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30 déc. 2025

Osée 10.9 – 11.7

Chapitre 10

Verset 9

Dans le secondaire, on apprend la vie de personnages fascinants comme Attila, roi des Huns (434-453) ou l’histoire de certains peuples antiques comme les Assyriens, des brutes épaisses qui ont mis fin au royaume des X tribus du Nord. Quand les Israélites apprennent leur venue, ils comprennent tout de suite que le jour du jugement dont le prophète Osée les menace est arrivé. Terrifiés, ils crient « aux montagnes : Recouvrez-nous ! Et aux collines : Tombez sur nous ! » (Osée 10.8 ; comparez Ésaïe 2.19). Ce cri à vous glacer le sang est repris par Jésus. Luc rapporte que sur le chemin du calvaire, le Seigneur a dit aux femmes qui se lamentaient sur lui :

Pleurez plutôt à cause de vous-mêmes et de vos enfants car, sachez-le, des jours viennent où… on se mettra à dire aux montagnes : “ Tombez sur nous ! ” et aux collines : “ Couvrez-nous ! ” (Luc 23.28-30 ; rsm).

Comme Israël a rejeté son Messie, de grandes tribulations vont s’abattre sur la nation. La première eut lieu quand Jérusalem est conquise par le fer et mise à feu et à sang par les Romains.

Dans le livre de l’Apocalypse (6.16), l’apôtre Jean reprend ce hurlement des Israélites mais l’applique aux habitants du monde, terrifiés par le jugement de Dieu. Il écrit : « Ils criaient aux montagnes et aux rochers : – Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône, loin de la colère de l’Agneau ». Le châtiment divin sera alors d’une telle intensité que les gens voudront plutôt mourir déchiquetés par un tremblement de terre que de faire face à la colère de Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu.

Je continue de lire dans le chapitre dix du livre d’Osée.

Depuis le temps de Guibea, tu as péché, ô Israël, et tu n’as pas changé. La guerre est déclarée aux gens injustes. Ne les atteindra-t-elle pas précisément à Guibea ? (Osée 10.9).

Le prophète rappelle le crime horrible commis à Guibea et dont il a déjà été question (Osée 9.9 ; Juges 19-21). Cette ville maudite fait ici figure de point de départ du péché d’Israël, qui depuis a continué de se développer. Ici, le peuple d’Israël Nord est assimilé aux criminels de Guibea de la tribu de Benjamin. Une guerre s’ensuivit et les Benjaminites arrivent à repousser les assauts des onze tribus à deux reprises, mais finalement, ils sont presque entièrement rayés de la carte. De même qu’un jour les onze tribus se sont levées contre Benjamin, ainsi les nations se dresseront contre Israël. Tout comme les armées des onze tribus ont exterminé la population de Guibea, le royaume des X tribus disparaîtra vaincu par les forces assyriennes.

Dans le secondaire, on apprend la vie de personnages fascinants comme Attila, roi des Huns (434-453) ou l’histoire de certains peuples antiques comme les Assyriens, des brutes épaisses qui ont mis fin au royaume des X tribus du Nord. Quand les Israélites apprennent leur venue, ils comprennent tout de suite que le jour du jugement dont le prophète Osée les menace est arrivé. Terrifiés, ils crient « aux montagnes : Recouvrez-nous ! Et aux collines : Tombez sur nous ! » (Osée 10.8 ; comparez Ésaïe 2.19). Ce cri à vous glacer le sang est repris par Jésus. Luc rapporte que sur le chemin du calvaire, le Seigneur a dit aux femmes qui se lamentaient sur lui :

Pleurez plutôt à cause de vous-mêmes et de vos enfants car, sachez-le, des jours viennent où… on se mettra à dire aux montagnes : “ Tombez sur nous ! ” et aux collines : “ Couvrez-nous ! ” (Luc 23.28-30 ; rsm).

Comme Israël a rejeté son Messie, de grandes tribulations vont s’abattre sur la nation. La première eut lieu quand Jérusalem est conquise par le fer et mise à feu et à sang par les Romains.

Dans le livre de l’Apocalypse (6.16), l’apôtre Jean reprend ce hurlement des Israélites mais l’applique aux habitants du monde, terrifiés par le jugement de Dieu. Il écrit : « Ils criaient aux montagnes et aux rochers : – Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône, loin de la colère de l’Agneau ». Le châtiment divin sera alors d’une telle intensité que les gens voudront plutôt mourir déchiquetés par un tremblement de terre que de faire face à la colère de Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu.

Je continue de lire dans le chapitre dix du livre d’Osée.

