#02 La chute d’Édom (Abdias 1.9-21)
Parce que les Édomites se sont joints aux ennemis de Juda, ils vont subir le même sort. Ils avaient formé une confédération avec les Moabites et les Ammonites pour résister aux Babyloniens, mais ils furent vaincus (en 581). Les Édomites se réfugient alors dans leurs rochers. Les Arabes nabatéens qui sont leurs alliés viennent leur rendre visite. Mais une fois dans la capitale, ils s’en emparent et le gros de leurs troupes arrive. Les Édomites s’enfuient et cherchent refuge chez les Moabites et les Ammonites, leurs alliés, mais ils sont éconduits. Les Édomites étaient réputés pour leur bon sens pratique, et comme ils se croyaient en sécurité, ils faisaient un gros complexe de supériorité. Ignorant toute prudence, ils sont tombés dans le traquenard des Nabatéens. Suite à ce désastre, les rescapés Édomites s’installent dans le sud de Juda appelée Idumée. Plus tard, ils s’allient aux zélotes juifs et périssent avec eux lors de la prise de Jérusalem par les Romains.
Tes guerriers, ô Témân, seront pris de panique, si bien qu’au moment du massacre, ils seront retranchés de la montagne d’Ésaü (Abdias 9). ; cp Job 2.11)
Témân est le petit-fils d’Ésaü et le nom d’un district du pays d’Édom. Éliphaz, le plus perspicace des amis de Job, était originaire de Témân (Job 2.11). Ici, Témân représente la nation. Encerclés par les Nabatéens, les combattants édomites seront exterminés. La loi du Talion leur sera appliquée dans toute sa rigueur.
Parce que tu as été violent envers Jacob ton frère, tu seras couvert de honte et tu disparaîtras à tout jamais. Car tu étais présent le jour où des étrangers emportaient ses richesses, lorsqu’ils pénétraient dans sa ville, et se partageaient le butin. Oui, toi aussi, tu as agi comme eux (Abdias 10-11 ; cp Abdias 15 ; Malachie 1.4).
Abdias expose les raisons du jugement d’Édom. Ce peuple s’est réjoui du malheur de son frère, Israël, et a profité d’une invasion ennemie (845 avant J-C sous le règne de Yoram) pour piller Jérusalem et massacrer les fuyards ou les vendre comme esclaves. Édom devra donc payer pour ses crimes. Après leur massacre par les Romains, quelques-uns se réfugient dans des tribus du désert, mais ils sont absorbés et disparaissent.
Que tes yeux ne se délectent pas au jour de la détresse de ton frère. Ne te réjouis pas au jour de la ruine des fils de Juda. Ne fanfaronne pas et ne les insulte pas au jour de leur malheur ! N’entre pas dans la ville de mon peuple et n’étend pas ta main sur ses richesses au jour de sa ruine ! Ne te tiens pas au carrefour pour exterminer ses fuyards, et ne livre pas ses rescapés au jour de la détresse ! (Abdias 12-14).
Ce présent prophétique signifie : « ce que tu as fait, tu n’aurais jamais dû le faire et il ne faudra jamais le refaire ». Il y a une progression dans la perfidie des Édomites. Tout d’abord, ils ne doivent pas se réjouir des malheurs de Juda (v. 12), puis ne pas entrer dans Jérusalem avec les envahisseurs, ne pas se réjouir encore davantage en voyant la détresse des habitants (v. 13), et enfin, ne pas aggraver le désastre en massacrant les fugitifs ou en les vendant comme esclaves (v. 14).
Le jour de l’Éternel où il jugera tous les peuples est proche. On te traitera comme tu as traité les autres : le mal que tu as fait retombera sur toi (Abdias 15 ; cp Esaïe 34.2).
Le châtiment d’Édom est un avant-goût de celui des nations qui aura lieu « le Jour de l’Éternel ». Abdias est le premier à utiliser cette expression, qui sera reprise par plusieurs prophètes qui lui sont postérieurs.
