#01 Introduction – Néhémie reçoit des nouvelles inquiétantes (Néhémie 1.1 – 2.5)
Les archéologues ont découvert une lettre datant de l’an 408 avant J-C, d’après laquelle, Néhémie est un haut fonctionnaire attaché à la cour de l’empereur perse Artaxerxès qu’il sert fidèlement. Mais comme Néhémie s’inquiète du sort de Jérusalem, il demande l’autorisation d’aller reconstruire ses murailles, qui avaient déjà été reconstruites par Esdras, mais détruites à nouveau par les ennemis des Juifs. Néhémie devient donc gouverneur de Juda pendant 12 ans et ses accomplissements donnent le vertige. C’est un homme d’action déterminé qui ne se laisse ni intimider ni distraire de ses objectifs. Dès son arrivée à Jérusalem, il inspecte ce qu’il reste des remparts puis organise les travaux de réfection. Cependant, il doit faire face à l’opposition féroce des peuples environnants et les bâtisseurs doivent littéralement tenir la truelle d’une main et l’épée de l’autre. De plus, Néhémie est l’objet d’un complot d’assassinat et les conjurés comptent même des Juifs dans leurs rangs. D’ailleurs la communauté juive est en déconfiture car les plus rusés font fortune sur le dos de leurs compatriotes qu’ils réduisent à la misère noire. Méthodique et organisé, Néhémie réussit à reconstruire les murailles de Jérusalem en seulement 52 jours. Puis il prend des mesures pour favoriser la justice sociale et la sécurité de la ville. Il fait aussi lire et commenter la loi de Moïse publiquement ce qui suscite, chez les Juifs, une prise de conscience de leurs fautes et un réveil religieux qui débouche sur un engagement solennel d’obéir à la Loi et de contribuer financièrement au fonctionnement du temple.
Néhémie prend également des mesures pour repeupler Jérusalem et il organise à la fois une dédicace grandiose des murailles reconstruites et les cérémonies cultuelles du calendrier religieux. Lors de sa seconde venue à Jérusalem, il est confronté à de nouveaux problèmes comme la présence d’idolâtres dans la communauté juive et même dans le temple, les dîmes qui ne sont pas versées aux Lévites, la transgression du sabbat, et une fois encore, des mariages entre Israélites et idolâtres. Mais pendant tout le temps de son mandat, Néhémie prouve sa force de caractère, et tout comme Esdras c’est un Juif pieux qui, par sa vie, veut honorer l’Éternel. Sa dévotion se manifeste par de fréquentes prières, de longueur très variées, des actions de grâces ou des louanges, et même des malédictions prononcées contre les ennemis d’Israël. Comme Esdras, Néhémie est porté par une piété conquérante qui le pousse à l’action parce qu’il croit en un soutien concret de Dieu. Et effectivement, les réalisations de l’un et de l’autre furent phénoménales et les Israélites sont revenus à leur Dieu.
Paroles de Néhémie. La vingtième année du règne d’Artaxerxès, mon frère Hanani arrive de Juda et me dit : « les Juifs sont dans une grande misère, il y a des brèches dans la muraille de Jérusalem et ses portes sont brûlées ». À cette nouvelle, je m’assois et je pleure et pendant plusieurs jours, je suis abattu, je jeûne et prie le Dieu du ciel (Néhémie 1.1-4).
L’histoire commence au milieu du 5e siècle avant J-C, un peu plus de 90 ans après le retour des premiers colons juifs. (Nous sommes au printemps au mois Nisan, le premier du calendrier religieux juif, tandis que l’année civile commence en automne au mois Kislev qui est le neuvième mois du calendrier religieux). Néhémie est à Suse, la capitale d’hiver des empereurs perses quand il apprend que les murailles qui avaient été reconstruites par Esdras sont à nouveau détruites.
Je suppliai : « Éternel, Dieu du ciel, grand et redoutable, prête attention à la prière de ton serviteur ! Écoute la prière que je t’adresse pour les Israélites. Je confesse nos péchés. Oui, nous sommes coupables envers toi car nous avons désobéi aux commandements de Moïse. Tu lui as dit : Lorsque vous serez infidèles, je vous disperserai parmi les peuples, mais si vous revenez à moi pour obéir à mes commandements, je vous ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y établir ma présence. Ah Seigneur, écoute la prière de tes serviteurs qui t’honorent. Que ma démarche réussisse aujourd’hui ! J’étais échanson du roi (Néhémie 1.5-11).
Néhémie reconnaît que le jugement qu’Israël a subi est juste mais aussi qu’avec Dieu il y a toujours une espérance et il compte sur lui pour la démarche qu’il va faire.
Je commence le chapitre 2.
Je servais le vin à l’empereur. Je n’avais jamais paru triste en sa présence mais il me demande : pourquoi as-tu mauvaise mine ? Je suis saisi d’une grande frayeur et lui dis : que le roi vive éternellement ! Je suis triste car la ville où sont enterrés mes ancêtres est en ruines. Alors il me dit : que veux-tu ? J’adresse une prière au Dieu du ciel et je répondis : si le roi le trouve bon, envoie-moi en Juda pour que je rebâtisse la ville de mes ancêtres (Néhémie 2.1-5 ; cp 5.14).
Néhémie est échanson. Alors qu’il goûte le vin pour s’assurer qu’il n’est pas empoisonné, son visage reflète son tourment intérieur, ce qui surprend le roi car il est inconvenant de paraître triste devant lui. Néhémie est effrayé, mais selon ce qui est une habitude chez lui, avant de produire sa demande à l’empereur, il envoie une courte supplication à l’Éternel son Dieu.