Les émissions

03 nov. 2023

Romains 7.7-25

Chapitre 7

Introduction

Quand on fait un sondage, on est toujours étonné par certaines réponses. Ainsi, si on demande à l’homme de la rue : « Quel est à votre avis le plus grand problème de l’humanité ?», que croyez-vous qu’il va répondre ? La pollution, les conflits, le réchauffement planétaire, la disparition de certaines espèces de baleine, le voisin qui met sa stéréo à fond la gomme ? Alors qu’il était sur terre, Jésus a donné son point de vue qui est évidemment aussi celui de Dieu sur cette question avant même qu’on ne la lui pose. Je le cite :

C’est du cœur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l’adultère, à l’immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes. Voilà ce qui rend l’homme impur (Matthieu 15.19-20).

Comme on aurait pu s’y attendre, Paul dit essentiellement la même chose. Je rappelle un passage du chapitre six de l’épître aux Romains :

Lorsque vous étiez encore esclaves du péché, quels fruits portiez-vous alors ? Des actes dont le seul souvenir vous fait rougir de honte aujourd’hui, car ils conduisent à la mort (Romains 6.20-21).

Verset 7

Je continue maintenant à lire dans le chapitre 7 de l’Épître aux Romains.

Que dire maintenant ? La Loi se confond-elle avec le péché ? Loin de là ! Seulement, s’il n’y avait pas eu la Loi, je n’aurais pas connu le péché, et je n’aurais pas su ce qu’est la convoitise si la Loi n’avait pas dit : Tu ne convoiteras pas (Romains 7.7).

Jusqu’ici, Paul a dit que pour se débarrasser du péché, il faut se libérer de la loi morale de Dieu qui ne produit que la condamnation et la mort parce que personne n’est capable de lui obéir. Son raisonnement peut surprendre, car il semble dire que la loi est complice du péché. Mais l’apôtre s’oppose à cette suggestion de toutes ses forces; « loin de là », dit-il. Ici encore, il prononce un démenti catégorique.

Quand on développe soi-même ses photos, on place les négatifs dans un bain de produit chimique qui s’appelle un révélateur et qui fait apparaître les clichés. La loi fonctionne de la même manière. Elle ne crée rien du tout; elle met simplement en lumière ce qui est présent, c’est à dire le péché. La Loi est comme un miroir qui me montre que j’ai une sale gueule, surtout le matin quand je me réveille. Je suis environné d’air qui me semble pur comme de l’eau de roche, mais il suffit qu’un rayon de soleil pénètre dans la pièce pour qu’il révèle que cet air que je croyais pur, contient en réalité ne quantité inouïe de particules de poussière. Moi c’est pareil. Je donne l’impression d’être quelqu’un de plutôt bien, mais il suffit que je sois confronté aux exigences de la loi morale de Dieu pour que la lumière divine dévoile qu’en réalité je suis couvert de saletés.

L’apôtre Paul connaissait bien l’Ancien Testament, mais tous les commandements de Dieu lui posaient un réel problème. En effet, très franc avec lui-même et avec nous, il nous parle ici de son expérience personnelle; c’est ce qui explique pourquoi il emploie la première personne du singulier et dit : « je n’aurais pas ». L’apôtre a pris conscience de l’existence de la puissance du mal en lui par la Loi. Il donne une illustration en prenant comme exemple le seul des dix commandements dont la violation ne consiste pas en un acte extérieur mais en un sentiment du cœur, un mauvais désir, la convoitise : « Tu ne convoiteras pas (Exode 20:17). Paul montre par là qu’il entend la Loi dans toute sa profondeur, la Loi qui régit les mouvements les plus secrets de l’âme et qui les condamne comme des transgressions. Il faut bien garder à l’esprit que c’est Dieu qui décide et désigne les attitudes et les actions qui sont des péchés et c’est la Loi qui donne au péché son caractère odieux. Par ailleurs, un comportement peut fort bien être légal et accepté par une société, tout en étant une faute grave aux yeux du Créateur.

