Joël 1.1-13
Chapitre 1
Introduction
Un des bruits agréables des vacances à la mer est le craquètement des cigales (communes ou plébéiennes). En fait, ce sont les mâles qui grâce à leurs timbales émettent ce son strident. Les cigales font partie d’une grande famille de 1 500 espèces différentes. Elles sont particulièrement voraces et curieusement ont une tête qui rappelle celle du cheval. Quand Attila, roi des Huns, a dit : « Là où mon cheval passe, l’herbe ne repousse pas », il aurait aussi bien pu parler des sauterelles qui poussées par le vent se déplacent en nuages, et quand elles en ont fini avec votre champ, il ne vous reste plus que les yeux pour pleurer.
Versets 1-2
Je commence de lire le premier chapitre du livre du prophète Joël.
Parole que l’Éternel a adressée à Joël, fils de Petouël. Écoutez ceci, vous, responsables du peuple, vous tous, habitants du pays, prêtez l’oreille. Est-il, de votre temps, ou bien du temps de vos ancêtres, survenu rien de tel ? (Joël 1.1-2).
Littéralement : « Ainsi parle l’Éternel », une expression courante chez les prophètes et qui signifie aussi qu’ils sont très conscients que la source de leur inspiration est en dehors d’eux-mêmes.
Le prophète s’adresse aux vieillards et chefs du royaume de Juda, car ce sont les dépositaires des souvenirs de la nation. On sait combien les gens de la campagne conservent précieusement la tradition des anciens.
À cette époque, chaque ville et village a ses responsables qui sont généralement les hommes les plus âgés ; ce sont également eux qui exercent la justice, non pas dans un tribunal mais près de la porte d’entrée de la ville (Proverbes 31.23 ; Lamentations 5.14).
Joël demande donc aux responsables du peuple s’ils ont souvenir d’avoir entendu parler d’un pareil fléau. Cette question de rhétorique demande pour réponse un non franc et massif. Jamais personne de cette génération ou de celles de leurs ancêtres n’a entendu chose semblable ; c’est un événement unique dans l’histoire du pays.
Verset 3
Je continue.
Racontez-le à vos enfants, qu’eux-mêmes le racontent à leurs propres enfants, qui, eux, le transmettront à leurs propres enfants (Joël 1.3).
Ce malheur est tellement extraordinaire qu’il ne se répétera jamais plus ; on peut donc le raconter comme un fait unique en son genre à toutes les générations futures. Les anciens ont la responsabilité de faire connaître la parole du prophète à leurs enfants qui la raconteront à leur tour aux générations suivantes.
La foi, la confiance en Dieu, commence toujours par l’écoute du message qui fait connaître qui est Dieu ; cette foi est produite et fortifiée par la proclamation de ses hauts faits, ce qui inclut ses jugements retentissants.
Environ huit siècles plus tard, alors que Jésus est assis sur le Mont des oliviers, ses disciples viennent à lui et lui demandent en particulier : « – Dis-nous quand la fin du monde se produira et quel signe annoncera ta venue » (Matthieu 24.3 ; Autre). Jésus a prononcé des paroles similaires à celles de Joël, seulement au lieu de parler d’une plaie d’insectes il a parlé des malheurs liés au « jour de l’Éternel ». Il a dit :
Quand donc vous verrez l’abominable profanation annoncée par le prophète Daniel s’établir dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne, alors, que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes. Si quelqu’un est sur son toit en terrasse, qu’il ne rentre pas dans sa maison pour emporter les biens qui s’y trouvent. Que celui qui sera dans les champs ne retourne pas chez lui pour aller chercher son manteau ! Malheur, en ces jours-là, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat. Car à ce moment-là, la détresse sera plus terrible que tout ce qu’on a connu depuis le commencement du monde ; et jamais plus, on ne verra pareille souffrance (Matthieu 24.15-21).
Quand les gens et en particulier les Juifs seront dans le malheur à cause de « la grande tribulation », ils sauront que dans toute l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu une telle détresse.
Verset 4
Je continue le texte.
Ce qu’a laissé le vol de sauterelles, d’autres sauterelles l’ont dévoré ; ce que les sauterelles ont laissé, les criquets l’ont mangé ; ce que les criquets ont laissé, les grillons l’ont mangé (Joël 1.4).