Comme vous avez bu sur ma montagne sainte, toutes les nations boiront sans cesse la coupe de ma colère, jusqu’à leur extinction (Abdias 16 ; cp Psaume 60.5 ; Esaïe 51.17-23 ; Jérémie 25.15-33 ; Habaquq 2.16 ; Apocalypse 14.9-10 ; 16.19).
Édom s’est joint aux autres nations pour boire goulûment à leurs idoles, probablement avec la vaisselle sacrée du temple. Ce crime de lèse-majesté est une autre raison de leur disparition. Quand Jésus établira son royaume sur terre, il prendra par la force, la place et le pouvoir de tous les gouvernements humains.
Mais sur le mont Sion il y aura des rescapés : ce sera un lieu saint, et le peuple de Jacob en reprendra possession (Abdias 17 ; cp Joël 3.5 ; Michée 4.1).
Dans sa vision prophétique, Abdias voit le début du Millénium et, comme son propos est la restauration d’Israël, il fait abstraction de tous les malheurs intermédiaires. À la fin des temps, les nations qui auront combattu Israël seront anéanties tandis que la communauté des rachetés, constituée par les croyants juifs et non-Juifs, occupera les territoires qui avaient été octroyés à Israël par l’Éternel.
Le peuple de Jacob et ceux de Joseph seront comme un feu. Par contre, les enfants d’Ésaü seront consumés comme du chaume. Le peuple d’Ésaü disparaîtra, dit l’Éternel (Abdias 18).
Les douze tribus formeront à nouveau un seul peuple, ce qui est souvent mentionné dans les Écritures (Osée 2.2 ; Ézéchiel 37.19 ; Zacharie 10.6). Dans cette prophétie, le peuple d’Ésaü représente les nations païennes.
Ceux du midi s’empareront de la montagne d’Ésaü, et ceux de la plaine posséderont la Philistie. Ils occuperont le territoire d’Éphraïm et de Samarie et ceux de Benjamin prendront Galaad (Abdias 19 ; cp Sophonie 2.7).
Juda et Benjamin sont les deux tribus légitimes d’Israël. Ils représentent le reste fidèle d’Israël et les rachetés de tous les peuples. Durant le Millénium, Juda s’étendra au sud jusqu’à la mer rouge, à l’ouest jusqu’à la Méditerranée et au nord, Juda inclura le royaume des 10 tribus. Et Benjamin s’étendra à l’est du Jourdain. Ces territoires abriteront les centres gouvernementaux du royaume de Dieu sur la terre entière.
Les déportés d’Israël, toute une armée, posséderont le pays des Cananéens jusqu’à Sarepta, et les captifs de Jérusalem qui sont à Sépharad posséderont les villes du midi (Abdias 20).
Les déportés d’Israël qui reviennent sont ceux qui ont été vendus aux Grecs par les Phéniciens (Joël 4.6). Ils s’établiront en Phénicie, qui faisait partie de la Terre promise, mais que les Israélites avaient négligé de conquérir (Josué 13.2-6). Sarepta (Surafend au Liban) se trouve entre les villes antiques de Tyr et de Sidon.
Les captifs de Jérusalem sont ceux que les Édomites ont vendu aux Grecs. Ils se trouvent à Sépharad, qui est soit Sparte en Grèce, soit Sardes (à 650 km de Jérusalem) ancienne capitale de la Lydie et de culture grecque. Comme les habitants du midi ont pris possession du territoire d’Ésaü (v.19), leurs villes sont vides et ce sont les descendants des habitants de Jérusalem qui, revenant de captivité, en prennent possession.
Des libérateurs viendront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d’Ésaü ; et alors l’Éternel sera roi (Abdias 21 ; cp Hébreux 10.30-31).
La montagne d’Ésaü représente le monde païen. Les juges mandatés par l’Éternel vont l’administrer et y faire régner la justice. Un jour, le gouvernement des hommes sera remplacé par le règne suprême de Dieu en la personne de Jésus-Christ, second David de la lignée du premier David (Genèse 49.10 ; 2Samuel 7.16 ; Zacharie 14.9).