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17 oct. 2022

Lévitique 4.5 – 4.35

Chapitre 4

Introduction

Incroyable mais vrai, certaines personnes croient être arrivées à un stade de perfection absolue tandis que d’autres un peu moins prétentieuses se disent seulement « presque parfaites ». Pourtant, sous l’Ancienne Alliance, même le grand-prêtre aussi appelé souverain sacrificateur, qui était choisi par l’Eternel pour être le chef spirituel de la nation, doit immoler un taureau pour couvrir ses propres fautes. Il est sale et coupable devant Dieu comme tous les hommes, quels qu’ils soient. Jésus par contre, est entièrement différent; non seulement il est Dieu, la deuxième personne de la Trinité, mais il sait également par expérience ce que « être humain » veut dire. Saint et sans péché et ayant offert en sa personne un sacrifice parfait pour le péché des hommes, il est désormais le souverain sacrificateur pour l’éternité de tous ceux qui l’acceptent comme leur sauveur. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :

Nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Jésus est donc bien le grand-prêtre qu’il nous fallait : il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux (Hébreux 4.15; 7.26).

Versets 5-7

Dans le chapitre 4 du Lévitique, il est justement question du grand-prêtre israélite qui, lui, doit encore et toujours offrir des sacrifices pour lui-même et la nation. Je continue à le lire.

Le prêtre qui a reçu l’onction prendra du sang de la victime et l’apportera dans la tente de la Rencontre. Il trempera son doigt dans le sang et en aspergera sept fois le voile du sanctuaire devant l’Éternel. Puis il appliquera de ce sang sur les cornes de l’autel des parfums aromatiques, devant l’Éternel, dans la tente de la Rencontre. Il répandra tout le reste du sang du taureau sur le socle de l’autel des holocaustes situé à l’entrée de la tente de la Rencontre (Lévitique 4.5-7).

Le sang de la victime est utilisé pour un rite de purification. Les péchés que commettent les prêtres et surtout le souverain sacrificateur, sont deux fois plus graves que ceux de l’Israélite. En effet, d’une part, ce sont les médiateurs entre l’Éternel et son peuple, et d’autre part, par leur présence, ils souillent l’intérieur du tabernacle où ils doivent pénétrer pour effectuer leur service. Voilà pourquoi le sang du sacrifice, pour couvrir le péché du grand prêtre, doit être appliqué dans le sanctuaire, et jusque sur le voile qui sépare le lieu saint du lieu très saint, afin de le purifier, et pas qu’une fois mais sept fois de suite. Dans les Textes sacrés, le chiffre 7 indique la plénitude et la perfection ; répéter 7 fois la même action signifie la faire parfaitement et complètement. Une partie du sang devait aussi enduire les cornes de l’autel des parfums qui est à l’intérieur du sanctuaire juste devant le voile. En troisième lieu, ce qui reste du sang est versé sur l’autel de bronze qui se trouve à l’extérieur du tabernacle, à l’entrée dans la cour délimitée par une clôture en toile. Tous ces rituels complexes, sanglants et cruels, qui commencent toujours par la mise à mort d’un animal, est le moyen de Dieu de couvrir les fautes de tous les membres de son peuple, prêtres compris. Tant que les Israélites respectent ces prescription, l’Éternel est satisfait et la culpabilité des coupables est levée.

Versets 8-10

Je continue le texte :

Ensuite, il (le grand-prêtre) enlèvera toute la graisse du taureau du sacrifice pour le péché, celle qui recouvre les entrailles et toute celle qui y est attachée, les deux rognons et la graisse qui les enveloppe et qui couvre les flancs, ainsi que le lobe du foie qu’il ôtera avec les rognons, comme on le fait pour le sacrifice de communion. Le prêtre les brûlera sur l’autel des holocaustes (Lévitique 4.8-10).

Le rituel du sacrifice d’expiation est le même que celui de l’offrande d’actions de grâces qui est décrite précédemment. Enfin, la graisse est brûlée sur l’autel d’airain qui se trouve dans le parvis à l’extérieur du tabernacle, ce qui signifie que le grand-prêtre qui a offert le sacrifice se consacre à nouveau à l’Eternel et donc s’engage à ne plus transgresser le commandement qui l’a obligé a s’amender. Cependant, l’aspect consécration reste secondaire, car le sacrifice d’expiation, aussi appelé sacrifice pour le péché, sert d’abord et avant tout à laver la souillure d’une transgression spécifique. Maintenant que la faute est expiée par le sang répandu un peu partout, le prêtre coupable est à nouveau en relation avec son Dieu.