En hébreu, il y a au moins neuf mots qui désignent une sauterelle. Littéralement, le texte dit : « Ce qu’a laissé le gazam, l’arbé l’a dévoré ; ce qu’a laissé l’arbé, le jélek l’a dévoré ; ce qu’a laissé le jélek, le chasil l’a dévoré ». Si on traduit, ça donne : « Ce qu’a laissé le trancheur, l’essaimeur l’a dévoré ; ce qu’a laissé l’essaimeur, le lécheur l’a dévoré ; ce qu’a laissé le lécheur, le rogneur l’a dévoré » (Autre). Cette accumulation de mots menaçants a pour effet d’intensifier la puissance de destruction de ces sales bestioles. L’insecte que nous appelons communément la sauterelle, est le criquet voyageur (acridium peregrinum). Cet insecte est agile et difficile à saisir. Il n’est pas doué pour la marche mais saute facilement, subitement et en toute direction. Enfant, j’allais parfois dans les champs pour attraper des grandes sauterelles vertes qui me servaient d’appât pour pêcher le chevenne, eh bien je me souviens que c’était très difficile de les attraper.
Dans les pays chauds, les sauterelles se déplacent en bandes de région en région. Leurs mandibules sont puissantes et armées de petites dents aiguës ; d’ailleurs ça fait mal quand elles mordent, croyez-moi.
Les quatre noms que le prophète donne à la sauterelle décrivent peut-être différents stades de maturité du même insecte. Le gazam est la sauterelle quand elle arrive dans le pays en éclaireur ; l’arbé est la larve qui naît des œufs déposés dans le sol par le gazam ; le jélek est la larve devenue nymphe ; le chasil est la nymphe arrivée à l’état d’insecte mature, de sorte que le chasil est à peu près l’équivalent du gazam. Mais ces quatre noms hébreux peuvent aussi désigner des vagues successives d’attaque, ou bien quatre espèces différentes de sauterelles car en Palestine ce n’est pas ce qui manque. D’ailleurs dans le Lévitique, on lit :
Parmi toutes les bestioles ailées qui marchent sur quatre (pattes), vous mangerez celles qui ont des jambes au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre. Voici celles que vous mangerez : la sauterelle, le solam, le hargol et le hagab, selon leurs espèces (Lévitique 11.21-22 ; SER).
On peut aussi traduire par : « vous pourrez manger les différentes espèces de sauterelles, de criquets, de grillons et de locustes ». Quoi qu’il en soit, ce que Joël veut souligner en utilisant quatre mots différents, est la forte présence de ces insectes, leur pouvoir destructeur et le fait qu’ils n’ont absolument rien laissé derrière eux, ce qui est renforcé par la signification de leurs noms.
Nous arrivons maintenant à une portion du texte en neuf versets qui est un appel général à porter le deuil et à exprimer sa détresse. On ne sait peut-être rien de Joël mais il possède des dons littéraires certains parce que ce passage est très travaillé. Il est divisé en quatre sections (Joël 1.5-7, 8-10, 11-12, 13) qui commencent chacune par une invocation à se lamenter suivie de la raison pour laquelle le peuple doit prendre le deuil. La première s’adresse aux buveurs de vin qui doivent sortir de leur torpeur. Ensuite, c’est la terre d’Israël qui telle une jeune femme nouvellement veuve doit se désoler (Joël 1.8), puis c’est au tour des agriculteurs d’être consternés (Joël 1.11), et enfin des prêtres de se revêtir d’un sac et de hurler de douleur (Joël 1.13).
Verset 5
Je continue le texte.
Réveillez-vous, ivrognes, pleurez ! Hurlez, tous les buveurs de vin, oui, car le vin nouveau est ôté de vos bouches (Joël 1.5).
Suite au passage des sauterelles les vignes sont anéanties, ce qui veut dire qu’il n’y aura ni vendanges ni vin à boire. C’est tellement grave que cette destruction particulière est répétée encore trois fois (Joël 1.7, 10, 12). En effet, partout où les sauterelles sont passées, non seulement les récoltes de l’année sont détruites, mais celle de l’année suivante est compromise en quantité et en qualité. Cette attaque de sauterelles n’est pas un simple inconvénient mais une catastrophe.
