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12 déc. 2024

Philippiens 2.25 – 3.1

Chapitre 2

Introduction

Certaines personnes sont très bien renseignées sur la mythologie grecque, les divinités et leurs épopées. Mais comme moi j’y perds mon latin, il faut toujours que je consulte une encyclopédie pour savoir qui est qui, d’où il sort celui-là et quels sont ses exploits. « Aphrodite », par exemple, qui a donné « aphrodisiaque » en français, est la fille du dieu Zeus et la déesse de la beauté et de l’amour, et plus tard également des jeux de hasard ; les Romains l’appellent « Vénus ».

Ça me fait penser à un vieux tube et un succès des « Compagnons de la Chanson » sorti en 1959, où il est justement question de « Vénus mon ami ». J’ai l’air en tête et on trouve facilement les paroles sur la toile. Ces histoires de mythologie font bien sûr sourire, cependant « Aphrodite » est à la racine d’un nom courant au 1er siècle qui est « Épaphrodite », et qui veut dire « favori d’Aphrodite » et plus tard « charmant ». Or il se trouve qu’un des compagnons et amis de l’apôtre porte également ce nom, et c’est quelqu’un de très bien ; fort dévoué, c’est d’abord un serviteur modèle du Seigneur et ensuite de Paul.

Verset 25

Je continue à lire dans le 2e chapitre de l’épître aux Philippiens.

Par ailleurs, j’ai estimé nécessaire de vous renvoyer Épaphrodite, mon frère, mon collaborateur et mon compagnon d’armes, votre délégué que vous avez chargé de subvenir à mes besoins (Philippiens 2.25).

On ne sait pas grand-chose de ce brave Épaphrodite, en tout cas rien concernant sa famille ou son arrière-plan, sa conversion à Jésus-Christ ou ses fonctions dans l’église de Philippes. On suppose qu’il est l’un de leurs pasteurs. Son nom indique seulement qu’il est de culture grecque. Il a été envoyé auprès de Paul pour « subvenir » à ses besoins. Ce verbe a donné « liturgie » en français et signifie « servir en tant que prêtre ». En d’autres mots, Épaphrodite exerce un ministère sacerdotal envers l’apôtre. Il est venu pour lui apporter une aide financière et pratique, pour le seconder dans son ministère et pour l’encourager pendant sa captivité (Philippiens 4.10-18). Sa présence prouve l’amitié fidèle et dévouée des Philippiens envers leur apôtre bien-aimé.

Épaphrodite n’a rien de spécial, aucun talent particulier qu’on sache, ni rang social important. C’est un homme ordinaire, mais animé d’un esprit de consécration et de sacrifice pour le Seigneur Jésus-Christ. En effet, en choisissant Épaphrodite pour aider Paul dont ils connaissent les hautes exigences morales et spirituelles, les Philippiens montrent qu’ils ont une très haute estime de leur délégué. D’ailleurs, Paul l’appelle « mon frère, mon collaborateur et mon compagnon d’armes », des termes fort élogieux pour quelqu’un qui nous est autrement inconnu. Ces deux hommes ont un grand respect et beaucoup d’affection l’un pour l’autre ; ils se font mutuellement confiance alors qu’ils sont engagés côte à côte dans le même combat pour la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Bien qu’Épaphrodite lui soit d’une aide précieuse, Paul décide de le renvoyer aux Philippiens en le chargeant de porter cette lettre à bon port.

Verset 26

Je continue le texte.

Il avait, en effet, un grand désir de vous revoir et il était fort en peine parce que vous avez appris qu’il était malade (Philippiens 2.26).

Les choses sont allées trois fois mal pour Épaphrodite. Premièrement, il tombe malade, deuxièmement, il angoisse un maximum quand il apprend que son église connaît sa maladie et s’inquiète sérieusement de sa santé. Le mot traduit par « fort en peine » est très lourd car il décrit aussi l’agonie de Jésus dans le Jardin des Oliviers, quand dans sa prière avant son arrestation il a dit à Dieu son Père : « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Matthieu 26.38 ; Marc 14.34).

Épaphrodite est dans la détresse non à cause de sa maladie, mais parce que les Philippiens sont affligés à son sujet. Ce n’est pas tout car entre les lignes on devine qu’il a aussi le bourdon, le mal du pays. Le pauvre homme est comme pris dans un cercle vicieux, mais sa situation dramatique nous montre également combien lui et les Philippiens partagent un amour fraternel sincère. Les membres de cette église mettent bien en pratique les directives de Jésus quand il a dit à ses disciples :

Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13.34,35).

