Job 13.13 – 15.35
Chapitre 13
Introduction
La plupart des gens, qui accusent un coup dur, un événement traumatisant, sont ébranlés, plus ou moins selon leur constitution psychique. Après les réactions initiales d’incrédulité puis de colère vient la déprime. C’est alors que la personne qui subit le revers de fortune a souvent besoin d’épancher le trop-plein émotionnel provoqué par la tragédie, car elle en a gros sur la patate, comme on dit en langage populaire. Bien que la famille ait pour but de faire bloc dans les moments difficiles, il est toujours très utile de pouvoir se confier à quelqu’un qui n’est pas directement impliqué. C’est à ce moment que les vrais amis sont précieux.
Le pauvre Job qui a connu tous les malheurs possibles a vu quatre de ses connaissances ou amis rappliquer pour le réconforter. Mais après une semaine de silence, trois d’entre eux ont commencé à accuser Job d’être coupable d’une faute cachée grave. Pour se défendre, Job doit à nouveau prendre la parole. Je continue à lire dans le chapitre 13 du livre qui porte son nom.
Versets 13-16
Taisez-vous donc et laissez-moi parler. Advienne que pourra ! Ainsi je veux risquer ma vie, je vais la mettre en jeu. Quand même il me tuerait, j’espérerais en lui. Mais, devant lui, je veux défendre ma conduite. Cela même sera salutaire pour moi. Car aucun hypocrite ne trouve accès à lui (Job 13.13-16).
Job est tellement convaincu de son innocence que s’il accepte de se reconnaître coupable d’un péché caché comme ses amis le lui demandent, il sera hypocrite. Il continue donc à clamer son innocence même si cette attitude revient à tenir tête à Dieu et qu’il doive payer cette entreprise hasardeuse de sa vie. Mais cela n’arrivera pas car Job est certain que l’Éternel ne lui reprochera pas son honnêteté. En effet, un impie évite tout contact avec Dieu, mais Dieu ne déçoit pas les espoirs de ceux qui mettent leur confiance en lui. Job compte bien être déclaré innocent à condition bien sûr qu’il ait la possibilité de présenter sa défense devant l’Éternel.
En ce moment, Job vit un trouble intérieur intense ; il est confus et oscille entre deux pensées contradictoires : d’une part s’il proclame bien haut son innocence, il prend le risque de déplaire à l’Éternel, mais d’autre part, Job croit que Dieu veut qu’il parle parce qu’il ne tolère pas l’hypocrisie. Job n’est certes pas coupable d’un grave péché comme le lui reprochent ses amis, néanmoins, il est un tantinet arrogant puisqu’il prétend pouvoir défendre son point de vue et obtenir gain de cause devant Dieu comme s’il pouvait revendiquer quelque droit ou mérite devant lui. C’est là son tort. En effet, selon l’enseignement des Écritures, vous et moi ne pouvons que plaider coupable devant celui à qui nous devons rendre des comptes. L’avocat le plus habile ne saurait obtenir mon acquittement, car je ne suis malheureusement pas sans fautes et celles-ci me condamnent irrémédiablement. L’apôtre Paul écrit aux Romains :
Il n’y a point de juste, pas même un seul. Tous sont égarés, tous sont pervertis. Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. Tous ont péché et sont privés de la glorieuse présence de Dieu (Romains 3.10, 12, 23).
L’Éternel n’est pas un juge laissez-faire mais le gouverneur moral de l’univers. En conséquence, aucune créature ne peut se tenir en sa présence sur la base de son intégrité ou de ses accomplissements. Mon seul espoir est donc de reconnaître ma culpabilité tout en implorant sa miséricorde. Car Dieu a le pouvoir et le vouloir de me gracier parce que le Christ a non seulement versé son sang pour moi, mais il a déjà accepté de me représenter devant la haute cour de justice céleste et il est le seul avocat qui soit agréé dans le royaume des cieux. L’apôtre Pierre déclare : C’est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12).
C’est le Seigneur lui-même qui est la source de notre salut. Le roi David avait déjà entrevu cette vérité après s’être repenti des péchés abominables qu’il avait commis et qui le rendaient passible de la peine capitale. Dans un Psaume, il écrit : L’Éternel seul est mon rocher et mon Sauveur ; il est ma forteresse ; je ne serai pas ébranlé (Psaumes 62.3).
