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22 déc. 2025

Osée 5.1-10

Chapitre 5

Introduction

En Europe et aux États-Unis, environ un mariage sur deux finit en divorce et ces chiffres ne tiennent pas compte des couples où les conjoints restent ensemble pour une raison ou pour une autre, souvent à cause des enfants, mais se côtoient à peine. Et puis il y a ceux qui vivent à la colle un certain temps puis se quittent, fréquemment parce que l’un a trompé l’autre. Chacun de ces cas de figure génère bien des souffrances.

Par son mariage avec Gomer qui est devenue adultère, voire prostituée, le prophète Osée illustre par sa vie et dans sa chair l’expérience de l’Éternel avec Israël Nord qui rejette le seul Dieu vivant et vrai au profit des idoles muettes et impuissantes. Le prophète accuse les Israélites, du plus petit au plus grand, de se  prostituer aux idoles avec tout ce que cette dévotion abominable implique. Et quand il prononce ces paroles, elles sont cinglantes, car ayant lui-même vécu une expérience particulièrement douloureuse, il sait de quoi il parle.

Le chapitre cinq continue le thème du précédent qui dénonce les fautes grossières du royaume des X tribus du Nord et surtout qui annonce la venue du châtiment. Alors bien évidemment, ce qui s’ouvre devant nous n’est pas une portion réjouissante des Écritures.

Verset 1

Je commence de lire le chapitre cinq du livre d’Osée.

Écoutez ceci, prêtres, et soyez attentifs, gens d’Israël et vous aussi, gens de la cour du roi ! Car il vous incombait de rendre la justice, mais vous avez été à Mitspa comme un piège, sur le Thabor comme un filet tendu (Osée 5.1).

« Thabor » est une montagne qui domine la vallée de Jizréel, une localité dont il a été question dans le chapitre précédent. Ce haut sommet se trouve à environ 20 km au sud-ouest de la mer de Galilée. C’est un haut-lieu de l’idolâtrie cananéenne reprise en chœur par les Israélites.

Quant à « Mitspa », c’est aussi un centre de culte idolâtre ; d’ailleurs en hébreu, ce nom fait assonance avec « justice » afin de bien contraster ces deux mots. Il faut aussi savoir qu’en Israël Nord, deux villes portent le nom de Mitspa. L’une est à Galaad à l’est du Jourdain (Genèse 31.43-49 ; Josué 13.26 ; Juges 10.17 ; 11.11, 29 ; 2Rois 9.1, 4, 14) et c’est le sommet le plus élevé de ce territoire. L’autre Mitspa se trouve dans le royaume de Juda dans la tribu de Benjamin à 13 km au nord de Jérusalem. À l’époque d’Osée, c’est un haut-lieu de culte d’Astarté, déesse de la fécondité (1Samuel 7.5-6) et considérée comme l’épouse de Baal.

Comme le prophète parle ici d’Israël Nord et qu’il met le mont Thabor en parallèle avec Mitspa, il a un autre sommet en vue qui est donc Mitspa en Galaad. De toute façon, que ce soit un lieu ou un autre, l’idée est la même, l’idolâtrie est rampante partout, des deux côtés du Jourdain aussi bien au nord qu’au sud. Bien que tous les Israélites soient coupables, le prophète Osée s’adresse d’abord aux prêtres et à la famille royale, premiers responsables parce que ce sont eux qui ont entraîné le peuple à l’idolâtrie. En effet, d’une part, ils ont édifié des sanctuaires dédiés aux idoles d’un bout à l’autre du territoire d’Israël, et d’autre part, ils participent à ces cultes maudits. Osée reproche donc aux chefs qu’en favorisant l’idolâtrie, non seulement ils n’ont pas rempli leur rôle de protecteur, mais sont devenus pour le peuple « un piège ou un filet tendu », c’est-à-dire des instruments de morts, puisque le jugement de Dieu va tomber sur toute la nation.

Selon le point de vue des Écritures, les personnes qui occupent une position d’autorité ont à charge d’être des exemples dignes pour les autres. Mais si on les cherche parmi les hommes politiques, ou du monde des affaires, ou de l’audiovisuel, on peut toujours chercher, on rentrera bredouille.

