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01 août 2024

Psaumes 56.1 – 60.14

Psaume 56

Introduction

La colombe a la réputation d’être un oiseau de paix. Pourtant, on dit : « Craignez la colère de la colombe », ce qui signifie : « n’irritez pas quelqu’un de doux, il peut se fâcher ». Dans le Psaume 55, David qui cherche à fuir ses persécuteurs dit :

Ah ! je voudrais avoir les ailes de la colombe (Psaumes 55.7).

Comme les psaumes ont été groupés en fonction de certaines similarités, il n’est pas étonnant que le 56e ait le même thème que le précédent, mais aussi que ce soit celui qui ait été rédigé sur la mélodie d’un chant appelé : « Colombe silencieuse des pays lointains ».

Comme le précédent, le Psaume 56 est une prière d’appel au secours de David alors qu’il est persécuté. C’est le premier d’une série de 5 psaumes appelée Miktâm. Cette collection fait part des expériences personnelles du grand roi, mais en filigrane, certains y ont décelé une prophétie des persécutions dirigées contre Israël durant la Grande Tribulation.

Miktâm communique l’idée de permanence et de stabilité et décrit une composition poétique particulièrement soignée. Un commentateur a surnommé le Psaume 56 « le courage radieux d’un fugitif », car David est exilé et en fuite, mais sa foi en l’Éternel est ferme.

Verset 1

Je commence à lire le psaume 56.

Au maître de chant. Sur la mélodie de la “ Colombe silencieuse des pays lointains ”. Cantique composé par David lorsqu’il fut pris par les Philistins à Gath. Aie pitié de moi, ô Dieu, car on me harcelle. À longueur de jour, on m’assaille, on me combat. Oui, mes adversaires, à longueur de jour, me harcellent ! Car ils sont nombreux ceux qui me combattent avec arrogance (Psaumes 56.1-3).

Les répétitions décrivent l’acharnement des adversaires de David.

Verset 4

Je continue.

Le jour où j’ai peur, je mets ma confiance en toi (Psaumes 56.4).

David est terrorisé ce qui est très humain et il n’y a aucun mal à le dire, car la peur donne l’occasion au croyant d’invoquer son Dieu et de lui faire confiance. Quand tout va bien, à quoi bon avoir foi en lui ? David avoue son angoisse, mais se tourne vers l’Éternel et s’attend à lui. La peur et la foi sont tout à fait compatibles. Par contre, celui qui a compris que l’amour de Dieu à son égard est sans faille ne craint rien ni personne. L’apôtre Jean écrit :

Dans l’amour, il n’y a pas de place pour la crainte, car l’amour véritable chasse toute crainte (1Jean 4.18).

Verset 5

Je continue le psaume.

Je loue Dieu pour sa parole, je mets ma confiance en lui, et je n’ai pas peur. Que pourrait me faire un homme de chair ? (Psaumes 56.5).

Devant Dieu en qui David se confie, les hommes qui le persécutent sont insignifiants.

Versets 6-8

Je continue.

À longueur de jour, ils tordent ce que je dis, ils ne pensent qu’à me nuire. Postés à l’affût, ils m’épient et ils sont sur mes talons, pour attenter à ma vie. Après ce méfait, échapperaient-ils ? Dieu, précipite les peuples dans ta colère ! (Psaumes 56.6-8).

Ce passage décrit bien les courtisans du roi Saül qui entretenaient une lutte sourde contre David, l’épiant et complotant contre lui. Ce fut aussi l’expérience de Jésus durant tout son ministère avec la classe religieuse. David sait que l’injustice dont il est l’objet n’est qu’une des formes du mal ce qui le motive à prononcer le jugement universel des nations.

Verset 9

Je continue.

Tu as compté ma fuite et mes larmes même tu les gardes dans ton outre. Leur compte est inscrit dans ton livre (Psaumes 56.9).

Quand David écrit ce psaume, sa vie se résume à une fuite perpétuelle. Mais la certitude que Dieu tient compte de ses épreuves est une grande consolation pour l’affligé. Dans l’Antiquité, certaines personnes en deuil recueillaient leurs larmes dans des lacrymatoires et les plaçaient dans la tombe de leur défunt bien-aimé pour lui montrer combien ils avaient de peine.

Verset 12

Je continue plus loin et finis le psaume 56.

Je mets ma confiance en l’Éternel et je n’ai pas peur. Que pourrait me faire l’homme (tiré de la terre) ? Ô Dieu, je veux accomplir les vœux que j’ai faits, et je veux t’offrir ma reconnaissance. Car tu m’as sauvé la vie, tu as préservé mes pieds de la chute afin que je marche devant toi, ô Dieu, et dans la lumière des vivants (Psaumes 56.12-14).