Comme Job connaît mal Dieu, il a besoin que quelqu’un lui indique la bonne voie à suivre, or, celle-ci est pratiquement à l’opposée de son intention de plaider non coupable devant Dieu.
Versets 17-19
Je continue le texte.
Écoutez mes paroles et prêtez attention à mes explications ! Car, voici, je suis prêt à défendre ma cause. Je sais que je suis dans mon droit. Est-il quelqu’un qui veuille contester avec moi ? Alors je me tairai, et rendrai mon dernier soupir (Job 13.17-19).
Certain de son triomphe et téméraire, Job invite ses amis à assister au débat qui va s’ouvrir entre lui et l’Éternel. Sûr de ne pas avoir commis de fautes cachées, il croit pouvoir défendre son droit devant lui. Les émotions de Job suivent le contour de montagnes russes, tantôt vers le haut quand il a une lueur d’espoir, mais souvent elles tendent vers le bas et il est désespéré. Plus tôt dans ses discours et alors qu’il est au fond du trou, Job a dit : Je redoute tous mes tourments car je sais bien que tu ne me traiteras pas en innocent. Je serai tenu pour coupable ! (Job 9.28-29).
Maintenant par contre, il met au défi quiconque, y compris Dieu, de prouver qu’il est dans ses torts, et ce n’est que devant des arguments irréfutables qu’il acceptera de se taire et de mourir. Plus tard, lorsqu’un quatrième ami, qui jusqu’à présent est resté muet comme une tombe, prendra la parole, il pointera le doigt sur le grand tort de Job, qui est de croire qu’un homme peut avancer des preuves irréfutables qui lui permettent de se justifier devant Dieu.
Comme je l’ai déjà souvent affirmé, toute personne qui croit qu’elle a un droit quelconque devant le Créateur du ciel et de la terre grâce à sa bonne conduite ou ses rites, est condamnée d’avance, parce que quoi que je fasse, ce n’est jamais pur à 100% et le bien que je peux faire aujourd’hui ne peut en aucun cas effacer les offenses et le mal que j’ai commis hier ou tout au long de ma vie. Le pardon des péchés ne peut s’obtenir que par un acte miséricordieux de la part de Dieu auquel je répond par la foi. Aux Éphésiens, l’apôtre Paul écrit : Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; Ce n’est pas en accomplissant les commandements que vous l’avez acquise. Tout mérite est donc exclu et, du même coup, se trouve écartée toute raison de s’enorgueillir (Éphésiens 2.8-9).
Versets 20-22
Je continue le discours de Job.
Mais cesse donc, de grâce, de faire ces deux choses et je ne me cacherai plus de devant toi : retire donc ta main de dessus moi, et ne me poursuis plus pour m’emplir d’épouvante, puis parle-moi, et je te répondrai, ou bien je parlerai et tu me répondras (Job 13.20-22).
Job demande deux choses à l’Éternel, ou plutôt trois : d’une part de relâcher la pression sur lui, de ne plus s’acharner à le faire souffrir, et d’autre part de ne pas l’effrayer par le sentiment de sa majesté afin qu’il puisse raisonner intelligemment. Enfin, il veut aussi que Dieu réponde à ses cris. Je le comprends et je compatis, car le silence de Dieu est très pesant pour celui qui est dans le malheur. Cela dit, il faut aussi garder à l’esprit que le Créateur n’est pas au service de ses créatures, et je ne peux exiger de lui qu’il se mette au garde-à-vous devant moi pour recevoir mes ordres. C’est vrai que je peux tout dire à Dieu, mais avec une attitude révérencielle. Or, Job manque passablement d’humilité et de soumission. Outrecuidant, il est même à la limite de l’insolence. On n’invoque pas l’Éternel pour le forcer à faire quoi que ce soit. La prière n’est pas un outil de manipulation, mais elle a pour but de changer mes attitudes et d’aligner ma volonté sur celle du Tout-Puissant. Cela dit, il est vrai que l’intercession fervente du juste peut modifier le cours des événements d’une manière qui défie l’imagination. La façon dont Dieu utilise la prière de ceux qui lui appartiennent pour accomplir ses objectifs reste un mystère.