Verset 2

Je continue le texte.

Des infidèles ont creusé une fosse profonde, mais je vais préparer une correction pour eux tous (Osée 5.2 ; Autre).

Osée poursuit l’idée précédente. Après « le filet tendu et le piège », il mentionne « une fosse profonde ». Cependant, les spécialistes ne sont pas sûrs de la première phrase qui peut aussi être traduite par : « ils ont rendu encore plus profond l’abîme de Sittim », c’est-à-dire qu’ils ont fait pire que l’idolâtrie et la débauche pratiquées par les Hébreux à Sittim, le dernier campement avant la traversée du Jourdain (Josué 2:1; 3:1).

Le prophète s’adresse toujours aux responsables de la nation qu’il accuse d’infidélité par rapport à la Loi de Dieu. En favorisant des cultes illicites, les chefs politiques et les prêtres ont entraîné le peuple, contribuant ainsi à sa perte. Osée les compare aux chasseurs qui, au moyen de divers stratagèmes, essaient de prendre du gibier. Mais la situation ne va pas durer, car l’Éternel va juger son peuple à commencer par ses responsables.

Verset 3

Je continue.

Je te connais bien, Éphraïm, Israël ne peut se cacher de moi. Or, Éphraïm, tu t’es prostitué, et Israël en est souillé (Osée 5.3).

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, Éphraïm est un autre nom pour le royaume des X tribus du Nord et Israël désigne aussi cette nation. La juxtaposition des deux noms est une forme poétique et mnémotechnique qui aide ceux qui écoutent Osée de se rappeler ces paroles. Mais cette répétition a aussi pour but de souligner de deux gros traits noirs la culpabilité du royaume. La double mention « prostitué, souillé » a également pour effet d’insister sur le péché d’Israël Nord. Le prophète parle de problèmes très graves et annonce un jugement qui signifie la fin du royaume. Osée ne s’attend ni à être cru ni à une repentance de la part des chefs, par contre, quand les Assyriens envahiront le pays, beaucoup d’Israélites du peuple se souviendront des paroles d’Osée et iront se réfugier dans le royaume de Juda.

Verset 4

Je continue.

Leurs actes les empêchent de revenir à moi, leur Dieu, car un vent de prostitution souffle chez eux, et ils ne connaissent pas l’Éternel (Osée 5.4).

Précédemment et en parlant de la divination, Osée a dit que « un vent de prostitution les fait errer, ils s’égarent loin de leur Dieu en se prostituant » (Osée 4.12). En hébreu, le même mot désigne « vent et esprit » et souvent l’un peut se substituer à l’autre. D’ailleurs, Louis Second traduit : « l’esprit de prostitution est au milieu d’eux ». Il est quasi certain que le prophète joue sur ce double sens. Le vent est un élément extérieur et l’esprit est intérieur, mais Israël est tellement corrompu qu’il est comme enveloppé à la fois de l’extérieur et de l’intérieur par la prostitution spirituelle avec les idoles. La gravité de cette situation est soulignée quand l’Éternel dit que « leurs actes les empêchent de revenir à moi, leur Dieu ».

Quand quelqu’un persiste dans le péché, celui-ci finit par imprégner toute sa personnalité : ses pensées, ses paroles, et sa façon d’agir. Il en devient esclave mais souvent il ne s’en rend pas compte, car sa conscience est comme sclérosée rendant impossible tout retour à Dieu. Cela dit, il faut quand même nuancer. On sait que Napoléon I er a dit : « Impossible n’est pas français », mais il a quand même perdu la bataille de Waterloo et atterri à Sainte-Hélène. On dit aussi que « à l’impossible nul n’est tenu » parce que cela fait partie de la condition humaine. Oui, mais lors de l’annonciation, l’ange Gabriel a dit à Marie : « rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1.37), et Luc rapporte que parlant du salut, Jésus a dit à ses disciples :

Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Luc 18.27).

