Les études

04 juillet 2022

#01 Introduction – Prier pour la sagesse (Jacques 1.1-5)

Écrite dans les années 40 de notre ère, l’épître de Jacques est le premier livre du Nouveau Testament, mais il a eu beaucoup de mal à s’y faire une place car il n’a pas été écrit par l’un des Douze, il ne contient aucun enseignement doctrinal, il ne dit rien de Jésus ou de son ministère et ne mentionne pas le Saint Esprit. D’ailleurs, Martin Luther qualifiait cette lettre « d’épître de paille » parce que Jacques parle de la justification par les œuvres. Luther n’a pas compris que le verbe « justifier » n’a pas le même sens chez Jacques et chez l’apôtre Paul. Quand Paul conteste que les œuvres de la loi sont nécessaires pour justifier le pécheur (Romains 3:28), il parle de la circoncision et des rites de l’Ancienne Alliance. Jacques, au contraire, appelle « œuvres » une vie morale et l’amour du prochain (Jacques 2:8,15,16,21).

La simple croyance en Dieu ne sauve personne (Jacques 2:19), et les Juifs sont les premiers coupables car ils mettent une confiance orgueilleuse dans leur connaissance du vrai Dieu, ce qui ne les empêchent pas de transgresser grossièrement la loi de Moïse. Or, les chrétiens juifs avaient conservé ce même état d’esprit. L’épître de Jacques contient 54 impératifs relatifs à la vie chrétienne pratique, et il s’inspire beaucoup du Sermon sur la montagne.

Honni soit Luther, on trouve déjà des allusions à l’épître de Jacques à la fin du premier siècle, et vers la fin du second siècle, l’écrivain grec Clément d’Alexandrie (150-215) écrit un commentaire sur cette lettre, mais il s’est perdu. Au 3e siècle, le théologien Origène (185-253) considère cette épître inspirée de Dieu, et Eusèbe (265-340), la classe parmi les ouvrages contestés, mais lui reconnaît un statut canonique et Jérôme (347-420) l’inclut dans la Vulgate (382), la version latine de la Bible.

L’épître de Jacques s’adresse à de jeunes croyants juifs expatriés. Pour lui, la loi parfaite est la loi de Moïse, mais éclairée par l’Évangile, ainsi que les Dix Commandements, qui se résument dans l’amour du prochain.

Jacques se présente très brièvement, ce qui suggère qu’il est bien connu de ses destinataires. Il y a plusieurs Jacques dans le Nouveau Testament : le père de l’apôtre Jude qui nous est totalement inconnu ; Jacques, fils d’Alphée, qui faisait partie des Douze mais qui disparaît après la Pentecôte. Jacques fils de Zébédée, et l’un des Douze mais qui a été exécuté par le roi Hérode en l’an 44. Il ne reste plus que Jacques, l’aîné des demi-frères de Jésus. On sait qu’après sa résurrection, le Seigneur lui est apparu (1Corinthiens 15.7), qu’il dirigeait l’église de Jérusalem et a présidé le concile de Jérusalem (Actes 15.13). Et Jude se présente en se disant frère de Jacques, ce qui montre bien que ce dernier était bien connu.  Alors que le concile de Jérusalem se préoccupe des tensions créées par la venue des non-Juifs dans l’Église, mais comme l’épître n’en souffle mot, c’est qu’elle a été écrite avant le concile, et probablement peu de temps après le meurtre du diacre Étienne qui fut suivie d’une persécution tous azimuts. Selon l’historien Josèphe, Jacques a été lapidé en l’an 62 sur l’ordre du grand-prêtre Hanne, qui a profité d’une vacance du pouvoir romain.

Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, salue les douze tribus dispersées ! (Jacques 1.1).

Jacques commence sa lettre de façon conventionnelle mais il est beaucoup plus bref que Paul. Humble de cœur, il ne dit rien qui puisse le rehausser aux yeux de ses lecteurs, mais au contraire, il se présente comme l’esclave de Jésus-Christ, qui est pourtant son demi-frère. Sa façon de s’exprimer place Jésus à égalité avec Dieu le Père, ce qui montre que Jacques reconnaît sa divinité. Jacques se souciait des croyants juifs hors d’Israël. Beaucoup étaient venus à Jérusalem pour la Pentecôte, avaient entendu la prédication de Pierre et un nombre avait reconnu en Jésus, le Messie et le Sauveur. Jacques s’adresse à eux, ainsi qu’à ceux qui avaient fui Jérusalem suite aux persécutions déclenchées après le meurtre du diacre Étienne.

Mes frères, considérez comme un sujet de joie quand vous subissez diverses épreuves. Car vous le savez : la mise à l’épreuve de votre foi produit l’endurance. Mais il faut que vous teniez bon jusqu’à la fin, pour que vous deveniez matures et sans aucune faiblesse (Jacques 1.2-4 ; cp Job 5.7 ; 14.1 ; Ecclésiaste 2.17, 23 ; Matthieu 5.12 ; 10.30 ; Jean 15.20 ; 16.33 ; Actes 27.41 ; 2Timothée 3.12 ; 1Pierre 1.6 ; 2Chroniques 32.31 ; Romains 5.3-4 ; 1Pierre 5.10).

L’épreuve n’est pas une vague possibilité mais une certitude, et se réjouir n’est pas une suggestion mais une exhortation au mode impératif. Nous sommes tous soumis à la frustration, la souffrance et à la mort. Mais ici, Jacques fait plutôt allusion aux persécutions physiques et morales, aux pertes matérielles et pressions sociales, que les croyants juifs subissent de la part de leurs compatriotes. Jacques s’identifie à leurs mauvais traitements, car ce sont ses frères, ce qu’il mentionne 15 fois. Les épreuves nous révèlent ce qu’il y a vraiment au fond de notre cœur. Elles ont pour but de nous faire croître dans la foi et de l’affermir. La foi authentique résiste à l’épreuve du feu et produit l’endurance, la patience et l’assurance. L’objectif ultime des épreuves est de corriger les vices du croyant et de l’amener à la maturité spirituelle. Son caractère sera alors bien équilibré et sa conduite irréprochable.

Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui la lui donnera, car il donne à tous généreusement et sans faire de reproche (Jacques 1.5 ; cp Proverbes 2.3-6 ; 3.13-18 ; Psaume 81.11 ; Matthieu 7.7-11).

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