterelles. Sa vision prophétique télescope le temps et il entrevoit « le Jour de l’Éternel », une expression solennelle qui décrit des châtiments divins et en particulier le jugement de toute l’humanité à la fin des temps, décrit dans le livre de l’Apocalypse.
La nourriture n’a-t-elle pas été enlevée sous nos yeux et la joie et l’allégresse, n’ont-elles pas disparu du Temple de notre Dieu ? (Joël 1.16).
Les sauterelles sont une catastrophe à la fois pour la survie du peuple et pour le fonctionnement du Temple.
Les semences ont séché, les provisions sont épuisées, les granges sont ruinées car le blé manque. Gros et menu bétail gémissent ! Les troupeaux ne savent où aller car il n’y a plus de pâturages (Joël 1.17-18).
Le fléau des sauterelles a été précédé par celui de la sécheresse, qui fait que les œufs des sauterelles ne sont pas emportés par la pluie, les insectes sont innombrables et le fléau s’abat sur les animaux et le peuple.
Je pousse des cris vers toi, Éternel, car le feu dévore les pâturages de la steppe et consume tous les arbres des champs. Même les bêtes sauvages se tournent vers toi, car les cours d’eau se sont taris (Joël 1.19-20).
Les pâturages dépendent des pluies et servent de nourriture aux troupeaux, mais ils ont été consumés par le vent brûlant du désert, qui a détruit comme un feu. On ne peut alors qu’invoquer la miséricorde divine.
Sonnez du cor dans Jérusalem, et que les trompettes donnent l’alarme sur ma sainte montagne ! Que tous les habitants du pays tremblent, car le jour de l’Éternel est tout proche ! C’est un jour de ténèbres, de nuages et de nuées épaisses. Comme l’aurore, voici qu’apparaît un peuple nombreux et puissant. Il n’y en a pas eu de semblable par le passé, et il n’y en aura plus jamais dans l’avenir le plus lointain (Joël 2. 1-3 ; cp Proverbes 30.26 ; Amos 5.18 ; Matthieu 24.21).