Dans le cas d’Israël Nord, Dieu décide de l’abandonner. D’ailleurs Osée a déjà dit :

Le peuple d’Éphraïm s’est lié aux idoles. Qu’il aille son chemin ! (Osée 4.17).

Mis à part ceux qui se réfugieront chez leurs frères du Sud, les Israélites exilés se fondront dans la masse des peuples sous domination assyrienne et disparaîtront. Quant aux plus pauvres, autorisés à rester au pays, ils se mélangeront avec d’autres groupes ethniques venus s’installer dans le vide créé par les déportés.

Verset 5

Je continue le texte.

Mais l’orgueil d’Israël témoigne contre lui, or, Israël et Éphraïm tomberont par leur faute, même Juda va tomber avec eux (Osée 5.5).

Le texte dit littéralement : « l’orgueil d’Israël témoigne contre sa face ». C’est souvent par l’expression du visage qu’on dénote l’arrogance et l’impudence. La racine de l’idolâtrie et de tous les autres péchés d’Israël est l’orgueil, la suffisance et sa volonté d’indépendance vis-à-vis de Dieu. Cette attitude joue le rôle d’un témoin dans un tribunal fictif, et sert à ratifier la condamnation et le jugement de la nation coupable. Conformément à ce que l’auteur d’un proverbe a écrit, Israël Nord va expérimenter que « l’orgueil précède le désastre, et un esprit arrogant précède la chute » (Proverbes 16.18 ; SER). Malheureusement, le royaume des X tribus ne sera pas le seul à subir le jugement divin, car les habitants de Juda s’associent déjà en partie aux péchés de leurs frères du Nord, surtout en s’adonnant à des pratiques idolâtres, et la situation ne va qu’empirer malgré des sursauts spirituels ici et là grâce à l’influence de quelques rois pieux. Finalement, Juda tombera sous les coups de butoir des Babyloniens et sera déporté. Même rébellion, même châtiment.

Verset 6

Je continue le texte.

Avec leurs moutons et leurs bœufs, ils viennent chercher l’Éternel, mais ils ne le trouveront pas : il est parti loin d’eux (Osée 5.6).

Littéralement, le texte est plus rude, car il dit : « Il s’est dépouillé d’eux », donc un peu comme quand on se débarrasse d’un vêtement teigneux. Quand les Assyriens commenceront la conquête du royaume des X tribus, les Israélites réaliseront rapidement qu’ils sont faits comme des rats et que leurs idoles ne leur sont d’aucun secours. Alors, ils se souviendront du Dieu de leurs ancêtres et invoqueront l’Éternel au moyen de sacrifices, mais ce culte hypocrite leur vaudra une fin de non-recevoir de la part de Dieu, car les dés sont jetés depuis déjà longtemps.

Dès le tout début de son ministère, Ésaïe, qui est un contemporain tardif du prophète Osée, exprime le même désaveu divin mais envers Juda et d’une manière plus développée. Je lis le passage :

Que peuvent bien me faire vos nombreux sacrifices ? dit l’Éternel, car je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes à l’engrais. Je ne prends pas plaisir aux sacrifices de taureaux, d’agneaux comme de boucs. Quand vous venez pour vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? Cessez de m’apporter d’inutiles offrandes : j’ai l’encens en horreur ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne veux plus de ces rassemblements de culte de gens qui font le mal. Oui, vos nouvelles lunes, toutes vos fêtes, je les déteste, elles sont un fardeau pour moi ; je suis las de les supporter (Ésaïe 1.11-14).

Dans le fond, nous ne valons pas mieux que les Israélites, car pour beaucoup d’entre nous, se tourner vers Dieu est un comportement de la dernière heure, à la désespéré, quand on a tout essayer, que tout est perdu et qu’il n’y a plus d’espoir.