Verset 27

Je continue le texte.

Il a été malade, c’est vrai, et il a frôlé la mort, mais Dieu a eu pitié de lui, et pas seulement de lui, mais aussi de moi, pour m’éviter d’avoir peine sur peine (Philippiens 2.27).

La maladie d’Épaphrodite ne nous est pas précisée, mais elle a dû être très grave puisque sa vie était en danger. Ce passage est intéressant, car il nous donne deux précieux renseignements annexes.

  • Premièrement, la joie, qui est un des thèmes constants de cette épître, n’exclut pas la tristesse ; ce n’est pas parce que quelqu’un est chrétien qu’il doit rester de marbre quand il traverse des périodes difficiles. Il faut être comédien pour toujours se promener avec un sourire artificiel du style « tout va bien madame la marquise » placardé sur son visage.
  • Le deuxième renseignement de ce passage est que l’apôtre est affligé parce qu’il ne peut rien faire de concret pour son ami sinon prier pour lui.

Plus tôt dans son ministère, Paul a le pouvoir de guérir les malades à volonté (Actes 19.11-12 ; 28.8). En fait, au début, tous les apôtres possèdent le don de faire des miracles parce qu’il prouve que leur autorité vient de Dieu et que le message de la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ qu’ils annoncent est authentique. Cette capacité extraordinaire semble avoir durée jusqu’à ce qu’une grande partie du Nouveau Testament soit rédigée puis elle disparut assez brusquement.

Vers la fin de son ministère, dans sa première épître à Timothée (5.23), Paul lui conseille de boire du vin à cause de ses indispositions fréquentes dues au fait que ce brave garçon a l’estomac fragile. Si l’apôtre ne l’a pas simplement guéri quand ils étaient ensemble, c’est parce qu’il n’avait plus le don. Et puis dans sa dernière épître, sa seconde à Timothée (4.20), Paul parle d’un certain Trophime qu’il a dû laisser derrière lui parce qu’il était malade. Ces passages prouvent sans équivoque qu’il ne possède plus le don de guérison. Paul lui-même avait un problème physique, une écharde qui le tourmentait, mais Dieu a refusé de l’enlever (2Corinthiens 12.7-9).

Quand Épaphrodite tombe malade, Paul ne peut donc rien pour son ami. Alors, il fait comme nous, il l’encourage du mieux qu’il peut et prie pour que dans sa miséricorde, le Seigneur intervienne car le temps des dons miraculeux est révolu. Finalement, tout s’arrange puisqu’en réponse à la prière, Dieu guérit Épaphrodite.

Si Paul avait été un guérisseur, il aurait pris tout le devant de la scène avec les foules accourant à lui, tandis que la personne de Jésus-Christ et l’œuvre de rédemption seraient passées au second plan. Il fallait donc que les dons miraculeux cessent afin que l’accent soit placé sur le Seigneur. Et puis de toute façon, même si quelqu’un est guéri d’une affection grave, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter, car la maladie et la mort sont des échéances incontournables. Il est donc bien préférable d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ qui conduit à la vie éternelle que d’opérer des guérisons qui sont forcément temporaires.

Verset 28

Je continue le texte.

Je me hâte donc de vous renvoyer Épaphrodite pour que vous soyez dans la joie en le revoyant : cela adoucira ma peine (Philippiens 2.28).

L’amour de Paul pour les Philippiens et les croyants en général est véritablement désintéressé. Il ne prend pas du tout en compte ses propres intérêts, mais uniquement ceux des autres. Les Philippiens ont été attristés de ce que leur messager auprès de Paul est tombé malade et n’a donc pas pu accomplir tout ce qu’ils voulaient qu’il fasse. C’est la faute à personne, seulement le destin ou plutôt la volonté de Dieu qu’il en est ainsi.

Comme Paul sait très bien que les Philippiens sont inquiets, il décide de renvoyer Épaphrodite chez lui au plus tôt. Mais cela ne veut évidemment pas dire que dès le lendemain matin un comité d’accueil va pouvoir accueillir Épaphrodite à l’aéroport de la ville de Philippes. En effet, ce brave homme doit parcourir un périple d’environ 1 300 km à pied et en bateau ; il faut donc compter plusieurs semaines de voyage, et braver toute sorte de dangers aussi bien sur mer que sur terre.