L’ivrognerie est la seule faute que relève Joël ; il ne mentionne nulle part l’idolâtrie ou l’injustice sociale, des péchés que la plupart des autres prophètes reprochent régulièrement aux Israélites.
Verset 6
Je continue.
Un peuple attaque mon pays, il est puissant, on ne peut le compter. Il a des crocs de lion, il a des dents de lion (Joël 1.6).
Un dicton arabe dit de la sauterelle qu’elle a « la poitrine d’un lion ». Cette invasion de sauterelles affamées ressemble à une armée de soldats en campagne, et en effet dans le livre des Proverbes on lit :
Les sauterelles (qui), sans avoir de roi, s’avancent toutes en bataillons rangés (Proverbes 30.27).
Voici comment un voyageur en Palestine, décrit une invasion de ces insectes dont il a été témoin :
À chaque phase de leur existence, les sauterelles produisent l’impression d’un jugement de Dieu atteignant le monde coupable. Voici les pionniers de l’armée : ce sont les escadrons volants qui apparaissent au commencement du printemps. C’est par millions et poussés par une sorte de génie malfaisant qu’ils déposent leurs œufs dans les cultures, dans la plaine et dans le désert. Ceci fait, ils s’évanouissent comme la vapeur du matin… Mais, six à huit semaines plus tard, la poussière même semblait s’animer, des vers grouillaient en quantité extraordinaire ; ils donnèrent bientôt naissance à de fort petites sauterelles qui, se traînant et sautant toutes dans la même direction, commencèrent leur marche dévastatrice. Quelques jours plus tard, leur appétit vorace se calma, elles devinrent paresseuses, puis elles se mirent à jeûner comme les vers à soie. Ce jeûne quatre fois répété, elles achevèrent de se transformer et furent pourvues d’ailes… Une fois en marche, les sauterelles dévorent toute verdure avec une merveilleuse célérité. Une vigne voisine de mon jardin était le matin verte comme un pré ; longtemps avant la nuit, elle était nue et dépouillée comme un champ fraîchement labouré ou comme une route poudreuse. Le bruit qu’elles produisent, en marchant et en dévorant, ressemble à celui que fait une forte averse sur une forêt éloignée… Les derniers jours de mai 1845, nous apprîmes que des millions de jeunes sauterelles remontaient la vallée en marchant dans la direction de notre village. On vint enfin m’annoncer que la colonne arrivait. Réunissant autant de monde que nous pûmes, nous allâmes à la rencontre des sauterelles pour les attaquer, dans l’espoir, sinon de les arrêter, du moins d’en détourner le torrent dévastateur. Je n’oublierai jamais l’impression que produisit sur moi leur aspect. Elles étaient dépourvues d’ailes… et en quantité incroyable. Nous creusâmes des fossés, nous allumâmes des feux, nous en détruisîmes monceaux après monceaux, mais ce fut en vain. Une vague après l’autre de ce déluge vivant remonta la pente de la montagne, passant par-dessus les rochers et les murs, les fossés et les haies. Les derniers arrivants couvraient immédiatement l’espace que venaient d’occuper les insectes détruits. Après un combat prolongé et vain, je descendis dans la plaine pour me faire une idée de l’étendue de cette colonne, mais il me fut impossible d’en voir la fin. Fatigué de marcher dans cette masse grouillante, je pris le parti de rentrer chez moi, renonçant à tout espoir d’arrêter ce fléau dans sa marche progressive (Thomson ; The Land of the Book ; page 416 et suivantes).
Quand Joël dit : « Un peuple attaque mon pays, il est puissant, on ne peut le compter », le prophète n’exagère pas. Les volées de sauterelles qu’il a vues de ses yeux se sont comportées comme une armée conquérante moderne qui envoie d’abord des escadrilles de bombardiers pour attaquer un maximum de cibles. Ensuite c’est l’artillerie qui entre en action pour détruire ce qui reste. Enfin, l’infanterie prend systématiquement possession du terrain et réduit à néant toute poche de résistance. Ce n’est pas un hasard si plus loin, et s’appuyant sur ce qu’il a vécu, Joël passe d’une invasion de sauterelles localisée au royaume de Juda, aux guerres meurtrières, qui au « Jour de l’Éternel », embraseront la planète entière.