David persécuté termine sur une note positive. Il exprime sa confiance dans l’intervention de Dieu. Il croit qu’il vivra et s’il a été délivré c’est pour marcher avec Dieu. Pareillement, les croyants sont sauvés en vue de marcher dans la lumière au service du Seigneur.

Psaume 57

Verset 1

Nous arrivons au Psaume 57 qui est une prière d’appel au secours et d’actions de grâces. On y trouve beaucoup de redondances poétiques et un refrain. Par son contenu et sa forme, ce cantique est proche du précédent. Je commence à le lire.

Au maître de chant. Cantique de David sur la mélodie (du chant) “ Ne détruis pas ! ” lorsqu’il s’enfuit, poursuivi par Saül et se réfugia dans la caverne (Psaumes 57.1).

Il s’agit certainement de la caverne d’Adullam qui se trouve dans les environs de la Mer Morte. Agréable en hiver, c’est une fournaise en été. David y a séjourné longtemps. C’est là qu’il a écrit plusieurs psaumes et où environ quatre cents hommes se sont joints à lui.

Verset 2

Je continue.

Fais-moi grâce, ô Dieu ! Fais-moi grâce ! Car en toi je cherche mon refuge ; je me réfugie sous tes ailes tant que durera le malheur (Psaumes 57.2).

L’image du petit oiseau qui cherche un refuge sous les ailes de sa mère se trouve dans d’autres psaumes (17:8; 36:8; 91:4).

Après les angoisses vécues chez les Philistins, David est dans sa caverne, mais l’avenir s’annonce sombre. Son seul recours est la grâce de Dieu. Je ne sais pas vous, mais moi, ma prière est la même que celle de David ; je désire que Dieu me fasse miséricorde. S’il agit à mon égard seulement en fonction de sa justice, je suis perdu. Ce qu’il me faut c’est sa grâce et en grande quantité. Mais il en a assez et pour moi et pour vous.

Verset 3

Je continue le psaume.

Oui, j’appelle Dieu, le Très-Haut, Dieu qui mènera tout à bien pour moi (Psaumes 57.3).

L’idée de la grandeur incomparable de Dieu est très présente dans ce psaume. C’est ce qui donne à David l’assurance que malgré sa situation dramatique, tout finira bien pour lui.

Verset 4

Je continue.

Il blasphème, mon persécuteur. — Pause. Dieu enverra sa grâce et sa fidélité (Psaumes 57.4 traduction de l’auteur).

La pause instrumentale complète la première phrase inachevée et amène les auditeurs à se focaliser sur la grâce et la fidélité de Dieu.

Verset 5

Je continue le psaume.

Je suis entouré de lions, couché au milieu de ceux qui crachent du feu. Leurs dents acérées sont des lances et des flèches, et ils ont pour langue une épée (Psaumes 57.5).

Les lions étaient nombreux en Palestine. Ils symbolisent souvent des ennemis implacables ainsi que Satan (1Pierre 5.8).

Verset 6

Je continue.

Ô Dieu, manifeste ta grandeur au-dessus des cieux ! Que ta gloire s’élève au-dessus de la terre ! (Psaumes 57.6).

Dans ce refrain, répété à la fin du psaume, David exalte la grandeur et la gloire du Dieu souverain qui va le sauver du danger et juger les impies.

Verset 7

Je continue.

Ils ont préparé un filet et ils l’ont tendu sur ma route. Ils m’ont humilié. Devant moi, ils avaient creusé une fosse ; dans la fosse, eux-mêmes sont tombés. — Pause (Psaumes 57.7).

Le ton du psalmiste devient triomphant parce que ses ennemis sont tombés dans leurs propres pièges. La pause donne le temps aux auditeurs de savourer la victoire de l’Éternel.

Versets 8-12

Je finis de lire le psaume 57.

Mon cœur est affermi, ô mon Dieu ! Mon cœur est affermi. Oui, je chante et je te célèbre en musique. Vite, éveille-toi, ô mon âme, vite, éveillez-vous, luth et lyre ! Je veux éveiller l’aurore, je veux te louer, ô Seigneur, au milieu des peuples, et te célébrer en musique parmi les nations. Ton amour atteint jusqu’aux cieux, ta fidélité jusqu’aux nues. Ô Dieu, manifeste ta grandeur au-dessus des cieux et ta gloire sur toute la terre ! (Psaumes 57.8-12).