Depuis le temps de Guibea, tu as péché, ô Israël, et tu n’as pas changé. La guerre est déclarée aux gens injustes. Ne les atteindra-t-elle pas précisément à Guibea ? (Osée 10.9).

Le prophète rappelle le crime horrible commis à Guibea et dont il a déjà été question (Osée 9.9 ; Juges 19-21). Cette ville maudite fait ici figure de point de départ du péché d’Israël, qui depuis a continué de se développer. Ici, le peuple d’Israël Nord est assimilé aux criminels de Guibea de la tribu de Benjamin. Une guerre s’ensuivit et les Benjaminites arrivent à repousser les assauts des onze tribus à deux reprises, mais finalement, ils sont presque entièrement rayés de la carte. De même qu’un jour les onze tribus se sont levées contre Benjamin, ainsi les nations se dresseront contre Israël. Tout comme les armées des onze tribus ont exterminé la population de Guibea, le royaume des X tribus disparaîtra vaincu par les forces assyriennes.

Verset 10

Je continue.

Je les corrigerai quand je voudrai. Les armées des nations se ligueront contre eux, ils seront enchaînés pour leurs deux crimes (Osée 10.10).

Toujours poète, Osée fait un jeu de mots entre « corrigerai » (ésorem) et « seront enchaînés » (oseram) dont les prononciations sont très similaires en hébreu. Ici, Israël est déclaré coupable d’un double péché : celui de Guibea et son idolâtrie présente.

Verset 11

Je continue.

Or, Éphraïm était une génisse bien dressée. Elle aimait à fouler le grain, mais je ferai passer son beau cou sous le joug. Je vais atteler Éphraïm, Juda labourera, et Jacob traînera la herse (Osée 10.11).

Tout animal de trait aime fouler le grain parce que c’est un travail relativement facile et comme il n’est pas muselé, il peut se nourrir à volonté (Deutéronome 25.4). Jusqu’à présent, Israël Nord est libre de jouir du fruit de son labeur et bénéficie d’abondantes récoltes. Mais d’ici peu (en 722 av. J-C), le joug des Assyriens pèsera sur lui et il sera assujetti aux plus durs travaux car l’esclavage remplacera sa liberté. Le même sort attend Juda mais plus tard (587-586). Quant à Jacob, le père des douze tribus, il personnifie les deux royaumes israélites en exil.

Verset 12

Je continue.

Semez pour la justice et vous moissonnerez le fruit de la bonté. Défrichez vos champs négligés car voici qu’il est temps de se tourner vers l’Éternel en attendant qu’il vienne et qu’il fasse pleuvoir la justice pour vous (Osée 10.12 ; Autre).

Le prophète utilise une métaphore agricole pour exhorter les Israélites à chercher l’Éternel alors qu’il est encore temps. Les « champs négligés » sont les cœurs mauvais des Israélites. Osée appelle donc le peuple à un nouveau départ. L’apôtre Paul s’est peut-être inspiré du début de ce passage quand il écrit aux Galates :

Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. (Galates 6.7).

Même en plein milieu d’un discours de condamnation et de châtiment imminent, Osée annonce que la possibilité de se repentir et d’être béni de Dieu existe toujours. Si les Israélites décident de se conduire avec justice, ils seront à nouveau l’objet de la bénédiction divine. Le prophète Ésaïe tient le même discours à Juda quand il dit :

Venez et discutons ensemble, dit l’Éternel : si vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi blancs que la laine. Si vous vous décidez à m’obéir, vous mangerez les meilleurs produits du pays (Ésaïe 1.18-19).

Non seulement Osée promet aux Israélites qu’ils peuvent encore devenir les objets de la bénédiction divine, mais il prophétise qu’un jour, l’Éternel visitera son peuple pour faire pleuvoir sur lui la justice. Comme la pluie qui arrose la terre, la justice sera alors omniprésente. C’est une référence au Millénium quand Jésus régnera sur le monde entier à partir de Jérusalem. Dans sa seconde épître, l’apôtre Pierre écrit :

Mais nous, nous attendons, comme Dieu l’a promis, un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habitera (2Pierre 3.13).

Verset 13

Je continue le texte.

Vous avez cultivé de la méchanceté. Vous avez moissonné de l’injustice et du mensonge, vous en avez mangé le fruit, car vous avez placé votre confiance dans votre politique et dans la multitude de vos guerriers (Osée 10.13).

Plutôt que de compter sur l’Éternel pour leur délivrance, Israël Nord, ainsi que  Juda, s’appuient sur leur finesse et sagesse politiques et sur leur puissance militaire.