Verset 7
Je continue le texte.
Il a fait de mes vignes une dévastation, et mes figuiers, il les a mis en pièces, il a complètement pelé leurs troncs et jonché le sol de débris, leurs rameaux sont tout blancs (Joël 1.7).
Les sauterelles sont sans égard pour tout ce qui est végétal. Après avoir dévoré les feuilles, elles s’attaquent à l’écorce. Après le passage d’une nuée de sauterelles, les arbres dépouillés ont un aspect blanc particulièrement lugubre. Et si ces sales bêtes s’arrêtent au bois nu c’est parce qu’elles n’ont pas de temps à perdre parce qu’il y a d’autres végétaux qui attendent d’être également déchiquetés en un temps record.
À l’époque de l’Ancien Testament, la vigne et les figues avec l’huile d’olive et le blé sont les principales récoltes de la Palestine. Dans les Écritures, ils servent souvent à évoquer la paix, la sécurité et la prospérité. Le prophète Michée écrit :
Chacun habitera en paix sous sa vigne et sous son figuier, il n’y aura personne qui puisse le troubler (Michée 4.4 ; comparez 1Rois 4.25 ; Zacharie 3.10).
Verset 8
Je continue le texte.
Lamente-toi, mon peuple, comme une jeune femme qui aurait revêtu le vêtement de deuil pour pleurer le mari de sa jeunesse (Joël 1.8).
Ici, commence la deuxième section du passage que Joël a beaucoup travaillé.
Le mot hébreu traduit par « jeune femme » peut désigner une femme mariée ou une fiancée, c’est-à-dire une jeune femme dont le mariage est juridiquement contracté mais sans que le couple n’ait encore cohabité. En effet, il peut s’écouler jusqu’à un an entre le mariage proprement dit, et les noces ainsi que le début de la vie conjugale (Deutéronome 22.24 ; Exode 22.15-16).
Cet appel est lancé au pays de Juda identifié au peuple et personnifié en une jeune femme dont le fiancé a été tué avant qu’ils ne cohabitent. Pour exprimer leur douleur, les veuves et ceux qui subissent un malheur personnel ou national portent un vêtement sombre fait de tissu grossier, genre toile de sac de jute (Joël 1.13).
Versets 9-10
Je continue.
Quant au Temple de l’Éternel, libations et offrandes lui font défaut ; les prêtres qui font le service de l’Éternel, sont dans le deuil. Les champs sont ravagés, la terre est dans le deuil, car le blé est détruit, le vin nouveau est dans la honte, l’huile fraîche a tari (Joël 1.9-10).
À cause de cette catastrophe, les prêtres sont en deuil parce que le service du culte de l’Éternel est restreint. On peut encore sacrifier des animaux mais les offrandes agricoles (Lévitique 2) qui incluent la fleur de farine, l’huile d’olive et les libations de vin (Exode 25.27), font défaut parce que tous des produits du sol ont été détruits. Cette disette va durer longtemps voire même une année.
Ce passage montre qu’à l’époque où vit Joël, le temple fonctionne à plein régime, ce qui fait que même une interruption partielle du rituel prescrit par la loi de Moïse est un sujet de lamentation publique.
Versets 11-12
Je continue.
Laboureurs, soyez confus ; vignerons, gémissez, à cause du froment et de l’orge, car la moisson des champs est perdue (Ost). Les vignes sont honteuses et les figuiers s’étiolent, le grenadier et le palmier, l’abricotier, tous les arbres des champs sont desséchés. La joie est dans la honte parmi les hommes (Joël 1.11-12).
C’est le troisième appel du prophète à se lamenter. Il s’adresse à la quasi-totalité de la population car mis à part les lévites et les prêtres, presque tous les Israélites sont agriculteurs, laboureurs, fermiers, moissonneurs, ou vignerons. A cette époque, parce que l’industrie et le commerce sont peu développés, ils vivent presque tous de la terre, mais le fruit de leur dur labeur et de leur gagne-pain vient d’être anéanti.