Paul prend cette décision parce qu’il est peiné à l’idée de savoir que les Philippiens sont attristés par la tournure des événements. En renvoyant Épaphrodite chez lui, l’apôtre fait d’une pierre deux coups. D’une part, il donne aux Philippiens l’occasion de se réjouir du retour de leur frère et pasteur bien-aimé, et d’autre part, la pensée de la joie des retrouvailles de ces gens qu’il chérit le réjouit lui aussi en lui mettant du baume au cœur; c’est sa récompense pour son amour désintéressé. Renvoyer Épaphrodite est donc plus important pour l’apôtre que tous les services que cet homme aurait pu lui rendre.

Paul, Épaphrodite et les Philippiens jouissent d’une communion parfaite; ils ont le même état d’âme, le même amour mutuel, la même unité d’Esprit et le même objectif qui est de ne rien faire par intérêt personnel. Ces trois hommes mettent en pratique les exhortations de l’apôtre quand il a écrit :

Mettez le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée ; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée ; ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres (Philippiens 2.2-4).

Verset 29

Je continue le texte.

Réservez-lui donc l’accueil dû à ceux qui appartiennent au Seigneur ; recevez-le avec une grande joie. Ayez de l’estime pour de tels hommes (Philippiens 2.29).

Paul veut s’assurer qu’il n’y a pas de malentendu au sujet du retour d’Épaphrodite. Il ne faut pas que les Philippiens croient un instant que leur messager a failli à sa tâche et qu’il a lui-même décidé de rentrer à la maison la mine basse. Au contraire, il doit être accueilli à bras ouverts et en héros de la foi.

Paul enseigne ici la bonne façon de se comporter envers ceux qui risquent d’être mal jugés ; on doit leur donner le bénéfice du doute et les recevoir chaleureusement dans la communion fraternelle.

Verset 30

Je finis maintenant de lire le chapitre deux.

Car c’est en travaillant au service du Christ qu’il a failli mourir. Il a exposé sa vie pour s’acquitter, à votre place, du service que vous ne pouviez me rendre vous-mêmes (Philippiens 2.30).

Littéralement le texte dit que Épaphrodite a « jeté de côté sa vie », c’est-à-dire qu’il s’est volontairement exposé à un danger pour le service du Seigneur et de Paul.

Peu de temps après la fin du premier siècle de notre ère, un groupe de chrétiens crée une organisation qu’ils appellent « Parabolani », qui signifie « Les joueurs », dans le sens « amateurs de risques », et ils choisissent Épaphrodite comme patron et modèle. Leur mission est de visiter les prisonniers et les malades, surtout ceux qui sont atteints d’une affection contagieuse comme la lèpre et dont personne n’ose s’approcher. Dans notre contexte actuel, ce seraient les personnes atteintes du SIDA, par exemple.

En l’an 252 de notre ère, une sévère épidémie de peste décime Carthage, une ville située dans le golfe de Tunis en Afrique du Nord. La population est terrorisée et personne ne veut s’occuper des malades, des mourants ou enterrer les morts. Alors, Cyprien, l’évêque de la ville, et qui devint un « Père de l’Église », prend la direction des opérations et exhorte les chrétiens à s’occuper de ces pauvres hères.

Épaphrodite a joué sa vie non dans un jeu de hasard, mais au service de Jésus-Christ. On peut se demander ce qu’il a bien pu faire pour mettre ainsi sa vie en danger, mais Paul ne nous donne aucun détail sur les circonstances qui ont entraîné sa maladie ; nous n’en avons pas la moindre idée.

Épaphrodite, Paul et Timothée sont des hommes d’exception et d’action, d’une trempe d’acier, presque des surhommes ; ils n’ont peur de rien et surtout pas de la mort. Leur philosophie est :

Pour moi vivre c’est Christ, et mourir est un gain (Philippiens 1.21).

Pourtant, ils ont exercé leur ministère sous le régime brutal et dictatorial de César Auguste, à côté de qui les despotes de notre époque font figure d’enfants de chœur. La loi romaine suprême domine partout ; l’ordre est assuré par les légions et le mot « pitié » ne faisait pas partie de leur vocabulaire. C’est dans ces circonstances que Paul commence à prêcher la Bonne Nouvelle de Jésus. Il proclame à qui veut l’entendre que dans les cieux règne le Maître de l’univers à qui chaque être humain devra un jour rendre des comptes. Mais ce Dieu créateur aime sa créature et dans sa miséricorde il a lui-même pourvu à son salut en réglant le problème du péché sur une croix romaine en la personne de son Fils Jésus-Christ. Suite à la prédication des premiers disciples, des multitudes se convertissent au Seigneur. Puis Paul se retrouve enchaîné à un soldat romain en attendant d’être jugé. Se lamente-t-il ? Pas du tout ! Il continue à témoigner de l’immense amour de Dieu, et se réjouit dans le Seigneur malgré sa captivité et on pourrait même dire à cause de celle-ci. Paul est animé par l’esprit du Christ, tout comme Épaphrodite et Timothée. Et parce que ces hommes lui sont totalement consacrés, ils ont ébranlé une société païenne jusque dans ses fondations.