Au début des traversées transatlantiques, il n’est pas rare qu’un navire heurte une montagne de glace et la situation peut alors rapidement tourner à la catastrophe. Au large de Terre-Neuve, un de ces paquebots entre en collision avec un iceberg. Le choc fut violent. Quelques minutes plus tard, les haut-parleurs répartis sur le navire donnent de la voix et tout le monde peut entendre le capitaine dire : « Priez que tout le monde prie ! »

Une femme se rue alors vers lui et lui demande : « Capitaine, en sommes-nous vraiment à ce point-là ? »

Quand la médecine a fait tout ce qui est en son pouvoir et que l’état du malade ne s’améliore pas, on entend parfois quelqu’un dire : « Il n’y a plus qu’à prier ! », ou encore : « Si vous croyez en Dieu, c’est le moment » sous-entendu de prier, mais les médecins répugne à le dire parce que ça fait pas sérieux, scientifique ou que sais-je encore. On traite Dieu comme si c’était une roue de secours qu’on garde dans un coin au cas où, tout en espérant ne pas avoir à s’en servir. Mais Dieu n’est pas rattaché à police-secours ou aux services d’urgence ; il veut qu’on l’honore chaque jour de notre vie, que ça aille bien ou mal. Alors quand une tuile me tombe sur la tête, je peux l’invoquer en toute bonne conscience, car ce n’est pas un appel hypocrite.

Verset 7

Je continue le texte.

Car ils ont trahi l’Éternel, ils ont enfanté des bâtards. Le jour de la nouvelle lune va maintenant les consumer, eux et leur patrimoine (Osée 5.7).

Le mot hébreu pour « trahi » exprime la violation d’un serment, d’un contrat, d’une amitié de longue date ou d’un engagement marital (comparez Jérémie 3.20 ; Malachie 2.14-16). Comme une femme trompe son mari, les Israélites trahissent l’Éternel en abandonnant son alliance et en se consacrant corps et âme aux idoles.

Dieu appelle leurs enfants « bâtards » parce que, soit leur naissance a été demandée et attribuée à Baal ou Astarté, qui sont des divinités censées régir la fertilité, soit ils sont nés suite aux accouplements honteux qui se pratiquent avec les prostitué(e)s sacré(e)s dans tous les sanctuaires idolâtres du royaume, soit ils n’ont aucune connaissance de l’Éternel. En effet, contrairement à ce que la Loi de Moïse ordonne, les parents n’ont évidemment pas enseigné à leurs enfants à vénérer l’Éternel ; au contraire, dès leur plus tendre enfance ils sont présentés et consacrés aux faux dieux. L’état spirituel et moral de la nation est moribond.

Au moment des nouvelles lunes ont lieu des festivals religieux ; ce sont des jours de fête et de réjouissances, mais ces jours vont se changer en ténèbres et en détresses à cause des châtiments divins. Les Israélites savent à quoi s’en tenir, car dans les livres de la Loi écrit par Moïse, l’Éternel explique en détail ce qui leur arrivera s’ils abandonnent leur Dieu.

Versets 8-9

Je continue de lire le texte.

Sonnez du cor à Guibea, et de la trompette à Rama ! Donnez l’alarme à Beth-Aven ! Benjamin, gare à tes arrières ! Éphraïm sera dévasté au jour du châtiment. J’en fais l’annonce aux tribus d’Israël, et cela est certain (Osée 5.8-9).

Dans l’ancien Israël, on sonne du cor pour les fêtes mais aussi pour rassembler les hommes qui partent en guerre, ce qui est le cas ici. Par contre, ce qui est curieux est que l’ennemi vient non pas du nord comme d’habitude, mais du sud. En effet, Guibea et Rama se trouvent dans le territoire de Benjamin qui fait partie du royaume de Juda. Guibea est située à 4 km au nord de Jérusalem, Rama à neuf et la troisième ville, Bethel, surnommée Beth-Aven par le prophète Osée, est un sanctuaire idolâtre qui se trouve à une bonne vingtaine de kilomètres de Jérusalem mais sur le territoire d’Israël Nord. Ces trois villes sont en ligne droite.