Versets 11-12

Je continue le texte.

Quant à la peau du taureau, toute sa viande, sa tête, ses pattes, ses entrailles avec leur contenu, soit tout le reste du taureau, il l’emportera hors du camp en un lieu rituellement pur, où sont déversées les cendres grasses, et il le brûlera sur un feu de bûches, à l’endroit où l’on déverse les cendres (Lévitique 4.11-12).

Contrairement au sacrifice d’actions de grâces, dans le sacrifice d’expiation, la victime ne fait pas l’objet d’un repas de fête et aucune offrande végétale ne l’accompagne. En effet, la victime n’a pas d’autre rôle que celui d’expier la faute du coupable, que ce soit le grand-prêtre ou quelqu’un d’autre. Pour cette raison, la chair n’est pas non plus brûlée sur l’autel d’airain des holocaustes, mais hors du camp. La victime étant devenue péché, une fois qu’elle est entièrement détruite, le péché qu’elle porte l’est également; symboliquement parlant, bien sûr. Le sacrifice d’expiation a un rapport plus étroit avec les transgressions de la Loi que tous les autres types. En résumé donc, le sacrifice d’expiation comporte deux phases distinctes. En premier lieu, l’animal est égorgé et son sang placé sur des objets de culte dans le sanctuaire de l’Éternel ainsi que sur l’autel des holocaustes, sur lequel la graisse est brûlée. Dans un deuxième temps, tout le reste de la bête, peau et chair inclus, est consumé hors du camp dans un endroit rituellement pur. Le Nouveau Testament établit un lien entre les animaux brûlés hors du camp d’Israël et la mort de Jésus-Christ. Je lis le passage :

En effet, le sang des animaux offerts en sacrifice pour le péché est apporté dans le sanctuaire par le grand-prêtre, mais leurs corps sont brûlés en dehors du camp. C’est pourquoi Jésus, lui aussi, est mort en dehors de la ville pour purifier le peuple par son propre sang (Hébreux 13.11-12).

Le Seigneur a été crucifié à l’extérieur de Jérusalem, hors du cœur de la nation, parce que son sacrifice était d’abord un règlement de compte entre Lui, la deuxième personne de la Trinité qui portait les péchés de l’humanité, et l’Eternel son Père. Sur la croix, Jésus a subi de plein fouet la colère de Dieu et il est monté aux cieux afin de présenter son sang dans un sanctuaire céleste qui existe vraiment. En effet, l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :

Jésus a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que le Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous (Hébreux 9.12, 24).

Non seulement l’homme n’a pas participé à l’acte suprême de justice qui a eu lieu sur la croix, mais nous ne pouvons pas non plus comprendre tout ce qui s’y est passé. Bien sûr, ce sont les chefs religieux juifs qui ont fait condamner le Seigneur et les Romains qui l’ont crucifié, mais tous n’étaient que des instruments entre les mains de Dieu. Cependant, la responsabilité morale de ce meurtre des uns et des autres, est totalement engagée.

Tous les sacrifices complexes et contraignants de l’Ancien Testament préfigurent certes la mort expiatoire du Christ, mais ils n’en sont qu’une ombre bien pâle. Jésus à effectivement accompli tout le symbolisme du système lévitique, mais la portée de son sacrifice va bien au-delà. Par exemple, sous l’Ancienne Alliance, les sacrifices ne procurent qu’un pardon précaire et à crédit en attendant la croix, et seulement pour certaines fautes. Mais celui qui a foi en Jésus reçoit le pardon de toutes ses fautes pour l’éternité.

Versets 13-15

Je continue à lire dans le chapitre 4.

Si c’est l’ensemble de la communauté d’Israël qui s’est rendue coupable d’un péché involontaire si, sans le savoir, l’assemblée a fait l’une des choses que l’Éternel a défendues dans ses commandements et s’est ainsi rendue coupable, l’assemblée offrira, quand on découvrira la faute, un jeune taureau en sacrifice pour le péché. On l’amènera devant la tente de la Rencontre, les responsables de la communauté poseront leurs mains sur la tête du taureau devant l’Éternel, et on l’égorgera devant lui (Lévitique 4.13-15).

