Les études

06 juillet 2022

#01 Introduction (Aggée 1.1)

Aggée ne dit rien de lui-même et le livre qui porte son nom ne fait que deux chapitres, mais Aggée dit 25 fois qu’il parle au nom de l’Éternel. Son nom signifie « festif » et il a le cœur en fête quand il est témoin de la reconstruction du temple de Jérusalem. Comme l’avaient prophétisé Ésaïe et Jérémie, Babylone est conquise (en 539 avant Jésus-Christ) par le Perse, Cyrus. L’année suivante, il promulgue un décret autorisant les Juifs à retourner dans leur pays et à reconstruire le Temple de l’Éternel (2Chroniques 36.22). Ce n’est pas dire que Cyrus adore l’Éternel car, dès la conquête de Babylone, son souci est de remettre chaque idole de la ville dans son sanctuaire car il vaut mieux avoir les dieux de son côté que contre soi et si ça ne sert à rien, ça ne peut pas faire de mal. Suite au décret de Cyrus, environ 50 000 Juifs retournent en Juda sous la conduite du grand-prêtre Josué et de Zorobabel, descendant de David (Matthieu 1.12 ; Luc 3.27), qui devient haut-commissaire de la Judée pour l’Empire perse (Esdras 1-2).

Mais ce retour au pays ne se fait pas en grande fanfare parce que les Israélites sont bien installés et font des affaires d’or, alors aller reconstruire un pays en ruines, occupé par des païens, ne les enchantent guère. En l’an 537, les colons rétablissent l’autel des holocaustes et offrent des sacrifices à l’Éternel (Esdras 3.1-5). Puis ils posent les fondations du Temple (en 536 ; Esdras 3.6-13). Mais les Samaritains qui sont issus des mariages entre Israélites et étrangers veulent participer aux travaux, ce que Zorobabel refuse (Esdras 4.4-5, 24). Vexés, les Samaritains s’opposent aux Juifs et convainquent les autorités perses de faire cesser les travaux. Découragés, les Juifs abandonnent et le chantier est suspendu pendant plus de 15 ans. Il faut dire que Cambyse (529-522), fils de Cyrus, est plutôt contre le temple dédié à un Dieu qu’il ne connaît pas. Mais il se suicide et après des troubles, c’est Darius Hystaspe, un bon administrateur, qui devient empereur (522-486). C’est à la fin de sa deuxième année de règne que Aggée se lève pour appeler les colons à reprendre les travaux du Temple (Esdras 5.1-2 ; 6.14). Ils se remettent au travail, mais les chefs politiques de la Palestine, inquiets, envoient un rapport à Darius qui, après avoir retrouvé l’édit de Cyrus, autorise la reconstruction du temple (Esdras 6.1-12) qui s’achève en l’an 516 (Ésaïe 5-6) et qui a donc pris 20 ans.

Aggée prononce quatre oracles (Aggée 1.1 ; 2.1, 10, 20) dans l’ancien royaume de Juda, d’août à décembre de l’année 520 avant notre ère. Au travers de sa prophétie, on découvre un homme énergique et animé d’une sainte impatience car il a hâte de voir reprendre les travaux longtemps interrompus de construction du temple. Aggée est très éloquent ; par des images frappantes et ses convictions personnelles, il cherche à forcer ses contemporains à réagir, et voit ses efforts couronnés de succès. La restauration du temple est très importante, une obligation sacrée qui doit s’imposer à la conscience des Israélites. En effet, le temple occupe une place considérable dans la vie d’Israël car c’est la résidence terrestre de Dieu au milieu de son peuple. Détruit, il signifie une rupture d’alliance et la cessation de la relation qui unit l’Éternel à Israël.

Les prophètes Aggée et Zacharie sont contemporains et mentionnés dans le livre d’Esdras (5.1 ; 6.14). Mais assez curieusement, Aggée ne figure pas dans les listes des colons juifs rentrés d’exil (en 538), soit parce qu’elles sont incomplètes, soit parce que sa famille très pauvre avait été autorisée à rester en Juda.

Quand Aggée commence son ministère, le temple est en ruines et les Juifs ne s’en préoccupent pas ; ils cherchent seulement à améliorer leur situation et à embellir leurs maisons. Dans le premier oracle, le prophète dénonce la négligence des Israélites et précise que c’est à cause de leur mauvaise attitude qu’ils éprouvent des difficultés économiques (1.1-11). Le peuple, encouragé par Zorobabel et Josué, décide alors de reprendre les travaux. Dans son deuxième oracle, prononcé le dernier jour de la fête des Cabanes (ou Tabernacles), Aggée promet aux bâtisseurs la présence et l’aide de Dieu ; il dit aussi que ce temple verra une gloire supérieure à celui de Salomon et qu’un jour, les richesses des nations afflueront à Jérusalem. Le troisième oracle porte à nouveau sur les difficultés économiques des Juifs à cause de leur abandon des travaux, mais maintenant qu’ils ont repris la construction du temple, Aggée leur promet une récolte abondante malgré le fait qu’ils ne puissent pas consacrer beaucoup de temps aux travaux des champs. Le quatrième oracle promet la continuité de la dynastie de David, représentée par Zorobabel et qui s’est accomplie en Jésus-Christ.

Les oracles d’Aggée sont un appel aux Juifs à faire du royaume à venir leur préoccupation majeure. À cette exhortation il leur promet des bénédictions temporelles (Matthieu 6.31-33). Mais avec cette promesse, Aggée brosse aussi un tableau du plan de Dieu pour les âges et de sa finalité qui est l’instauration sur terre du royaume de Dieu. La restauration du Temple n’est qu’une étape vers cet objectif lointain et grandiose, mais elle est nécessaire à la réalisation du projet divin, et va dans une direction précise, l’établissement du royaume de Dieu. Par leur obéissance, les Israélites ont contribué à la réalisation du plan de Dieu.

La deuxième année du règne de Darius, le premier jour du sixième mois, l’Éternel adressa la parole à Zorobabel, fils de Shealtiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Yehotsadaq, le grand-prêtre, par l’intermédiaire du prophète Aggée en ces termes : (Aggée 1.1).

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