#01 Introduction – Qui est Pierre ? (1Pierre 1.1-3)
Pierre est un pécheur professionnel qui a passé trois ans et demi avec Jésus, ce qui se remarque dès qu’on lit sa première épître car d’emblée il mentionne plusieurs concepts théologiques. Sa façon de parler, son style rhétorique, sa facilité à utiliser des métaphores et son vocabulaire recherché, montrent qu’il n’est pas resté simple pêcheur mais a évolué, et à plusieurs niveaux. En effet, au travers des deux épîtres qui portent son nom, on découvre que le Pierre impétueux est aussi devenu posé, réfléchi et patient.
Il ne fait aucun doute que Pierre est l’auteur de cette épître. Par exemple, on trouve plusieurs parallèles entre sa lettre et ses sermons que nous rapporte le livre des Actes (Actes 2.23 et 1Pierre 1.20 ; Actes 10.42 et 1Pierre 4.5 ; Actes 4.10-11 et 1Pierre 2.7-8). Jésus a dit à Pierre de prendre soin des brebis (Jean 21.16). Or, la seule autre fois où on a la même expression est dans cette épître (1Pierre 5.2). Les premiers écrivains chrétiens (Polycarpe, Clément d’Alexandrie, Tertullien, Irénée, Eusèbe de Césarée) considéraient tous que Pierre est l’auteur de cette épître et qu’elle est inspirée de Dieu.
C’est Jésus qui a donné à Simon le nom de Pierre, qui veut dire roc (Jean 1.42). Mais dans les situations mondaines ou quand Jésus le réprimande, il s’appelle à nouveau Simon (Marc 1.29, 30 ; 14.37 ; Luc 4.38 ; 5.3, 4, 5, 10 ; Matthieu 17.24-25). Quand il adopte la bonne attitude, il est Pierre (Luc 5.8) et après la Pentecôte, il est toujours Pierre, et c’est lui qui a ouvert le royaume de Dieu aux Juifs, aux Samaritains et aux païens.
Il commence son ministère en tant que dirigeant de l’église de Jérusalem, mais après son emprisonnement et sa délivrance miraculeuse, il devient l’apôtre des Juifs (Galates 2.9), probablement en Asie Mineure, la Turquie actuelle. Après le concile de Jérusalem (Actes 15), Pierre disparaît du récit du livre des Actes et ne réapparaît ici et là que dans les épîtres de Paul et, bien sûr, dans les deux épîtres qui portent son nom. Il écrit qu’il se trouve à Babylone, mais c’est un nom de code, car il ne veut pas que les autorités sachent qu’il se trouve à Rome et qu’il s’adresse aux croyants dispersés dans cinq provinces romaines d’Asie Mineure.
L’un des principaux objectifs de Pierre est d’encourager les croyants persécutés, ce qu’il fait dans les cinq chapitres (1.6-7 ; 2.11-4.6 ; 4.12-19 ; 5.7-11) de l’épître. Il mentionne la calomnie, les injures, la violence et le rejet social. À cette époque, ces souffrances sont courantes et Jésus avait averti ses disciples qu’ils subiraient de telles exactions (Matthieu 10.17; 23.34 ; 24-25). Pierre leur rappelle qu’ils sont des voyageurs de passage, que leur patrie est dans les cieux et qu’en tant que tels, ils doivent mener une vie sainte.
Pierre, apôtre de Jésus-Christ, salue ceux que Dieu a choisis et qui vivent en hôtes de passage, dispersés dans les provinces du Pont, de Galatie, de Cappadoce, d’Asie et de Bithynie. Dieu, le Père, vous a choisis d’avance, conformément à son plan et vous lui avez été consacrés par l’Esprit, pour obéir à Jésus-Christ et être purifiés par l’aspersion de son sang. Que la grâce et la paix vous soient multipliées (1Pierre 1.1-2).
Pierre commence par affirmer son autorité apostolique et il en a certainement le droit car son nom apparaît toujours en tête de chaque liste des Douze ; il est leur porte-parole, assumant ainsi un rôle de chef.
Il rappelle aux croyants qu’ils sont des pèlerins, des étrangers de passage, parce qu’ils n’épousent pas les valeurs de ce monde (Philippiens 3.20). Dieu les a choisis selon sa volonté souveraine (Jean 6.44 ; 15.16 ; Apocalypse 3.5 ; 13.8 ; l7.8 ; 20.12, 15 ; 21.27). Ils ont été prédestinés au salut de toute éternité, et les trois personnes de la trinité sont impliquées. Dieu ne choisit pas en fonction de sa connaissance de l’avenir car il ne subit pas les événements, mais les dicte. L’élection ne dépend pas d’un mérite quelconque des élus, mais uniquement de la grâce de Dieu (Romains 3.11 ; Éphésiens 2.8) et du sacrifice de Jésus, son sang étant le sceau de l’alliance entre Dieu et les croyants qui l’ont accepté comme Sauveur. Ils n’ont donc pas la moindre raison de s’enorgueillir. La doctrine de l’élection humilie l’homme, mais Dieu fait grâce aux humbles (Proverbes 3.34 ; 1Pierre 5.5).
L’élection se traduit par l’action du Saint-Esprit, qui arrache le croyant des ténèbres de l’incrédulité et le place dans la lumière de la foi en Jésus-Christ. Le Saint-Esprit l’éloigne du péché et le conduit dans la justice (Romains 8.2 ; 2Corinthiens 5.17). Tout au long de la vie du croyant, le Saint-Esprit l’épure et le purifie, en le séparant des fausses valeurs et en l’incitant à vivre en accord avec le caractère et la volonté de Dieu (1Pierre 2.9). Le croyant est consacré par l’Esprit pour obéir à Jésus-Christ, c’est à dire à l’enseignement des Écritures. D’ailleurs, l’apôtre Paul utilise l’expression « obéissance de la foi » (Romains 1.5) comme synonyme de salut. Et l’apôtre Jean enseigne que le salut authentique se mesure par l’obéissance à Jésus-Christ (1Jean 2.3-5 ; 3.6-10, 24 ; 5.2, 3). Même si les croyants ne sont ni parfaitement ni complètement obéissants, la trame globale de leur vie est l’obéissance à Dieu. Le plan de Dieu, pour celui qu’il choisit, commence sur terre avec l’obtention de la vie éternelle et s’achève dans le ciel par la glorification.
Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Dans sa grande miséricorde, il nous a fait naître à une vie nouvelle, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour nous donner une espérance vivante (1Pierre 1.3 ; cp Jean 11.25-26).