Ici, les responsables du peuple découvrent, soit par quelque manifestation du déplaisir divin, soit suite à un examen du comportement des Israélites lors d’un certain événement, que ces derniers se sont rendus coupables vis-à-vis de l’Éternel. Le peuple doit alors offrir un jeune taureau, le même sacrifice que pour la faute du souverain sacrificateur, parce que dans les deux cas la culpabilité s’étend à l’ensemble de la nation. C’est toute l’assemblée qui offre le taureau, mais ce ne sont pas les Hébreux qui entrent en masse dans le parvis du tabernacle; ce sont les responsables du peuple qui amènent la victime devant l’autel et qui lui imposent les mains avant sa mise à mort.

Verset 16

Je continue.

Le prêtre ayant reçu l’onction emportera du sang de la victime dans la tente de la Rencontre (Lévitique 4.16).

Suit alors exactement le même rituel que pour le taureau qui couvre la faute du grand-prêtre. Pour toute la communauté comme pour le souverain sacrificateur et les prêtres, le sang est aspergé jusque dans le sanctuaire, le lieu saint du tabernacle où se fait le service de Dieu. Ici donc, le peuple est assimilé à la prêtrise.

Verset 20

Je continue plus loin.

Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation pour eux, et il leur sera pardonné (Lévitique 4.20).

La formule clé « il leur sera pardonné » revient 9 fois en l’espace d’à peine deux chapitres. Cette expression ne se trouve que quand il y a eu une action coupable expiée par un sacrifice. Tout Israélite qui accomplit les rites sacrificiels prescrits par la Loi obtient le pardon, c’est à dire qu’il conserve son appartenance au peuple de Dieu et le droit de participer au culte. Ce pardon est nécessaire autant pour les fautes à caractère moral que rituel. Quand il s’agit d’une souillure, le sacrifice rétablit la pureté rituelle. Si la faute est morale, le sacrifice la couvre. Comme je ne cesse de le répéter, sous l’Ancienne Alliance, les sacrifices d’animaux étaient un moyen palliatif de couvrir le péché, et le pardon qui en résultait était provisoire, en attendant le sacrifice parfait du Fils de Dieu. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :

La Loi de Moïse ne possède qu’une ombre des biens à venir et non pas l’image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année. En effet, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés (Hébreux 10.1, 4)).

En offrant les sacrifices selon le rituel lévitique, les fidèles recevaient bien le pardon de leurs fautes mais par anticipation du sacrifice du Christ qui s’applique rétroactivement aux fautes commises sous l’Ancienne Alliance.

Versets 22-23

Je continue plus loin.

Si c’est un chef qui a péché en faisant involontairement l’une des choses que l’Éternel son Dieu a défendues dans ses commandements, et qu’il se soit ainsi rendu coupable, dès qu’il se rendra compte de son péché, il ira apporter comme sacrifice un bouc mâle sans défaut (Lévitique 4.22-23).

Les prescriptions de ce passage s’adressent à différents groupes de personnes, du souverain sacrificateur au simple homme en passant par les chefs politiques du peuple. Bien que leur position et responsabilité au sein de la nation varient considérablement, tous ces hommes ont en commun leur culpabilité devant l’Éternel et tous doivent offrir un sacrifice d’expiation. Ici, il s’agit du cas d’un chef de tribu ou de l’une de leurs subdivisions.

La faute d’un chef étant moins grave que celle du grand-prêtre ou de tout le peuple, un bouc suffit. Malgré tout, en tant que responsable dans sa tribu, il est évidemment beaucoup plus en vu que le simple Israélite qui vaque à ses occupations quotidiennes. Parallèlement, ses actions ont davantage de conséquences que celles de l’homme du peuple. Celui qui occupe une position d’autorité a une influence sur ceux qu’il dirige; c’est une loi des relations humaines en quelque sorte. Si le chef agit selon la justice et le droit, il sera récompensé, mais s’il conduit les autres dans une mauvaise voie, il tombera finalement sous le jugement de Dieu.

C’est sûr que cela n’apparaît pas immédiatement, et de nombreux politiciens et hommes d’affaires véreux profitent de leur statut et de toutes les occasions pour exploiter le petit peuple, celui qui n’a pas les moyens de se défendre; ainsi va le monde.