Ce verset fait donc référence à une guerre entre les deux royaumes israélites. Dans la première moitié du 8e siècle avant Jésus-Christ (en 734) Israël Nord allié aux Syriens a envahi une partie du territoire de Juda. Le prophète Ésaïe écrit :

Sous le règne d’Ahaz, fils de Yotam et petit-fils d’Ozias, roi de Juda, Retsîn, roi de Syrie, se mit en campagne avec Péqah, fils de Remaliahou, roi d’Israël, contre Jérusalem pour l’attaquer. Mais ils ne purent la vaincre (Ésaïe 7.1 ; comparez 2Rois 16.5).

Cette attaque pousse Ahaz à chercher de l’aide auprès des Assyriens qui sautent sur l’occasion pour envahir le nord de la Palestine. Leur arrivée oblige alors Israël Nord et les Syriens de se retirer de Juda afin de faire front aux Assyriens. Alors, en fin stratège, le roi Ahaz exploite cette situation, d’une part, pour récupérer les villes du territoire de Benjamin qui lui ont été prises par Israël Nord, et d’autre part, pour s’étendre aux dépens du royaume des X tribus en lui prenant sa partie sud dont la ville de Béthel, alias Beth-Aven. D’ailleurs plus loin dans le texte (7.10), Osée reproche aux chefs de Juda d’avoir profité de l’aubaine pour s’emparer d’une partie d’Israël Nord.

La tribu de Benjamin est mal placée parce qu’elle fait tampon entre les deux royaumes. En effet, les allées et venues des armées d’Israël Nord sur son territoire sont accompagnées de massacres fratricides. Cependant, ce qui est arrivé à Benjamin n’est qu’un avant-goût de ce qui se produira lors de l’invasion de la Palestine d’abord par les Assyriens et plus tard par les Babyloniens. C’est à ces malheurs sans précédent que le prophète Osée fait allusion quand il écrit : « Éphraïm sera dévasté au jour du châtiment ».

Verset 10

Je continue le texte.

Les princes de Juda sont devenus pareils à ceux qui déplacent les bornes. Aussi, comme un torrent, je répandrai sur eux les flots de ma colère (Osée 5.10).

Selon la Loi de Moïse, il est absolument interdit de déplacer la borne qui délimite sa propriété avec celle de son voisin. Cet acte malveillant étant assimilé à du vol, il encoure la malédiction de Dieu (Deutéronome 19.14 ; 27.17). Mais c’est exactement de cette façon que le royaume de Juda s’est conduit. En effet, et comme je l’ai dit précédemment, Juda tire profit de l’invasion du nord de la Palestine par les Assyriens pour attaquer le royaume des X tribus occupé à se défendre, et ainsi rogner la partie sud de son territoire. Dieu désapprouve cette attitude conquérante mesquine, ce qui veut dire que Juda ne restera pas impuni. Et en effet, le châtiment est arrivé alors qu’Ézéchias, un roi pourtant fidèle à l’Éternel, règne sur Juda. Oui, mais au fil des siècles, Juda a accumulé un gros contentieux devant Dieu dont des pratiques idolâtres. Tout comme son voisin du nord, il est envahi par les Assyriens (en 701 av. J-C) et les Israélites du Sud ne doivent alors leur salut qu’à une intervention miraculeuse de l’Éternel (2Rois 19.7 ; 2Chroniques 32.21 ; Ésaïe 37.7) précisément parce que leur roi est juste aux yeux de Dieu.

Par l’intermédiaire de ses prophètes, l’Éternel, dans sa justice, ne cesse pas d’annoncer la venue du châtiment, mais d’autre part, dans sa miséricorde, il n’arrête pas de remettre ce jugement à plus tard. Oui, mais « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse » (dicton qui date du 12-13e siècle et apparaît dans le Roman de Renart). Les Israélites du Sud ont trop tiré sur la corde et finalement, ce sont les Babyloniens qui ont mis fin à leur indépendance politique et religieuse. Dieu est patient et encore patient, mais le jour où sa patience prend fin, plus rien ne peut arrêter sa juste indignation de se déchaîner sur les pécheurs non repentants.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

févr. 14 2025

Émission du jour | Esaïe 1.1-4

Le peuple du Seigneur ne connaît pas son Dieu (suite)

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