Chapitre 3

Introduction

Nous arrivons maintenant au troisième chapitre de l’épître de Paul aux Philippiens. Dans le premier, l’apôtre exprime sa philosophie de la vie chrétienne qui est :

Pour moi vivre c’est Christ et la mort est un gain (Philippiens 1.21).

Dans le second, il donne le modèle de la vie chrétienne qui est :

Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus (Philippiens 2.5).

Trois hommes, Paul, Timothée et Épaphrodite illustrent ce principe dans leur façon de vivre.

Dans le troisième chapitre, l’apôtre explique que son objectif est de remporter le prix attaché à une vie chrétienne agréable à Dieu. Il écrit :

Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je poursuis ma course afin de le saisir (Philippiens 3.12).

Paul est persuadé qu’un jour Dieu établira son royaume sur cette terre, mais il croit aussi et enseigne que tous ceux qui ont fait confiance à Jésus-Christ ont pour espérance non seulement la vie éternelle, mais le retour du Seigneur dans les airs, quand il reviendra pour prendre avec lui ceux qui lui appartiennent (1Thessaloniciens 4.13-18 ; 1Corinthiens 15.51-54).

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 3.

Finalement, mes frères, réjouissez-vous de tout ce que le Seigneur est pour vous. Il ne m’en coûte pas de me répéter en vous écrivant et, pour vous, cela ne peut que contribuer à votre sécurité (Philippiens 3.1).

Le mot « finalement » donne l’impression que l’apôtre va conclure cette petite épître avec quelques remarques de dernières minutes et que son ultime exhortation sera :

Réjouissez-vous dans le Seigneur (Philippiens 4.4).

Mais il n’en est rien car nous ne sommes qu’à mi-parcours de cette lettre. De plus, le premier motif de Paul de l’écrire est son désir de remercier les Philippiens pour leur générosité (Philippiens 4.10-20), ce qu’il va faire avec beaucoup d’éloquence et de chaleur, mais seulement à la fin du chapitre suivant.

Si aujourd’hui Paul était parmi nous il aurait très certainement un ministère itinérant et je crois bien que dans toutes les églises qu’il visiterait, il finirait ces prédications de cette même manière : « Réjouissez-vous dans le Seigneur », qui dans le texte est à l’impératif, ce qui montre que c’est un acte volontaire de la part du croyant qui choisit d’obéir à Dieu. Paul ne se lasse jamais de répéter les mêmes exhortations parce qu’il sait que cette forme d’enseignement finit toujours par porter des fruits et qu’elle est même indispensable à l’apprentissage. D’ailleurs, c’est comme ça, en rabâchant que j’ai pu ingurgiter la table de multiplication, les récitations et tous les théorèmes scientifiques qui n’en finissent jamais.

Comme l’apôtre encourage souvent les Philippiens à se réjouir dans le Seigneur, on est en droit de se demander si ce n’est pas une carence de leur vie chrétienne. Dans ce cas, ils ne sont pas les seuls et je leur tiens compagnie. En réalité, tous les croyants ont besoin d’entendre pareille exhortation, parce qu’il est tellement facile de se laisser décourager par les soucis et certaines circonstances de la vie. Cependant, la solution au découragement est de reporter toute son attention sur le Seigneur et de se réjouir en lui ; c’est là le secret de Paul si on peut dire. Le fait qu’il soit captif de Rome n’affecte en rien son état d’âme. Il est la preuve vivante qu’il est possible de se réjouir dans le Seigneur même au milieu d’événements qui de prime abord ne sont pas du tout propices aux réjouissances.

On peut dire la même chose d’Épaphrodite qui sert le Seigneur avec empressement au mépris de sa vie, ou de Timothée qui malgré sa timidité naturelle (2Timothée 1.6-8) et ses problèmes chroniques de santé (1Timothée 5.23) est pratiquement un second apôtre Paul.

Selon l’enseignement du Nouveau Testament, la joie du Seigneur est indépendante des circonstances, car elle puise sa raison d’être dans la certitude d’un futur glorieux, et repose sur la foi confiante du croyant en la bonté du Dieu tout-puissant qui l’accompagne toujours et partout.

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

sept. 18 2024

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