Le texte continue avec les mêmes rites que précédemment : imposition des mains ; offrande du sang et graisse brûlée. Dans le cas d’un chef, rien n’est prescrit concernant la viande de l’animal, mais un peu plus loin, il est dit qu’elle devait être mangée par les prêtres dans un lieu rituellement pur. Elle appartenait donc à Dieu qui la redonnait à ses représentants; cela faisait partie de leur salaire. Par contre, dans les deux sacrifices précédents qui étaient offerts pour le grand-prêtre ou toute l’assemblée, la chair devait être brûlée. Elle ne pouvait pas être mangée par les prêtres parce que la culpabilité s’étendait à eux soit en tant qu’aides au grand-prêtre coupable d’une infraction, soit comme membres de l’assemblée qui avait commis un péché. Mais dans le cas d’un responsable du peuple, nous entrons dans le droit commun; la chair revient aux prêtres qui peuvent la manger. En fait, dans le cas d’un chef ou d’un simple Hébreu, les prêtres qui consomment la viande du sacrifice fonctionnent comme leur représentant, se chargeant de leur faute symboliquement en mangeant la chair de l’animal sur qui la faute a été placée.

Versets 27-28

Je continue plus loin avec le cas de l’Israélite ordinaire.

Si c’est un simple membre du peuple qui a péché en faisant involontairement quelque chose que l’Éternel a défendu dans ses commandements, et qu’il se soit ainsi rendu coupable, quand il se rendra compte de son péché, il apportera comme sacrifice une chèvre sans défaut pour le péché qu’il a commis (Lévitique 4.27-28).

Littéralement, le texte dit une chèvre déjà âgée. Cette offrande est de moindre valeur que les précédentes. Si le coupable est trop pauvre, il peut offrir un oiseau. Mais que ce soit la chèvre ou l’oiseau, une vie doit payer pour sa faute. Le rite est toujours le même.

Verset 31

Je continue plus loin.

Il ôtera toute la graisse, comme on le fait pour le sacrifice de communion, et il la brûlera sur l’autel pour que l’odeur du sacrifice apaise l’Éternel. Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation pour cet homme, et il lui sera pardonné (Lévitique 4.31).

Contrairement à l’holocauste et aux sacrifices d’actions de grâces, il n’est jamais dit que le sacrifice d’expiation qui est une offrande pour un péché spécifique apaise l’Éternel. En fait, c’est compréhensible puisque le devoir d’offrir un sacrifice en réparation d’une faute est toujours une nécessité imposée par la Loi. Néanmoins, il est dit ici que la graisse consumée sur l’autel produit quand même une odeur apaisante à l’Éternel, car elle provient d’un animal pur dont le sang a été agréé. En acceptant ce fumet, l’Éternel approuve le sacrifice qui vient d’avoir lieu et qui se termine par cette odeur qui monte à Lui.

Chaque fois que de la graisse est brûlée, elle est agréable à Dieu parce qu’il y a eu obéissance et réparation de la part du coupable.

Le texte continue en spécifiant qu’on peut remplacer la chèvre par un agneau. Le rituel est toujours le même, quelle que soit la personne qui s’est rendue coupable de transgression. Les différences résident dans la valeur de l’animal immolé qui augmente en fonction de la gravité de la faute. Ainsi, personne n’est trop concerné par le petit Jacob qui a mangé une chose sainte réservée aux prêtres. Par contre, les fautes d’un chef ou du grand-prêtre qui occupe une position élevée, sont bien plus graves car elles peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour le peuple. Comme je l’ai déjà souligné, quand le fautif est le grand-prête, il doit apporter du sang du taureau à l’intérieur du tabernacle, et enduire les cornes de l’autel des parfums, un rite qui n’est pas accompli pour les autres personnes coupables.

Verset 35

Le chapitre 4 du Lévitique se termine avec la phrase suivante :

Le prêtre accomplira ainsi le rite d’expiation pour le péché commis par cet homme, et il lui sera pardonné (Lévitique 4.35).

C’est la deuxième fois qu’il est dit : « il lui sera pardonné ». Le pardon est ce dont chaque être humain a fondamentalement besoin qu’il en soit conscient ou non. Je suis sûr que beaucoup de gens acquiesceraient. Mais là où le bât blesse, c’est quand on ajoute que le pardon se trouve uniquement en la personne de Jésus-Christ. Cette intolérance vis-à-vis des autres systèmes religieux est profondément irritante pour ceux qui pratiquent un culte différent de celui qui est décrit dans les Textes Sacrés. Mais comme je le rappelle de temps en temps, Jésus a lui-même dit sans détour : Nul ne vient au Père que par moi ! A-t-il dit la stricte vérité ou était-ce une exagération ? A vous de décider.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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