L’auteur mentionne deux céréales et cinq fruits différents : « les raisins, figues, grenades, dates et abricots ». Rien n’a été épargné, tout a été dévoré ou brûlé par la chaleur.
Le grenadier est un petit arbre et il en existe plusieurs variétés en Palestine. La grenade atteint la grosseur d’une orange et même d’un œuf d’autruche. Ce fruit est très apprécié dans les pays chauds parce qu’il est juteux et donc très rafraîchissant.
Joël dit que tout est desséché, ce qui est dû à la fois à l’effet dévastateur des sauterelles, à l’absence de pluie et au vent desséchant qui a amené les nuages d’insectes. La sécheresse et l’invasion de sauterelles font partie de la longue liste de malédictions prévues par la Loi en cas de transgression de l’alliance avec l’Éternel (Deutéronome 28.22, 38, 42, 48, 60).
Dans la culture juive, la moisson et les récoltes sont des occasions de grandes réjouissances, mais la joie, qui est ici personnifiée, est confuse et doit se retirer pour céder la place au deuil que tout le peuple va porter.
La loi mosaïque ordonne 3 solennités annuelles, appelées « fêtes ou rassemblements » et qui sont des occasions données au peuple de se réjouir devant l’Éternel. Ce sont : la Pâque qui a lieu le soir du 14e jour du 1er mois (Abib ou Nisan ; en avril). Elle est suivie par la fête des pains sans levain qui commence le 15e jour et dure 7 jours (Lévitique 23.5-8). Deuxièmement, la fête des Semaines, appelée aussi fête de la moisson, et jour des prémices (Exode 23.16 ; 34.22 ; Nombres 28.26) que l’on nomma plus tard Pentecôte, parce qu’elle se célèbre le 50e jour après la Pâque (Actes 2.1). Troisièmement, on a la fête des Tabernacles ou des récoltes, qui débute le 15e jour du 7e mois (Tisri ; en octobre) et dure 7 jours (Lévitique 23.34-44).
Comme ces 3 solennités sont en l’honneur de l’Éternel, tout adulte du sexe masculin en bonne santé et n’ayant pas d’infirmité doit, à l’occasion de ces fêtes, se présenter devant le Seigneur au temple de Jérusalem (Exode 23.17 ; Deutéronome 16.16). Jésus observait ces fêtes et se rendaient donc trois fois par an à Jérusalem pour les célébrer (Matthieu 26.17 ; Marc 14.12 ; Luc 22.8 ; Jean 2.23 ; 7.2-37 ; 13.1).
Verset 13
Je continue le texte.
Prêtres, revêtez-vous du sac ! Poussez des cris de deuil ! Lamentez-vous, serviteurs de l’autel ! Venez, passez la nuit vêtus du sac, serviteurs de mon Dieu ! Car la maison de votre Dieu est privée d’oblation et de libation (Joël 1.13).
Précédemment (Joël 1.9), Joël a dit : « les prêtres qui font le service de l’Éternel sont dans le deuil ». Il reprend cette idée et la développe avec ce quatrième et dernier appel à se lamenter de cette portion du texte. Il s’adresse aux « serviteurs de l’autel », littéralement « à ceux qui font le service de mon Dieu », c’est-à-dire à la fois aux prêtres et aux lévites. Non seulement ils doivent porter le deuil mais dormir dehors dans la cour intérieure au complexe du temple, c’est à dire entre l’autel des holocaustes et le seuil qui donne accès au lieu saint du sanctuaire (Joël 2.17).
Le sac de toile est un vêtement de deuil qu’on porte aux moments de grande détresse : un drame personnel, une famine, une épidémie ou la guerre. Ces malheurs sont souvent des jugements de Dieu. Ésaïe écrit :
Il adviendra, qu’au lieu de… leurs ceintures, ce sera une corde ; au lieu de linge fin, un habit de toile de sac (Ésaïe 3.24).
Une invasion de sauterelles est une catastrophe mais il y a bien pire, car l’auteur de l’épître aux Hébreux dit :
Comment pourrons-nous échapper nous-mêmes au châtiment si nous négligeons un si grand salut… annoncé par le Seigneur lui-même ? (Hébreux 2.3) ?
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.