Avant de devenir chrétien et apôtre, Paul s’appelait Saul de Tarse. Il était un membre éminent de la secte des Pharisiens, des gens religieux jusqu’au bout des ongles, qui avaient une connaissance quasi parfaite des commandements de Moïse. Paul sait donc de quoi il parle quand il décrit l’action de la loi morale sur le cœur d’un homme qui essaie d’obéir à Dieu. Au moment où Jésus-Christ lui est apparu sur le chemin de Damas, la carrière de Saul de Tarse était en pleine ascension et un avenir brillant s’offrait à lui. Assoiffé de pouvoir et respirant la haine contre les chrétiens, il voulait peut-être devenir le plus grand rabbin que le monde juif ait jamais connu. Mais après avoir vu Jésus-Christ et cru en lui, il a compris qu’il faisait complètement fausse route.

Quant à moi, que je lise la Loi de Moïse contenue dans l’Ancien Testament, les reproches que les prophètes adressent au peuple hébreu, l’histoire des rois d’Israël, les exhortations des auteurs du Nouveau Testament, et pire encore les propos de Jésus, surtout dans le Sermon sur la Montagne, je me retrouve partout, comme Paul, dans le box des accusés. Les Écritures sont comme un écran de cinéma sur lequel je peux lire l’état de mon cœur devant Dieu.

Verset 8

Je continue le texte.

Mais alors le péché, prenant appui sur le commandement, a suscité en moi toutes sortes de désirs mauvais. Car, sans la Loi, le péché est sans vie (Romains 7.8).

Paul décrit comment fonctionne le principe du mal. Ce n’est pas la loi morale qui cause les mauvaises actions de l’homme, mais sa nature pécheresse, sa corruption. Les commandements de Dieu éveillent et révèlent en l’homme le principe du péché qui l’incite à transgresser ce que Dieu a ordonné. Le péché, contrarié et refréné par le commandement, devient alors une révolte et apparaît dans toute sa noirceur. Mais sans les interdits de la Loi, le péché n’ayant pas reçu d’impulsion est inactif et ne pousse pas l’homme à désobéir à Dieu. C’est ainsi que se manifeste la rébellion qui bouillonne dans le cœur de tout homme contre son Créateur.

Versets 9-10

Je continue le texte.

Moi, pourtant, autrefois sans la Loi, je vivais, mais quand le commandement est intervenu, c’est le péché qui s’est mis à vivre, et moi je suis mort. Ainsi, ce qui s’est produit pour moi, c’est que le commandement qui devait conduire à la vie m’a conduit à la mort (Romains 7.9-10).

Dans sa jeunesse et comme tous les enfants juifs, Paul a fréquente la synagogue; il ne connaît alors des commandements de Dieu que la forme extérieure, sa mise en pratique par un certain comportement et des rites. Jeune pharisien, Saul de Tarse est enflé d’orgueil et n’a pas l’intention de changer les priorités de sa vie. Il veut être le premier et le plus grand, un point c’est tout. Ce n’est qu’après sa rencontre avec le Christ, quand la lumière du Saint Esprit a jailli dans son coeur que Saul de Tarse comprend la profondeur des exigences de Dieu qui exige la sainteté et une consécration absolues. Alors, que Saul croyait vivre en se conformant à la forme extérieure des commandements, il a soudainement vu le néant de sa vie morale et de sa justice de pharisien dont il était fier, et il a compris que la Loi le condamne à mort. Sa compréhension spirituelle des commandements lui fait constater qu’il est séparé de Dieu, mort dans ses péchés. Quelle n’a pas été sa surprise, car Dieu avait donné la Loi afin qu’en lui obéissant, les Israélites obtiennent la vie. Je cite le passage :

Vous vous appliquerez à obéir à tous les commandements que je vous donne aujourd’hui, afin que vous viviez (Deutéronome 8.1).

Cependant, comme personne n’est capable de suivre l’esprit de toute la Loi tout le temps, tous ceux qui choisissent de devenir justes en accomplissant des bonnes œuvres sont forcément sous la malédiction de Dieu et finissent aux oubliettes. La Loi est comme une automobile; entre les mains d’un conducteur qui ne respecte pas le code de la route, c’est une arme qui tue.