Au 8e siècle avant Jésus-Christ, et en particulier sous le règne du roi Jéroboam II (793-753), Israël Nord est la nation la plus puissante de la Palestine.

Quand Osée dit à Israël Nord : « Semez pour la justice et vous moissonnerez le fruit de la bonté », il ne se fait guère d’illusions sur la réponse qu’il obtiendra à son appel de repentance. En fait, il ne croit pas qu’il sera entendu. Alors, il redescend sur terre et constatant la triste réalité de la situation il fait aux Israélites le reproche : « Vous avez cultivé de la méchanceté. Vous avez moissonné de l’injustice et du mensonge », ou comme l’écrit l’apôtre Paul aux Galates, que j’ai déjà cité :

Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption (Galates 6.7-8 ; LSG).

Le comportement inique des Israélites ne peut que déclencher le châtiment de Dieu.

En Israël, les chefs reflètent les valeurs morales du peuple qu’ils gouvernent. Ce principe est quasi universel et pour cette raison on a coutume de dire qu’une nation a les dirigeants politiques qu’elle mérite. Un peuple dont la moralité laisse à désirer a des chefs de la même trempe que lui. Et dans une telle situation, quelqu’un doté de fortes valeurs morales ne peut en aucun cas se frayer un passage jusqu’au sommet, car il sera arrêté en cours de route par ses adversaires impies.

Verset 14

Je continue le texte.

C’est pourquoi, chez ton peuple, on entendra un bruit tumultueux. Toutes vos forteresses seront détruites tout comme Beth-Arbel l’a été par Salman en ce jour de combat où l’on a renversé la ville sur sa population et écrasé les mères sur leurs enfants (Osée 10.14 ; Autre).

Pour briser l’orgueil d’Israël Nord, l’Éternel va détruire ses forteresses. Alors, le royaume des X tribus sera comme « Beth-Arbel » qui a été rasée. Cette ville est située à l’est du Jourdain à 20 km au nord de Ramoth en Galaad. Osée a déjà fait allusion à Ramoth (Osée 6.8), une ville-refuge qui est devenue un repaire de bandits de grand chemin.

Beth-Arbel a été détruite par « Salman », un diminutif pour Salmanasar, un nom porté par plusieurs souverains assyriens. Ici, il s’agit de Salmanasar IV. Son règne fut relativement court (728-722), mais avant de mourir, il a quand même eu le temps de commencer le siège de Samarie, la capitale d’Israël Nord. C’est Sargon, son successeur, qui au bout de trois ans a pris la ville et mis ainsi fin à l’existence du royaume israélite du Nord.

La ruine de Beth-Arbel est un événement suffisamment récent pour être encore frais dans les mémoires. Ce souvenir douloureux reste très vif dans les esprits parce qu’il a rempli d’effroi tous ceux qui en ont entendu parler à cause de la cruauté de Salman, qui après avoir écroulé les murs de Beth-Arbel, a massacré toute sa population. Ces atrocités donnent froid dans le dos des Israélites parce qu’ils laissaient présager ce qui va arriver à Samarie.

Les menaces proférées par le prophète Osée (ch. 8-10) sont d’autant plus terrifiantes qu’elles ont peut-être été prononcées à la veille de l’invasion du pays par les Assyriens. Il faut dire que ces gens, tout comme les Phéniciens ou Babyloniens (Psaumes 137.8-9) sont de sombres brutes particulièrement barbares dans leur façon de faire la guerre.

À cette époque, il n’existe évidemment pas de convention de Genève, et de toute façon, même aujourd’hui, son respect est très aléatoire. Alors, avant de jeter la pierre aux guerriers du monde antique, qu’ils soient Assyriens, Huns, Ostrogoths, Wisigoths, Mongols ou une autre horde sauvage, il faudrait d’abord que nous mettions de l’ordre dans les conduites inhumaines qui prévalent en notre 21e siècle. Par exemple, dans l’antiquité, l’esclavage sexuel est un abus de pouvoir comme aujourd’hui, mais avec les temps modernes c’est devenu une industrie et il se pratique par les trafiquants de personnes pour un gain sordide et avec peu de risques. Quant à l’avortement, dans l’antiquité il est souvent punissable de mort tandis que de nos jours, dans pas mal de pays, c’est un moyen de contraception comme un autre.

Verset 15

Je finis de lire le chapitre dix.

Voilà le triste sort que vous vaudra Béthel à cause de l’excès de la méchanceté qui est la vôtre. Le roi d’Israël, dès l’aurore, ne sera plus (Osée 10.15).