Le psaume est maintenant un chant de délivrance. Dans un élan poétique, le psalmiste personnifie ses instruments de musique, les invitant à s’associer à sa joie en réveillant l’aurore pour qu’elle aussi participe à son triomphe. Cette joie caractérisera aussi les fidèles du Seigneur quand Jésus apparaîtra comme Roi des rois lors de son retour glorieux sur terre.

Psaume 58

Introduction

Nous arrivons au psaume 58 dans lequel, dans son indignation, David en appelle au Juge suprême contre les juges iniques. Il utilise des images très fortes qu’il entasse les unes sur les autres et sur la tête des coupables. Israël, comme toutes les nations, souffre de la corruption de ses officiels, mais le pire est quand les juges se font graisser la patte pour ne pas rendre la justice et refusent de défendre la cause des plus faibles en proie à la rapacité des grands.

Versets 1-3

Je commence à lire le Psaume 58.

Au maître de chant. Sur la mélodie de “ Ne détruis pas ! ” Cantique composé par David. Vraiment, est-ce en vous taisant que vous rendez la justice ? Jugez-vous les hommes en toute droiture ? Non, vous commettez sciemment l’injustice ! Vous propagez sur la terre la violence de vos mains (Psaumes 58.1-3).

Les juges véreux regardent de l’autre côté au lieu de rendre la justice. Complices, ils violent le droit en faisant pencher la balance du côté de leur avantage personnel.

Versets 4-6

Je continue.

Dès le ventre de leur mère, les méchants s’égarent, depuis leur naissance, ils profèrent des mensonges. Ils sont venimeux comme des serpents, ils se bouchent les oreilles comme la vipère sourde qui ne veut pas écouter la voix des charmeurs et de l’enchanteur expert dans son art (Psaumes 58.4-6).

Les hommes sont tous pervertis, moi y compris. Selon les individus, les instincts mauvais sont plus ou moins apparents dès la naissance. Mais la grande différence entre les êtres humains est que les uns reconnaissent leur déchéance alors que d’autres l’exploitent à des fins personnelles. Comme les serpents, les plus dangereux sont ceux qui sont réfractaires à tous les charmes.

Versets 7-10

Je continue.

Ô Dieu, brise-leur les dents dans la bouche : Éternel, arrache les crocs de ces lions ! Que ces gens-là disparaissent comme les eaux qui s’écoulent ! Rends leurs flèches sans effet quand ils tirent de leur arc. Qu’ils périssent en bavant comme la limace ! Comme les enfants mort-nés, qu’ils ne voient pas le soleil ! Et avant que vos chaudières aient senti le feu des épines, vertes ou enflammées, qu’un tourbillon les emporte ! (Psaumes 58.7-10).

Par cette harangue imprécatoire, David demande six châtiments différents contre ses ennemis. D’abord vaincus par la force, il sont rendus incapables de nuire et disparaissent comme l’eau ou certaines limaces qui fondent littéralement au soleil.

Les chaudières et leur contenu représentent les actions mauvaises des méchants, et les épines qui servent de combustible sont leurs plans machiavéliques. Avant qu’ils n’aient mis à exécution leurs sinistres projets, le jugement divin les frappe.

Versets 11-12

Je finis le psaume 58

Pour le juste, quelle joie de voir les méchants punis. Dans leur sang, il se lavera les pieds. Et les hommes pourront dire : “ Oui, ceux qui sont justes trouvent une récompense. Il y a un Dieu qui exerce la justice sur la terre ” (Psaumes 58.11-12).

Les mêmes personnes qui ont souffert des sentences perverties des juges iniques verront le Dieu de justice prononcer leur jugement.

Psaume 59

Versets 1-2

Nous arrivons au psaume 59 où David est encore traqué par le roi Saül et dans une situation périlleuse. Comme le psaume 57, la première partie est un appel de détresse et la seconde, l’expression de la confiance en Dieu et l’assurance de la délivrance. Je commence à le lire.

Au chef de chœur. Sur la mélodie de “ Ne détruis pas ! ” Cantique composé par David, lorsque Saül envoya cerner sa maison pour le faire mourir (1Samuel 19). Ô mon Dieu ! délivre-moi de mes ennemis ! Viens me protéger contre tous mes agresseurs ! (Psaumes 59.1-2).

L’ordre formel de saisir David chez lui n’a pas encore été donné, mais Saül, qui a déjà voulu le tuer de sa propre main, cache son jeu ; il cherche un moyen indirect de le faire mourir.

Versets 3-6

Je continue en compressant.

Viens me délivrer de ces criminels et viens me sauver de ces hommes sanguinaires ! Car les voici qui me guettent, des violents m’attaquent sans que j’aie fait aucun mal… Éternel, ô Dieu des armées célestes, toi, Dieu d’Israël, interviens pour punir tous ces païens ! — Pause (Psaumes 59.3-6).