Verset 11

Je continue.

Car le péché a pris appui sur le commandement : il m’a trompé et m’a donné la mort en se servant du commandement (Romains 7.11).

Les psychologues donnent quelques fois le nom d’ubris, à une forme d’arrogance humaine démesurée et particulièrement pernicieuse. La thérapeute de famille italienne Mara Selvini mentionne ce mot dans son ouvrage : « Paradoxe et contre paradoxe », qui est une étude des comportements des familles à transactions schizophréniques. Elle qualifie leurs relations familiales de diaboliques, c’est tout dire. Paul reconnaît et personnifie cet ubris qui existe en chacun de nous.

Cet ubris qui est en moi est opposé à Dieu et me trompe. C’est en s’appuyant sur l’interdit de l’Éternel que Satan sous la forme d’un serpent a incité nos premiers parents à se rebeller contre lui. Aujourd’hui encore, il essaie de me faire croire que je suis suffisamment mature pour garder la loi morale tout seul comme un grand et ainsi aller mon bonhomme de chemin indépendamment de Dieu. Si je lui obéis, c’est par pur arrogance, par ubris.

Versets 12-13

Je continue.

Ainsi, la Loi elle-même est sainte, et le commandement, saint, juste et bon. Est-il donc possible que ce qui est bon soit devenu pour moi une cause de mort ? Loin de là, c’est le péché ! En effet, il m’a donné la mort en se servant de ce qui est bon pour manifester sa nature de péché et pour montrer son excessive perversité par le moyen du commandement (Romains 7.12-13).

La loi morale est parfaite puisqu’elle vient de Dieu ; il est donc impossible qu’elle puisse causer la mort. C’est le principe du péché qui est en moi et non la loi qui provoque ma mort. Le péché se sert du commandement comme d’un instrument pour conduire une personne à sa perte. Par la Loi qui est bonne, le péché a montré à quel point il est pervers et diabolique.

Verset 14

Je continue.

Nous savons que la Loi a été inspirée par l’Esprit de Dieu, mais moi, je suis fait de chair, un homme livré à lui-même, qui a été vendu comme esclave au péché (Romains 7.14).

Maintenant, Paul explique pourquoi la Loi qui est pourtant bonne car inspirée de Dieu est incapable de rendre l’homme meilleur. La raison est que le péché a établi son empire dans la chair de l’homme sur lequel il exerce son emprise. Même le croyant est en conflit perpétuel avec le péché qui l’habite. Paul se prend à nouveau pour exemple et dit qu’il est lui-même contrôlé par la chair, cet état brut et naturel opposé à Dieu que chacun de nous hérite d’Adam. Paul sent qu’il est contrôlé par le péché et il exprime son conflit avec cet ubris en lui, son inclination naturelle à faire le mal et à résister à Dieu.

Le principe du péché habite toujours le croyant, le contamine, et continue à semer la zizanie dans son cœur. Même le meilleur des chrétiens doit mourir physiquement à cause du péché qui est en lui, dans sa chair et dans chacune des cellules de son corps. L’homme est charnel, vendu au péché et asservi par lui, il est sous sa domination comme l’esclave est tout entier au pouvoir de son maître et doit faire sa volonté, qu’il le veuille ou non. Le péché est semblable à un cancer qui aurait essaimé des métastases partout. Si vous comparez deux visages de la même personne, le premier du bébé puis 50 ans plus tard, le second visage est couvert de rides indélébiles qui ont été creusées par le temps, dit-on, mais en réalité, c’est le péché qui est le responsable.

Versets 15-17

Je continue le texte.

En effet, je n’approuve pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux, et c’est ce que je déteste que je fais. Et si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. En réalité, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi (Romains 7.15-17).