Verset 23
Je continue.
Combien ai-je commis de péchés et de fautes ? Fais-moi connaître mes péchés et mes transgressions (Job 13.23).
Après avoir demandé à l’Éternel de ne pas le terroriser, mais de l’écouter, Job voudrait bien savoir ce qui lui est reproché, pourquoi Dieu lui est si hostile. Ce n’est pas qu’il se dit sans fautes, mais il ne comprend pas que celles-ci puissent être la cause de toutes ses souffrances.
Versets 24-28
Je finis le chapitre 13.
Pourquoi détournes-tu ton visage de moi ? Pourquoi me considères-tu comme ton ennemi ? Veux-tu faire trembler une feuille agitée, et veux-tu pourchasser un brin de paille sèche, pour m’avoir destiné des peines si amères, et me faire payer mes fautes de jeunesse, pour avoir enserré mes deux pieds dans les fers, pour surveiller de près tous mes déplacements, et pour scruter toi-même les traces de mes pas ? Et l’homme tombe en pourriture ainsi qu’un vêtement que dévore la teigne (Job 13.24-28).
Job est ligoté par la douleur et prisonnier de la souffrance qui est son lot quotidien et ne voyant aucune issue à sa situation, il sombre à nouveau dans le désespoir. Il pense bien à ses erreurs d’adolescence, mais il n’a pas d’énormes crimes à son actif qui expliqueraient sa punition douloureuse, seulement les fautes communes à tous les hommes ; il n’est qu’une faible créature, ballottée par la vie et portant en elle la marque de la corruption, et il est réduit à un si misérable état, qu’il ne vaut pas la peine qu’on le persécute. Alors, Job crie son désarroi : « Pourquoi Dieu s’acharne-t-il contre moi, qu’ai-je donc fait ? » C’est aussi ce que la plupart des gens pensent et beaucoup disent quand une tuile leur tombe sur la tête. Job a raison de trouver son malheur anormal, mais il a tort d’épouser la logique cause-effet de ses amis et de considérer ses souffrances comme un châtiment. Il m’est facile de dire ça parce que je connais l’histoire de a à z, mais je me garderai bien de jeter la pierre au pauvre Job.
Chapitre 14
Versets 1-3
Nous arrivons maintenant au chapitre 14 dans lequel Job continue sa complainte et ses lamentations sur les tragédies humaines en général et sur sa misère en particulier. Je commence à le lire.
L’homme né de la femme, ses jours sont limités et pleins de troubles ! Il est comme une fleur qui germe et puis se fane. Il fuit comme une ombre furtive, et il ne dure pas. Et c’est cet homme que tu épies, et, devant toi, tu me traînes en justice (Job 14.1-3).
À nouveau, Job considère la condition humaine caractérisée par la faiblesse, la souffrance et la brièveté de la vie. L’homme est telle l’ombre qui disparaît dans les ténèbres de la nuit, comme une fleur coupée qui sèche. Éliphaz a déjà dit : L’homme naît pour la souffrance comme les étincelles s’élèvent pour voler (Job 5.7). Au vu de ce tableau déprimant, Job demande pourquoi Dieu accable un être aussi fragile et éphémère tel que lui qui de toute façon est voué à la mort ?
Verset 4
Je continue.
Peut-on tirer le pur de ce qui est impur ? Il n’en est pas un seul (Job 14.4).
Littéralement : « Oh ! qui fera qu’un pur sorte d’un impur ? Personne. » Job est remarquable, un homme, qui, humainement parlant, a fait tout ce qui est possible pour s’abstenir du mal et faire le bien. Mais réaliste, il a conscience que ni lui ni personne n’est totalement juste devant Dieu. Il sait que l’homme est par nature un être corrompu qui ne peut produire la pureté. Ici encore, on voit bien que Job ne prétend pas être exempt de péché (comparer Job 13:26) ; il affirme seulement que ses fautes ne méritent pas le châtiment qu’il subit. Ce verset est l’un des deux passages de l’Ancien Testament qui établissent nettement la doctrine du péché originel. Le second est énoncé par le roi David qui écrit : Je suis, depuis ma naissance, marqué du péché ; depuis qu’en ma mère j’ai été conçu, le péché est attaché à moi (Psaumes 51.7). Contrairement à ce que J.-J. Rousseau a écrit, l’homme ne vient pas au monde bon, mais dépravé et prêt à faire le mal dès que l’occasion se présente à lui.
