#01 Introduction – Conquête d’une partie du territoire (Juges 1.1-27)
Le livre des Juges fait suite à Josué. Il est construit autour de 12 personnages qui ont le titre de juges, mais dont la fonction est beaucoup plus large que quelqu’un qui rend simplement la justice. Ils sont à la fois magistrats, chefs politiques et militaires. Cependant, leur influence n’est jamais nationale, se cantonne à un territoire limité et parfois à une seule tribu. La 4e magistrature est différente car exercée par Déborah tandis que son chef militaire est un homme. Ces juges sont choisis par l’Éternel pour délivrer son peuple repentant de ses ennemis qui l’oppriment. Ils ont aussi pour mission de faire respecter la loi de Moïse et donc de supprimer l’idolâtrie. Leurs ministères combinés couvrent plus de trois siècles. Samuel, le dernier juge est aussi prophète. Il est chargé par l’Éternel de sacrer roi d’Israël Saül puis David, et c’est aussi à lui qu’est attribué la rédaction de ce livre.
L’histoire commence après l’installation d’Israël dans le pays de Canaan mais, comme il reste encore beaucoup de territoires à conquérir, il incombe à chaque tribu de prendre possession de la totalité de son héritage en chassant les Cananéens mais, globalement, c’est un échec à cause de leur infidélité envers l’Éternel. Cependant, Dieu manifeste sa grâce et sa patience en pardonnant à son peuple et en le délivrant des ennemis qui l’oppressent par l’intermédiaire des juges qu’il choisit et qui sont dirigés par son Esprit.
L’auteur souligne souvent que c’est uniquement grâce à l’Éternel qu’Israël doit sa survie en tant que nation. Son style, à la fois varié et alerte, compense le caractère répétitif du cycle infidélité-châtiment-délivrance qu’on retrouve tout au long de la partie centrale du livre. Cette boucle commence par les Israélites qui s’adonnent à l’idolâtrie, ce qui met l’Éternel en colère, qui les abandonne à leurs ennemis qui les oppriment. Alors, dans leur détresse, ils implorent Dieu qui suscite un juge qui les délivre. Puis un nouveau cycle commence dans un autre secteur du pays, mais chaque fois la situation générale du peuple de Dieu empire, sa repentance est de plus en plus superficielle et même la vie des chefs-juges se dégrade.
Les administrations des 12 juges ne sont pas chronologiques mais se chevauchent en partie, ce qui montre qu’en Israël, le régionalisme éclipse l’unité nationale. Dès la disparition de Josué et des chefs de guerre, la décadence et l’anarchie s’installent et « Chacun faisait ce qu’il jugeait bon », dit deux fois l’auteur (Juges 17.6 ; 21.25). D’ailleurs le livre se termine par deux histoires sordides de débauches idolâtres perpétrées par les enfants de ceux qui ont fait la conquête du pays. Je lis maintenant le premier chapitre qui commence plutôt bien.
Les Israélites consultèrent l’Éternel pour savoir qui irait attaquer les Cananéens en premier. L’Éternel répondit : Juda. Alors les hommes de la tribu dirent à ceux de Siméon. Venez avec nous et ensuite nous vous aiderons à conquérir le territoire qui vous est échu. Les gens de Siméon se joignirent donc à eux. Juda se mit en campagne et l’Éternel leur donna la victoire. Ils s’emparèrent de Jérusalem puis de la région montagneuse, du Néguev et de la plaine côtière (Juges 1.1-4,8-9).
Cette coopération est naturelle puisque le territoire de Siméon est enclavé dans celui de Juda et leurs ancêtres avaient, bien sûr, Jacob pour père mais aussi la même mère, Léa. Juda s’empare de presque tout le territoire qui lui revient. Jérusalem possédait une citadelle qui ne sera conquise que plus tard et par David. Pendant cette campagne, Othniel s’empare de Hébron et reçoit Aksa, fille de son oncle Caleb, pour récompense. Othniel sera le premier juge.
Juda et Siméon s’emparèrent de Tsephath qu’ils détruisirent entièrement. Ils prirent également Gaza, Askalon et Ékron ainsi que leurs territoires (Juges 1.17-18).
Sur l’ordre de l’Éternel, Tsephath est rayée de la carte à cause des pratiques effroyables qui s’y pratiquent. Les Philistins des trois autres villes conquises reviennent vite et tiennent tête à Juda au moyen de leurs chars de fer, mais surtout parce que Juda s’en désintéresse.
Les descendants de Benjamin ne dépossédèrent pas les Yebousiens qui habitaient Jérusalem (Juges 1.21).
Benjamin renonce à déloger ces Cananéens qui habitent la citadelle fortifiée. On a donc déjà quelques ombres au tableau à cause de la désobéissance et du manque de foi des Israélites.
Les descendants de Joseph attaquèrent Béthel et l’Éternel fut avec eux (Juges 1.22).
Comme Juda et Siméon, les deux tribus frères issues de Joseph s’allient. Ils attaquent une ville cananéenne qui est à l’extrémité sud de leur frontière mais qui est allouée à Benjamin.
Manassé ne chassa pas les habitants des villes de son ressort (Juges 1.27).
Cette puissante tribu de Joseph désobéit carrément aux ordres de l’Éternel.