C’est principalement à cause de l’idolâtrie qui entraîne la méchanceté, que le royaume des X tribus va être rayé de la carte géopolitique du Proche Orient, et qu’un beau matin, Osée son dernier roi aura un réveil épouvantable.

Le prophète Osée a déjà mentionné la ville de « Béthel » dont le nom veut dire « maison de Dieu », et qui est située près de la frontière avec Juda. Comme le prophète Amos avant lui (Amos 5.5), Osée donne à Béthel le surnom de « maison de néant » (Osée 4.15) parce que c’est un sanctuaire idolâtre très fréquenté où se trouve l’un des deux veaux d’or installés par le premier roi d’Israël Nord, Jéroboam I.

Chapitre 11

Introduction

Nous arrivons au chapitre onze qui est en deux parties. La première (Osée 11.1-7) termine le deuxième cycle d’oracles (Osée 6.4-8 ; 9.1-11.7) de condamnation du royaume des X tribus ; les quatre premiers versets sont un retour douloureux sur le passé du peuple idolâtre. Comme c’est en vain que l’Éternel a traité Israël avec une douceur extrême, dorénavant, une nouvelle captivité l’attend et elle sera plus dure que celle d’Égypte.

Mais suite à cette menace, dans la deuxième partie du chapitre onze, la promesse du relèvement d’Israël est bien développée. L’amour de Dieu vaincra car il est plus fort que l’infidélité de son peuple. Même si l’exil est imminent et irrévocable, Israël en reviendra (Osée 11.8-11). En fait, ce sont les Israélites du royaume de Juda qui reviendront de l’exil babylonien. Mais parmi eux se trouvent beaucoup de réfugiés des X tribus.

Verset 1

Je commence de lire le chapitre onze.

Quand Israël était enfant, je l’ai aimé, alors j’ai appelé mon fils à sortir de l’Égypte (Osée 11.1).

Au symbolisme conjugal des trois premiers chapitres du livre vient s’ajouter l’image de la filiation (comparez Exode 4.22 ; Deutéronome 1.31 ; 8.5). Dans les prophéties d’Osée, on trouve plusieurs fois ces retours d’affection de l’Éternel qui se remémore le début de sa relation avec Israël. Ces souvenirs des premiers jours de bonheur sont comme les accents de tendresse d’un père pour son enfant égaré.

C’est en Égypte que le peuple hébreu est né en tant que nation et c’est hors d’Égypte que Dieu l’a appelé pour le délivrer de l’esclavage, et pour le servir.

Israël n’est pas un peuple exceptionnel car il n’a rien de mieux que les autres, mais l’Éternel l’aime (Ésaïe 41.8 ; Malachie 1.2) à cause de ses ancêtres (Deutéronome 4.37), qu’il a aimés à cause d’Abraham qu’il a choisi. De notre point de vue, Dieu a choisi Abraham comme ça au hasard, pour lui faire des promesses qu’il est déterminé de tenir quoiqu’il arrive.

Comme l’Éternel aime Israël, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle », écrit Jean dans son évangile (Jean 3.16).

Matthieu cite Osée : « J’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Matthieu 2.15), mais l’applique à Jésus qui est identifié au nouvel Israël, celui qui à la fin des temps entrera dans le Millénium. Mais si Jésus est de la race d’Israël, il s’est également identifié à la race d’Adam, c’est-à-dire à vous et à moi. Puis il a démontré l’amour de Dieu en mourant pour tous les hommes de tous les temps afin de les racheter de leurs péchés.

Verset 2

Je continue la prophétie d’Osée.

Les prophètes de l’Éternel ont appelé Israël mais il s’est détourné d’eux à cause des idoles (Littéralement : D’autres l’ont appelé : et il s’est éloigné à cause d’eux). C’est aux Baals qu’il sacrifie, aux idoles taillées qu’il offre de l’encens (Osée 11.2 ; Autre).

Dès ses premiers pas, Israël est sollicité par les faux prophètes et les idoles et s’éloigne alors de l’Éternel pour aller auprès des faux dieux. Et quand les vrais prophètes exhortent Israël à revenir à l’Éternel et à être fidèle à l’alliance, le peuple élu refuse (comparez 2Rois 17.13-17) et persiste à offrir un culte aux idoles, surtout Baal (Osée 2.15, 19) ou plutôt les Baals parce qu’il y en a beaucoup étant donné que chaque localité personnalise le Baal du coin en lui donnant un nom spécifique.

Verset 3

Je continue.

Pourtant, c’est moi qui, pour ses premiers pas (Deutéronome 1.31 ; Ésaïe 1.2), ai guidé Éphraïm, et qui l’ai porté dans mes bras, mais il n’a pas voulu savoir que moi, je prenais soin de lui (Osée 11.3).