Versets 5-6
Je continue.
Puisque tu as fixé le nombre de ses jours, et que toi, tu connais le nombre de ses ans, puisque tu as fixé le terme de sa vie qu’il ne franchira pas, détourne tes regards de lui, accorde-lui quelque répit pour qu’il puisse jouir de son repos du soir comme le salarié (Job 14.5-6).
En espagnol, un proverbe dit : « Il y a plus de temps que de vie ». En effet, l’homme est à l’étroit dans cette vie trop brève et inextensible comme dans un vêtement qui le serre. Dès la naissance, il côtoie la mort qui rôde partout comme un voleur qui peut lui ravir la vie à tout instant.
Versets 7-12
Je continue.
Car un arbre, du moins, conserve une espérance : même s’il est coupé, il peut renaître encore, il ne cesse d’avoir de nouveaux rejetons. Sa racine peut bien vieillir dans le terrain et sa souche périr, enfouie dans la poussière, dès qu’il flaire de l’eau, voici qu’il reverdit et produit des rameaux comme une jeune plante. Mais lorsque l’homme fort meurt, il reste inanimé. Quand l’être humain expire, où donc est-il alors ? L’eau disparaît des mers, les rivières tarissent et restent desséchées, et l’homme, quand il meurt, ne se relève plus ; jusqu’à ce que le ciel s’éclipse il ne se réveillera pas, il ne sortira pas de son dernier sommeil (Job 14.7-12).
Plus loin, Job donnera un point de vue à partir de l’éternité, mais ici il considère la perspective terrestre ; il établit un contraste entre le destin d’un arbre et celui de l’homme, à l’avantage du premier. Un arbre coupé peut repousser à partir de sa souche, mais la mort écrit sur la vie de l’homme un inexorable « jamais plus ». Même le plus costaud d’entre nous mourra ; il sera alors semblable à l’eau qui s’évapore et disparaît à tout jamais. Pour certains, il reste un monument, une médaille, un nom de rue, mais qu’est-ce que cela ?
Versets 13-14
Je continue.
Si seulement, ô Dieu, tu voulais me tenir caché dans le séjour des morts, m’y abriter jusqu’au jour où, enfin, ta colère sera passée ! Si seulement tu me fixais un terme après lequel tu penserais à moi ! Mais l’homme une fois mort, va-t-il revivre ? Alors, tous les jours de mon dur service que je dois accomplir j’attendrais que le temps de ma relève arrive (Job 14.13-14).
Job utilise une terminologie militaire. S’il y a une vie après la mort, alors la tombe pourrait être un lieu de refuge en attendant que la colère de Dieu soit passée. Job exprime une petite espérance de la résurrection, mais plus loin, il l’affirme franchement et sans ambivalence (Job 19.27). Job prononce ici les paroles d’un homme qui ne peut pas abandonner sa foi en Dieu bien que la conduite de ce dernier à son égard soit pour lui un profond mystère. Satan est en train de perdre son pari avec l’Éternel.
Versets 15-17
Je continue le texte en compressant
Toi, tu m’appelleras et je te répondrais… alors tu ne resteras plus à l’affût de mes fautes. Ainsi mon crime sera scellé dans un sachet, tu couvriras mes fautes d’une couche de plâtre (Job 14.15-17).
Il y a quelque chose de touchant dans la façon dont Job parle de Dieu. Il utilise des termes juridiques pour exprimer sa conviction qu’une fois jugé, il recevra le pardon de ses fautes.
Versets 19-22
Je finis le chapitre 14 en compressant.
De même, tu anéantis l’espoir de l’homme. Tu le terrasses sans retour, et il s’en va. Oui, tu le défigures, puis tu le congédies. Il ne peut que souffrir du mal qui l’atteint en son corps et s’affliger du malheur qu’il ressent (Job 14.19-22).