Paul apparaît confus quand il avoue qu’il est partagé en deux. Lorsqu’il dit : « je n’approuve pas ce que je fais », il fait penser à un enfant à qui on demande pourquoi il a désobéi en dévalisant la bonbonnière, répond en toute honnêteté : « je ne sais pas ». Les actions de cet enfant comme celles de Paul, comme les miennes, répondent aux ordres d’une puissance supérieure qui est hors d’eux. Nul ne comprend ce qui lui arrive ni pourquoi il agit ainsi. Cette dualité du vouloir et du faire est une énigme. Paul exprime la sévérité du dilemme dans lequel il se trouve quand il avoue : « je ne fais pas ce que je veux, et c’est ce que je déteste que je fais ». Il décrit son expérience personnelle et reconnaît dans son for intérieur que les commandements de la loi morale sont bons. Ce qu’ils interdisent et ordonnent correspond à ce qui est noble et bien. Quelque profonde que soit la dégradation d’un homme, la créature originelle de Dieu en lui peut toujours être distinguée du péché et c’est la loi morale qui opère cette distinction, cette séparation entre deux camps et fait naître la guerre entre eux. Tout homme confronté à la loi morale de Dieu vit une dichotomie ; il est partagé en deux. À lire les propos de Paul, il fait penser à quelqu’un qui est affligé d’une personnalité multiple. Paul n’essaie pas de rejeter sa culpabilité sur quelqu’un ou quelque chose d’autre que lui-même; il parle seulement du conflit entre ses désirs conformes à la volonté de Dieu et la nature de péché héritée d’Adam qui le contrôle encore.

Versets 18-20

Je continue le texte.

Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Vouloir le bien est à ma portée, mais non l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas, je le commets. Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais mais c’est le péché qui habite en moi (Romains 7.18-20).

Paul sait que la Loi est bonne, mais que lui, dans sa chair héritée d’Adam, il ne l’est pas. Il ne parle évidemment pas de son corps physique, mais du principe du péché qui l’habite et qui se manifeste par ses pensées et ses actions en passions et en pulsions des sens. Non seulement l’homme ne fait pas le bien, mais il pratique habituellement le mal. Tout autour de moi, je constate que la manière de vivre de mes contemporains est de plus en plus contraire aux lois morales de Dieu. Nous en sommes à vivre façon « Rome décadente ». Mais l’homme dit raisonnable et nos sociétés libertines considèrent que ces comportements sont une affaire privée et qu’il faut être tolérant. En réalité, ces comportements que les Écritures qualifient de péchés ne sont pas une simple vision personnelle des choses, mais des excuses qui permettent à l’homme de suivre les mauvais penchants de son cœur en faisant comme bon lui semble. Les conduites déplorables acceptées par notre société laxiste sont totalement inacceptables parce que condamnées sans appel par les Écritures. Elles sont un défi et une révolte contre les normes morales établies par le Créateur, une offense contre lui, un affront à son caractère et à sa volonté. La définition du péché est directement liée à l’enseignement de la loi morale divine. C’est elle qui est l’étalon de mesure des actions des hommes. La loi ne conduit personne à commettre des fautes, mais elle révèle la présence du mal dans le cœur humain et dans ses comportements. La Loi montre du doigt la rébellion contre Dieu qui anime l’homme.

Versets 21-23

Je continue le texte.

Lorsque je veux faire le bien, je découvre cette loi : c’est le mal qui est à ma portée. Dans mon être intérieur, je prends plaisir à la Loi de Dieu. Mais je vois bien qu’une autre loi est à l’œuvre dans tout mon être : elle combat la Loi qu’approuve ma raison et elle fait de moi le prisonnier de la loi du péché qui agit dans mes membres (Romains 7.21-23).

C’est la troisième fois que Paul décrit le même combat où il est en proie à une lutte sans merci et sans issue et où il est vaincu. Toutes ses saintes résolutions sont vaines parce que le mal est là, à ses côtés, ancré en lui et paralyse sa volonté de faire le bien. L’être intérieur est opposé à « la chair » et désigne la partie spirituelle de l’homme, sa conscience, la faculté que l’homme possède de distinguer le bien du mal, le vrai du faux, son être moral créé à l’image de Dieu et qui est indestructible. Ayant tiré parti de ses expériences personnelles, il les partage avec ses lecteurs. En lui-même, dans son for intérieur, en son âme et conscience, pourrait-on dire, l’apôtre désire de tout cœur faire ce qui est bien devant Dieu. C’était aussi l’expérience de David quand il a écrit :