L’Éternel exprime son amour blessé. Quand il dit : « Pourtant, c’est moi », il rappelle tous les bienfaits et les délivrances qu’il a consentis à son peuple comme le passage de la mer Rouge, sa survie dans le désert et la conquête du pays de Canaan. L’expression : « je prenais soin de lui », désigne des soins médicaux. A sa sortie d’Égypte, Israël est comme un enfant malade car il est déjà infecté par le virus de l’idolâtrie pour ainsi dire.

Verset 4

Je continue.

C’est par des liens d’une tendresse tout humaine et des cordes d’amour que je le conduisais, et j’ai été pour lui comme celui qui soulève le mors du joug au-dessus des mâchoires pour lui tendre à manger (Osée 11.4 ; texte hébreu traduit par le rabbinat français).

L’Éternel a conduit Israël avec amour et compassion plutôt qu’en les faisant marcher à coups de fouet.

Israël est comparé à un animal de trait. Dans ce genre d’attelage, le mors qu’on met dans la gueule est attaché au joug, mais en le relâchant, on libère la mâchoire de l’animal ce qui lui permet de se nourrir. Cette image illustre l’amour et la bonté de l’Éternel à l’égard d’Israël.

Aujourd’hui, Dieu se comporte envers nous de la même façon ; il secoue ciel et terre pour aller jusqu’à la porte de votre cœur, mais là il s’arrête. Dans le livre de l’Apocalypse, on lit que Jésus a dit :

Voici : je me tiens devant la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je dînerai avec lui et lui avec moi (Apocalypse 3.20).

Dieu ne défonce pas les portes et ne s’impose pas, mais il frappe et attend qu’on veuille bien lui ouvrir et répondre à son amour.

Alors qu’il est à Sainte-Hélène, Napoléon I (1769-1821) a dit à ses compagnons d’exil :

Alexandre, César, Charlemagne et moi-même, nous avons fondé des empires ; mais sur quoi avons-nous  fait reposer notre pouvoir ? Sur la guerre, sur la force ! Tandis que Jésus-Christ n’a fait reposer son empire que sur l’Amour (Mémorial de Sainte-Hélène).

Verset 5

Je continue le texte.

Puisqu’ils ont refusé de revenir à moi, ils ne retourneront pas en Égypte, ce sera l’Assyrie qui régnera sur eux (Osée 11.5).

Ici, l’Égypte est considéré comme le lieu de la rédemption d’Israël. En dépit de ce que mérite son péché, l’Éternel ne révoque pas son grand acte rédempteur car la rédemption qu’il a réalisée est irréversible, et les Israélites ne retourneront pas en esclavage en Égypte. Cependant, comme ils ont rejeté l’Éternel, ils doivent être punis et c’est au roi d’Assyrie qu’ils auront affaire et à qui ils devront se soumettre. Le prophète indique très clairement que c’est en Assyrie que Israël Nord sera exilé.

Verset 6

Je continue.

L’épée va s’abattre sur leurs villes où elle mettra en pièces les barres de leurs portes et dévorera leurs habitants à cause de leur comportement rebelle (Osée 11.6 ; Autre).

Depuis la création d’Israël Nord, l’idolâtrie est sa principale faute et elle n’a fait qu’empirer (Michée 6.16).

Précédemment (Osée 11.4), Osée a dit que l’Éternel nourrit Israël, mais maintenant il va envoyer « l’épée » pour dévorer ses habitants ; une arme personnalisée en un monstre vorace. Dans les deux cas, c’est le même mot hébreu qui est utilisé. Le prophète Ésaïe fait le même jeu de mots quand, s’adressant à Juda, il dit :

Si vous vous décidez à m’obéir, vous mangerez les meilleurs produits du pays. Mais, si vous refusez, si vous êtes rebelles, c’est l’épée qui vous mangera, l’Éternel le déclare (Ésaïe 1.19-20).

Verset 7

Je continue.

Mon peuple est décidé à me tourner le dos. On les appelle à regarder vers le Très-Haut, mais jamais aucun d’eux ne daigne élever le regard (Osée 11.7).

Le rôle des prophètes de l’Éternel est d’appeler Israël à la repentance, mais dans son ensemble, le peuple refuse systématiquement de revenir à l’Éternel et il brûle même les ponts derrière lui. Cette rébellion va lui coûter un séjour indéfini en terre d’exil. Se détourner de Dieu c’est comme se suicider, se couper de la vie, mais pour l’éternité.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 06 2024

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