David a toujours été loyal envers Saül qui n’a donc pas de raison de lui en vouloir sinon qu’il est jaloux de lui. David fait appel au Seigneur en juxtaposant trois noms : l’Éternel, qui est le Dieu de l’alliance ; Dieu d’Israël qui a choisi ce peuple, et le Dieu des armées célestes, qui domine sur l’univers. La pause musicale très menaçante, dirige l’attention des auditeurs vers le jugement qui approche. Puis, après une prière d’imprécation contre ses ennemis, David termine ce psaume dans la joie.

Versets 17-18

Je continue plus loin et finis le psaume 59.

Moi, je chanterai ta force et, dès le matin, j’acclamerai ton amour, car tu es pour moi une forteresse, tu es mon refuge quand je suis dans la détresse ! Je veux donc te célébrer, toi qui es ma force. Oui, Dieu est ma forteresse : c’est un Dieu qui m’aime (Psaumes 59.17-18).

David avait prié : « Délivre-moi, viens me protéger ». Sa prière a été exaucée et après une nuit paisible il rend gloire à Dieu pour sa délivrance.

Psaume 60

Introduction

Nous arrivons au psaume 60 qui est le dernier de la série de 5 psaumes appelés Miktâm, qui veut dire enseignement, méditation. Alors que David est en guerre contre les Syriens, il apprend que les Édomites ravagent Juda. Revenu en hâte, il constate l’étendue des dégâts. Il a composé ce cantique devant les villages en ruines et avant de vaincre les Édomites. Ce désastre a déjà été adressé par les fils de Koré dans le Psaume 44.

Versets 1-3

Je commence à lire le Psaume 60.

Au chef de chœur, à chanter sur la mélodie “ Le lis du témoignage ”. Cantique d’enseignement composé par David à l’occasion de sa guerre contre les Syriens de Mésopotamie et contre les Syriens de Tsoba. Au retour, Joab vainquit les Édomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille hommes. Ô Dieu, tu nous as abandonnés ! Tu as brisé nos armées ! Tu as montré ton courroux, maintenant, rétablis-nous ! (Psaumes 60.1-3).

Tsoba se trouve au nord de Damas (et s’appelle Tsoubite dans des textes assyriens). La vallée du sel est une région stérile au sud de la Mer Morte.

Comme partout dans les Écritures, le psalmiste considère que Dieu est responsable de tout ce qui arrive et que les autres causes sont secondaires et non significatives.

Versets 6-11

Je continue plus loin.

Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, pour qu’elle s’élève à cause de la vérité. — Pause. Afin que tes bien-aimés voient la délivrance, viens et sauve-nous ! Réponds-nous ! Dieu l’a déclaré dans son sanctuaire : “ Je triompherai ! Je vais m’emparer de Sichem. Je vais mesurer au cordeau le val de Soukkoth. ” À moi, Galaad ! À moi, Manassé ! Éphraïm est un casque pour ma tête. Mon sceptre royal, c’est Juda, et, pour me laver, j’ai Moab, sur Édom, je jette ma sandale, et contre la Philistie, je pousse un cri de victoire. Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? (Psaumes 60.6-11).

Après sa complainte, David change subitement de ton et place sa confiance en Dieu.

Sichem, situé au centre de la Palestine, fut la première capitale d’Israël, et Soukkoth se trouve à l’est du Jourdain. David commence à communiquer l’oracle divin, promesse de victoire, qu’il a reçu de l’Éternel par l’intermédiaire du grand-prêtre. La région de Galaad et la tribu de Manassé formant la partie la plus orientale du pays, les habitants de ce territoire étaient constamment menacés par les Syriens et les Ammonites. Éphraïm était la plus puissante tribu du nord et Juda avait reçu la primauté sur les autres. C’est d’elle que sont issus David et Jésus-Christ. Moab se trouve sur la rive est de la Mer Morte. Jeter une sandale sur une parcelle de terrain était un geste symbolique de prise de propriété. Pétra, la capitale du royaume d’Édom, taillée dans d’inaccessibles rochers, était réputée imprenable.

Verset 14

Je finis le Psaume 60.

Mais avec Dieu nous ferons des exploits, c’est lui qui écrasera tous nos adversaires ! (Psaumes 60.14).

Là où l’homme ne peut rien, Dieu peut conduire son peuple à la victoire et le psaume conclut sur une prévision confiante. Comme de coutume, David termine sur une note de triomphe.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

Émission du jour | Esther 8.1-17

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