Heureux l’homme qui ne marche pas selon les conseils des méchants, toute sa joie il la met dans la Loi de l’Éternel qu’il médite jour et nuit. Heureux les hommes qui ont une conduite intègre et suivent dans leur vie la Loi de l’Éternel. J’ai plus de joie à suivre tes préceptes qu’à posséder tous les trésors. Je trouve un grand plaisir dans ce que tu prescris et je ne veux jamais oublier ta parole. Tes ordres font tout mon plaisir, ils sont mes meilleurs conseillers. Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime (Psaumes 1.2 ; 119.1, 14, 16, 24, 47).

Pourtant, le grand roi qui a écrit ces lignes et les a mises en chanson est aussi celui qui s’est rendu coupable d’adultère et de meurtre. La personne qui a expérimenté la grâce de Dieu, qui est née de nouveau selon les paroles du Christ, dispose d’une nouvelle nature capable d’aimer les réalités qui concernent l’Éternel Dieu, le créateur du ciel et de la terre. Mais tout croyant, que ce soit David, l’apôtre Paul, ou n’importe quel autre chrétien authentique, possède non seulement une nouvelle nature, mais toujours la vieille, celle héritée d’Adam à la naissance. Chez le croyant, les deux natures se côtoient en lui et ne font pas bon ménage du tout. Paul reconnaît donc deux principes à l’œuvre dans sa vie : un bon et un mauvais. Chaque fois qu’il veut agir conformément aux normes divines, le péché, tel un dragon, fait ressurgir sa tête hideuse et crache le feu du mal. Ce principe qui habite le croyant agit de deux manières : d’une part, il lutte de manière continuelle contre son désir d’obéir à Dieu, et d’autre part, il cherche à l’assujettir, à le rendre esclave des mauvais penchants naturels de sa chair. C’est comme si une créature diabolique le possédait et c’est bien cela qu’est le péché.

Versets 24-25

Je continue jusqu’à la fin du chapitre 7.

Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps voué à la mort ? Dieu soit loué : c’est par Jésus-Christ notre Seigneur. En résumé : moi-même, je suis, par la raison, au service de la Loi de Dieu, mais je suis, dans ce que je vis concrètement, esclave de la loi du péché (Romains 7.24-25).

Le grand apôtre Paul exprime sa frustration en disant : « Malheureux que je suis ! » Il reconnaît qu’aussi longtemps qu’il sera dans son corps mortel, il devra lutter contre le principe du mal qui l’habite et qu’il sera vaincu s’il compte sur ses propres forces. Le fait que le chrétien authentique ait été uni avec le Christ, qu’il ait crucifié sa chair avec lui ne suffit pas. Cet acte de justice apporte une délivrance d’ordre légal, mais il reste encore à régler l’aspect concret du péché. En s’exclamant : « Qui me délivrera de ce corps voué à la mort », Paul demande : « Qui va me permettre de vivre pour Dieu ? » Il exprime son besoin d’une aide extérieure à lui afin qu’il puisse subjuguer ses mauvais penchants. Il répond lui-même à sa question de manière enthousiaste et immédiate.

Il compte sur le triomphe de Jésus-Christ à la croix. Il expliquera dans le prochain chapitre comment obtenir la victoire sur le péché dans cette vie. Il est vrai que tous les croyants seront un jour unis à leur Seigneur ressuscité et glorifié pour toute l’éternité dans de nouveaux corps, et ils seront libérés pour toujours de la présence du mal. Mais en attendant, ici-bas, Paul conclut en disant : « moi-même, je suis, par la raison, au service de la Loi de Dieu, mais je suis, dans ce que je vis concrètement, esclave de la loi du péché. » En attendant la libération totale de la présence du péché, les croyants connaissent encore des conflits entre leurs deux natures : l’ancienne et la nouvelle.

Cours et obéis, ordonne la Loi, mais elle ne me donne ni pieds ni mains pour bien faire. Par contre, l’Évangile, la Bonne Nouvelle, me demande de voler par la foi, et me confère les ailes pour lui plaire.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

nov. 14 2024

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