Le chapitre se termine sur une nouvelle note de désespoir. La mort ne signifie même pas la fin des douleurs sur terre. Job semble faire allusion à l’idée que dans le séjour des morts, l’âme, mordue par sa propre corruption, souffre avec le corps qui se décompose.
Chapitre 15
Versets 1-3
Nous arrivons au chapitre 15 où commence le second cycle des discours des trois amis qui sont piqués au vif parce que Job a foulé aux pieds les perles de sagesse tombées de leurs bouches. Les consolations de Dieu dont ils ont été les porte-parole, n’ayant pas amené Job à se soumettre, peut-être que la description du jugement que Dieu inflige aux méchants le fera fléchir. C’est là en tout cas le fer de lance de cette seconde passe d’armes. Je commence à lire.
Éliphaz de Témân prit la parole et dit : Est-il digne d’un sage de répliquer par un savoir qui n’est rien que du vent, de se remplir le ventre d’un sirocco aride ? Va-t-il argumenter à coups de mots futiles, avec de longs discours qui ne servent à rien ? Toi, tu réduis à rien le respect dû à Dieu, tu décourages toute réflexion devant Dieu (Job 15.1-4).
Moi, à la place de Job, j’aurais dit à Éliphaz de prendre ses cliques et ses claques et de déguerpir. Il accuse Job d’être un moulin à paroles qu’il compare à un sac gonflé d’air et il s’insurge de ce que sa théologie bien ficelée est battue en brèche quand Job nie en bloc le principe de la rétribution divine automatique.
Versets 5-16
Je continue en compressant.
C’est ton iniquité qui inspire ta bouche, et tu as adopté la langue des rusés. C’est donc ta propre bouche qui te condamnera, ce ne sera pas moi. Il y a aussi parmi nous des anciens, des vieillards plus âgés que ton père ! Tiens-tu pour peu de chose le réconfort que Dieu t’apporte et les paroles modérées qui te sont adressées ? (Job 15.5-16).
L’affaire prend mauvaise tournure. Éliphaz est blessé de ce que Job ne fasse aucun cas de la sagesse que lui et ses amis viennent d’étaler si pompeusement. Alors, il se lance dans une nouvelle attaque en règle et plus violente que la précédente, mais il ne fait que de se répéter.
Versets 17-18
Je continue.
Je vais t’instruire : écoute-moi ! Je vais te dire ce que j’ai découvert, ce que les sages ont fait connaître, ce qu’ils tenaient de leurs pères qu’ils ont transmis sans rien cacher (Job 15.17-18).
Éliphaz change son fusil d’épaule. Alors que dans son premier discours, il s’est appuyé sur une révélation, ici, il fait appel à la tradition des anciens, tout comme Bildad avant lui.
Versets 19-35
Je finis le chapitre 15 en compressant.
Tous les jours de sa vie, le méchant se tourmente. Un bruit plein d’épouvante résonne à ses oreilles et même en temps de paix un destructeur fondra sur lui. Car la famille du méchant ne produira jamais de fruit ; les maisons qui abritent la corruption seront la proie des flammes. Car qui conçoit le mal enfante le malheur (Job 15.19-35).
Éliphaz va énoncer une série de six calamités qui frappent immanquablement le méchant. Puis il va expliquer pourquoi de tels jugements tombent sur ceux qui bravent Dieu. Éliphaz a créé le meilleur des mondes où tout se déroule dans un enchaînement logique prévisible : les impies sont punis et les justes sont récompensés. Mais chacun sait que ses propos ne concordent pas avec la réalité, ce que Job lui a déjà fait remarquer. Ce qui rend les calamités vraiment douloureuses est le fait qu’elles arrivent souvent comme ça, sans raison, par hasard ; elles sont la faute à pas de chance, un peu comme une bête féroce lâchée dans la foule et qui dévore le premier individu rencontré. A vue humaine, les tragédies sont absurdes. D’ailleurs dans le prologue du livre, l’Éternel a dit à Satan : « C’est pour rien que tu m’as incité à accabler Job (Job 2.3) ».
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.